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                   • Manuel Réaliste-Convenable du Comm-Anar

                   • Œuvres de Freddy Malot par ordre chronologique

 

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Résurrection

de l’Occident

 

Travaux préparatoires

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Signature Freddy Malot – 2005-2007

 

Éditions de l’Évidence – 2010

2 montée de la Rochette, 69 300 Caluire

Sommaire

La Société Politique

avril 2005

I- L’Esprit

II- La Création

III- La Cité

Annexes

Société Politique (Tableau)

Substance-Accident

Les Bienheureux Catholiques

L’Ère Chrétienne

Création-Néant

Païens Cléricaux

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Esclavage <-> Démocratie

août 2005

Esclavage - Démocratie

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Égalité-Liberté

août 2005

Égalité-Liberté

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Despotisme Asiatique

août 2005

Despotisme Asiatique

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Volontariat-Gratuité

août 2005

Volontariat-Gratuité

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Utilité-Valeur

octobre 2005

Utilité-Valeur

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Travail du Comm-Anar

octobre 2005

Travail du Comm-Anar

Ça m’aura demandé un sacré Travail !

Annexes

Dialectique Totale

Les Marxistes parlant du Parti

Les Bons de Travail

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Producteur Libre de Dons Vivants

novembre 2005

Producteur Libre de Dons Vivants

Annexe

De la justice politique, William Godwin – janvier 1793

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République Moderne

décembre 2005

République Moderne (Tableau)

Thomas Jefferson (Citation)

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Théorie Générale

janvier 2006

Théorie Générale

Dieu (Tableau)

Annexe

La Conscience

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En deux Mots !

janvier 2006

Rappel Moi-moi

Église Réaliste

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1789

février 2006

1789 (L’Homme “vrai” est le Bourgeois)

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Qu’est-ce que la Société ?

mars 2006

Qu’est-ce que la Société ?

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Le Drame (de Dieu)

juin 2006

Le Drame (de Dieu)

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Le Mystère de la Création

juillet 2006

Le Mystère de la Création

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La “Cité Antique”

août 2006

La “Cité Antique” (Fustel de Coulanges – 1864)

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Dieu – Création

février 2007

Dieu – Création

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Dieu (tout court)

février 2007

Religion (Tableau)

Dieu

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Comm-Anar

2 avril 2007

Comm-Anar

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Humanité Préhistorique

11 avril 2007

Humanité Préhistorique

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Le Pur est le Pire

mai 2007

Le Pur est le Pire

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L’Apogée Civilisé

1er juin 2007

L’Apogée Civilisé

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L’Énigmatique Histoire de la Religion

18 juillet 2007

L’Énigmatique Histoire de la Religion

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La Religion Pure

4 octobre 2007

La Religion Pure

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Tableaux

Chronologie civilisée

Société Civilisée Complète

Les “Parfaits”

Peuple de Dieu

Minorité Politique dominante

Révélation

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Voir aussi :

La Marchandise de MarxSignature Freddy Malot – novembre 2005

Le Drame de la Religion ParfaiteSignature Freddy Malot – mars 2006

La Création pure et parfaiteSignature Freddy Malot – septembre 2007

La Société
Politique

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Signature Freddy Malot – avril 2005

 

 

 

Attention à ce que la théorie ne nous fasse pas oublier l’Historisme !

1- La société Politique n’est rigoureusement rien hors sa “négation” de la société Parentale ;

2- Nous n’exposons que la forme Parfaite et la forme Orthodoxe de la société Politique (de même pour la Parentale) [1].

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I- L’Esprit

La caractéristique fondamentale de la Société Politique est qu’elle était Spiritualiste, religieuse. Il n’est pas du tout intelligent d’opposer à cela une fin de non recevoir, de dire que c’était là une “illusion”. Ce qui est sage est de s’incliner devant les faits. La société Politique, qui n’est qu’un synonyme de la Civilisation, déclarait : ce qui est substantiel dans la Réalité est l’Esprit ; ma Conception du monde ne fait que s’incliner devant ce fait Objectif, et ma Méthode mentale Subjective se trouve en pleine conformité avec la Réalité ainsi assumée.

Dès lors que la Réalité est envisagée sous l’angle de l’Esprit, deux choses sont déterminantes : Dieu et l’Âme des hommes.

● Dieu

Dieu est l’Esprit Absolu, l’Esprit même, la Substance dernière de la Réalité. À l’égard de Dieu, ce que nous appelons Matière n’est Rien. Ainsi, rapporter la Matière à Dieu – ce que nous ne pouvons éviter de faire – ne mène, en toute rigueur, qu’à poser le “rapport” Être-Néant. D’où l’expression : Dieu créa le Monde à partir du néant (ex nihilo).

Attention ! Le mot Dieu n’est pas un nom ordinaire qui “définirait” tout simplement l’Esprit.

• D’un côté, Dieu n’est pas un Nom du tout ; il ne fait qu’“indiquer” l’Objet du Mystère qu’est l’Esprit comme Substance de la Réalité authentique. De ce point de vue s’il y a Création, celle-ci est “sans raison” en dernière analyse.

• D’un autre côté, puisque Création il y a, qu’elle ne peut être que réalité Relative et donc relative à Dieu, c’est le Créateur qui est désigné par le mot Dieu ; ce mot devient un nom, en l’occurrence le Nom des noms. Dès lors Dieu se montre intelligible, accessible à la Raison comme sa propre borne et, la raison étant le privilège de l’Homme, Dieu se donne immédiatement comme Personnel, il est le Sujet Absolu. Réciproquement, il n’y a de Création que “pour” l’Humanité.

Remarque :

La Foi orthodoxe s’est toujours interdite de sonder le Mystère proprement dit de Dieu. C’est même cette “curiosité indiscrète” qui fut toujours tenue pour le danger principal qu’encourait la religion. Ceci est cohérent, puisque le Mystère échappe par définition aux catégories solidaires du relatif et de l’absolu. La Foi portait donc strictement sur l’union paradoxale, incompréhensible, mais néanmoins indéniable, de l’Objet du Mystère et du Sujet Absolu. Dès qu’une des deux faces de Dieu prétendait être considérée exclusivement, il y avait Hérésie : exagération, soit du Fidéisme, soit du Rationalisme (danger secondaire pour la religion).

La confession de foi du “Dieu Unique” peut nous égarer. Prise à la lettre, l’expression Dieu Unique est un pléonasme. Elle ne vise que le Sujet Absolu, évidemment Identitaire. L’opposition sous-entendue au “polythéisme” n’a aucunement trait au problème fondamental de la Foi ; elle n’intervient qu’accessoirement, dans l’Histoire de Dieu. Le caractère vivant, contradictoire, de la Foi concerne une autre “identité” : celle de Dieu tout à la fois Dicible et Ineffable. C’est sur ce point que porte l’essence réellement Dogmatique de la mentalité religieuse, spiritualiste.

● L’Âme

L’Âme des hommes incarne (oui !) électivement l’Esprit Relatif, nos Personnes ayant par leur âme le privilège d’être des sujets au monde. Ainsi, l’âme des hommes est le “vrai Moi” des personnes, leur part Immortelle faisant écho à l’Éternité de Dieu. Vis-à-vis de l’Âme, le Corps est strictement instrumental, subordonné. Ceci souligne que la Création est inconcevable sans que soit posée ce que nous appelons la Matière, qui est comme le tain, le dos, de la Nature. Réciproquement, que le Monde soit nécessairement physique, corporel, explique que les âmes humaines soient “nombrées”, multiples et non pas Une. En tout état de cause, le croyant ne doit pas se laisser prendre au mirage qui consisterait à taxer la Matière de Substance ; Néant en Dieu, elle est Non-être au Monde, simple marque fondamentale de la Dépendance de la Création vis-à-vis du Créateur, de la Transcendance de Dieu. Ceci a pour complément, ne l’oublions pas, le fait que la Matière ouvre son champ à l’hégémonie de l’Humanité sur la Nature, déploie le domaine des Choses, de l’esprit “passif” offert aux agents sociaux que nous sommes.

Attention ! La “dualité” Âme-Corps qui constitue les Personnes donne lieu à de graves méprises.

• Relativement à Dieu en tant qu’Objet du Mystère, les âmes mêmes ne se distinguent en rien des corps ; étant simples créatures au sens absolu, elles sont comme n’étant pas, néant de Dieu.

• Relativement à Dieu en tant que Sujet Absolu – donc Créateur –, la réalité des Personnes est affirmée et exposée comme suit :

Nos âmes sont “divines”. Ceci accuse simplement l’affinité directe qu’il y a entre les Personnes et Dieu, contrairement aux Choses. C’est donc un aspect relatif au sein du Relatif (du monde) qui est mis en relief. La “divinité” de nos âmes n’est qu’une analogie ; l’âme même du Prince des Apôtres n’est en aucune façon une “parcelle” de l’Esprit Absolu ; professer cela, c’est sombrer dans le Panthéisme. D’ailleurs, le caractère “divin” de nos âmes ne préjuge nullement de leur destinée future : soit la vie immortelle, soit la mort perpétuelle.

Nos corps relèvent du Non-être matériel, nous rappellent que nous sommes en dernier ressort simples “balayures du monde” (Saint Paul), et sont ce qui nous expose à la tentation fondamentale d’élever la Matière au rang de Substance. Cependant, il est tout à fait impie de prétendre que nos corps sont l’œuvre de Satan ; au contraire, ils sont l’“accident nécessaire” qui fait de nous des créatures de Dieu ; professer le contraire, c’est sombrer dans le Manichéisme. Que notre corps, dans le siècle présent, soit périssable est une chose ; cela n’en fait pas moins une part divine secondaire de notre personne, et on doit seulement avoir en tête qu’un corps vraiment adéquat à notre âme, incorruptible, attend les Bienheureux. Nos païens [2] ne cessent d’incriminer le Moyen-âge de la “haine de la chair”, et en même temps ils se disent scandalisés de ce que le Moyen-âge condamnait le suicide ! De fait, Saint Thomas dit : “L’homicide de soi-même l’emporte en gravité sur les autres homicides” ; et la législation de l’époque livrait, après procès, le cadavre du suicidé au supplice, son meurtrier étant tenu pour asocial.

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II- La Création

Dieu étant l’Absolu intelligible, le Monde “et tout ce qu’il contient” devient donc la réalité Relative. Il est la manifestation de l’Esprit suprême (Créateur), comme on dit qu’un visage “reflète l’âme” d’une personne. À ce titre, le Monde est dit Création. N’oublions jamais que la Création est le Mystère, que vis-à-vis de nous c’est la Raison Absurde, la Nécessité Libre, la Légalité Arbitraire. Bien sûr que, d’un côté, rien ne contraint Dieu, ni à créer le Monde, ni à maintenir sa Création ; mais, d’un autre côté, tout l’y oblige : étant Esprit, il doit être Sujet, étant Sujet il doit penser quelque chose, et pensant quelque chose il doit le Parler, et le parler dans la Création ! La preuve ? Elle est bien simple : n’y a-t-il pas ce Monde ! Et n’est-il pas tel qu’on devait s’y attendre : comprenant l’Homme avec un grand “H”, tout à fait constitué pour répondre au Créateur, car homme défini par son esprit à lui, son Âme ; bref l’homme Civilisé, le “Bourgeois” au sens le plus général du terme. Ceci étant bien établi, il va y avoir bien des problèmes secondaires à régler.

Elle est bien extraordinaire la Parole de Dieu, dont l’expression n’est autre que le Monde même ! Pas tant que cela, pour peu que le Monde soit vu à fond avec l’œil de l’Âme par nous autres bourgeois, c’est-à-dire de part en part comme Épiphanie de l’Être Suprême, comme la seule parution possible de son invisibilité, comme le Phénomène propre de son Noumène. On ne peut donc comprendre le Monde que comme Création ; et si quelqu’un a des difficultés à le voir ainsi, cela ne vient pas de Dieu mais de quelque chose qui ne va pas du côté de l’œil de l’Âme chez celui qui rencontre ces difficultés.

Qu’est donc la Création, cette “montre” prodigieuse/colossale du Créateur (montre = être “montré”) ? C’est à n’en pas douter Sa parole et Sa vérité mêmes, pour toute âme vraiment claire. C’est-à-dire ? Eh bien seulement ceci : seule une âme obscure, émettant une parole menteuse, professant l’erreur, pourrait songer à voir le Monde autrement que de-Dieu à tous points de vue ; en particulier en traitant du Mal moral et de la Mort physique ici-bas. Car, bien évidemment, la Création n’est pas Dieu même ! Le Monde est de-Dieu veut dire qu’il n’est rien hors sa Participation de l’Esprit divin, de sa Dépendance vis-à-vis de Dieu. En précisant la chose, on peut dire que le monde étant avéré, la création admise, et donc prise à part, n’est rien de l’Objet du Mystère divin, mais seulement l’Objet Surnaturel unique, la seule “ombre” possible de ce même objet de Mystère. La Création n’est rien non plus du Sujet Absolu, mais seulement le Sujet Relatif unique, la seule “expression” possible de ce même Sujet Absolu. Il s’ensuit que la Création est tout à la fois Non-être (puisque radicalement étrangère au Mystère), et Non-néant (puisque Sujet Relatif, positivement sous l’hégémonie de l’Absolu). C’est ce double caractère du Monde qu’on exprime plus ou moins confusément en parlant de la Transcendance et l’Immanence de Dieu.

Nous comprenons maintenant qu’il y a deux manières d’aborder la Création : comme Système des Choses et comme Société de Personnes. Chacune saisit toute la Création, c’est pourquoi chacune est légitime et fructueuse ; mais chacune se limite à une de ses deux faces et doit se compléter par la seconde : pas de Nature sans Humanité, et réciproquement. Le Système des Choses est la Création en tant que Tout spatial fait de Parties ; c’est l’Illimité, le Partout, fait d’Endroits, d’Icis ; c’est la Circonférence supposant son Centre. La Société de Personnes (mortes, nées et à naître) est la Création en tant que Cycle temporel constitué de Phases (cf. phases : “aspects” successifs d’un Astre) ; c’est la Perpétuité, le Toujours, fait de Moments, de Maintenants ; c’est l’Omega supposant l’Alpha. Est-il utile de préciser que l’Illimité/Perpétuité de la Création est tout autre chose que l’Éternité/Immensité de Dieu ? Pourquoi l’approche Empiriste de la Création (comme système des choses), et l’approche Idéaliste de la Création (comme société de personnes) embrassent chacune toute la Création, quoique par une seule de ses deux faces seulement ? Parce que la Nature est intelligible-rationnelle par l’Âme unique qui soutient l’Espace, tandis que l’Humanité (corporelle aussi par ailleurs) est Intelligible-Raisonnable en la série complète des âmes des Fils d’Adam, porteurs du Temps.

