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Torah, Séfer “Rouleau de la Torah”
L’“Écriture” de Comptables… en Société Parentale
Les Hébreux : peuple de l’échec ?
Les Fils de Jacob-Israël (- 1800)
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“Encyclopédie du Judaïsme” officielle ! Et de gauche, “réformé”, msieudam ! (F. Malot)
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NOMS
Dès les origines, dans la tradition juive, le nom apparaît comme porteur de sens. Le premier acte d’Adam fut de nommer tous les animaux et tous les oiseaux que Dieu avait créés (Gn 2 : 19-20). Dans le chapitre suivant (Gn 3 : 20), Adam nomme sa femme Ève, et l’on donne une raison à cette appellation particulière. Ainsi, le nom d’un individu vint à représenter l’essence de sa nature. Le nom que chacun porte prit une telle importance que, lorsqu’un individu changeait en quelque manière, son nom devait également être changé. Abram, Saraï, Jacob et Hochéa dont les noms furent changés en Abraham, Sarah, Israël, et Josué en sont de bons exemples.
Dans les temps anciens, un nom incluait fréquemment le nom d’un dieu. Aussi longtemps que le culte de Baal eut de l’impact sur les Israélites, ils portèrent des noms tels que Ichbaal. Quand le monothéisme prévalut, l’usage de Baal cessa et on commença à utiliser les différents titres de Dieu : El, Eli ou Yahou. Cette pratique s’est perpétuée jusqu’à nos jours, où de nombreux noms hébraïques contiennent encore l’élément du nom divin.
“Comment savons-nous que le nom d’une personne agit sur sa vie ?” demande le Talmud (Ber 7b). Dans sa réponse, Éléazar indique que Dieu est responsable de la création des noms et que cela détermine le destin d’une personne. En faisant de cette théorie un principe de base, les sages du Talmud fournissent nombre d’explications pour les noms d’individus, de lieux et même d’animaux énumérés dans la Bible.
La codification juive légale concernant l’orthographe des noms dans les documents de mariage et de divorce ainsi que dans les actes de ventes est très exigeante. Les discussions talmudiques indiquent en effet que l’orthographe erronée d’un nom annule le document et la transaction concernés.
Selon son sexe, un nouveau-né reçoit son nom lors d’une des deux occasions suivantes : le garçon au cours de la cérémonie de la circoncision, la fille à la synagogue, quand on lit la Torah pour la première fois depuis sa naissance. Dans l’Antiquité, on attribuait au nom une qualité magique, et celui d’un nouveau-né était tenu secret jusqu’à son annonce publique. Le secret était alors considéré comme une forme de protection, un moyen de tenir à l’écart les mauvais esprits qui pourraient attaquer l’enfant juste après sa naissance.
La forme hébraïque du nom comprend le nom de la personne suivi de l’expression “fils” ou “fille” de son père ; par exemple : Jacob, fils d’Isaac (Yaaqov ben Yitshaq) ou Dina, fille de Jacob (Dinah bat Yaaqov). C’est la forme employée dans tous les documents hébraïques, ainsi que pour l’“appel” à la lecture de la Torah. Récemment, il est devenu coutumier dans de nombreux cercles d’ajouter le nom de la mère. Mais, depuis le Moyen Âge, le nom de la mère était mentionné dans les prières pour le rétablissement de la santé.
Le Talmud dit : “La majorité des Juifs des régions étrangères (diaspora) ont des noms païens” (Git 11b). Néanmoins, selon les rabbins, les “enfants d’Israël ne changèrent pas leurs noms en Égypte ; comme Ruben et Siméon ils y entrèrent, et comme Ruben et Siméon ils en partirent”. La tendance à donner aux enfants des noms non juifs s’est poursuivie au cours des siècles. Les Juifs portaient des noms reflétant les sociétés dans lesquelles ils vivaient. Certains noms – tel Alexandre – furent assimilés aux noms juifs. Souvent, les noms hébraïques furent traduits dans d’autres langues tel Baruch qui devint Benoît. À l’inverse, des noms étrangers furent traduits en hébreu et particulièrement en yiddish. Fabius-Phœbus fut traduit par Cheraga, mot araméen signifiant la lumière, puis en yiddish par Feivel. Le double nom Cheraga-Feivel fut d’ailleurs populaire en Europe de l’Est. Les noms espagnols furent de la même manière adoptés par les Juifs séfarades.
La pratique de changer de nom en cas de maladie grave vient du Talmud qui affirme : “Quatre choses annulent la condamnation de l’individu, à savoir la charité, la supplication, le changement de nom et le changement de conduite” (RH 16b). Les rabbins ont suggéré que changer de nom détournait l’ange de la mort. Ainsi, il existe un rituel chez les communautés orthodoxes au cours duquel on donne un nom supplémentaire à une personne malade. Ce nom est soit Hayyim, soit Hayyah, ou un dérivé de ce nom qui signifie la vie. À l’issue de ce rite, la personne porte à la fois son nom originel et le nouveau nom [1].
