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Les Fils-d’Hasmon

Homère et Moïse

Nombre de juifs en l’an Zéro

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cf. “Maccabées” dans Autour de l’Islam, F. Malot, Éditions de l’Évidence.

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Concernant les Juifs, il y a beaucoup à dire à propos de la dynastie des Hasmonéens. La première chose, c’est que cet événement extraordinaire de l’histoire des hébreux, qui n’a d’égal que le royaume de Salomon, a disparu de la Bible juive et ne fut conservé que dans... l’Ancien Testament chrétien ! La seconde chose est que la révolution Hasmonéenne a pu battre en brèche toute la tradition établie depuis Esdras pourtant tenu pour le “second Moïse”. Vraiment, l’histoire nous réserve d’étonnantes surprises !

Voilà donc que 300 ans après Esdras (- 470), mais 100 ans après la Septante (- 275), Matthatias, petit-fils d’Hasmon, déclenche l’épopée “hasmonéenne” (Hasmonéens = Khachmonayim).

Le règne effectif des Hasmonéens dura moins d’un siècle (168-78 A.C.) ; ce fut celui des Pharisiens révolutionnaires (c’est contre les pharisiens devenus réactionnaires et haïs que Jean-Baptiste se souleva, ce pour quoi il est ignoré avec mépris par les rabbins ultérieurs).

Notons au passage que la notion même de “judaïsme” est inconnue de la Bible juive actuelle. Ce terme : “YADAHOUT”, emprunté au grec “IOUDAÏSMOS”, fut précisément adopté à cette époque, se trouvant en Maccabées II et Esther (Le livre d’Esther, nous dit A. Lods, censé nous conter les aventures d’Esther et Mardochée – Ishtar et Mardouk – en 474 A.C., n’aurait été écrit qu’entre - 190 et - 48, ne fut canonisé qu’à Yamnia (+ 90), et glorifié qu’en + 300...).

C’est un premier fils de Matthatias, Judah Maccabée (MACCAB = Marteau), qui illustra l’insurrection du YICHOUV, la Communauté de Palestine, contre le pouvoir alexandrin de Syrie, Antiochus ayant “profané” le Temple. Toute l’affaire est donc liée à la crise finale de l’Hellénisme alexandrin ; dont la République romaine va prendre le relais (- 63 en Judée). Le deuxième facteur déterminant de l’affaire, c’est précisément le phénomène Pharisien (des PEROUCHIM, les “séparés”), scindant le judaïsme, contre l’aristocratie des Sadducéens (TSEDOUQIM, se prévalant de la grande prêtrise davidienne de Sadoq). Ceci était le reflet interne de la contamination hellène, dont l’expression externe était la Septante. Depuis les alexandrins, la Torah d’Esdras s’était en effet trouvée submergée par une foule de textes hellénisants. Ceci donnait en gros (outre quantité de textes apocryphes), une Nouvelle Septante, Bible alors officielle chez les juifs, qui le resta jusqu’au choc anti-chrétien (+ 120), mais conservée comme Ancien Testament de l’Église Orthodoxe.

En quoi consista l’entreprise hasmonéenne ? Sans en être pleinement conscients, les fils de Matthatias furent embarqués dans une aventure directement contraire de celle de David. Du temps du bâtard David (descendant de Ruth “la Moabite”), il s’agissait d’élever le peuple-élu au rang de Royaume Asiate, “comme les étrangers” (on traduit par “les nations”...) ; cette fois, il s’agit d’élever ce même peuple au rang de Cité civilisée, “comme les Autres” également. C’est ainsi que les Pharisiens établirent un Sanhédrin [1], un “Sénat” à la mode hellène, un Conseil des Anciens (SENEX = vieillard en latin). En fait, les Juifs découvraient pour eux-mêmes la nécessité d’instituer une Gérousia du modèle de Sparte, avec laquelle ils se déclarent une parenté dans la Bible. Pour établir et défendre leur Assemblée civique, les Pharisiens usèrent des moyens les plus révolutionnaires : violation du sabbat pour la guerre (le successeur de Judah, Jonathan (- 160), n’hésita pas à dessaisir la “maison de Sadoq” du manteau de Grand-Prêtre pour le revêtir) ; emploi de mercenaires “étrangers” ; guerre aux peuplades nomades frontalières à qui l’on impose d’opter entre l’émigration ou la CONVERSION (Guiour) – - 120 à - 76 – ; juifs orientaux réactionnaires dénoncés comme “démons juifs” (SHÉDIM YEHUDIM). Dans l’esprit des Pharisiens, l’État palestinien devait être le centre politique du Kelal Israël (comme une Oumma israéliste, dirait-on en arabe).