La Création se présente donc gémellaire (jumeaux) : union solidaire du Système des Choses et de la Société de Personnes. Il est évident qu’au sein de ce composé, l’Humanité prime de droit sur la Nature. Ceci est officiel : la société Humaine est investie d’une souveraineté déléguée par Dieu au sein du Monde ; elle est le Vicaire temporel du Roi éternel, elle se doit d’exercer son Hégémonie générale sur la Nature, ceci comprenant tout spécialement l’hégémonie particulière de l’Âme sur le Corps de chacun de ses membres. La mission proclamée de l’Humanité religieuse au Monde, du fait de la Liberté des hommes face aux choses soumises à la Nécessité, entraîne l’exaltation tout à fait extraordinaire du Travail chez les Civilisés. Ce n’est pas le travail en soi qui se trouve déchaîné, mais précisément celui du bourgeois épris de Foi et armé de Raison. C’est pourquoi l’Humanité religieuse jugea durant 25 siècles les Sauvages, allergiques à ce type de travail, irrémédiablement “indolents” ; pourquoi encore se produisit la Traite des Nègres dans les Temps Modernes, les autochtones s’avérant “inemployables”. Si on ne se laisse pas prendre par les amalgames odieux (à Gauche !) du Code Noir de Colbert et du “rétablissement de l’esclavage” par Napoléon, avec le génocide colonial développé depuis 1840 jusqu’à nos jours (le néo-colonialisme se trouvant sous nos yeux !), prenons conscience que les Blancs (et autres) civilisés, religieux, ne faisaient qu’administrer au “bois d’ébène” le même dressage sévère qu’ils ont toujours appliqué à leurs propres enfants, ces petits êtres ayant autrement une vocation spontanée pour la Société Parentale !

Le travail mental du bourgeois, selon Foi/Raison, s’appuie sur un Premier Principe, évident-indémontrable, ce qui est le contraire direct du mystère révélé. Ce Premier Principe a deux faces : Identité logique et Unité mathématique. Unité et Identité sont la condition première, respectivement, de l’Induction des Empiristes et de la Déduction des Idéalistes (cf. brochure “Principe de Raison”). Le Principe de Raison, qui gouverne tout le travail mental civilisé donne à cette forme du Travail son caractère général INTELLECTUALISTE.

Pourquoi, selon la mentalité Dogmatique, donnant lieu à un travail Intellectualiste chez l’homme civilisé, se présente-il des âmes obscures, émettant un discours menteur, professant l’erreur ? C’est une grande question, à laquelle la société religieuse ne pouvait répondre qu’en faisant appel au “mystère du Mal”. Nous pouvons aujourd’hui lui donner une explication critique. Ce n’est pas dans une histoire à l’intérieur du dogme religieux que nous trouvons la solution. La plus ancienne de ces histoires est celle de Prométhée, qui dérobe le Feu du Ciel contre la volonté de Zeus. L’histoire la plus connue est celle de Satan, l’ange rebelle, que Dieu confine au rôle de Tentateur sous forme de Serpent, lequel séduit Ève, cette aide d’Adam tirée de ses os et Mère des hommes, qui entraîne sa moitié dans la Faute : goûter du Fruit défendu, prétendre à l’Omniscience divine (sorcellerie matérialiste chez les juifs). Ces histoires sont “fondatrices” du Dogme religieux parce qu’elles soulignent l’embarras, le handicap, que représente la Matière pour la mentalité exigeant que l’Esprit rende compte “exclusivement” de ce qui est substantiel dans la Réalité. Ainsi, le Substantialisme unilatéral de l’Esprit entraîne l’Hégémonie obligée des Personnes sur les Choses, donc de l’Âme sur le Corps dans chaque personne, et finalement d’une ÉLITE intellectualiste de Pasteurs sur le troupeau des Fidèles dans la société religieuse. À ce sujet, il ne faut pas s’y tromper : le problème des âmes obscures ne concerne pas que l’humanité mortelle d’Ici-bas. En effet, dans l’immortalité de l’Au-delà, il y a nécessairement les âmes tout à fait noires des damnés, et la colonie même des Élus devra courir indéfiniment vers un but “interdit” : former un seul Sujet se confondant avec le Créateur.

La société religieuse, en identifiant tout travail à sa forme Intellectualiste qui a seule cours dans la Civilisation, prêche nécessairement que l’élection de l’Homme, “pour qui” le Monde fut créé, a sa contrepartie dans l’“épreuve” momentanée que représente le travail Ici-bas. En effet, l’âme immortelle, attachée à un corps mortel, ne se trouve pas pleinement dans la condition qui lui convient. Ceci dit, il faut absolument un Jugement “final” qui décide de quelle immortalité, de joie ou de peine, les uns et les autres vont jouir. “Le grain et l’ivraie ne poussent ensemble que jusqu’à la moisson ; alors on fait de l’ivraie un bûcher, et on serre le grain dans la grange” (Matthieu 13 : 30). Bref, le bourgeois doit rendre compte à Dieu de sa gestion de la Terre.

Il y a donc deux Degrés de la Création, l’Ici-bas et l’Au-delà. Mais cela ne fait pas deux mondes comme le pense le vulgaire ! L’Ici-bas passager n’existe qu’en vue de l’Au-delà, le Ciel est la vraie patrie du croyant et, concernant les Saints, la vie “éternelle” (au temps continu) ne fait “presque” que poursuivre leur vie “temporelle” (au temps discret). Le point qui fait vraiment problème est autre : la Création à deux degrés ne peut pas être vue comme le terme du Temps. Au contraire, il faut espérer un Instant véritablement dernier brisant ce cloisonnement de la Création en deux compartiments. Pouvons-nous concevoir une telle “confusion” ultime de l’Au-delà et de l’Ici-bas, et du Ciel et de l’Enfer dans l’“Autre Monde”. C’est ici que le Mystère initial de Dieu resurgit de manière écrasante. Une telle curiosité indiscrète est-elle permise au Croyant, osant envisager un pont réel entre le Temps et l’Éternité, entre la Création et le Créateur ?…

Ces remarques sur la Création prises comme un tout rendent encore utile un examen plus précis de chacun de ses éléments pris à part : l’Humanité d’un côté, et la Nature de l’autre côté.

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Complément

● Humanité

• L’Humanité [3], l’Homme (Individu-Genre humain), c’est le titre que se donnent les êtres pensants religieux, organisés en Société de Personnes.

La société de personnes est posée comme régie par la Liberté. Un intellectualisme spécial préside à cette vision : le MORALISME (cf. “Vies Parallèles” de Plutarque). Donc : Dogmatisme -> Intellectualisme -> Moralisme (cf. supra).

• La méthode adoptée par le Moralisme, jugée garante de la vérité, est la Déduction – expérience intime et méditation spéculative – (cf. Rousseau).

La Déduction se place sous le signe exclusif du principe d’Identité. L’expression adéquate de l’Identité est la Qualité (exemple des Saints et Enseignement des docteurs).

• Les personnes connaissent leur dignité dans la mesure où elles saisissent leur Âme comme leur “vrai Moi”, chaque âme étant le fait d’une création directe de Dieu, et pour cela Immortelle. C’est en effet au Créateur en tant que Sujet suprême, Identité absolue, que chaque fils d’Adam doit son Moi, et la descendance entière des hommes forme le support même du Temps général. (Finalement, la “Légende Dorée” des Personnes prédestinées, vrais Amis de Dieu, se propose à notre Morale ; cf. Jacques de Voragine, 1230-1298). Bref, à l’égard de l’Humanité, Dieu se montre comme la Cause Finale : “L’homme s’agite ; Dieu le mène” par sa grâce (Fénelon).

Le premier devoir de la personne est par suite sa Conversion propre ; la FOI étant l’hommage légitime rendu à Dieu par la Raison conséquente. C’est par la Foi seule que la Personne adhère au vrai principe de son action (entéléchie), qu’elle œuvre pour sa Finalité authentique : la vie céleste. Notons que le DYNAMISME de l’âme qu’implique la Foi, loin de s’identifier au Quiétisme moral (Molinos – 1675), s’épanouit au contraire dans le Progressisme déclaré. L’expression adéquate de la Foi est l’exercice de la Vertu, ayant pour objectif la Perfection. C’est l’ESPÉRANCE du Salut personnel. L’objet immédiat de la Vertu est la maîtrise de l’Âme sur le Corps, la domination de la Raison sur les Passions. (“Le Mouvement n’est pas une fin en soi ; c’est une voie vers la perfection”. Saint Thomas : Compendium – 1270).

• On peut comprendre aisément que l’argument moral de la Liberté humaine figure comme preuve éminente, déterminante, de l’existence de Dieu et de l’Âme (appuyée sur la solide “raison pratique” de Kant). C’est l’appel au Bien Suprême voulant que la vertu mène au Bonheur.

• Le vrai Croyant ne peut se concevoir autrement que comme vrai fils d’Adam, membre d’un Genre humain unique à travers les pays et époques ; et toutes les âmes étant égales devant Dieu.

C’est en tant qu’affilié à l’Église invisible, corps même du Créateur, que le croyant témoigne essentiellement de sa Foi. D’où l’obligation Missionnaire, de prosélytisme, expression fondamentale de “l’amour du Prochain”. (Newton : “la Vertu est un vain mot sans la CHARITÉ”). Étant religieuse, la société de Personnes ne se trouve comme “vraie Nation” qu’au Ciel. C’est tout au long du Temps discret (discontinu) d’ici-bas, que les âmes prédestinées à la vie perpétuelle sont sélectionnées pour former enfin l’assemblée Complète des agréés ; et à ce moment même, “passera la scène de notre monde”. Dès lors, les croyants ayant remporté la palme de la Félicité formeront le Chœur des Élus animé d’un seul mouvement spontané : la communion par la vision de Dieu au fond de l’âme ; c’est ce dont sont privés les Réprouvés, condamnés à la peine du Dam, c’est-à-dire à la mort perpétuelle (cf. Augustin et Thomas).

• De tout cela vient la fascination exercée dans la société religieuse par les Surhommes suscités par la Providence : Hercule, Enée et Socrate ; Confucius, Bouddha et Mahomet ; Saint Paul, Boniface et Luther.

● Nature

• La Nature, l’Univers saisi sous l’angle spatial-corporel, c’est le nom donné au monde par l’humanité religieuse. À ce titre, on parle de Système des Choses.

Le système des choses est déclaré régi par la Nécessité. Un intellectualisme spécial préside à cette vision : le RATIONALISME ordinaire.

• La méthode adoptée par le Rationalisme, jugée garante de la vérité en physique, est l’Induction (observation sensible et expérimentation externe – cf. Locke).

L’Induction se place sous le signe exclusif du principe d’Unité. L’expression adéquate de l’Unité est la Quantité (Grandeur arithmétique et Similitude géométrique). Réfléchissons-y : Augustin estime que QUATRE est le premier nombre Pair…

• La Nature ne peut s’aborder correctement que comme Une, comme un Tout général. Le fond de ce Tout est précisément la Matière indifférenciée, cet Écran inévitable qui préserve l’hégémonie du Créateur sur sa Création. Comme telle, cette “Matière Première” ne fait que traduire le mystère de la création, la Transcendance divine et la Dépendance absolue du monde. Elle n’est donc pas “sensible”, et n’est intelligible que négativement ; c’est le Non-être même, simple affirmation dogmatique que la matière est pur Néant en Dieu. C’est sous le nom de Chaos, que Zeus eut à débrouiller pour produire le Cosmos, que les Grecs désignent cette Matière.

Il y a donc autre chose que la non-substance matérielle qui fait le Tout explicite de la Nature. C’est la Force divine unique la produisant comme Système intelligible, qui lui donne son Impulsion première (Impetus, Chiquenaude) et la Soutient fondamentalement. Cette Force, ou ÂME DE LA NATURE [4], Aristote la nomme “premier Moteur Immobile” et “Forme des Formes” corporelles. C’est en effet à cette seule Énergie spirituelle que nous devons la Nature “pour-nous”, le Tout Second que nous voyons comme Espace général occupé par les Corps particuliers (Éléments, Règnes naturels, Genres et Espèces, et finalement les Choses “nombrées” que Dieu propose à notre Physique). Alors, la matière “informée” nous apparaît comme le domaine de l’Inertie, de la Passivité et du simple Possible. Bref, à l’égard de la Nature, Dieu se montre comme la Cause Efficiente qui la met au jour et la gouverne ; c’est le Grand Horloger ou Grand Architecte du Système des Choses professé par Voltaire.

Concrètement, le physicien croyant voit la Nature comme Étendue Vide meublée harmonieusement de Corps Impénétrables. Comme les Choses du monde, quelque apparence de vie que prenne leur forme, ne sont susceptibles que du seul changement de lieu (plus ou moins complexe), le physicien traite la Nature comme un MÉCANISME appliqué à l’Inertie : “il n’y a pas d’effet sans cause”. Notons que le Mécanisme, loin de s’identifier au fixisme, s’épanouit au contraire dans le Transformisme qui rend compte complètement de l’ordre et la continuité dans la Nature, depuis les corps simples indécomposables jusqu’au Corps humain placé au point le plus élevé de l’échelle des Choses. L’expression adéquate de la conception Mécanique de la Nature se trouve dans la conviction que tout phénomène naturel se prête à la Mesure, laquelle peut viser à l’Exactitude (instrument décisif : la Balance), dont la formulation parfaite est donnée par le principe de la “Conservation de l’Énergie” : la Quantité de force, virtuelle et effective, est Constante dans la Nature (Poids-Choc-Chaleur-Lumière-Vie. Helmholtz – 1847). Ceci fixe le but de la Physique : rassembler en un seul faisceau les “LOIS IMMUABLES DE LA NATURE”. Cette tâche se résume toute entière dans la chasse au “travail moteur perdu” dans les mouvements mécaniques (“Éviter les Frottements, c’est presque tout le secret de la Mécanique” – Voltaire).

• On peut comprendre aisément que l’argument physique de la Nécessité naturelle figure comme preuve de l’existence de Dieu et de l’Âme, même si elle est tenue pour naïve et ne joue qu’un rôle subsidiaire (appuyée sur la seule “raison théorique” selon Kant). C’est l’appel à la Splendeur et Profusion du Cosmos.

• Le vrai croyant ne perd jamais de vue que la royauté que Dieu délègue à l’Humanité sur la Nature lui assigne en contrepartie un Milieu Naturel, en lequel il est étroitement inséré par son corps.