En Israël aujourd’hui, on a inventé des noms nouveaux et des noms bibliques tombés en désuétude sont réapparus.
Encyclopédie du Judaïsme
TORAH, SÉFER
Copie manuscrite sur parchemin des cinq livres du Pentateuque, entreposée dans l’arche sainte des synagogues, d’où elle est extraite à l’occasion de la lecture de la Torah le jour du shabbat, les jours de fêtes, les jours de jeûnes, le premier jour du mois (voir Lune), ainsi que les lundis et jeudis. Le texte doit être copié sur un parchemin ou un vélin par un scribe (sofer) au fait de toutes les lois scripturaires. Ne peut être utilisé que le parchemin confectionné à partir de la peau d’un animal appartenant à une espèce rituellement pure, mais qui n’a pas à être abattu selon les lois de la chehitah. Sur le parchemin, traité de manière à en assurer la longévité, sont tracées des lignes horizontales avant le début du travail d’écriture proprement dit. L’encre doit être noire ; elle est généralement préparée selon une formule traditionnelle. Aux plumes de roseau autrefois utilisées par les soferim se sont substituées des pointes d’acier.
La Halakhah définit avec force détails la taille et la forme de chaque lettre (notons qu’il existe quelques différences entre la coutume ashkénaze et la coutume séfarade quant à la forme de certaines lettres). Le séfer Torah ne contient ni voyelles, ni ponctuation, ni même les signes traditionnels de cantilation (teamim). Certaines sections (par exemple les deux cantiques de Ex 15 : 1-19 et Dt 32) se distinguent par un alignement et une graphie particuliers, soit un blanc équivalent à l’espace occupé par neuf lettres est ménagé à l’intérieur d’une ligne (dite alors setoumah, “fermée”), soit la fin de la ligne est laissée blanche (appelée, en ce cas, petouhah, “ouverte”). Quatre lignes sont laissées blanches dans l’ensemble des livres du Pentateuque. Treize lettres de l’alphabet ont, dans leur graphie, de petits prolongements vers le haut, appelés tagin, “couronnes”. En dehors des six colonnes du rouleau qui doivent obligatoirement commencer par un certain mot, le sofer a la liberté d’ordonner les colonnes comme il l’entend ; le nombre de lignes par colonne peut ainsi varier de quarante-cinq à soixante. Dans la plupart des rouleaux de la Torah, chaque colonne (en dehors des six colonnes mentionnées) commence par la lettre vav. Les sections de parchemin sont cousues les unes aux autres par des tendons d’animaux purs selon la taxinomie de la Torah.
Lorsque le rouleau tout entier est achevé, il est monté sur deux manches de bois appelés atsé hayyim (“arbres de vie”). Dans les communautés achkénazes, le rouleau est attaché par une “ceinture” et recouvert d’un “manteau” (méïl). Dans les communautés séfarades, le rouleau est enfermé dans un “coffre” à deux battants, de bois ou de métal, appelé tiq. Dans les communautés juives allemandes, les parents d’un nouveau-né avaient l’habitude de confectionner une “ceinture” de séfer Torah sur laquelle était brodé le nom de l’enfant accompagné des bénédictions, et qui était offerte à la synagogue le jour de la bar mitsvah de l’enfant (majorité religieuse). Le rouleau de la Torah ainsi apprêté est enfin décoré (voir Torah, ornements de la).
La moindre erreur constatée dans la copie du texte de la Torah, telle qu’une proximité trop grande de deux lettres ou une erreur de lettre, interdit le rouleau tout entier à l’usage, jusqu’à ce que l’erreur soit corrigée. Si la correction nécessite l’effacement du Nom divin, la section entière de parchemin doit être remplacée par une autre. Si trois erreurs ont été constatées dans le même rouleau, celui-ci doit être réexaminé du début à la fin et toutes les erreurs corrigées, avant de pouvoir être réutilisé. Dans les communautés ashkénazes, lorsqu’un rouleau de la Torah est provisoirement retiré de l’usage pour les raisons que l’on a dites, l’habitude est de le signaler en attachant la “ceinture” au-dessus du “manteau” du rouleau, de manière aussi visible que possible.