L’État juif ne fut qu’une esquisse, redevable de l’appui, puis du protectorat de la République romaine rayonnante des Scipions. Il n’en reste pas moins que l’expérience vraiment nationale (au sens civilisé) des Hasmonéens est majeure dans l’histoire des hébreux. Ainsi la réaction juive dut-elle faire de la fête de Hanoukhah l’anniversaire du rétablissement du Temple (- 164) ! Et malgré la folle réaction des pharisiens, la marque indélébile de l’hellénisme au sein du judaïsme était acquise ; on ne joue pas avec l’histoire à son gré ! (D’où Philon : - 20/+ 54).

Ce n’est pas rien de passer de la Communauté Parentale à l’État Civique !

• Les Grecs primitifs se firent Athéniens civilisés et civilisateurs à partir de Clisthène (- 510) ;

• Les Macédoniens primitifs se firent Alexandrins civilisés et civilisateurs avec Archelaüs (- 413) ;

• Les Latins primitifs se firent Romains civilisés et civilisateurs à partir de Papirius Cursor (- 295) ;

Les juifs pharisiens n’allèrent pas si loin ? Malheur aux vaincus ! Il importe cependant de savoir que l’entreprise des Fils-d’Hasmon fut l’unique et dernière chance de civilisation COLLECTIVE des hébreux. Après l’étiolement de leur État-croupion, les juifs ne pouvaient plus prétendre qu’à contribuer à la civilisation sur le terrain Culturel.

 

Mais l’“increvable” Tradition matérialiste résistera à tout, pour le meilleur et pour le pire !

“C’est Nous le sperme d’Abraham !”

NOS SEMEN ABRAHAE SUMUS...

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Homère et Moïse

Une question essentielle ne peut être évitée : pourquoi le phénomène israélite, historiquement minuscule, négligeable, paraît-il en même temps avoir une importance énorme, décisive, dans l’histoire de l’humanité ?

Cette opinion n’est pas née avec le système actuel de Barbarie Intégrale, à la manière dont la cultivent Démon-crates et Nazis. Il importe de la saisir dans la forme qu’elle prit sous la saine Civilisation occidentale. Notons bien que déjà nous restreignons l’“importance” juive à l’Occident, et à l’occident Civilisé. Que peut donc dire Moïse, en effet, à un Chinois ou à un Patagon ! Sauf à tenir compte du fait... qu’ils ont tous leurs “juifs” à eux : les Chinois avant Confucius, et les Patagons avant Bougainville !

L’importance du judaïsme réduite à l’Occident civilisé ne suffit pas. Le principal est que la base puissante de cet occident civilisé, les 650 ans d’Hellénisme Jupitérien (la Grèce et Rome), n’aurait jamais imaginé une telle enflure donnée à Israël. Or, la civilisation occidentale Antique ignorait les juifs, alors que leur population était incomparablement plus nombreuse que de nos jours !

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Nombre de juifs en l’an Zéro

Nombre de juifs en l’an Zéro

D’où vient donc cette importance tout à fait incongrue accordée au judaïsme ? Elle vient essentiellement du Catholicisme ! C’est-à-dire des 1225 ans de christianisme grec et latin ; de l’histoire médiévale de l’occident civilisé (120-1340). Ensuite, par ricochet, cette influence fut reprise par l’Islam (630), elle se conserva dans le catholicisme Cyrillique (alphabet slave de St Cyrille en 860, à l’époque du schisme de Photius), et les Protestants (1520) en maintinrent l’ombre dans le premier élan du Déisme moderne, pour lequel l’influence juive s’évapore enfin.

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La clef du caractère anormal de l’importance donnée au judaïsme, et que traduit l’expression de civilisation “judéo-chrétienne”, n’est pas difficile à découvrir.

Il n’est pas scandaleux, mais au contraire inévitable et fascinant, que le spiritualisme civilisé se donne un “Ancien Testament” ayant pour origine le Matérialisme primitif. La Religion doit vouloir posséder un fond qui échappe à l’Histoire, revendiquer et “nier” en même temps son passé Mythique.