C’est strictement en tant qu’affilié à l’Église visible que l’homme s’incline ici-bas devant le Système des Choses. C’est une obligation propre de l’Église Visible d’inspirer le déploiement de l’Industrie, d’en patronner les Ingénieurs soucieux de leur corps comme le “temple de l’âme”, et de promouvoir la maîtrise des forces de la Nature en l’honneur du Grand Architecte auquel en revient tout le bénéfice. Ce n’est pas un vain mot que l’Homme s’est vu confier la Seigneurie sur la Nature et ce qu’elle contient. “Paresse et oisiveté sont sans excuse et maudites de Dieu. L’homme a été créé pour qu’il apprit de jour en jour par expérience que la Nature lui est sujette” (Calvin). Il se doit de s’emparer de la production Naturelle “inerte” (in-erte = manquant d’art, d’initiative), et d’employer son effort “artificiel” (produit au moyen de l’art, délibéré) pour rappeler que la Nature ne doit pas rester le présent vestige mutilé de l’Eden en en faisant éclater la BEAUTÉ cachée. C’est ainsi que nous préfigurons la vraie Nature, la Patrie céleste des Bienheureux, qui convient au plein essor du pur Travail Intellectuel de ses habitants, cette fois réellement à l’image de la puissance Créatrice de Dieu, travail exercé revêtu d’un corps subtil et limpide, avec une spontanéité totale, directement sous le chef commun, comme acolytes du Créateur.

• C’est de la gestion religieuse de la Nature que viennent les exploits de la Technique, prérogative justifiée de l’aventure civilisée.

Église visible-invisible

• Dans le monde civilisé, selon la religion, les hommes relèvent doublement du Créateur :

- Directement par leurs ÂMES. Celles-ci font les Identités, Membres moraux, libres, actifs, responsables, du CONVENT de Personnes qui constitue la Société Humaine ;

- Indirectement par leurs CORPS. Ceux-ci sont de simples Unités, Parties physiques, nécessitées, passives, sourdes, appartenant au TOUT des Choses que forme le Système Naturel.

• “L’homme n’est pas seulement de nature compagnable (sociable). Il plaît à Dieu de mettre les hommes en ce monde, non pas pour y vivre comme bêtes brutes, mais comme ayant Seigneurie sur toutes les Choses. L’homme étant comme lieutenant de Dieu à gouverner la Nature, il a été créé pour qu’il apprit de jour en jour par expérience que la Nature lui est sujette” (Calvin).

• Si la société peut se prévaloir d’avoir reçu la nature en usufruit, comme son propre “domaine utile”, il va de soi que le Créateur a conservé le “domaine direct” de ce fief. Plus même, à un autre égard, chaque Personne n’est qu’une créature, une chose au même titre que la Nature entière aux yeux de Dieu.

Par suite, il est du devoir de chaque sociétaire de veiller à ce que le vicariat sur la nature assumé en commun ne transgresse en aucune façon la Dépendance vis-à-vis de Dieu qui pèse sur l’humanité. C’est dans le cadre strict d’Humilité-Obéissance-Dépouillement que la Royauté de l’homme sur la nature doit s’exercer (TA‛A – Obéissance). Dominer la nature n’est licite qu’à la condition de “dépouiller le vieil homme corrompu et revêtir l’homme nouveau”, c’est-à-dire en faisant divorce avec le monde d’ici-bas (Éphésiens 4 : 22).

• En ce monde, en effet, la tentation du Mal moral est présente même chez les Bons ; c’est ce qui fait précisément que la Mort physique échoit à tous. D’où encore une double infirmité qui marque notre monde : d’une part, nos Âmes pécheresses sont désunies, et le Temps qu’elles supportent n’est pas continu ; d’autre part, l’Espace n’est pas vide, et les Corps opaques qu’ils occupent sont périssables. C’est ainsi que les hommes résolument rétifs à l’appel de la Foi, qui s’obstinent à tout voir par les yeux du corps, se fichent de se trouver alors “comme les ordures du monde” (1- Corinthiens 4 : 13), et se complaisent dans l’Orgueil, la Cupidité et la Luxure. Ce dédain de Dieu et de l’Âme et, avec cela, le mépris de la Cause finale de la Société de Personnes entraînant avec elle celui de la Cause efficiente de la Nature, est pure folie ! C’est élever la Matière, la Nature et notre propre Chair – source immédiate des passions – au rang de Substance de la Réalité. Il est vrai que la Matière, vue autrement que par les yeux de l’Âme, se donne comme un lourd Rideau recouvrant l’Esprit qui semble alors absent du Monde.

• On dit que Satan est “le Singe de Dieu”. Il faut comprendre cela de la manière suivante : au séjour céleste des Bienheureux, Dieu se donne à ces derniers comme couvert d’un Voile léger. C’est ainsi que le laid Païen substitue la Matière à l’Esprit. Mais ni la vraie Matière, ni nos amis quadrumanes n’ont à faire dans cette histoire. Les Coptes (anciens Égyptiens) matérialistes rendaient un culte ingénu au singe ; le Païen, lui, contrefait le singe en sa propre personne : c’est lui qui mérite le nom de “Satan” ; la Matière n’y est pour rien, elle n’est que l’excuse de sa dépravation morale.

L’Athée, qu’il ne faut pas confondre avec le Païen, et s’il en survient encore (car nous ne voyons que des Libres-penseurs païens), est allergique à l’idée de Dieu. Nous lui passons cela sans difficulté ; mais, au moins, qu’il croit au Diable, à ce diable-là : la cohue des Païens qu’il a devant le nez ; et qu’il la traite comme elle le mérite…

Ah ! oui, la société ne peut se passer d’Église Visible !

• Oui, nous sommes dans une Nature blessée, dont l’étoffe est la matière grossière et corruptible, le corps des Saints eux-mêmes étant faits de chair épaisse et opaque. Et alors ? Calvin écrit : “Il ne doit pas sembler étrange que l’actuel penchant au Mal des hommes REDONDE SUR LA NATURE, bien qu’elle soit Innocente. Si toutes les Choses, depuis la terre jusqu’au ciel, ne paraissent que pour tomber en ruine, finir en cendre et poussière, c’est par la faute des Personnes que nous sommes. Il convient que la Nature abâtardie porte en elle cette marque pour nous rappeler notre propre condamnation”. Ceci fait-il de l’Église Visible une troupe de désespérés frénétiques, contempteurs de la Nature en soi et ennemis de toute chair ? Tout au contraire. Les médecins pontificaux demandent à Saint François mourant : “Est-ce que ton corps n’a pas été pour toi, toute ta vie, un bon et dévoué serviteur ?” François ne peut s’empêcher de donner un bon témoignage à son “frère l’âne”. Les médecins l’interpellent : “Eh ! bien, et toi, comment l’en as-tu récompensé ?” François se recueille en soi-même puis s’écrie : “Réjouis-toi, mon frère le corps, et pardonne-moi : voici que je suis prêt maintenant à céder à tes désirs !”

• L’Église Visible se lève pour relever le défi de la Civilisation. En viendra-t-on enfin à comprendre son double caractère ? Oui, ses membres affirment : “Nous sommes pèlerins en ce monde. Nous y cheminons en tant qu’aspirant à notre vrai pays d’En-haut” (Calvin). “Le temps d’ici-bas est court ; il nous faut user de ce monde comme si nous n’en usions pas” (1- Corinthiens 7 : 31). Mais cela veut dire justement que l’Église Visible, subordonnée à l’Invisible, est la “Milice de Dieu”, engagée corps et âme dans le combat réparateur, tant de la Société de Personnes que du Système des Choses. Qu’il est pitoyable d’avoir à rappeler cela !

• Tout est indissolublement uni dans la mission de l’Église Visible, son œuvre Morale avec son œuvre Physique.

L’Église Visible ne redoute aucunement l’obstacle qui s’opposera à son œuvre Morale, que même “dans cette Église se trouveront mêlés aux bons, des hypocrites, des ambitieux, des médisants et des libertins. Il n’empêche qu’il n’y a nulle entrée en la vie permanente du siècle à venir, sinon que nous soyons conçus croyants au ventre de l’Église ; cette mère qui nous enfante et nous allaite de ses mamelles” (Calvin).

L’Église Visible ne redoute pas non plus l’obstacle qui s’opposera à son œuvre Physique. Elle tient à se faire l’âme de l’Industrie humaine, à en patronner les Ingénieurs ambitionnant de “Commander à la Nature en lui obéissant” (F. Bacon – 1620), précisément pour briser l’Industrie de Mort et de Hideur dont la matière sert d’alibi. Elle déclare la guerre aux fauteurs de Misère, aux Chevaliers d’industrie et autres Capitaines de voleurs (Mandrin).

• Ceci dit, peut-on nous masquer que tous nos efforts industriels ne peuvent que mieux faire ressortir que la Machine du Monde n’est qu’un vestige défiguré de l’Éden originel ? Que peut l’industrie la plus puissante contre les Catastrophes naturelles, contre les Monstruosités et Hasards physiques, contre les Qualités irréductibles des Choses, autant de dérogations à la Nécessité mécanique ? Et puis l’inventeur le plus génial, tel Ulysse construisant le Cheval de Troie, ne voit-il pas son Ingéniosité impuissante à le faire échapper au lot commun de la Mort corporelle ?

• Bref, les physiciens les moins pieux se doivent d’avouer que les Choses de la nature ne se présentent pas du tout comme les Objets purs de la théorie, et qu’on se leurre soi-même quand on prétend avoir affaire à ces derniers dans les laboratoires.

N’est-il pas vrai que nos Machines prométhéennes (MECHANÊ = Ruse), équipées des Volants les plus sophistiqués, ne pourront jamais être employées à l’état de mouvement Uniforme absolu, c’est-à-dire donner un Rendement de 100 % supprimant tout “travail perdu” ?

• Ô, combien elle est fondée, l’Espérance des croyants qui languissent de l’attente du céleste Séjour des Bienheureux ! Qu’en est-il alors ? “Nous sommes toujours frétillants d’un appétit désordonné de plus savoir qu’il est licite” (Calvin). Comment parler de la Colonie des Élus habitant la Ruche céleste ? Considérons que nous sommes ici-bas comme des Hiboux, que la gloire du soleil à son zénith dans le signe du Lion (en plein été) éblouit et égare. Tels l’Oiseau de Minerve, nous ne pouvons soupçonner que le ciel en feu est celui-là même qui se découvre tout autre quand notre étoile se trouve au nadhir dans le signe du Verseau (en plein hiver) : le Firmament azuré serti d’innombrables Étoiles d’or. Ayant compris ceci, l’évocation de la Nation agréée dans la Patrie céleste par Calvin prend toute sa force. Il dit : “Au Ciel, la mort est engloutie dans la victoire. Nous y luisons comme les Étoiles dans la splendeur du Firmament, clartés dans la Beauté, rassasiés de biens célestes : Justice, Paix et joie, sous un chef commun, le Créateur”.

• “Celui qui trône dira : cette fois je refais tout à Neuf !

Alors, la mer, la mort et l’enfer (le Schéol) expulseront leurs morts. Tous passeront ensuite en Jugement. Ceci fait, Mort et Schéol seront jetés dans un lac de feu. Enfin, un Ciel nouveau, une Terre nouvelle et la Nouvelle Jérusalem paraîtront. Il n’y aura plus de Mer et de Nuit, Souffrance et Mort seront oubliées” (Apocalypse).

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Mécanique Barbare (Larousse – 1873) :

“Les combinaisons intelligentes d’un seul INGÉNIEUR ont dispensé toute une population d’ouvriers :

- non seulement d’une éducation industrielle longue et coûteuse ;

- mais jusqu’à un certain point d’attention et d’intelligence.

C’est ce qui explique pourquoi les machines permettent de multiplier si considérablement les produits.”

Qui est donc plus “machine” : la chose ou bien la personne ?!

Et dire qu’à l’usine, on admire l’Ingénieur, tandis qu’on hait le Contremaître !

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Johannes Kepler, protestant (1571-1630)

Johannes Kepler, protestant (1571-1630)

“Qu’ils sont bienheureux ceux auxquels il est donné de s’élever au Ciel par l’étude !… Là ils voient par-dessus tout l’œuvre de Dieu, dont la considération les remplit de joie et de bonheur !… Je vous remercie, Seigneur, parce que Vous m’avez procuré une si intime jouissance à étudier votre création et à considérer l’œuvre de vos mains… Qu’il est grand, notre Dieu !… Ciel, Soleil, Lune, Planètes, chantez vous tous Sa gloire avec le langage de votre grandeur !… Chantez-Le sans cesse, harmonies célestes !… Oh ! mon âme, tu ne dois jamais cesser d’entonner un hymne à la gloire de l’Éternel, autant que tu vivras…” Où pourrait-on trouver un commentaire plus enthousiaste des mots du Psalmiste : “Les Cieux chantent la gloire de Dieu” ?

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III- La Cité

Ce que nous avons dit de l’humanité, dans la Création (II), définit la société théorique selon la religion ; il y a une grande différence avec la même société civilisée en pratique. En effet, concrètement (et même sous sa forme Parfaite moderne), la société religieuse ne se présente nullement comme “société de Personnes”, mais très précisément sous la forme de société Politique, avec pour base la fameuse “cellule fondamentale”, la Famille (mieux nommée Ménage). Dans la société réelle, c’est seulement à titre d’idéal qu’on déclare “le caractère sacré de la Personne”, de même qu’on proclame l’unité essentielle du “Genre Humain”.

Avec cela, nous comprenons mieux la “DÉCLARATION DES DROITS de l’Homme ET du Citoyen” de Sieyès au 26 août 1789, et l’ambiguïté de ladite Déclaration. Que dit-elle ? Sous les auspices du droit DIVIN (de l’Être Suprême), l’Assemblée Nationale “reconnaît et proclame” les droits NATURELS de l’Homme, d’où sont “déduits” les droits POSITIFS du Citoyen. On ne prétend donc pas instaurer des droits, mais les reconnaître : “Les hommes NAISSENT et DEMEURENT libres et égaux en droits” (Art. 1) ; tels sont les droits Naturels voulus par Dieu. Viennent ensuite, subordonnés aux droits Naturels, les droits Positifs : “Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune”, sachant que la société politique ne peut coïncider avec l’humanité naturelle, du fait simple que la Nation n’est pas le Genre Humain, et que la Patrie n’est pas l’Univers. Que sont donc les droits Naturels ? Ils se concentrent en un seul : la Liberté, laquelle se développe en Liberté-Égalité/Sûreté-Propriété. Tout cela concerne l’Homme ; quand on parlera du “citoyen”, c’est en fait du Propriétaire-Citoyen de la Nation dans sa Patrie, où l’Homme n’existe plus que dans le cadre d’un Marché et d’un État, c’est-à-dire représenté dans des Cellules (Ménage et Entreprise) protégées et aidées par des Institutions (Assemblée législative et Gouvernement exécutif). C’est ce que développe la CONSTITUTION faisant immédiatement suite à la Déclaration.