Le séfer Torah est l’objet cultuel le plus vénéré du judaïsme. Lorsque l’arche sainte où il est entreposé est ouverte, et que le rouleau est alors visible (petihah), ou lorsque le ministre officiant transporte le rouleau de l’arche à la bimah (estrade de lecture de la Torah), l’assemblée des fidèles se lève et se tient debout jusqu’à la refermeture des battants de l’arche et le dépôt du séfer Torah sur la table de lecture. De même, lorsque le rouleau est soulevé et tenu par un fidèle pour sa présentation (hagbahah ; dans le rite ashkénaze après la lecture, dans le rite séfarade avant la lecture ; voir Torah, lecture de la), tous les fidèles se lèvent en signe de respect. Lorsqu’un séfer Torah doit être, pour quelque motif, transporté d’une synagogue à une autre, il doit être enveloppé, généralement dans un châle de prière (tallit). On ne peut poser un séfer Torah sur une table qui n’a pas été auparavant recouverte d’une nappe ou d’une étoffe. Lors du passage du rouleau dans les travées de la synagogue, les fidèles touchent le manteau du séfer du coin du tallit et portent celui-ci à leurs lèvres. Si un incendie vient à se déclarer dans la synagogue, le séfer Torah doit être le premier objet cultuel sauvé. Il peut même être, en ce cas, emporté au-dehors du bâtiment, le jour du chabbat, nonobstant l’interdiction halakhique de transport ce jour-là. Si le feu a, malgré tout, peu ou prou entamé le rouleau, celui-ci doit être enterré dans le cimetière local, avec toute la solennité requise. Si un séfer Torah tombe à terre, la communauté tout entière est tenue de jeûner. Si, pour quelque raison que ce soit (défectuosité, effacement des caractères dû au temps, etc.), un rouleau de la Torah s’avère impropre à l’usage, il doit être porté en terre, dans les formes, ou placé dans un dépôt spécial appelé genizah.
Le jour de Simhat Torah (confondu avec Chemini Atsèret en Israël), des processions circulaires joyeuses, souvent dansées (haqqafot) sont organisées dans les lieux de prière, synagogues, et même, en Israël, à l’extérieur. Durant les haqqafot, tous les rouleaux de la Torah sont extraits de l’arche sainte et portés par les fidèles, qui opèrent sept processions successives autour de la bimah. La coutume hassidique veut que l’on organise des haqqafot, en diaspora, à la fois le jour de Chemini Atsèret et de Simhat Torah.
Le dernier des six cent treize commandements de la Torah voudrait que chaque Juif ait écrit, pour lui-même, son propre séfer Torah. Ceci étant difficilement praticable, il fut convenu qu’une personne qui subviendrait financièrement à l’écriture d’un séfer Torah ou qui paierait pour l’écriture d’une seule lettre aurait accompli ce commandement. Les grands rabbins, ou les notables aisés des communautés avaient l’habitude de posséder leur propre séfer Torah chez eux.
La loi biblique prescrit un grand rassemblement de toute la communauté d’Israël pendant la fête de Soukkot qui suit l’année chabbatique, rassemblement qui porte le nom de hakhel et à l’occasion duquel était lu en public le livre de la Torah, soit par le roi, soit aux époques ou il n’y avait pas de roi, par un grand notable. Le roi d’Israël devait posséder son propre séfer Torah, de dimensions réduites, dont il ne devait jamais se séparer.
Encyclopédie du Judaïsme
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Des nombres en ficelles
Un quipucamayoc inca rendant compte à un fonctionnaire impérial et décrivant le résultat d’un dénombrement consigné sur le quipu. Page extraite du Codex péruvien du chroniqueur Guaman Poma de Ayala (16ème siècle), dont l’original est conservé à la bibilothèque royale de Copenhague. Cf. Le Quipucamayoc (p. 335), Éd. de l’Institut d’ethnologie de Paris, 1936 (réimpression 1963).
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À l’ère de l’homme-sachant-compter, la main a été certes le premier support concret du compte et du calcul. Mais elle n’a jamais constitué qu’un mode fugitif d’enregistrement du concept numérique : elle répondait bien aux besoins de représentation visuelle des nombres, mais sûrement pas à la nécessité de les mémoriser.
Avec l’intensification des communications entre les diverses sociétés, et à cause du développement de l’artisanat et du commerce, l’humanité, ne sachant pas encore “écrire” et voulant tenir le bilan de ses biens propres et vérifier l’état de ses activités économiques, se trouva donc confrontée à un nouveau problème : comment garder durablement le souvenir de ses dénombrements ?
Et comme elle n’a rien trouvé dans son berceau qui puisse répondre à ce besoin, elle a dû faire une fois de plus un effort créateur.
Lorsque, au début du 16ème siècle, les conquistadores espagnols débarquèrent en Amérique du Sud sous la direction de Pizarro, ils trouvèrent un vaste empire s’étendant du nord au sud sur près de 4 000 kilomètres et couvrant près de cent millions d’hectares [2], occupant les territoires actuels de la Bolivie, de l’Équateur et du Pérou. À cette époque, la civilisation des Incas – dont les origines remonteraient au début du 12ème siècle – avait atteint son apogée. Ce haut degré de culture et cette prospérité paraissent d’autant plus étonnants à première vue que les Incas ne connaissaient ni la roue, ni la traction animale, ni même l’écriture au sens strict du terme.
