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Les Acquis ?

Oui, l’Église Réaliste est intarissable sur ce sujet !

– Comment, y en a pas ? Et le RMI, la CMU, l’IVG, and so on !! T’es fou.

– Tout doux, l’ami. C’est bien plus grave que ça. Tu édulcores notre message. Nous disons FUNESTE foutaise ; ce dont tu parles, ce sont des Anti-acquis, une malédiction sociale carrément.

– Sale réac ! Tu dénonces nos luttes. T’es qu’un agent du capitalisme sauvage !

– Et toi qu’es-tu ? Un conscrit du masochisme social : ah ! que c’est jouissif qu’on me martyrise. Très peu pour moi ! Et pourquoi t’es si furieux quand un fou comme moi te cause ? Avec ta montagne d’acquis et tes luttes qui marchent de victoire en victoire, tu devrais te montrer autrement mieux dans ta peau. Or, quel spectacle me donnes-tu ? C’est celui de Sisyphe dans la mythologie grecque. Je te rappelle la fable. Sisyphe était un roi grec redouté pour ses brigandages et ses cruautés. Dieu le jeta dans l’Enfer après sa mort, où il fut condamné à rouler un rocher vers le sommet d’une montagne, mais qui retombait sans cesse une fois arrivé à mi-pente. D’où le visage hargneux du maudit Sisyphe… Je pense qu’il est très utile que tu réfléchisses à cette histoire. Veux-tu que je reprenne à zéro la funeste foutaise des acquis sociaux ?

– Tu fais ton savant avec ton Sisyphe, et tu me balances la connerie de Dieu dans l’affaire du progrès social pour que je me mette à genoux, probablement. Lâche-moi avec ton baratin. Les acquis, c’est les acquis, point à la ligne ; et t’es qu’un sale réac, c’est clair.

– Eh ! bien, tant pis pour toi. Je voulais seulement te rendre service. Et sache que je continuerai à “prêcher dans le désert” s’il le faut – comme Jean-Baptiste –, jusqu’à mon dernier souffle. Tiens ! ton copain n’a rien dit jusqu’ici ; toi, reste ou va-t-en si tu veux ; à lui j’ai deux ou trois choses à dire qui délivreront tous les Sisyphes du monde :

•••

– Si on sait ce que parler veut dire, un “acquis”, on le gagne et on ne nous le “donne” pas, comme nous le raconte l’histoire syndicale légendaire, tout en tenant en même temps le discours des “luttes” ; ce qui est quand même bizarre !

– Un véritable acquis, on ne peut PAS le perdre ! Faut bien méditer ça. À quoi rime le jargon syndical que les acquis ne sont “jamais définitifs”, autrement dit qu’ils ne sont jamais acquis ?! Celui qui gobe des slogans aussi filandreux, c’est pas lui qui est fou ?

– Ça veut dire quoi des acquis qui n’arrêtent pas d’augmenter, qu’on est toujours sur le point de perdre en totalité, et qui nous rendent toujours plus mécontents à la sortie ? C’est à n’y rien comprendre. C’est quoi cette farce lugubre du perpétuel “Gros-Jean comme devant”, qui devrait toujours plus se persuader qu’“il n’a pas à se plaindre” ? Ah ! laissons tomber pour de bon tout ce fatras vicelard.

– Allons-y. Et initions-nous pour commencer à la miraculeuse “dialectique”. Que veut donc dire ce mot aux allures mystiques ? Tout simplement qu’une même chose peut être vraie en deux sens complètement contraires. Dans notre cas, il faut dire ceci : d’un côté, oui, il y a des acquis tout à fait propices (favorables) et tangibles, et qui, par-dessus le marché, ne cessent d’enfler ; et d’un autre côté, ces mêmes acquis ne sont que funestes foutaises, et qui, par-dessus le marché, ne cessent de s’aggraver. Le constat est troublant au plus haut degré. Comment un tel “antagonisme” est-il possible ?

– C’est pourtant la clef du problème ! Et pas si compliqué que ça en a l’air. Il y a bien deux côtés, et tout le monde les connaît : il y a, d’une part, les Professionnels du syndicat, qui y font carrière, Affranchis du salariat ; et d’autre part, la Clientèle des syndicats, la masse des Indigènes-salariés, à qui on dit : “on vous défend”. Pour les Professionnels du syndicat, il y a les Vrais acquis ; et pour la Clientèle des syndicats, il y a les Faux acquis.