Il ne faut voir aucune inconséquence dans le hiatus entre l’Homme Naturel de la Déclaration et le Propriétaire/Citoyen Social de la Constitution (social = Civil-politique ; à l’époque, “civil” était synonyme de notre “politique”, lequel englobe Privé-Public, Propriétaire-Citoyen). (Par “Social”, nous voulons dire social concret, effectif, au sein de Nation-Patrie, alors que l’homme Naturel n’était “social” qu’en puissance, “en droit” naturel). Ce hiatus a sa raison en amont, dans l’idée d’Homme Naturel exprimant le Dogmatisme de la société religieuse, civilisée. L’Homme Naturel n’est donc que le Bourgeois, la sociabilité de l’homme Civilisé seulement. Pourtant, quand en 1789, on dit simplement “reconnaître” les droits Naturels de l’Homme, ce n’est pas absolument anti-historique, car on fait ce qui ne s’était jamais produit : élever le Bourgeois à sa forme Parfaite et donc indépassable.

Il y a une “inconséquence”, mais ailleurs, dans la Révolution Française : c’est que dès le départ “le puritain Sieyès” [5] ne fut pas suivi jusqu’au bout. Ainsi, les Nobles attaquèrent immédiatement la Révolution par la gauche, voulant se venger sur le Clergé, en imposant la mise à l’encan de la “Dîme ecclésiastique”, ce qui fit dire à Sieyès : “Ils veulent être Libres et ne savent pas être Justes”. De même, on ne permit pas l’adoption de la grande idée de Sieyès du Jury en matière Civile, le limitant au Criminel, alors qu’il y voyait entre autres, la seule institution pouvant traiter des “délits” d’opinion et de presse. Ce qui l’emporta sur Sieyès dans ces affaires fut Mirabeau et Cie [6] ; de même que Jefferson fut limité par Washington et Cie dans la révolution américaine. Chez Sieyès et Jefferson, il n’y a pas une ombre d’utopisme ; et de ne pas avoir été écoutés n’empêcha pas les deux révolutions de vaincre ; mais le coût de la victoire s’en trouva plus élevé, et les petitesses qui s’opposèrent à leur message tracèrent un sillon habilement exploité par les anti-apôtres de la Barbarie : Comte et Proudhon.

Telle fut la Société Politique, c’est-à-dire Civilisée, placée sous l’égide de l’Esprit, dans un monde vu comme Création, donnant à la société la forme de Cité. Cette grande aventure commença avec le “miracle grec” en Occident, il y a plus de 25 siècles. Alors surgirent les bases de tout ce qui justifie le sens positif du mot Civilisation :

- Les sciences “pures” (se donnant leur propre objet) : Logique et Mathématique ;

- Les sciences “expérimentales” : Morale-Physique (morale : expérience “intérieure”, nourrie des “modèles” du passé) ;

- Les arts “intéressés” : Économie-Administration (dont économie “domestique” et art de la guerre) ;

- Les vocations “altruistes” : Mystique-Art (Mystique : Vies Saintes “exemplaires” ; Art : Œuvres Belles “sans prix”).

Cependant, la Société Politique n’a rien de “naturel” ; elle est simplement historique. Elle a même ses limites Préhistoriques : elle n’eut pas été sans la Société Parentale qui l’a précédée ; et elle ne restera pas “immortelle” si le Comm-Anar ne lui succède pas, la sauvant ainsi de l’anéantissement auquel la voue la Barbarie actuelle. Les limites de la Société Politique sont simples. Un monde borné par l’Argent et les Armes est-il le fin mot de la Société Humaine ! Le travail “forcé” [7] d’un côté et la guerre “inévitable” de l’autre côté sont-ils inscrits dans la “nature humaine” ? Une minorité de Propriétaires-Citoyens ACTIFS dirigeant la masse de Propriétaires-Citoyens PASSIFS, n’est-ce pas un système arrivé “au bout de son latin” après l’œuvre acquise de 1789 ? L’Individu et le Genre Humain ne peuvent-ils pas s’évader du corset du Ménage et de la Nation ? C’est notre tâche à nous, au contraire, de “dépasser” la Société Politique, se voulant exclusivement monde Libre ; car l’Égalité, ne se concevant qu’au Ciel, ne donnait, rétroactivement, à la Liberté qu’un caractère “formel”, tronqué.

Signature Freddy Malot – avril 2005

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Annexes

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Société Politique

Tableau - Société Politique

Signature Freddy Malot – août 2005

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Substance-Accident

Le couple Substance-Accident est fondamental dans toute la pensée du passé, dans la pensée préhistorique, pour rendre compte de la Réalité.

Cela vaut tout autant pour l’homme primitif, pour la société parentale Matérialiste, que pour l’homme civilisé, pour la société politique Spiritualiste.

• Le Matérialisme primitif dit que la Matière est la substance dernière de la Réalité ; que Cette Matière est Secrète en elle-même, mais Sensible comme Mère Émanatrice du monde tout entier Vivant. Secrète ou Sensible, la Matière tient l’Esprit pour Néant ; c’est seulement dans l’Émanation mondaine que l’Esprit est inévitable, au titre d’Accident, la Mère fondamentale ne pouvant se confondre avec son Émanation, comme Absolu vis-à-vis du Relatif. La Mère est Cis-Immanente, en-deça de l’En-deça de notre monde. Pourquoi parler de matière “sensible” dans la Mère ? Parce que l’intelligible primitif se donne pour du sensible : le cerveau Collectif de la société parentale parait être doté d’un Instinct naturel faillible. Ceci ne doit pas nous choquer, puisque l’Intelligible civilisé n’est après tout qu’une forme – dogmatique en l’occurrence – de pensée, ne s’identifie pas du tout avec le travail mental en général.

• Le Spiritualisme civilisé dit que l’Esprit est la substance dernière de la Réalité, que la Matière est Néant pour le Père suprême trans-transcendant, au-delà de l’Au-delà de notre monde. Ce n’est que dans la Création que la matière doit figurer, comme Accident, le monde étant de-Dieu mais par ailleurs étranger à Dieu.

Dans le Matérialisme comme dans le Spiritualisme, la Réalité est donc traitée de la même manière, en termes de Substance/Accident. Mais il y a deux formes directement inverses du même Substantialisme : ce qui est substance dans un cas est accident dans l’autre, et réciproquement. Matérialisme et Spiritualisme s’appuient sur quelque chose de vrai et de déterminant. En témoigne la Solidité incomparable de la société parentale, se voulant en intimité avec ce que nous appelons la Nature ; et les Exploits incomparables de la société politique, élevant au rang de Substance ce qui était Accident chez les primitifs. Mais Matérialisme et Spiritualisme furent historiquement incompatibles, exclusifs l’un vis-à-vis de l’autre, et ne prenaient finalement en compte qu’“une moitié de la Réalité, à cause précisément de leur substantialisme Unilatéral. Or, ce même Unilatéralisme empêcha les deux humanités préhistoriques de donner toute leur ampleur, et au Matérialisme et au Spiritualisme ! Exemple : le spiritualisme se doit de proclamer le privilège de l’homme quant à l’esprit “actif”, et de réduire toute la Nature au Mécanisme, déniant aux Choses, avec la réflexion rationnelle, même la conscience au sens de spontanéité du mouvement. Réciproquement, le matérialisme se doit de proclamer le privilège de la Nature quant à la vie infailliblement et spontanément féconde, déniant aux hommes (à l’essaim racial, lié par le sang), avec l’Instinct infaillible des choses, même toute initiative personnelle au sens de capacité d’innovation, de travail “artificiel”.

Le Substantialisme est une manière unilatérale – il n’y en a pas 36, mais 2 seulement – de rendre compte de la réalité Objective. C’est ce que les civilisés appellent Ontologie, science de l’“être” (ontos = être en grec). Même si cela surprend, notre Ontologie devrait être dite, pour les primitifs, science du “néant” ! (Pour rester dans le grec : OUDÉNOLOGIE, science du “pas”, du “non”).

Le Substantialisme ne se conçoit pas sans le mécanisme mental, Subjectif, correspondant. Ainsi, à l’Ontologie civilisée correspond la Logique. Que devient la mentalité des primitifs, ce qu’on a qualifié maladroitement de mentalité “prélogique” (qui ne veut rien dire positivement, sauf à y voir une logique naïve, enfantine, ce qui est faux) ? Faute de mieux, on peut dire qu’à l’Oudénologie correspond le Symbolisme, si on ne se laisse pas prendre au sens que les occultistes donnent à ce mot. Nous disons aussi qu’au Dogme spiritualiste correspond son contraire : le Mythe matérialiste. Toujours est-il que Logique et Symbolisme ont en commun de fonctionner selon la CONTRADICTION HÉGÉMONIQUE : soit la Matière exerce son Hégémonie sur l’Esprit, soit l’Esprit exerce son Hégémonie sur la Matière ; chez la Mère primitive, l’Hégémonie de la Matière est absolue, et chez le Père civilisé l’Hégémonie de l’Esprit est absolue, tandis que dans le monde Émané ou Créé, l’Hégémonie ne peut être envisagée que comme relative.

Que toute l’humanité préhistorique reposait sur le couple Substance-Accident sur le plan Objectif, et sur la Contradiction Hégémonique sur le plan Subjectif, et cela dans des formes directement contraires dans le Matérialisme et le Spiritualisme, c’est notre Église Réaliste qui pour la 1ère fois le pose clairement et fermement. Les officiels de notre régime Barbare radotent tant et plus à propos de nos “racines” mentales ; voilà ce qui pourrait leur donner un coup de main ! Hélas, les vedettes païennes-obscurantistes du système préfèrent de beaucoup jaser sur la “religion” (!) “dualiste” des Chamans du Neandertal (Emmanuel Anati et compagnie) ; en attendant que les OVNI redeviennent à la mode, et sans désemparer parallèlement en ce qui concerne la chasse aux Talibans.

Il est curieux qu’on n’ait jamais mis le doigt auparavant sur la Contradiction Hégémonique qui fut directrice dans tout le passé de l’humanité ! Les Marxistes résumaient leur “Méthode” dans la Théorie de la Contradiction, mais n’avaient pas la moindre idée de la Contradiction Hégémonique et de son caractère décisif dans le passé. Comment se fait-il ? Ils partaient en ce domaine de la Logique de Hegel, qui était PANTHÉISTE, et répétaient : “La contradiction est ce qui fait avancer”. De là vient le fait qu’ils n’imaginèrent jamais que des Contradictions, ou bien Antagoniques (entre l’ennemi et nous) et donc le Manichéisme, ou bien Congénères (au sein du peuple) et donc le Panthéisme. Malheureusement, l’essentiel était ailleurs. Il y aura tout un exposé à faire pour montrer en quoi notre théorie de la contradiction – celle de l’Église Réaliste – se sépare de celle de Hegel et Marx.

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Deux remarques :

1- La Théorie de l’Église Réaliste :

En reprenant le langage d’Aristote, on peut dire qu’il y a deux aspects de notre Mentalité. D’abord notre Théorie Première, théorie proprement dite, qui traite de la Réalité en tant que telle : Matière-Esprit ; c’est notre Réalisme théorique. Ensuite, notre Théorie Seconde qui traite du Monde : Nature-Humanité ; c’est notre Historisme pratique. Il ne faut pas confondre les deux, et voir le lien précis entre les deux domaines.

• Quant à la Réalité, sur laquelle nous n’avons pas prise concrètement, ou directement, si nous la dédoublons en Matière-Esprit (et dans cet ordre), nous le faisons par la pensée, abstraitement. Le dédoublement est très justifié, car nous pouvons aborder la Réalité de deux manières : soit par son côté Matière, de Solidité, d’Immuabilité, soit par son côté Esprit, de Spontanéité, de Nouveauté incessante. (Il n’y a d’Immuable que le Changement ; et INVERSEMENT). On ne perd pas de vue, ce faisant, que le dédoublement est formel, non pas réel ; que parler de Matière ou d’Esprit, c’est deux manières de dire la même chose. Bref, si on exprime ce fait Ontologique de façon Logique (ce n’est plus la Réalité mais le Vrai qui est formulé), il faut dire : le Vrai se dédouble en Unité-Identité (une expression seconde est : Universel-Singulier). Que dire de la Contradiction de notre Réel et de notre Vrai ? Ceci : l’Unicité prime sur la Dualité ; Matière et Esprit sont absolument confondus et ne peuvent être distingués que relativement.

• Quant au Monde, Nature-Humanité (dans cet ordre), il en va tout autrement, et même à l’inverse : la Dualité prime sur l’Unicité. Que veut dire Nature-Humanité ? C’est qu’on se doit d’affirmer : l’Humanité “appartient” plus à la Nature que le fait inverse, que l’Humanité “embrasse” la Nature (par la pensée). Choses et Personnes sont bien la même chose en théorie, mais on est autorisé à les voir surtout très différentes en pratique. Poser le monde comme couple Nature-Humanité, c’est lui donner deux “pôles”, mais qui empiètent l’un sur l’autre, se recouvrent, et même s’identifient totalement, mais seulement “en dernière analyse”. Que veut dire l’identité en dernière analyse de Nature et Humanité ? C’est que quand on explore pratiquement le Monde, on n’oublie jamais qu’en allant jusqu’au bout, on ne trouverait plus le Monde mais la Réalité, non plus Nature-Humanité mais Matière-Esprit, non plus des Choses et des Personnes mais de la Solidité Neuve qui échappe à notre action, pour la bonne raison que nous sommes nous-mêmes cette Solidité Neuve par laquelle nous ne nous distinguons en rien au sein de la Réalité. Il y a une conséquence importante dans le fait que le Monde se résout en dernière instance en la Réalité. C’est que la Réalité n’est ni la Secrète Matière des primitifs, ni le Mystère-Esprit des civilisés ; elle est simplement le fin fond du Monde que nous pouvons clairement comprendre et même sentir. La formule “l’Absolu est dans le Relatif” prend maintenant tout son sens, justement parce que l’inverse est encore plus vrai : le Relatif est dans l’Absolu (pour Engels, l’Absolu est “nominal” et non pas “réel”). Pour finir, si on exprime l’Ontologie seconde que désigne Nature-Humanité de façon Logique, c’est à un Vrai second que nous avons affaire, celui de l’Historisme : il n’y a à traiter pratiquement que des Faits-Événements, ceux-ci bien vus comme inédits, incomparables, neufs… “en dernière analyse”. Ainsi, la Réalité Vraie s’exprime dans l’Histoire Critique (contradictoire, concrète/abstraite).

2- Le Moyen-âge (Christianisme en Occident) “petit-bourgeois” :

D’abord, par opposition aux Chrétiens, les Hellènes et les Déistes (Hellènes = Jupitériens) se rejoignent dans le fait que, s’agissant de “création”, c’est l’ensemble de cette création qui les préoccupe, bien distingué de ce que le Monde “contient”. Ceci dit, la perspective est complètement inversée chez les Anciens et les Modernes : les premiers mettent en relief le Cosmos spatial (par ailleurs Défini), et les seconds le Devenir de l’Univers (par ailleurs Indéfini). L’horizon des Anciens est Espace-Temps ; celui des Modernes est Temps-Espace. Au Moyen-âge, malgré le souci de la Genèse juive spiritualisée, ce que “contient” le Monde est la grande préoccupation. D’où l’échafaudage des “essences” et “entités” de la Scolastique. C’est d’ailleurs dans le mauvais Scotisme que cet échafaudage sombrera. Il faudra y revenir.