Il est pourtant possible d’expliquer cette réussite par l’ingéniosité des Incas à tenir des archives précises, grâce à l’utilisation d’un système assez complexe et fort élaboré de cordelettes à nœuds. Ce dispositif, appelé quipu (d’un mot inca signifiant “nœud”), consistait en une cordelette principale, d’environ deux pieds de long, à laquelle étaient nouées des ficelles multicolores, plus minces et rassemblées en plusieurs groupes, ces ficelles pendantes étant liées à intervalles réguliers par différentes espèces de nœuds (Fig. 1).
Fig. 1 – Un Quipu péruvien.
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Qualifiés parfois, à tort, de bouliers, les quipus étaient, en vérité, des aide-mémoire répondant aux divers besoins de la très efficace administration inca. Ils pouvaient, en effet, servir de support à la représentation de faits liturgiques, chronologiques ou statistiques et servir, à l’occasion, de calendrier ou de moyen de transmission de messages. Certaines couleurs des cordelettes exprimaient par convention des objets sensibles ou des idées abstraites (le blanc, par exemple, l’argent ou la paix ; le jaune, l’or ; le rouge, le sang ou la guerre, etc.). Les quipus furent employés en particulier comme moyen de comptabilité, ou plutôt comme mode de numération concrète : la couleur des ficelles, le nombre et la position relative des nœuds, la grosseur des groupes correspondants, leur encadrement avaient des significations numériques bien précises (Fig. 2, 3 et 4).
Fig. 2 – Représentation des neufs unités sur une cordelette, par la méthode du quipu inca.
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Fig. 3 – Représentation sur une ficelle du nombre 3643 par la méthode du quipu péruvien.
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Fig. 4 – Interprétation numérique d’un faisceau de cordelettes à nœuds figurant dans un quipu inca : le nombre 658 de la cordelette E est égal à la somme des nombres figurant sur les cordelettes A, B, C et D. Ce faisceau est le premier d’un quipu péruvien conservé à l’american Museum of Natural History de New York. (Ref. B 8713.) Cf. L. Leland Locke.
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Les quipus servaient à représenter les résultats des dénombrements les plus divers (qui, précisons-le, étaient effectués suivant un système décimal [!] de numération) et fournissaient donc un précieux outil à la statistique [!] : affaires militaires, tributs, évaluation des moissons, comptabilisation des animaux tués lors des immenses battues annuelles, bordereaux de livraison, recensement des populations, registres des naissances et des morts, établissement de l’assiette de l’impôt pour telle ou telle unité administrative de l’Empire, inventaire de ressources en hommes et en matériels, établissement d’archives budgétaires, etc.
“Ce souci de la statistique, explique A. Métraux, a été donné comme preuve du caractère socialiste de l’Empire inca. Mais ne nous laissons pas prendre au piège du vocabulaire. Les dénombrements de la population, répartie en classes d’âge, et l’évaluation des richesses produites par le travail des corvées répondaient à des besoins très simples. Les Incas n’auraient pu entreprendre leurs conquêtes ni construire leurs nombreux palais et forteresses sans être renseignés sur la main-d’œuvre disponible et sur les ressources nécessaires pour l’entretien. L’usage des cordelettes à nœuds, fondé sur la numération décimale, a sans doute conduit les Incas à répartir les peuples de leur Empire selon ce même système.”
Sur une ficelle munie de plusieurs repères consécutifs, équidistants les uns des autres, on représentait les unités simples en effectuant autant de nœuds qu’il était nécessaire au niveau du premier repère à partir du bas de la ficelle pendante. On figurait les dizaines en faisant autant de nœuds au niveau du deuxième repère, les centaines en faisant de même au niveau du troisième repère, et ainsi de suite. Pour représenter le nombre 3 643, par exemple, on effectuait donc trois nœuds au niveau du premier repère, quatre au niveau du deuxième, six au niveau du troisième et trois au niveau du quatrième (fig. 3).
Chaque ville, village ou district de l’Empire inca possédait des officiers royaux, qui, sous le titre de quipucamayocs (ou “gardiens de nœuds”), avaient pour tâche, d’une part, de confectionner des quipus et d’en interpréter le sens à tout moment, et, d’autre part, de fournir au gouvernement les informations relatives à telle ou telle matière importante. Ce sont eux qui, chaque année, procédaient à l’inventaire des divers produits collectés dans la région ou au recensement des différentes couches de population, en consignaient les résultats sur des cordelettes à nœuds avec une régularité et une précision assez surprenantes, et transmettaient ces registres à la capitale.
