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Mardi 22 octobre 1929

J.P. Morgan - 1929

J. Pierpont Morgan

“Those he could not crush, he bought”.

Le président en titre des USA se nomme Hoover.

J.P. Morgan est le patron de l’établissement bancaire le plus puissant du monde.

Le mardi 22 octobre 1929, la banque Morgan fait remettre à Hoover un rapport de 20 pages ; le président ajourne un important rendez-vous avec le gouvernement de l’Ohio pour prendre connaissance du document.

Il lit ceci :

La situation comporte un certain nombre d’éléments “réellement préoccupants”.

Mais : “Rien dans la conjoncture présente n’autorise à douter que les forces traditionnelles de l’économie ne vont pas intervenir normalement pour corriger les excès et rétablir l’équilibre”.

Car : “N’est-ce pas simplement l’amélioration du fonctionnement de la Bourse et des nouveaux fonds mutuels d’investissement qui attirent les petits épargnants ? Ne peut-on prévoir que ceux-ci, d’abord séduits par le mirage de rapides profits spéculatifs et de fortunes miraculeuses, ne vont pas rapidement s’assagir pour faire leurs investissements dans les valeurs sûres, d’entreprises solides ?”

En effet : “De même qu’un cocktail un peu fort stimule un appétit paresseux et l’encourage à profiter des bienfaits d’un repas reconstituant, nous assistons sans doute à un phénomène comparable. La spéculation a aiguillonné l’appétit du peuple américain pour l’investissement. Nous n’avons pas le droit de déplorer cet état de choses qui associe la nation tout entière aux destinées de l’industrie américaine”.

“Il a pu, il pourra y avoir encore certaines pertes de capitaux par la faute d’actions douteuses ou frauduleusement introduites sur les marchés des valeurs. Ce problème sera résolu quand on aura émis en assez grand nombre des actions méritant la confiance de ceux qui désirent en acquérir”.

“La solution de ce problème en fera disparaître un autre, plus important encore. Répartir largement la propriété de nos grandes entreprises industrielles entre des dizaines, voire des centaines de milliers de petits actionnaires permettra certainement d’aplanir, avant d’éliminer, les inégalités sociales et les conflits, vrais ou supposés, qui dressent encore les uns contre les autres les industriels et les travailleurs, les nantis et les défavorisés”.

Ce qui est à redouter : c’est de voir “une initiative prématurée, quelle qu’elle soit, venir enrayer le délicat mécanisme d’une machine économique et financière qui, dans son ensemble, fonctionnait pour le plus grand bien de la population et d’une proportion sans cesse croissante de celle-ci, mieux, plus largement et plus complètement que jamais dans l’histoire de ce pays ni d’aucun autre”.

Conclusion : “Notre avenir est paré des plus brillantes couleurs… Nous avons devant nous les meilleures perspectives de prospérité matérielle dont aucun pays ait jamais joui. Nos ressources (…) rendent nos valeurs boursières les plus convoitées qui soient. Il n’est pas un pays au monde (…) qui ne soit prêt à nous prêter des capitaux à des taux d’intérêt hautement concurrentiels (…). Il serait parfaitement inutile, dans une telle conjoncture, d’envisager quelque mesure corrective que ce soit, tant de la part des pouvoirs publics que celle d’initiatives privées”.

•••

Hoover avait été élu en recevant le conseil de ne pas “secouer le bateau”. Et il ne pouvait qu’approuver les principes de Morgan, qui étaient ceux-là mêmes sur lesquels il avait été élu.

Le 24 octobre 1929 fut celui du “jeudi noir”, dont on ne se releva qu’en 1949, boursièrement parlant.

Extrait de Bourse Terme, Freddy Malot – mai 1990

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