Ensuite, on peut noter le grand décalage entre le Moyen-âge “naïf” et les Temps Modernes (dogmatisme conséquent). Le Moyen-âge, on le sait, est Géocentriste, tandis que les Modernes sont Héliocentristes. Le Moyen-âge a un Temps Défini (l’âge du monde tourne autour de 4000 ans A.C.), tout comme son espace. Pour les Modernes, la Création coïncide franchement avec l’avènement du Temps, lequel a une durée Indéfinie, depuis toujours jusqu’à toujours. De même, le nombre des Élus du Ciel est “compté”, limité. On dit bien qu’alors “tout changera”, l’Ici-bas et l’Au-delà, mais on ne se préoccupe pas du tout de l’histoire ultérieure : En-haut, l’Enfer sera-t-il détruit un jour, les Damnés pardonnés ? En-bas, que deviendront minéraux, plantes et animaux ? Que signifierait l’abolition de la cloison entre l’En-bas et l’En-haut ? Nous avons encore beaucoup à creuser...

mai 2005

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Les Bienheureux Catholiques

Saint Augustin

(Cité de Dieu : 413-426)

“Le nombre des Saints du Ciel (élus) est strictement limité, car il n’est ni plus ni moins grand que celui des anges prévaricateurs (démons) qu’il faut remplacer”.

Saint Thomas

(Compendium : 1270)

“La fin ultime du mouvement des sphères célestes est la multiplication des hommes pour la vie éternelle. En effet, le corps des hommes ici-bas a pour origine le mouvement des Astres.

Or, cette multitude humaine ne peut pas être indéfinie ; car l’intention de toute intelligence s’arrête en quelque chose de défini [8].

Une fois complet le nombre des hommes qui auront été produits pour la vie éternelle, et ceux-ci y étant établis avec leur corps glorieux qui permet l’automouvement des élus commandé par leur âme, le mouvement céleste cessera, comme cesse le mouvement de tout instrument une fois l’œuvre achevée.

Le mouvement du Ciel cessant, cessera en conséquence le mouvement des corps inférieurs, non-pensants, le mouvement de l’homme à partir de l’âme étant seul excepté.

Ainsi, tout l’univers corporel aura une toute autre disposition et une forme toute nouvelle, comme Saint Paul l’indique : “La figure de ce monde passe” (1- Corinthiens 7 : 31).”

mai 2005

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L’Ère Chrétienne

11ème siècle P.C. – C’est à ce moment que les Juifs adoptent l’ère “de la Création du Monde”. Ils la fixent au -> 7.10.3761 A.C.

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1660 – Jacques USHER, dit Usserius, voit sa “Chronologie Sacrée” publiée à Oxford. Usher (1580-1656) est un Irlandais zélé Anti-catholique. Persécuté, Richelieu lui offrit asile. Sa maturité se déroule en pleine guerre de Trente Ans (1618-1648). Il fixe la Création du Monde en l’an -> 4004 A.C.

1750 – Dom Maur-François D’ANTINE (ou Dantine) voit son célèbre “Art de vérifier les Dates” publié par son successeur, Dom Clément, lequel poursuit le travail : 1770, etc.

D’Antine et Clément appartiennent aux Bénédictins de St Maur. Or, tout se passe à l’époque même de Dom Deschamps, lui aussi “mauriste”.

D’Antine fixe la Création du Monde en l’an -> 4963 A.C.

1845-1850 – L’Anglais Henry-Fynes CLINTON (1781-1852) publie sa “Chronologie de Rome et Constantinople, après Auguste et jusque Héraclius”.

Il fixe la Création du Monde en l’an -> 4138 A.C.

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- Selon le chrétien d’Antine, le monde est donc plus vieux de 1202 ans que pour les Juifs.

- Ne tenons pas compte de la révision qui eut lieu de la date de la Nativité. Depuis Denys-le-Petit – vers 580 P.C. –, on faisait naître Jésus en l’an 754 de Rome. Depuis d’Antine, on dit que Jésus naquit en l’an 749 de Rome, donc en 4 A.C. (et Jésus aurait donc vécu 36 ans, non pas 33). (Irénée dit que Jésus avait “la quarantaine”).

mai 2005

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Création-Néant

On nous parle de “Création tirée du Néant” systématiquement à la légère. Il faut donc préciser.

• En tout premier lieu, prétendre traduire ainsi la parole chère aux adeptes de Moïse est une absurdité sans nom. Un juif qui comprendrait encore sa Bible lirait quelque chose comme : “Au début, Lui-Elle-Vie, ÉMANA ferme le couple Ciels-Terre” (Genèse 1 : 1). Il n’y a pas à s’attarder sur ce point ; c’est la religion qui nous intéresse, pas le matérialisme parental.

• Quant aux Croyants, il est normal qu’ils lisent avec des yeux civilisés cette expression ; d’où les mots Créer et Néant. Mais c’est là que commence la difficulté : que met-on derrière ces mots ? La religion a une longue histoire, depuis sa forme Simple de l’Antiquité à sa forme Pure de l’époque Moderne. Or, Création et Néant ne prirent un sens absolu que chez les Modernes, tandis que les Anciens usaient de ces mots de façon totalement inconséquente, tout à fait “timide” dirions-nous (de même que leurs Salariés n’étaient encore que des Esclaves !… depuis peu éloignés du Paradis terrestre ; de Tahiti avant les colons pour être concrets !).

• Schématisons le perfectionnement révolutionnaire qu’on fit subir aux mots Création et Néant. Les Croyants ne se tournèrent pas les pouces !

- Chez les Anciens, Dieu est Zeus, MAÎTRE d’une “création” qu’il a FORMÉE. Former veut dire arranger, organiser, une Matière in-forme, confuse, coexistante au “Créateur”. La Matière n’est donc “néant” qu’au sens de Chaos dont Zeus fait un Cosmos.

- Au Moyen-âge, Dieu est le PÈRE d’une “création” qu’il a fait ENGENDRER par son Fils co-éternel et consubstantiel, en même temps qu’il “créa” le Temps. Nous préciserons cela plus loin.

- Avec les Modernes, Dieu est l’AUTEUR du Monde qu’il CRÉE au sens fort du terme. Cela veut dire que l’Auteur Parole tout simplement la Création, se contente ce faisant d’ex-primer une Idée du Monde “conçue” (formée en pensée) de toute Éternité. Ainsi l’Auteur fait-il réellement ÊTRE (esse) le Monde. La Création est totalement la pure manifestation de l’Idée de Dieu, et cette Idée “emporte” (implique) dans sa manifestation le “dos”matériel du Monde, qui ne sert que d’Écran préservant la Transcendance du Créateur et champ d’activité des Croyants simultanément. Ainsi, la Matière perd à ce moment tout vestige substantiel dans la Création, et ceci est officiellement proclamé : Néant absolu en Dieu, la Matière est pur Non-être dans la Création. Cette vraie Création y gagne énormément : elle a une durée et une dimension Indéfinies, est Perpétuelle et Illimitée ; un “rien qui change tout” la sépare “seulement” du Créateur Éternel et Immense, mais ce rien mesure un Abîme, sachons-le !

• Revenons sur le Moyen-âge, ce qui coïncide en Occident avec le Christianisme (Grec et Latin). En matière de Création et de Néant, un marxiste (qui se serait intéressé sérieusement à la religion) aurait dit que les Chrétiens furent des “petits-bourgeois”, avec leur Dieu ni Simple comme celui des Anciens, ni Pur comme celui des Modernes, mais coincé entre les deux ; admirable compromis mais inconséquent à tout point de vue. Quelqu’un comme Marx cependant, en l’aidant un peu, aurait élevé le débat et dit : l’Auteur moderne est la “double négation” du Maître antique et du Père médiéval, ceci redorant à juste titre le blason du christianisme ; le sens péjoratif du mot “petit-bourgeois” se trouvant effacé, sans que le rôle de médiation du Christianisme dans l’Histoire de Dieu soit oublié.

La nuée de docteurs des Califats de Genève, Rome et Moscou est prête à s’abattre sur nous et s’égosiller : seul le Fils éternel est “engendré” ; tout le reste est créé ! Tout doux Messieurs. Vous qui traduisez le BARA hébreu “créer”, allez refaire votre éducation. Notre Dieu-le-Père, qui n’est plus le vôtre, étant Père, ne sait évidemment faire qu’“engendrer”, soit dans l’Éternité, soit dans le Temps ; tenons-nous à ce fait, sans ergoter.

• Bien sûr, c’est engendrer par la tête, spirituellement (la même ambiguïté existe pour le verbe “concevoir”), et non pas par le ventre comme chez les juifs. Ceci dit, engendrer, accoucher cérébralement, c’est faire EXISTER (sistere) et non pas faire être au sens fort. C’est faire surgir de soi, susciter de soi. Exister, c’est “faire naître”, faire se tenir “en sortant” ; c’est la forme absolue en Dieu de la “génération spontanée” que, précisément, le spiritualisme médiéval revendique dans notre monde sublunaire. L’engendrement paternel du Monde selon le christianisme est une solution très originale de la “création”. Tout d’abord, c’est la nette “négation” de la solution Hellène, puisque le “néant” matériel n’est plus extérieur à Dieu, mais décidément intérieur. D’autre part, on n’en est pas du tout pour autant à la solution Déiste de l’Auteur moderne. Au contraire. Ce n’est pas véritablement de sa tête intellectuelle que le Père sort la Matière Première, mais de son Cœur “amoureux”. Aussi, cette Matière Première n’est pas du tout le Non-être pur des Modernes, ombre portée du Néant qu’elle est en Dieu, mais réalité encore substantielle – comme chez les Grecs –, bien que tout à fait accessoire. Ce n’est plus le Chaos informe coexistant extérieurement au Créateur, mais la “Puissance” pure coexistante intérieurement, donc constitutive autrement du Créateur ; voilà toute la différence. Bref, la Matière Première des chrétiens est CRÉATURE effective et directe ; c’est non pas l’“informe” des Grecs, Tohu-bohu désordonné et inquiétant spiritualisé, mais Forme véritable seulement désignée comme Passivité générale du monde corporel, et Passivité ayant “désir”, “appétit”, d’être formée Activement, à donner lieu à des “composés” matériels effectivement sensibles.

• D.J. Lallement écrivit l’énorme commentaire d’“Être et Essence” de Saint Thomas (1955-1959). Il dit : pour Saint Thomas, la Matière Première a une pleine “dignité ontologique, métaphysique” ; ce qui veut dire : c’est explicitement une créature. Et il insiste : elle est, “à sa manière, cause intrinsèque” ; c’est simplement la créature “la plus inférieure qui soit, la plus humble”. Pour finir, il nous souligne que l’Empiriste Thomas a un point commun sur cette question avec l’Idéaliste Augustin, en citant les Confessions (XII, 4 à 7) : “Ma Matière Première est informe, non pas comme chez les Grecs au sens de privation de forme Hideuse et Horrible, mais en comparaison de formes plus belles dont elle est la base. Elle est quelque chose entre ce qui a une forme et le non-être, un presque non-être néanmoins réel”.

• La réalité de la Matière est véritablement essentielle au christianisme puisque la Sphère supérieure du monde, celle du Firmament et des Astres, est posée comme constituée de Matière INCORRUPTIBLE ! Là-dessus, notre Lallement choisit la sourdine. D’ailleurs, ce statut “immortel” des Astres est étroitement lié à l’existence des Anges. Au total, comme le raconte en détail Augustin (Cité de Dieu), AVANT la création d’Adam, ou bien À LA BASE de la création et couvrant les Six Jours (six = “nombre parfait”), il y a une “création” fondamentale double : celle de la race Angélique (créature spirituelle pure, “sans” matière) et celle de la Matière Première (créature matérielle pure, “sans” Esprit). Pour Augustin, la race Angélique, c’est ce que la Genèse désigne allégoriquement par la “Lumière”. Ainsi, tout se tient, est cohérent, dans la version médiévale, chrétienne, de la “création” et du “néant” ; et c’est bien la version intermédiaire nécessaire, “petite-bourgeoise”, de la religion. Qu’y a-t-il de scandaleux à dire cela ? Au contraire, c’est enfin comprendre Dieu et la Civilisation, ce qu’on ne demandait pas aux Croyants ; il leur suffisait bien de purifier Dieu et de perfectionner la Civilisation ! Et c’est la plus forte et belle manière de rendre hommage à la religion, de l’effort inlassable des Croyants pour prouver que l’Esprit est impérissablement constitutif de la Réalité. “La Loi de Dieu a été donnée selon la dispensation des temps” (Augustin), c’est-à-dire par étapes et selon ce que requéraient les phases de la Civilisation.

• Reste que les Modernes ont purgé la religion de tout ce qui lui était secondaire et était venu à nuire à son perfectionnement total. Bien sûr, comme à chaque Réforme générale antérieure, on ne pouvait juger qu’injustement – du point de vue historique – les inconséquences du passé, les voyant comme du matérialisme, de la superstition, de l’Idolâtrie dans le dogme et de la Magie dans le culte. Mais il fallait bien en finir du recyclage spiritualiste du Matérialisme primitif. Et puis, comme toujours, on avait laissé la crise de la religion s’aggraver à l’extrême, jusqu’à la domination folle d’un clergé Païen, ceci ne facilitait pas la tâche des “novateurs” persécutés. Il faut admirer même le sang-froid et la modération des vrais chefs de la dernière Grande Réforme, Luther et Calvin, en ces temps d’exaspération générale.

• Quand on pense que nos Papes romains et les Patriarches orthodoxes n’ont toujours pas digéré les révolutions qui ont sauvé la religion ! Par-dessus le marché, les héritiers de Luther et Calvin ont eux-mêmes sombré dans le Paganisme, et cela sans qu’ils abandonnent le moins du monde leurs rivalités de “démons” au sein de leur camp commun anti-Dieu ! Et tous autant qu’ils sont, sont plus éloignés que jamais de reconnaître leur dette vis-à-vis des adeptes de Jupiter (sans parler d’intérêt “évangélique” pour Confucius, Bouddha et Mahomet !).

• Les Modernes, donc, ont balayé – laborieusement ! tout ne se fit pas en 1500/1550 – tout ce qui était “inessentiel” dans le christianisme (tandis que les catholiques entraient en guerre contre ce qu’il avait d’inestimable ! Maintenant, tout le monde est dans le même sac : la Bondieuserie Plurielle…). En arrivant à la Religion Parfaite de Kant (1775), on avait pratiquement mis bas :

- La Révélation inconséquente, datée et localisée, en un seul Homme-Dieu (Jésus).