“L’un des quipucamayocs, explique W. H. Prescott, avait la charge des revenus, rendait compte de la quantité de matière brute distribuée parmi les ouvriers, de la qualité et de la quantité des ouvrages que l’on en avait fabriqués, et de la totalité des matières déposées dans les magasins royaux. Un autre produisait le registre des naissances et des morts, les mariages, le nombre des hommes en état de porter les armes, et d’autres détails semblables relatifs à la population du royaume. Ces pièces étaient transmises tous les ans à la capitale, où elles étaient soumises à l’inspection d’officiers instruits dans l’art de déchiffrer ces signes. Le gouvernement était ainsi pourvu d’une masse précieuse d’informations statistiques ; et les écheveaux de fils de diverses couleurs, rassemblés et soigneusement conservés, constituaient ce qu’on aurait pu appeler les archives nationales.”
Le quipu était à la fois si simple et si précieux que son usage a longtemps persisté au Pérou, en Bolivie et en Équateur.
Au milieu du siècle dernier, sur les hauts plateaux péruviens notamment, les bergers consignaient encore, selon M. E. de Rivero et J. D. de Tchudi, le nombre des animaux dont ils avaient la garde au moyen de quipus. Dans un premier faisceau, composé de ficelles blanches, ils notaient l’inventaire du bétail ovin ou caprin, en mettant normalement les moutons au premier rameau, les agneaux au deuxième, les chèvres au troisième, les chevrettes au quatrième, les brebis au cinquième, etc. Puis, dans un second faisceau, composé, lui, de ficelles vertes, ils notaient l’inventaire des bovins en mettant les taureaux au premier rameau, les vaches laitières au deuxième, les vaches stériles au troisième puis les veaux par âge et par sexe... Et ainsi de suite (fig. 5).
Fig. 5 – Utilisation du quipu par des bergers des hauts plateaux péruviens du siècle dernier pour dresser l’inventaire de leur bétail :
1) Faisceau A (ficelles blanches) : inventaire du petit bétail.
A1 = 254 moutons ; A2 = 36 agneaux ; A3 = 300 chèvres ; A4 = 40 chevrettes ; A5 = 244 brebis ; A6 = total = 874 ovins et caprins.
2) Faisceau B (ficelles vertes) : inventaires des bovins.
B1 = 23 taureaux ; B2 = 350 vaches laitières ; B3 = 235 vaches stériles ; B4 = total = 788.
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Aujourd’hui encore, les Indiens de Bolivie et du Pérou se servent d’un système analogue : le chimpu, descendant direct du quipu. Une cordelette unique donne le compte des unités (en y faisant comme dans le quipu autant de nœuds qu’il le faut jusqu’à neuf) ; les dizaines y sont représentées par autant de nœuds effectués sur deux cordelettes rassemblées, les centaines sur trois cordelettes groupées, les milliers sur quatre cordelettes rassemblées, et ainsi de suite. Sur le chimpu, le nombre des cordelettes sur lesquelles on effectue ces nœuds correspond donc à un ordre décimal : six nœuds par exemple représentent sur ce dispositif la valeur 6, 60, 600 ou 6 000 selon qu’ils sont faits sur une, deux, trois ou quatre ficelles à la fois (fig. 6).
Systèmes remarquables, qui ne sont pourtant pas l’apanage exclusif des Incas et des populations d’Amérique du Sud. L’emploi des cordelettes à nœuds se retrouve en effet dès la haute Antiquité dans différentes contrées.
Hérodote (485-425 av. J.C) raconte comment Darius Ier, roi de Perse (522-486 av. J.C.), lors d’une de ses expéditions militaires, confia à des soldats grecs alliés la garde d’un pont d’une importance stratégique vitale pour ses arrières. Il leur remit une courroie comportant soixante nœuds et leur donna l’ordre de défaire un nœud chaque jour, en leur disant : “Si je ne suis pas de retour une fois que vous aurez défait le dernier nœud, regagnez vos navires et rentrez chez vous !”
Fig. 6 – Rameau d’un chimpu des indiens du Pérou et de la Bolivie.
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Dans la Palestine du 2ème siècle de l’ère chrétienne, alors sous domination romaine, les publicains (percepteurs de l’impôt) utilisaient en guise de registre un grand câble probablement formé par l’assemblage de plusieurs ficelles. Par ailleurs, le reçu donné à chaque contribuable était une cordelette nouée d’une manière particulière.
Chez les Arabes, les cordelettes à nœuds ont longtemps servi aussi, non seulement comme procédé de numération concrète, mais encore pour les contrats et les reçus ou comme système d’archives administratives. D’ailleurs, la langue arabe elle-même en témoigne : le mot ‘aqd, qui signifie littéralement “le nœud”, a également le sens de “contrat”, ainsi que celui de toute classe de nombres constituée par les produits des neuf unités par une puissance de dix (plusieurs auteurs arabes parlent ainsi du nœud des dizaines, du nœud des centaines, du nœud des milliers, etc.).