– En quel sens peut-on parler de “clientèle” des syndicats ? En vérité il s’agit d’une clientèle captive, étant fermement établi que les seuls “représentants” autorisés des employés du privé et des agents du public, doivent être dûment assermentés au système, de sorte que l’on a d’un côté une aristocratie du “social” et, de l’autre côté des parias assistés, dans un cadre rigoureusement verrouillé.

– En quoi consiste ce Verrouillage du syndicat de charité sociale, que la tradition populaire nomme le syndicat “Jaune” ? C’est qu’il doit être Apolitique ; n’allez pas vous mêler du Code de l’Armée ! Il doit être Paritaire ; le grenouillage Patronat parasitaire/syndicat jaune doit être la règle. Dans le cadre du monopole jaune, le syndicalisme sauvage doit régner (sous le nom de “pluralisme” des Centrales). Ceci dit, en quoi consiste l’assistanat ? C’est le “on vous défend”, ce slogan même qui pue la morgue des despotes du social. Ces messieurs connaissent le Code du Travail, de la Sécu, des Allocs, des Prudhommes, de l’Inspection du Travail, du Conseil Économique et Social, et du B.I.T. (Bureau International du Travail) ! Et qu’est-ce qu’on met sur “la table des négociations” ? D’abord les “avantages” réels pour les Professionnels du syndicat. C’est le chantage complice de ces derniers, avec le Patronat parasitaire, pour vendre au meilleur prix leur fonction de police sociale de proximité. Ensuite, ce sont les gadgets à l’intention des Indigènes-salariés : on ne touche qu’à ce qui est marginal, et non pas au cœur de la condition salariale, du genre hausse du SMIC ; on ne revendique que ce qui est à contresens de ce que voudrait le cycle économique (exemple : on parle d’augmentation de salaire en période de “croissance”, et de réduction du temps de travail en période de dépression, ce qui est l’aveu total de la vocation jaune d’adapter le “Travail” au “Capital” en toute circonstance) ; on ne “donne” jamais que ce qui peut être repris (dévaluation/immigrés) ; les gadgets eux-mêmes doivent diviser une moitié des Indigènes contre l’autre (cogestion/nationalisations, école privée/école publique).

– N’oublions pas que le système des Acquis pratique la fuite en avant, d’où progrès incessants des acquis propices et tangibles d’un côté, et des acquis funestes foutaises de l’autre. Obésité d’acquis pour les uns, et Gangrène d’acquis pour les autres. Pour les Indigènes-salariés, Insécurité et Humiliation croissantes ; pour les Affranchis du salariat, une nuée de laquais de bas étage s’épaissit : en échange du “devoir de réserve”, emplois “protégés”, heures de délégation (!), stages de formation (!), avantages en nature de toutes sortes (logements prioritaires, villages de vacances, etc.). Bref, la parabole d’Esaü et son “plat de lentilles” s’applique sur toute la ligne (Genèse 25 : 34).

– Vous doutez encore de la complicité organique des Syndicats Jaunes avec les Parasites économiques et les Bandits politiques ? N’oublions jamais que les syndicats dits “apolitiques” ont toujours décrété la grève Insurrectionnelle pour sauver le système Chauvin (ex. : 1944), et toujours décrété l’Union Sacrée pour lancer la guerre impérialiste-colonialiste. Et que, à l’inverse, ils ont toujours appelé à saigner les Indigènes-salariés de l’intérieur : Cavaignac en 1848 ; de même contre la Commune de Paris ; et encore contre les Spartakistes. Etc. Etc. Observez bien, enfin, combien Jaunes-Parasites-Bandits se font des m’amours chaque année, réunis à l’appel du Prince-Président qui leur sort son “Discours aux Forces Vives” du système. Que de “traités” secrets se font alors en coulisse…

– Bon sang ! faisons se lever des milliers d’Ananies qui feront tomber les écailles des yeux à des milliers de Sauls dans l’Indigénat salarié (Actes des Apôtres 9 : 18) ! Oui, les Professionnels du syndicat bouffis d’acquis ne voient dans leur Clientèle de salariés déchus que l’“ennemi de l’intérieur” ; et s’ils jouent la comédie de les “défendre”, c’est que leur abaissement est leur fonds de commerce ! Oui, ces canailles ne sont autres que la “5ème colonne” du système au sein de la masse des Indigènes-salariés, juste bons pour que le système n’ait recours à Vigipirate qu’en dernière extrémité, et avec toutes les “informations” nécessaires.

– Conclusion : les Acquis Sociaux des Jaunes ne sont que des Privilèges ; infiniment plus pervers que ceux abolis la Nuit du 4 Août 1789.

Signature de Talib Freddy (Talib Freddy) – 11 novembre 2007





Avertissement :

Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".