L’Hellénisme Jupitérien nous donne une expression simple du Mythe matérialiste adopté comme soubassement du Dogme spiritualiste, quand Pisistrate (- 560) collecte, transcrit et ordonne l’Iliade d’HOMÈRE, pour faire de cette épopée rapsodique la Préface de la Théogonie d’Hésiode. Ainsi, le propre Mythe des grecs sera fondateur de la religion de Zeus.

Avec le Catholicisme Chrétien, on a quelque chose d’analogue formellement mais foncièrement différent. La raison en est, précisément, qu’on n’a plus affaire à la religion native, sortant des entrailles de la société Parentale (ce que fut l’Hellénisme et aussi le Bouddhisme et le Confucianisme, et ce que sera encore l’Islam). Dans le cas “chrétien”, au contraire, il y a le puissant arrière-plan hellène, cette forme “simple” de la Religion, qu’il faut fondamentalement élever à un niveau supérieur.

Ce qu’“auraient du faire” les chrétiens était de partir en Théologie du traité sur “la Nature des Dieux” de Cicéron (- 45), et en Mystique des “Livres Sibyllins” d’Auguste (- 12). Mais réclamer une telle chose de la religion serait la vouloir Historiste ! Ceci n’empêcha pas les chrétiens de suivre pratiquement cette voie au bout du compte (la réalité s’impose qu’on le veuille ou non), mais il était exclu qu’ils l’adoptent théoriquement. Même si St Paul est pénétré de Cicéron, et si on produisit une “Sibylle chrétienne”, la démarche concrète des chrétiens ne pouvait avoir cette forme “directe”.

Les chrétiens devaient, de toute façon, “nier” relativement l’Hellénisme au bout du rouleau pour produire un bond Qualitatif au sein de la religion. De plus, la crise de l’Hellénisme déboucha peu après Auguste à sa conversion en son contraire, en Paganisme barbare ; les chrétiens étaient conduits à nier absolument cette forme simple de la religion. Comme, par ailleurs, le Dogmatisme anti-historique de la religion nécessite dans tous les cas un fondement officiel intemporel, “primitif” sous une forme ou une autre, et que ce fondement ne pouvait surtout pas être Homère, trop indissociable de Socrate et d’allure “polythéiste”, il se trouva que seul MOÏSE et sa Torah pouvaient faire l’affaire.

Nous avons vu l’importance de la population juive dans l’orient méditerranéen. La Torah était traduite en grec depuis 275 ans (la Septante). Depuis 165 ans (les Maccabées), un fort courant hellénisé existait au sein du judaïsme. À Alexandrie, le New-York de l’Empire romain, plus de 30 % de la population était juive “de naissance”, et c’est à Alexandrie que le juif PHILON (- 20/+ 54) produisit son puissant système Panthéiste. Aucun autre Mythe primitif à opposer à Homère ne pouvait rivaliser avec celui de Moïse, et de loin !

Avec la dérive franchement barbare de l’Empire romain, sous Claude (+ 47), le royaume de Judée (nominal) définitivement aboli et dirigé officiellement par un Gouverneur romain (+ 44) subit le choc de plein fouet (quels autres Primitifs avaient un Royaume dans l’empire). Les “Messies” (christs) surgissent de tous côtés, suivis d’une nuée de Prosélytes romains. St Paul est juif et CITOYEN de Rome. On devine comment les choses vont tourner (NOUS, devinons, après-coup !). Il suffira de combiner au Messie le Panthéisme “grec” de Sénèque, et qu’un des Apôtres soit celui des “Gentils”...

Note :

L’Encyclopédie du Judaïsme nous dit : “À l’exception de Flavius Josèphe (38-100), aucune source juive ne mentionne Philon ; sa première mention sous la plume d’un penseur juif est due à Azariah de Rossi, érudit de la Renaissance (1560). Son influence fut beaucoup plus importante sur le christianisme” ! Le rabbinisme d’après Yabné (+ 90) a honte de ce grandiose fils d’Abraham et Jacob...

Bref, le christianisme s’empare de la Bible juive pour en faire son Ancien Testament, mais point du tout comme Socrate CONTINUE Homère en le révolutionnarisant : c’est cette fois un emprunt extérieur, artificiel historiquement, et pour cela condamné par les chefs de la Synagogue ; lesquels ont pourtant “tort” selon le même critère de l’Histoire ! Dialectique...

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[1] C’est le GREC sunédrion = Tribunal.







Avertissement :

Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".