Les Chinois ont sans doute, eux aussi, utilisé pendant très longtemps des systèmes analogues de recensement, de comptabilité et d’archives, dans les temps anciens où l’écriture était encore inconnue ou insuffisamment répandue. Selon la tradition chinoise, le personnage semi-légendaire de Shen Nong, l’un des trois empereurs censés avoir établi les fondements de la civilisation chinoise, serait intervenu dans l’élaboration du système de comptabilité sur des cordelettes nouées et aurait enseigné cette manière de procéder pour faire les comptes et enregistrer les événements. Une allusion à cette méthode analogue à celle des quipus péruviens figure dans le Yi jing (ou “Livre des Transformations”), ouvrage classique dont la rédaction remonterait à la deuxième moitié du 1er millénaire av. J.C. : “Aux époques les plus anciennes, y lit-on, les hommes étaient gouvernés au moyen du système des cordelettes à nœuds (Jie Sheng).” Mention en est faite aussi dans le Dao de jing (ou “Classique de la Voie et de sa vertu”), œuvre élaborée entre le 6ème et le 4ème siècle av. J.C et attribuée traditionnellement à Lao zi.
En Extrême-Orient, l’usage n’a d’ailleurs pas totalement disparu de nos jours. On le retrouve encore, notamment, dans les îles Ryû-Kyû, entre l’archipel japonais et Taiwan : “C’est avec un tel système de nœuds sur des cordes de paille, explique J.-G. Fevrier, que, dans certains districts montagneux de l’île d’Okinawa, les ouvriers font le compte de leurs journées de travail, notent les sommes qui leur sont dues, etc. (...). Dans la ville de Shuri, les prêteurs à gages tiennent le registre de leurs opérations au moyen d’une longue ficelle de jonc ou d’écorce, qu’on partage en deux en y attachant au milieu une autre ficelle. Les nœuds de la moitié supérieure indiquent le mois où a eu lieu le prêt, ceux de la moitié inférieure le montant du prêt. Dans l’île de Yaeyama, on calculait et on enregistrait par des procédés analogues le produit des récoltes ; d’autre part, chaque contribuable recevait, au lieu de l’“avertissement” que nous adresse le percepteur, une cordelette portant les nœuds, qui lui indiquait la somme due (fig. 7).”
Fig. 7 – Notation d’une somme d’argent à l’aide des nœuds de cordelette, telle qu’elle est utilisée dans les îles Ryû-Kyû (notamment par les ouvriers d’Okinawa et par les percepteurs de Yaeyama). Ici, représentation de la somme de 356 yen, 85 sen et 5 rin (1 yen =100 sen et 1 sen = 10 rin). Notons que le nombre 5 est indiqué par un nœud effectué à l’extrémité du brin de paille qui dépasse.
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La même pratique se retrouve aussi dans les îles Carolines (près de Tahiti), dans les îles Hawaii, en Afrique occidentale, et, en particulier, chez les Yebu, qui habitent au Nigeria dans l’arrière-pays de Lagos. Des procédés analogues peuvent également être observés, à l’autre bout du monde, chez certains Indiens d’Amérique du Nord, parmi lesquels figurent les Yakima de la partie orientale de l’État de Washington, les Walapai et les Havasupai de l’État de l’Arizona, ainsi que les Miwok et les Maidu (du nord et du sud de la Californie), sans oublier les Apaches et les Zuñi du Nouveau-Mexique.
De ce rôle tenu jadis par les cordelettes à nœuds, nous retrouvons une singulière survivance chez les meuniers allemands de la fin du siècle dernier, qui usaient d’un procédé de ce genre dans leurs diverses transactions avec les boulangers des villes et des campagnes (fig. 8). Il en va de même pour l’usage du chapelet à nœuds (concurremment avec le chapelet à grains et celui à bâtons entaillés), qui est commun à plusieurs religions et qui sert à indiquer le nombre et la nature des prières. Cet usage se rencontre ainsi chez les moines tibétains, qui, dans leurs offices rituels, comptent les cent huit unités (le nombre 108 étant considéré par eux comme un nombre sacré) en usant d’un faisceau de 108 nœuds (ou d’un collier de 108 grains), dont la couleur varie selon les personnages invoqués : ficelles (ou grains) jaunes pour les bouddha ; ficelles blanches (ou grains blancs en coquillages) pour les bodhisattva ; ficelles rouges (ou grains de corail) pour celui qui convertit le Tibet, etc. Le même genre de pratique était encore d’un usage courant, voici à peine quelques dizaines d’années, chez certaines peuplades sibériennes : Vogouls, Ostiaks, Toungouses, Yakoustes, etc. Il faut aussi mentionner cette tradition musulmane, transmise par Ibn Sa’ad, d’après laquelle Fatima, fille du prophète Mahomet, avait coutume de compter les 99 Attributs d’Allah, ainsi que les eulogies surérogatoires qui s’énoncent après la prière obligatoire, sur des cordelettes à nœuds (et non au moyen d’un chapelet à grains).
Fig. 8 – Usage des cordelettes à nœuds chez les meuniers allemands de la fin du 19ème siècle pour leurs transactions avec les boulangers (ici, la méthode employée à Baden).