- La vieille Trinité, ne faisant Dieu “Personnel” que dans la famille divine (le Déisme proclame Dieu directement Sujet ; c’est secondement, dans ses Facultés, qu’il est Trine).

- La Création ne se limite plus à un Lieu Défini dans l’Espace Infini (cf. Thomas). De même, le Temps d’Ici-bas n’est plus Limité, mais Perpétuel.

- Plus de créatures nommées Anges et Matière Première, agents premiers de Dieu et secours secondaires pour les hommes (Ange = Messager). Le Ciel nous est exclusivement réservé et la Morale en décide (par la Foi) ; le but n’est pas de “devenir comme les Anges”, mais les Élus humains.

- Dieu n’est plus “dans les cieux des cieux”, AVEC les Anges, mais au-delà de l’Au-delà, absolument Transcendant. Réciproquement – bien noter –, il devient absolument Immanent, la Foi étant “lumière intérieure” de chacun, affaire intime et personnelle, et non plus conditionnée par l’Autorité, par un corps d’“Hommes de Dieu” séparé des fidèles. Tout Sacrement n’a de valeur qu’a posteriori. Fi des Princes revêtus du Sacre aussi.

- Plus de Démons, notre “penchant au Mal” suffisant bien ; non plus que de Miracles (au 1er rang la Virginité de Marie). Points de Saints intercesseurs (reliques, etc.).

- Plus d’Espèces “fixes”, cloisonnées ; et que notre CORPS “descende du singe” importe peu. Point de “vertus” minérales, d’âmes étagées dans l’homme, de génération spontanée en physique. Avec cela, la “résurrection des corps” sur terre devant précéder le Jugement n’a plus de sens.

• Ne pas s’y tromper : la religion Moderne, conséquente, arrivant à Kant, n’a rien à voir avec le “Modernisme” païen, et elle n’est pas un froid intellectualisme ! C’est le contraire qui est vrai. Avec Dieu absolument Transcendant/Immanent, la Création “sans miracles” devient Surnaturelle à l’extrême. C’est bien pour cela qu’il fallut abattre à tout prix Rousseau, Kant et Robespierre ; et plus tard encore leurs rejetons : Leroux, Lamennais et autres.

• Le Paganisme absolu d’aujourd’hui, qui soude Libres-penseurs et Cléricaux derrière Comte et Proudhon, est vraiment l’“abomination de la désolation”. Sa cible directe est commune, c’est KANT, et à travers lui toute la religion Moderne ; ce qui concentre et entraîne la guerre contre TOUTE la Civilisation, depuis Hésiode et Socrate en Occident (avec son contrecoup sur toute la planète). Tel est le ciment de l’œcuménisme païen, scellé depuis belle lurette (1840) : le Déisme n’existe pas, il n’a jamais existé, il ne doit pas exister ! Kant est la bête noire du Paganisme régnant, c’est lui par-dessus tout qui doit être ostracisé. Quant à “l’œcuménisme” païen-jésuitique des maîtres de la Barbarie, foire d’empoigne géopolitique, qui progresse autant que Sisyphe s’épuisait à rouler son rocher, parlons-en ! Il est né “entre chrétiens” avec la Sainte Alliance (1815), et on l’a étendu jusqu’au “Dialogue chrétiens-marxistes” de Khrouchtchev en 1970 ! sans oublier l’“Amitié judéo-chrétienne” et la Commission avec les Musulmans de Vatican II. On sait ce que veut dire l’“amour” des Trois Religions Monothéistes (!) et l’arrière-cour Théologie de la Libération “marxisante”… pour la plus grande gloire de l’Occident impérial.

• Guerre à Kant ! Guerre au Déisme ! C’est une priorité de principe, celle de rayer de la carte l’épanouissement Moderne de la religion. Ceci ne suffit pas tout à fait. Du côté catholique, pour plus de sûreté, il faut écrêter la Scolastique Latine, fusiller Duns Scot… le “Kant” du Moyen-âge ; revenir à 1260 pour éviter les ricochets de l’histoire. Ainsi parée de tous côtés, la Bondieuserie peut se donner libre cours à l’aise. D’où le néo-thomisme (Louvain) de notre Lallement. Malheureux “Bœuf” (surnom de Saint Thomas) ! malheureux “Ange de l’École” ! Toute la chiennerie du paganisme vaticanesque retomba sur lui. Voyez-vous, dit-on derrière Léon XIII, Thomas avec sa Matière Substantielle était bien le Philosophe Pérenne, et donc en avance sur A. Comte !

avril 2005

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Païens Cléricaux

“Ces misérables, qui veulent
jouir de l’argent,
et se servir de Dieu ;
N’employant pas l’argent pour Dieu,
mais adorant Dieu pour l’argent !”

Saint Augustin – La Cité de Dieu

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Esclavage <-> Démocratie

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Signature Freddy Malot – août 2005

Esclavage <-> Démocratie

Admirons pour commencer comment nos soi-disant Libéraux et Progressistes sèment leur bonne parole “le cul entre deux chaises”. Lecture de Pierre Larousse :

1- “La Démocratie ne commence qu’avec les Républiques grecques” ;

2- “Les plaies de ces républiques, d’Athènes surtout, sont l’Esclavage et l’oisiveté”.

Merci pour le “miracle grec” ! Laissons de côté l’oisiveté saugrenue, et penchons-nous sur le rapport Démocratie-Esclavage.

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N’allez pas vous imaginer que les Laroussiens “sont à cul” (à bout de ressources) pour nous expliquer comment la Démocratie n’a pu naître que tarée, viciée par l’Esclavage. C’était simple défectuosité, voyez-vous, un détail que le Progrès allait arranger. Et pourtant, le discours de départ voulait autant dire ceci : l’Esclavage n’a pu naître qu’avec la Démocratie ! Pourquoi la broutille du miracle grec ne serait-elle pas la Démocratie, et sa grande “invention” l’Esclavage ?

Ayons un peu de rigueur, et admettons que nous sommes en présence d’un beau salmigondis. Pour nous en dépêtrer, il n’y a pas d’autre moyen que de reprendre à zéro la question du Progrès.

Effectivement, on peut se trouver désarçonné concernant l’intelligence du couple Démocratie-Esclavage si on reste captif de la théorie vulgaire du Progrès, linéaire, unilatéral, et platement apologétique de l’ordre existant, où il n’y a plus ni Démocratie, ni Esclavage, au sens historique des termes. En un mot, derrière ce “parler pour ne rien dire” laroussien, il y a l’idée que nous sommes au bout de l’histoire et, comme disait l’autre, Tout Va Bien, un point c’est tout [9].

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Reprenons.

1- La Démocratie est née avec l’Esclavage, et l’Esclavage est né avec la Démocratie. Les deux font la paire. En partant de là, il y a peut-être moyen d’y voir clair.

2- Ceci dit, le Tandem Démocratie-Esclavage a une histoire. Il a commencé sous une forme Simple, inconséquente, avec l’Antiquité grecque (650 A.C.), et il lui restait à atteindre sa forme Pure, parfaite dans l’Europe moderne, disons avec la Révolution Française (1800). Ainsi, les 2 choses étaient essentielles dès le départ, et des 2 côtés (démocratie et esclavage), il y avait tout un tas d’inconséquences – les broutilles – à éliminer.

3- Le secret de l’attelage Démocratie-Esclavage se trouve, à l’origine, “surtout à Athènes” dirions-nous, puisque celle-ci incarne à elle seule la Démocratie grecque depuis 25 siècles, rappelons-le à M. Larousse !

Pourquoi donc la forme Simple nécessaire du rapport tout entier à cette époque ? Tout simplement parce que la Propriété politique se dégageait tout juste de la Possession parentale. Du coup, tout en rompant avec la Possession, la Propriété devait le faire en revêtant la FORME “communautaire” de l’ordre antérieur dont il vidait le CONTENU.

En quoi consista cette forme communautaire dans le nouvel ordre économique des choses ? D’un côté, le Maître n’était Propriétaire QUE parce que Citoyen, c’est-à-dire membre enchaîné au Corps politique (charge qui le rendait rien moins que “oisif” !). De l’autre côté, l’Esclave n’était Employé que “corps et âme”, enchaîné au Corps économique de la Famille du Maître. On disait le Maître DOMINUS [10] (ou bien Heres : héritier), et l’Esclave SERVUS… ou bien Famulus. Qu’est un Servus ? C’est l’“esclave domestique”, non plus d’une communauté parentale, mais d’un Propriétaire civilisé, donc cette fois esclave PRODUCTIF. Que veut dire Famulus ? C’est le “familier”, autrement dit l’ami de la Maison ; la FAMILIA nous étant définie comme “l’ensemble des esclaves appartenant à la Maison d’un maître”, ou aussi à sa Famille. D’ailleurs, on dit aussi bien Servus, Famulus, que PUER = “enfant” vis-à-vis du Maître. La Maison est DOMUS. Tout cela pour dire qu’on avait alors une Entreprise-Ménage indifférenciée dont les Esclaves faisaient partie, tous vivant de la même Propriété, du même Bien-Fonds, du même DOMINIUM (domaine).

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Et la Démocratie, pour l’Esclave, cet enfant exploité du Maître ? Ce point est de la plus haute importance. L’Esclave est-il une CHOSE pour le Maître, son souffre-douleur, etc. Laissons de côté toutes ces légendes à bon marché, tout juste bonnes pour des démagogues à la Bastiat. Tant que l’Esclavage antique tint la route, il fut évidemment tout autre chose, et pour une simple raison : il n’aurait pas tenu la route, alors qu’il se maintint 700 ans ! Il y a deux observations sérieuses à faire à ce sujet :

1- L’esclave étant productif, et faisant partie de la famille du maître, ce dernier était beaucoup plus intéressé à le conserver en bon état que ses bœufs ; intéressé à le loger, nourrir, vêtir, même quand la saison lui donnait peu à faire. Intéressé encore à ce qu’il ait une femme et des enfants qui prendraient avantageusement sa suite. Intéressé à le soigner et lui permettre de se divertir quelque peu avec de l’“argent de poche” (pécule).

Que dit Aristote, dont on connaît le rayonnement multiséculaire de la pensée, lui le précepteur d’Alexandre le Grand ? Il nous invite par ses propos à réviser nos préjugés anachroniques. Voici : “Les Propriétaires disposent d’instruments inanimés et vivants. Les vivants sont les animaux et les esclaves. L’esclave est le premier de tous les secours permettant de satisfaire les besoins de l’existence de la famille et de la cité, car il peut comprendre ou deviner les ordres du Maître. Bien sûr, si l’archet jouait tout seul de la cithare (il y avait des esclaves musiciens), les maîtres se passeraient d’esclaves ! Une bonne éducation et l’ample nécessaire sont dus à l’esclave”. À sa mort, Aristote affranchit ses esclaves par testament. Oui, les Maîtres avaient des soucis moraux et religieux…

2- Le second point est plus important encore que le premier, parce qu’il porte sur le fond des choses, à propos duquel les plus grandes confusions sont faites. Souvenons-nous : l’esclave appartient “corps et ÂME” à la famille du maître. Oui, ÂME. La preuve : il adopte le culte familial et porte un NOM attribué par le Maître, nom qui lui donne une personnalité. Ainsi, arraché aux liens du sang de la société tribale qui n’admettent PAS d’individualité, l’Esclave devient lui-même Libre à sa manière, quoique de manière “passive”. Notre 1789 a laissé la distinction des citoyens “actifs” et des citoyens “passifs” ! (Ne parlons pas de notre “droit de suffrage” actuel ; ceci nous entraînerait trop loin, et a été traité ailleurs de la manière que mérite cette comédie révoltante).

Sur cette question de l’Âme de l’esclave, de sa liberté “simple” indiscutable, K. Marx est hors du coup complètement. Il dit : l’esclavage fut un progrès… parce qu’auparavant on tuait les captifs, quand on ne les mangea plus ! C’est manquer complètement la racine de l’institution.

Un Allemand, Richard Thurnwald, écrivant à Berlin sous les bombes (1944), parle dans notre sens. Il dit : L’ASSUJETTISSEMENT (parental) a un effet conservateur sur le Clan, il conserve les croyances magiques. L’ESCLAVAGE à l’effet contraire : il brise les liens du Clan, ébranle le culte des ancêtres, provoque des croyances hors des doctrines Traditionnelles. De nouveaux penseurs donnent alors des enseignements qui ne sont pas en raison d’une Origine Commune. Ainsi parurent les religions universelles de Bouddha, Socrate, Jésus et Mahomet, qui submergèrent les religions raciales” (“L’Esprit Humain”).

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Concluons.

L’Esclavage productif antique, du fait même qu’il était inconséquent, fut le MOINS exploiteur de l’histoire civilisée ; de même que la Démocratie antique fut la MOINS oppressive. Les conditions d’alors obligeaient à cela, ce n’était pas un choix généreux. Et qu’il y eut un jour une décadence odieuse des deux choses est une autre question. Au Moyen-Âge, alors que le christianisme avait permis de surmonter la crise finale du système esclavagiste simple, il subsista des esclaves nommés “gens de corps” à côté des serfs.

On arriva enfin, comme il a été dit, à la forme Pure, parfaite, de la Démocratie Esclavagiste grâce à 1789. Ce sont seuls les noms qui peuvent nous égarer, l’esclave parfait s’appelant Salarié. Le salarié est complètement Libre, comme son Maître, le Capitaliste qui devient Citoyen PARCE QUE Propriétaire. Bref, on a alors une séparation totale de l’Entreprise et du Ménage. C’est pour cela, simultanément, qu’il faut une Démocratie “représentative” en ce qui concerne l’État : l’Entrepreneur a le privilège de la citoyenneté “active”, mais il est pris par sa fonction sur le Marché ; la vieille démocratie “directe” des Athéniens n’est plus de mise, il suffit que les Propriétaires contrôlent sévèrement leurs députés et agents publics.

Que de l’esclave direct on soit passé à la “liberté du travail” est un progrès décisif de la Liberté, et d’une grande importance. Mais quelle importance ? Dans l’immédiat, parce que le Salarié est complètement libre, il est complètement exploité. Le salariat est PLUS exploiteur que le vieil esclavage, et la démocratie représentative PLUS oppressive [11]. Avouer cela n’est pas donner un sens moral, péjoratif, à exploitation et oppression, mais seulement leur sens Historique. C’est seulement mettre au jour la limite “préhistorique” de la Liberté Civilisée. Et c’est pour aller au-delà de la préhistoire sociale que la Liberté Pure acquise des salariés prend son importance.

K. Marx cafouille aussi à propos de l’État quand, faisant l’analyse de la Commune de Paris (1871), il monte sur ses grands chevaux contre Louis XIV et Napoléon Ier. La Démocratie la PLUS oppressive est aussi bien celle de la Législative (1791), et même celle de Robespierre (Constitution de l’An II – 1793) ! Pourquoi cette partialité de Marx qui confond Napoléon Ier et Napoléon III, et fait une publicité indirecte à la démocratie parlementaire “à l’anglaise” (de 1688 !) ?