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Citons enfin cet usage particulier dans la religion juive. En observance littérale de la Règle (Exode, 13 : 16 ; Deutéronome, 4 : 8 et 11 : 18), tout Israélite mâle est tenu, lors de la prière du matin (Shahrit), d’ajuster autour de sa tête et de son bras gauche des bandeaux appelés téfilim [3] et de porter autour de ses épaules une frange appelée tsitsit (fig. 9). Or parmi les filets qui pendent de la frange de prière, les quatre cordons extrêmes sont toujours noués suivant un total correspondant à un nombre fixe, égal à 26 dans la tradition sefarad et à 39 dans la tradition ashkenaz [4]. En priant, les Juifs portent de la sorte la valeur numérique du nom de Dieu ou celle de l’expression hébraïque exprimant l’unicité de Dieu. En effet, selon un procédé d’évaluation numérique des lettres de l’alphabet hébraïque – procédé que nous aurons l’occasion d’étudier – le nombre 26 correspond à la valeur numérique de YHWH ou Yahvé et 39 à celle de l’expression YHWH éhad (“Yahvé est unique”) (fig. 10) [5]. Certains rabbins font remarquer à ce propos, que 39 est également la valeur du mot hébraïque Tal (“la Rosée du matin”) – terme dont dérive le mot Talit qui signifie “le vêtement de prière”. Car, soulignent-ils, en se revêtant de la frange munie des trente-neuf nœuds, on exprime sur soi l’unicité de Dieu et l’on est en mesure d’entendre toutes les paroles de Dieu “qui sortent de sa bouche comme la rosée du matin coule sur l’herbe”.
Fig. 9 – Les bandeaux et la frange de la prière juive.
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Fig. 10.
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Ainsi, les cordelettes à nœuds ont servi non seulement comme procédé de numération concrète, mais encore comme moyen mnémotechnique (support à un registre, système d’archives administratives, contrats et reçus, calendriers, etc.). Et, bien qu’elles ne constituent pas une “écriture” au sens où les linguistes l’entendent, “elles sont assimilables à une écriture [Ça sert pas de montre, en plus ? !] par le fait qu’elles partagent la fonction de celle-ci : maintenir le souvenir d’un passé historique, assurer la pérennité des liens contractuels entre les membres de la société” (V. Alleton).
Histoire Universelle des chiffres
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Par les membres du rabbinat français
Zadoc Kahn (Grand-Rabbin)
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LE PENTATEUQUE (Torah)
La Genèse
L’Exode
Le Lévitique
Les Nombres
Le Deutéronome
LES PREMIERS PROPHÈTES (Neviim)
Josué
Les Juges
Premier Livre de Samuel
Second Livre de Samuel
Premier Livre des Rois
Second Livre des Rois
LES DERNIERS PROPHÈTES
Isaïe
Jérémie
Ézéchiel
Les Petits Prophètes :
Osée
Joël
Amos
Obadia
Jonas
Michée
Nahoum
Habacuc
Cephania (Sophonie)
Haggaï (Aggée)
Zacharie
Malachie
LES HAGIOGRAPHES (Ketouvim)
Les Psaumes
Les Proverbes
Job
Le Cantique des Cantiques
Ruth
Les Lamentations
L’Ecclésiaste (Kohélet)
Esther
Daniel
Ezra
Néhémie
I. Chroniques
II. Chroniques
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LE PENTATEUQUE
La Genèse (Gen.)
L’Exode (Ex.)
Le Lévitique (Lév.)
Les Nombres (Nombr.)
Le Deutéronome (Deut.)
LES LIVRES HISTORIQUES
Livre de Josué (Jos.)
Livre des Juges (Jug.)
Livre de Ruth
Premier Livre de Samuel (Sam.)
Deuxième Livre de Samuel
Premier Livre des Rois
Deuxième Livre des Rois
Premier Livre des Chroniques (Chron.)
Deuxième Livre des Chroniques
Livre d’Esdras (Esdr.)
Livre de Néhémie (Néh.)
Livre de Tobie (Tob.) (1) [6]
Livre de Judith (Jud.) (1)
Livre d’Esther (Esth.)
Premier Livre des Maccabées (Macc.) (1)
Deuxième Livre des Maccabées (1)
LES LIVRES SAPIENTIAUX
Livre de Job
Les Psaumes (Ps.)
Les Proverbes (Prov.)
Livre de l’Ecclésiaste (Eccl.)
Le Cantique des Cantiques (Cant.)
Livre de la Sagesse (Sag.) (1) (2) [7]
Livre de l’Ecclésiastique (Eccl.) (1) (2)
LES PROPHÈTES
Isaïe (Is.)
Jérémie (Jér.)
Lamentations (Lam.)
Baruch (Bar.) (1)
Ézéchiel (Éz.)
Daniel (Dan.)
Osée (Os.)
Joël
Amos (Am.)
Abdias (Abd.)
Jonas (Jon.)
Michée (Mich.)
Nahum
Habacuc (Hab.)
Sophonie (Soph.)
Aggée (Agg.)
Zacharie (Zach.)
Malachie (Mal.)
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(- 1800)
Dans la littérature rabbinique, la fête est souvent désignée sous le nom de “Yoma” (le jour par excellence). On dit aussi “Yom-Yom” (le jour du jeûne par excellence).
Contrairement au rituel des autres fêtes, au Kippour, c’est le grand prêtre qui doit nécessairement accomplir l’essentiel des cérémonies. Il s’y prépare une semaine à l’avance. Il quitte son domicile pour s’installer au temple afin de se familiariser avec les actes cérémoniels de ce jour.
A- La veille du Kippour, le souverain sacrificateur se nourrit très légèrement afin que l’excès de nourriture ne soit pas préjudiciable au bon exercice de son ministère. Il prête aussi serment de ne rien changer aux usages reçus.
B- Dès l’aube du jour du Grand Pardon, les parvis sont remplis de monde. Le grand prêtre prend son premier bain de purification. On le revêt ensuite de l’ornement en drap d’or avant qu’il n’égorge la victime de l’holocauste perpétuel (tamid). Après cela, il fait les aspersions de sang habituelles et offre les parfums.
C- Puis il prend un second bain, revêt les ornements de lin blanc (Lévitique 16-3), s’approche du jeune taureau placé préalablement entre l’autel des holocaustes et la porte d’entrée, lui impose les mains et confesse ainsi ses propres péchés et ceux de sa maison. À l’aide de deux morceaux de parchemin, il tire au sort entre deux boucs, l’un est destiné au sacrifice de l’Éternel, l’autre à l’envoi au désert (Azazel). Il fait, alors, une nouvelle confession sur le jeune taureau au nom des prêtres et des Lévites, en prononçant le tétragramme sacré, le nom de Dieu. Il égorge, ensuite, le taureau.
C- Puis, transportant avec lui un brasier fumant et de l’encens, il pénètre dans le Saint des Saints ou Lieu Très Saint. Il dépose le tout sur “la pierre de fondation” qui avait jadis servi de support à l’Arche de l’Alliance. C’est là qu’il met l’encens sur la braise. Tandis que le Saint des Saints se remplit de fumée, il sort et prie pour le peuple. Il prend alors le vase contenant le sang du jeune taureau, rentre à nouveau dans le Saint des Saints pour y procéder aux aspersions rituelles.
B- Quand il ressort, il impose les mains au bouc émissaire, confesse sur lui les péchés de la nation entière et le fait conduire au désert. Il brûle, enfin, sur l’autel des holocaustes les parties du taureau et du bouc destinées au sacrifice et lit des passages tirés de Lévitique 16 et Nombres 29. […] Après un dernier bain de purification, il se revêt de l’ornement en drap d’or juste avant l’offrande des parfums du soir. Ainsi s’achève la liturgie du Kippour.
A- Le grand prêtre reprend ses habits ordinaires, rentre chez lui, et, dès les premières étoiles il donne un grand festin et se réjouit de n’être pas mort bien qu’il ait prononcé le nom sacré et soit entré dans le Saint des Saints.
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[1] J’ai connu une coréenne malade dans son enfance, à qui le chamane du coin ordonna aux parents d’effacer son prénom féminin pour en adopter un masculin. (note de F. Malot)
[2] Soit une superficie équivalant à celles de la France, de la Belgique, du Luxembourg, de la Hollande, de la Suisse et de l’Italie réunis.
[3] Les bandeaux de la prière juive (ou téfilim) sont des bandes de parchemin contenant des textes sacrés – et, notament, le Shema’ Israël (“écoute Israël”), la profession de foi du peuple juif – ces bandes étant enfermées dans de petites boites et fixées d’une certaine manière au moyen de courroies. La petite boite du front porte à l’extérieur de la lettre hébraïque Shin ; la courroie de la tête est nouée suivant la forme de la lettre Dalet et celle du bras gauche (la main du cœur) à la manière du Yod : cela pour former sur soi le nom Shadaï, attribut divin signifiant “Le Tout-Puissant”.
[4] Le terme hébraïque sefarad – qui désignait à l’origine l’Espagne – correspond aujourd’hui à toute manifestation du judaïsme méditerranéen et, par extension, à tout le judaïsme oriental. Le mot ashkenaz (mot à mot “l’Allemagne”) désigne actuellement tout juif ou toute manifestation juive d’Europe centrale.
[5] Dans la tradition juive, le nom de YHWH est considéré comme “le seul et véritable nom propre de Dieu”, ce nom étant censé comporter le caractère éternel de Dieu.
[6] (1) = Manque dans “Segond” (protestants).
[7] (2) = Siracide.
Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :
"Les murs ont des oreilles...".