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Si on ne maîtrise pas à fond la vraie dialectique Historique concernant Démocratie-Esclavage, on est complètement perdu à l’égard de notre passé et, par suite, irrémédiablement perdant à l’égard de notre avenir !

Je compte bien avoir fait en sorte que nos prétendus Libéraux et Progressistes “baisent le cul de la vieille” (soient capot en fin de partie)…

Signature Freddy Malot – août 2005

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Égalité-Liberté

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Signature Freddy Malot – août 2005

Égalité-Liberté

Le Comm-Anar peut et doit s’établir, parce qu’il s’appuie sur l’Héritage social le plus solide qui soit : l’Égalité de la société Parentale (primitive) et la Liberté de la société Politique (civilisée). Tels sont, en effet, les seuls vrais “acquis” de l’Humanité ; et il suffit de fondre ensemble ces acquis, s’excluant mutuellement autrefois, pour produire le Comm-Anar, seule postérité possible que peut se donner à présent la Préhistoire surannée.

Comment se fait-il que l’Égalité et la Liberté d’autrefois, prises ensemble, cette fois “identifiées”, soient le tremplin authentique du Comm-Anar, alors que, séparément, nous devons les reléguer toutes deux dans la Préhistoire, dont le Comm-Anar tourne définitivement la page, pour donner le jour à l’humanité Historique, c’est-à-dire à la “vraie société” ?

C’est ici que brille la mentalité du Réalisme Vrai, avec sa Dialectique Historique, inconnue aussi bien de Hegel que de Marx :

• Notre héritage est précieux, c’est le seul appui intellectuel dont nous disposons ; nous devons y puiser inlassablement et nous en imprégner totalement.

• Mais nous devons garder à l’esprit que les vieilles Égalité et Liberté n’ont de valeur que Rétrospective et Analogique, qu’elles ne peuvent définir le Comm-Anar que relativement. Absolument parlant, elles sont étrangères au Comm-Anar, qui est Neuf à tout point de vue.

• Toujours, dans le passé comme aujourd’hui, il n’y a que la tâche de l’heure qui soit “vraie”. Fondamentalement, l’histoire humaine se mène “sans filet”. Il y a quelque chose de commun entre nos ancêtres préhistoriques et nous-mêmes ? Certes ! C’est qu’ils étaient Réalistes et Historistes par un côté – Matérialiste puis Spiritualiste – sans le savoir et sans en n’avoir que faire. En dernière analyse, l’affinité que nous découvrons avec nos ancêtres ne concerne que nous ! D’où l’obligation que nous avons de ne pas en être dupes. C’est aussi un handicap d’avoir un passé, quand il s’agit de faire du neuf…

Comme sont loin de nous déjà nos proches parents Jacobins qui criaient : “La Liberté ou la Mort !” Nous autres, soldats du Comm-Anar, notre vrai cri est : “La Société ou la Mort !” Ne sortons pas de ce slogan bébête, si nous voulons vraiment nous laver de tout préjugé préhistorique, chasser toute trace de la vieille Égalité et de la vieille Liberté dans nos pensées et nos actes.

Égalité

Qu’est la Société Parentale, la société Primitive, celle des Gaulois par exemple ?

Un seul mot la définit pratiquement : Égalité. Chose inouïe que cette Égalité : elle était un non-sens dans la horde antérieure de quadrumanes ; elle sera méconnue et traquée dans la société Politique, civilisée postérieure, sauf à se retrouver falsifiée dans les utopies “réactionnaires” de Cités altruistes nécessairement ascétiques.

Les membres “organiques” de la Communauté Parentale n’ont pas du tout voulu cette Égalité constitutive de la première humanité ! Ils naissent avec elle. Pourquoi ? Parce qu’ils ne peuvent voir le monde auquel ils appartiennent que comme constitué d’une substance : la Matière, et cette substance n’ayant qu’une expression : la Vie. Cette conception est tout à fait fondée, puisque la Réalité comprend réellement la Matière. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une conception, d’une découverte humaine, et que cette conception est unilatérale, car la Réalité comprend également l’Esprit, le “contraire identique” de la Matière. Il y a donc une grossière confusion de la part de ceux qui prétendent que “les Sauvages sont près de la Nature” ! Ils sont Matérialistes, c’est tout. Établir la réalité historique est tout autre chose qu’un défoulement romantique.

On ne trouve d’Égalité sociale dans le passé que dans l’humanité Parentale, chez les “sauvages” comme on dit rapidement. C’est le point dont il ne faut pas démordre. Mais, ceci dit, QUELLE Égalité ? Voilà ce qu’il importe de bien saisir.

Disons que l’Égalité Parentale est d’abord Négative, et ensuite Régressive.

• Elle est Négative parce que ne présente d’Égalité que vis-à-vis de la horde animale (ou bien, plus largement, vis-à-vis de toute branche de “l’Arbre du Monde” tel que le voient les Primitifs, y compris ce que nous appelons les minéraux, l’inerte vu alors vivant et “sexué” comme le reste).

C’est une rupture historique décisive que celle de la Horde Animale devenant Tribu Humaine. Il y a entre la Horde et la Tribu l’abîme qui sépare le Rut (rugissement) périodique animal et la Sexualité humaine. La sexualité parentale ne relève en aucune façon d’un instinct biologique, mais du souci social d’une progéniture. De plus, la filiation selon la Fécondité délibérée (étroitement maternelle au départ) se trouve réglée par la polarisation interne à la tribu, entre clans mariables collectivement, l’Inceste étant prohibé au sein de chacun d’eux. Notons qu’Inceste (incestum en latin) veut dire Impur, le contraire de Chaste (castum) : Pur (de là Châtiment = Purification). C’est sur cette base négative, “anti-animale”, que reposera la société Parentale tout au long de son histoire.

• La société Parentale est ensuite Régressive. Cela veut dire que son développement même est guidé par l’idée d’être toujours plus absolument et universellement Pure. Telle est la démarche Matérialiste. On va vers le perfectionnement de la société Parentale en intensifiant l’hégémonie des conditions sociales jugées “naturelles”, sur les conditions animales biologiques (celles des primates). C’est ainsi que Cro-Magnon produisit à la fin Pharaon !

L’histoire de la société Parentale, de la communauté pratiquant le commerce charnel “exogame” entre parents, s’acheva quand l’humanité entière fut décrétée théoriquement ne comprendre que des Congénères. C’est le Fils-du-Soleil, à la tête de l’Empire Asiate qui professa cela. En attendant, la masse humaine de son Empire ne se composait plus que de Domestiques, masse indifférenciée de “pourvoyeurs de sacrifices”. Tels furent en Inde (la “Terre Élue”), les SHUDRA, ces “Noirs”, “pieds de Brahmâ”, la mince caste supérieure des Brahmanes, les “Blancs”, étant la “bouche de Brahmâ”.

Quand la société Parentale s’effondra, devint Asociale, l’ancienne Égalité d’Obligeance, simplement Despotique, devint monstrueuse : un monde de sacrifices humains, de la veuve et l’orphelin sans recours, de mendiants et de bannis. Pensons aux Intouchables indiens, CHANDÂL, ces “Shudra Sales” assimilés au chien et au porc ; et sous ces Parias, les Bannis (PATITA), supérieurs encore cependant aux Étrangers à la Terre Pure, les MLECCHA… du monde entier !

Liberté

Qu’est la Société Politique, la société Civilisée, celles des Francs par exemple ?

Un seul mot la définit pratiquement : Liberté. Chose inouïe que cette Liberté : méconnue et ostracisée par la communauté parentale antérieure, sauf à être invoquée par des pillards hors caste, de faux prophètes tel Jésus jugé par le Sanhédrin, ou des primitifs vus inférieurs par les Asiates : Sauvages (= hommes des bois) et Barbares (= muets, c’est-à-dire au langage incompréhensible). Tous ces gens sont maudits parce que portant atteinte à l’intégrité parentale, à la Communauté (ou Corporation = “Système” en grec, c'est-à-dire corps fait d’organes, un tout fait de parties). La Liberté, en sa version étroitement bornée de la civilisation, sera tout autant “oubliée” par le Comm-Anar, parce que périmée absolument.

Les citoyens de la Société Politique n’ont pas du tout voulu cette Liberté constitutive de la seconde humanité ! Ils la font naître avec leur rejet absolu du régime parental en complète sénescence, et synonyme pour eux de “barbarie” haïssable à l’extrême, de “paganisme” (c’est la JAHILYA du Coran). De ce fait, ils ne peuvent voir le monde qu’à l’inverse des primitifs, constitué d’une seule substance : l’Esprit, et cette substance n’ayant qu’une expression : la Raison (logos). Cette conception est tout à fait fondée, puisque la Réalité comprend réellement l’Esprit ; mais la société Civilisée se trouve contrainte de disjoindre absolument cet Esprit de son “contraire identique”, la Matière ! À la limite, on se trouve dans une situation pire qu’auparavant ; et pourtant, quelles prouesses accomplit la société Politique durant sa brève existence… Il reste qu’il y a une grossière confusion de la part de ceux qui prétendent, et que les primitifs avaient une “religion”, et qu’on ne peut penser que selon la Raison (laissons les occultistes dans leur fange). Une chose est d’établir la vérité historique, autre chose est de vanter par tous les moyens le régime actuel de Barbarie Intégrale.

On ne trouve de Liberté sociale dans le passé que dans l’humanité Politique (aujourd’hui morte et enterrée dans ce cercueil social nommé “Modernité”). C’est le point dont il ne faut pas démordre. Mais, ceci dit, QUELLE Liberté ? Voilà ce qu’il importe de bien saisir.

Disons que la Liberté Politique est d’abord Négative, et ensuite Progressive.

• Elle est Négative parce que ne présente de Liberté que vis-à-vis des liens du sang emmaillotant la communauté Parentale. Il faut absolument se pénétrer de ce truisme qui résume tout. Car c’est bien sur cette seule base “anti-tribale” que reposera la société Politique, le “Monde Libre”, tout au long de son histoire ; alors qu’on nous agite le mot Liberté comme le fin du fin de l’histoire humaine, ceci pour nous couvrir un totalitarisme établi pire que celui des Brahmanes.

• La société Politique fut ensuite Progressive. Gare à ne pas donner à ce mot son sens laudatif vulgaire que lui donne l’ONU ! C’est le sens historique du terme qui nous intéresse, et c’est le seul digne d’intérêt pour quiconque appartient réellement à l’humanité. La progression – “révolutionnaire” à l’occasion – est bien la démarche Spiritualiste. On va vers le perfectionnement de la société Politique en intensifiant l’hégémonie des conditions sociales selon le “travail”, sur les conditions dites “naturelles”. Bref, l’Industrie “artificielle” doit parvenir à maîtriser les “forces de la nature” en vidant la matière de toute “vertu” et la dévoiler patiemment comme pur Mécanisme. Ceci s’achève lorsque l’agriculture devient elle-même une “industrie”, quand le Landlord doit se contenter de percevoir une rente foncière de la part d’un entrepreneur capitaliste spécial : le Fermier [12]. Du côté de la masse de la population, sous la direction de la mince classe dominante louant l’Être Suprême, on n’a plus qu’une foule d’Esclaves Libres, les Salariés des villes et des champs. Les générations d’esclaves jusque là – esclaves directs antiques et serfs médiévaux – sont devenues “entièrement libres” en forgeant leurs propres chaînes, c’est-à-dire en contribuant assidûment à avilir la valeur de leur force de travail au rythme même du Progrès de l’Industrie.

Quand la Société Politique s’effondra – nous en sommes à l’effondrement de l’effondrement –, quand elle devint Asociale (1835-1850), l’ancienne Liberté Marchande, simplement Esclavagiste, devint monstrueuse : le monde de l’État de Siège constitutionnel visant les “classes dangereuses”, du Code du Travail – comprendre du Salariat Forcé – avec le “fardeau” des Prélèvements Obligatoires destinés aux “Assistés” de tous genres, comme sont désignés les membres mêmes de la population active. Sous ces derniers, il y a encore les “exclus” proprement dits : SDF et autres du Quart-Monde, supérieurs encore cependant aux “multitudes” menaçantes du Tiers-Monde !

Signature Freddy Malot – août 2005

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Despotisme Asiatique

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Signature Freddy Malot – août 2005

Despotisme Asiatique

Tout au long de son histoire, la Société Parentale conserva la même base. Concernant la théorie, elle est Matérialiste. Cela veut dire que la Substance dernière de la Réalité est la Matière Fondamentale, “RACINE” (CHORÈCH) du Monde.

Quant au Monde, il est Émanation de cette Racine répartie en deux régions : l’En-Deça (CHEOL) et l’Ici-Bas (ALY-ADAMOT : sur les sols, sur le glaiseux). En tant qu’Émanatrice explicitement, la matière est Mère-Matière, Vie-Permanente. À ce propos, l’En-Deça est le domaine de la Léthargie et de l’Oubli, tandis que l’Ici-Bas est celui de Vie-Intermittente. Pourquoi cette intermittence ? Fondamentalement, c’est parce que le Monde, puisque émané, ne saurait se confondre avec l’Émanatrice cis-cendante (l’inverse de trans-cendant). La Dépendance du monde vis-à-vis de Mère-Matière s’exprime Ici-Bas dans l’Hégémonie déclarée de la Nature sur l’Humanité, la seconde se reconnaissant tributaire des Bénédictions (dons) proposées par la première ; ceci a son reflet au sein de l’Humanité dans la Fécondité maternelle avant tout.

Poursuivons. L’Ici-Bas est le règne de Vie Relative. Si le monde était normal, comme au Paradis Terrestre (GAN EDÈN : Jardin de Délices planté par la Puissance en Mésopotamie), où Adam et Ève se conformaient à la vraie Vie Relative réglant la Nature, l’existence au Monde serait “musicale”, c’est-à-dire Rythmique (ou cadencée). Qu’est le Rythme ? C’est “la succession CYCLIQUE [13] de temps SYMÉTRIQUES, forts (masculins) ou faibles (féminins)”, disent nos dictionnaires (voulant que le fort soit masculin !). Dans un tel monde, celui d’Adam avant la Grande Transgression vis-à-vis de Vie-Permanente, les humains mèneraient une existence non pas Intermittente, mais Durable (très-longtemps).

Tout cela fut donc fichu par terre “Au Départ” (BRÉCHYT). Mais tout n’est pas dit. Le monde bancroche, maladif, peut être géré. La Puissance Fondamentale, détentrice du Nom à l’efficacité magique absolue, a tenu en réserve son ethnie-bijou, à laquelle elle remet ses Dix Oracles (Exode 20 : 7-17). Le peuple-élu, chargé de ces prescriptions complètes (En Deutéronome 5 : 6-21, en plus de la rupture avec les étrangers, il y a un code communautaire élaboré), peut entreprendre la Réparation du monde, Sacrifices et Rituels démarquant le sain et le malsain à l’appui. Ceci dit, le peuple-élu, détenant le secret du Grand Nom (HA-CHEM ; le Mot = Grognement) – dont il ne doit pas user indiscrètement – s’il se montre absolument Fidèle au Pacte de Sang qui le lie à la Puissance, est assuré de proliférer sur la terre, et peut espérer obtenir la Royauté sur tous les hommes devenus prosélytes, dans un nouveau Jardin étendu à la Terre, “un jour”…

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Ce ne sont pas les Juifs qui ont porté la Société Parentale à sa perfection en Occident, mais l’Égypte et la Chaldée (le pays des Guérisseurs et celui des Astrologues). C’est ce stade suprême de la société parentale que les Européens ont nommé “Despotisme Asiatique” (en y mêlant confusément plein de choses civilisées, du fait qu’ils voient déjà un État dans l’asiatisme).

Arrivée à son apogée, la société parentale est évidemment à cent lieues de soupçonner que sa propre perfection ne sera suivie que de sa ruine totale et que, par ses décombres mêmes, elle rendait nécessaire le surgissement de son contraire : la société Politique, Spiritualiste, avec toutes ses conséquences. Cette Révolution (au sens étymologique de “retournement”) échappa à toute la civilisation, depuis Hérodote jusqu’à K. Marx ! Comment, sur la base d’un tel aveuglement concernant notre passé, pouvait-on proposer un avenir sérieux à la civilisation à son tour moribonde ?…

Quelques indications sur le Despotisme Asiatique :

La société parentale était partie de minuscules “familles” indifférenciées, “nomades”, à l’âge de la pierre taillée, professant le matérialisme matriarcal le plus simple, celui des “déesses-mères”. Avec le Despotisme Asiatique, on en est arrivé à l’âge du bronze, à des “empires” à prétention parentale universelle, dont le Temple se donne comme le “nombril” du monde, dont le Grand Prêtre ou le Grand Roi, tous deux “solaires”, couronnent une “société hydraulique” (d’irrigation – drainage) gérée par des Castes héréditaires hiérarchisées. On en est bien à la Perfection, au sommet indépassable, de la société ordonnée à Vie Relative, de la conception Musicale du monde.

Au fond du système de l’Empire Asiate, c’est toujours la vieille histoire de l’Ancien gardien du Sang et de la Coutume, et du Sorcier maître de la Magie et de la Divination ; mais comme tout cela est maintenant systématisé, centralisé et absolutisé, avec le Grand Roi et le Grand Prêtre ! Ce sommet de l’Empire a besoin désormais d’un Corps puissant de “Fonctionnaires”, pour les Recensements et la “Comptabilité”, pour la Dîme et les Sacrifices. À la base de l’Empire, il y a un phénomène analogue : d’abord, le réseau agricole des communautés de villages, attachées à la terre, avec leur “scribe” rendant compte au Roi, rend tout à fait nominaux les vieux rapports claniques et tribaux [14]. De plus, directement liés au sommet de l’Empire, il y a à présent l’ensemble des “Industriels” groupés dans les Collèges Corporatifs usant de procédés secrets immuables (en théorie !).

Les Despotes Asiates ne se doutaient pas qu’avec eux la société Parentale avait amassé tout ce qu’il fallait pour donner le jour à la société Politique, en particulier avec leur pré-Écriture et leur pré-Monnaie. Et pour cause ! Pour ce faire, il fallait “retourner” complètement leur système, et ceci ne permettant encore que de commencer l’épopée civilisée “à partir de zéro”, par la forme la plus simple de société Politique. C’est qu’il fallait “sauter” de la Loi de Vie matérialiste à la Foi en l’Esprit religieuse. À cette condition, oui, on s’embarquerait dans la Religion et la Science, le Marché et l’État. Cette condition révolutionnaire impérative fit que la nouvelle donne vint de “l’extérieur”. Comment cela ? L’Empire Asiate était loin de réaliser sa prétention parentale universelle. À sa périphérie, elle avait des protégés turbulents, des ethnies tributaires faisant elles-mêmes tampon avec l’océan plus lointain de hordes barbares et sauvages. De plus DEUX empires asiates rivaux eurent à se défier. Ceux-ci, représentant la société parentale parvenue au bout de son latin, pratiquèrent la fuite en avant face au défi que leur posait l’histoire ; ils rendirent du même coup leur système décidément asocial, insupportable. La suite se comprend : les Grecs provoquent l’effondrement du colosse Mède (et les Romains anéantissent l’Étrusque). Grecs et Romains avaient eux leurs “rois” de comédie (Eupatrides et Tarquins) ; ils durent se défaire de ce passé en fait barbare, non sans difficulté. Mais surtout, ils durent APRÈS leur victoire rattraper le vieux retard qu’ils avaient vis-à-vis de l’Asiatisme, TOUT EN posant les fondements de la société Politique. C’est cet entrecroisement de processus qui nous égare tant dans l’enfance de la Civilisation, et fait flotter tout autant Fustel de Coulanges que Karl Marx (Engels : Origine de la Famille). Comment comprendre autrement les prétendus “300 ans de violence et d’anarchie” qui résumeraient l’histoire de nos Mérovingiens ?… (Larousse).

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Étudier à ce propos le grand débat – resté SANS issue – du Kominterm qui tourna court en 1931, sur le “mode de production asiatique” (cf. Karl Wittfogel : “Le Despotisme Oriental” – 1957). Ce fut la même chose concernant deux autres problèmes-clefs :

1- La Thèse d’Engels disant : “l’histoire est déterminée par la production-reproduction de la vie immédiate, c’est-à-dire par le Travail ET la Famille”.

2- Le débat sur le caractère “de classe” ou neutre, “au-dessus des classes”, de la Physique.

Signature Freddy Malot – août 2005

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Volontariat-Gratuité

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Signature Freddy Malot – août 2005

Volontariat-Gratuité

Il n’est de société possible, succédant à la société Préhistorique, que le Comm-Anar dont “l’Économie” a pour principe Volontariat-Gratuité. C’est-à-dire ?

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Pour un Utopiste, Volontariat-Gratuité est un idéal absolument limpide : je veux une “économie” SANS ARGENT. Cette limpidité est trompeuse. Pourquoi ? Parce que “économie sans argent” veut dire économie non-civilisée, sans Marché. Au vrai sens des mots, on veut donc dire : une économie sans économie ! L’économe est le MÉNAGER, celui qui gère la MAISON (OIKON = VICUM en grec = village). Le Comm-Anar n’a rien à voir avec cela, puisqu’il n’est pas non-civilisé, mais non-préhistorique.

Que veut dire Gratuit ? Quand je vais de mon appartement dont je paie le loyer jusqu’au tram pour lequel je paie un ticket, je marche sur le trottoir sans “payer”. Le trottoir est-il gratuit ? Pas du tout ! Ce sont mes impôts qui le paient. Mais quand “j’élis” Monsieur le Maire, il ne se présente pas à la tribune entouré des vautours qui se disputent le “marché public” que représente mon (!) trottoir, et qui ont déjà agréé les candidats à la Mairie que je vais “élire”, constituant ensemble un “Monsieur Veto” concernant tous autres candidats éventuels. Le trottoir n’est tellement pas gratuit que les bistrots en arrachent à grand prix tous les lambeaux possibles, sans compter les proxénètes qui mènent une véritable guerre de l’ombre pour y conserver le monopole de l’emplacement de deux hauts talons.

Qu’est-ce qui est donc gratuit ? La possibilité de se dorer au soleil ? Celle de respirer dans la rue ? Tout cela est plus que compromis aujourd’hui par l’ozone (O3) et le CO2 ! C’est-à-dire par le Marché d’économie parasitaire.

Nous avons besoin de la Gratuité, qui a bien quelque chose à voir avec le Travail, mais pas avec le travail économique, celui de la Propriété et de l’Argent, donc du Marché, tout cela étant incompatible avec la Gratuité.

Pourquoi la Gratuité a-t-elle un rapport intime avec le Travail ? Parce que le Travail c’est l’Homme, et que la Gratuité n’a aucun sens dans la Nature. Seul Saint François, rappelant l’Évangile, pensait que les oiseaux bénéficiaient de la gratuité : “Voyez les corbeaux : ils ne sèment ni ne moissonnent, et cependant Dieu les nourrit” (Luc 12 : 24). Ce n’est pas une telle gratuité sans travail qui nous concerne.

Au fait, qu’est-ce que le Travail ? On ne peut dire qu’une chose : il n’y a, au monde, que l’Homme qui travaille. Pourquoi ? Parce que tout ce qu’il fait, il le “conçoit”. Mais c’est ici qu’il faut faire attention. Pourquoi dit-on qu’une femme qui accouche est une femme “en travail”, et qu’elle “conçoit” un enfant en fécondant en son sein (!) un germe fourni par son mâle de mari ? Tout ceci se rapporte à la vieille idée de Mère-Matière, dont tous les existants émanent, par la vertu de sa fécondité sans borne. Ainsi, la pharaone HATASU est figurée allaitée par la fille-du-Soleil, la Vache-Nature (HATHOR).

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Il y a donc une société, la société Parentale (pré-civilisée, archaïque, première), qui envisage son propre Travail selon la Substance Absolue regardée comme la Matière ; et l’on dit le Monde tout entier Émané de cette Matière, donc marqué organiquement d’une même Vie en toutes ses parties. Ceci dit, le Monde n’est doté que d’une vie Relative, vis-à-vis de la vie Ciscendante (baissant en-deça) de la Mère Émanatrice. Comment se traduit cette Dépendance de la vie du Monde ? D’un côté, il y a la vie Instinctive, aveugle mais sûre, de la Nature ; de l’autre côté, la vie Consciente, libre mais faillible, de l’Humanité. Entendons bien que Conscience et Liberté n’ont pas le sens que leur donnent les civilisés (la société Politique) : elles se définissent entièrement selon la Matière et la Vie, et non pas à partir de l’Esprit et la Pensée intellectualiste.

Prenons l’exemple juif, Israël nous fournissant le fossile le plus acharné et le plus prolixe de la société parentale, quoique fauchée avant d’atteindre sa perfection, sa pureté (d’ drame juif [15]). Qu’est l’Humanité ici ? C’est la race d’Adam. Or Adam est de terre (adamah), avec une haleine vitale (NÈFECH) insufflée dans ses narines. De plus, adamah (la terre) est féminin, et sa racine donne le lunaire nocturne, le rouge et le sang. Ainsi Adam vient de la vie générale féminine, tandis qu’il se trouve doté à son tour d’une aide féminine qui est “chair de sa chair”, homme-femelle (’Ishshâh) qui deviendra Ève (Hawwâh, la Vivante), “Mère de tous vivants” humains. Mais ces humains, animaux à tout point de vue dirions-nous, se devront, à la différence des animaux ordinaires, de faire la distinction entre la généralité des arbres bons à manger et de l’arbre du milieu du Jardin déclaré mauvais pour eux, tabou, précisément parce que c’est celui qui manifeste le privilège de la Mère Émanatrice, celui de la vie permanente. Les humains devront donc se contenter d’obéir à des distinctions secondaires entre le sain et le malsain ayant pour objet de connaître une perte du souffle vital et donc de force du sang dans des conditions normales (une vieillesse heureuse), assurant une réincarnation certaine et, peut-être, parmi les Justes.

Que se passe-t-il au départ de la mentalité parentale ? Il y a d’abord une ethnie dont l’Ancêtre (Abraham) atteste qu’elle groupe les “vrais hommes”, ethnie choisie par la Puissance Matérielle, par Vie-Permanente (“Moi Existence”, “Moi change pas” – Exode 3 : 14), parmi les branches d’Adam, les Noachides. Pourquoi cette élection ? Parce que l’ethnie ne peut subsister sans s’attribuer la détention de la Loi Naturelle exerçant son hégémonie sur la communauté humaine, c’est-à-dire la secrète liaison entre Vie-Permanente et Vie-Intermittente au monde présent. Et ce que manifeste le Pacte de Sang privilégié, noué entre Vie-Permanente et les vrais hommes, est le rite de Circoncision des mâles de la communauté (y compris les esclaves domestiques), en même temps que la descendance pure garantie par la filiation Maternelle. L’élection ethnique, entretenue par le cerveau collectif de la communauté, a une portée cosmique : c’est la responsabilité d’obéissance stricte aux Commandements vraiment Naturels qui doivent régler Vie-Intermittente, faute de quoi la Catastrophe matérielle du monde s’ensuivrait.

Qu’y a-t-il d’essentiel dans la vision de Moïse, dans sa transe sur le Mont Horeb ? C’est premièrement l’Interdiction pour le commun d’articuler le Nom secret de la Puissance Matérielle, ce nom ayant l’efficacité magique absolue, celle de l’Émanation même du Monde. C’est deuxièmement l’Obligation positive décisive d’observer Jour-Sept (le Shabbat) [16], obligation de Paresse totale, avouant solennellement que tous les fruits de notre travail ne sont que Dons de Vie-Permanente.

À partir de Vie-Consciente, s’exprimant dans la détention de la Loi Naturelle, toute la jurisprudence concrète (HALAKHAH) se développa, depuis les 10 Commandements de la Torah jusqu’aux 613 Prescriptions (825 P.C.). Ensuite, on n’a fait que broder là-dessus [17].

Ce qui domine cette perspective matérialiste du travail c’est, d’une part la “Crainte des Cieux” (YIRAT HA-CHAMAYIM), c’est-à-dire du “Souffle du souffle” des juifs, c’est-à-dire du Vivant “Grand, Héros, Terrible”, de la Puissance de Colère ; d’autre part, la Fidélité au Pacte de Sang, l’Observance stricte des Prescriptions, garantissant la Prospérité d’Israël (et en premier lieu une abondante progéniture) et sa Puissance “royale” sur Terre. À la suite du devoir de Procréation, il y a toutes les prescriptions Hygiéniques qui comprennent les lois alimentaires (CACHEROUT), et enfin les Sacrifices rituels (QORBAN) complétés par les Dons aux Pauvres (MATTANOT LA-ANIYYIM). Noter que tous les sacrifices de Réparation sont dominés par celui de Remerciement par excellence : Pâques (PÉSSAH).

Il y a un lien intime entre les Sacrifices, la Dîme (MAASER) et les Dons (TEROUMAH) aux Pauvres. Tout cela ramène au grand fait que la Puissance Matérielle est source dernière de toute Richesse, que tout ce que la communauté en “cueille” par son travail est Don, Bénédiction, de la Nature, et donc que l’on ne connaît que la POSSESSION parentale, et en aucune façon la Propriété et la richesse en “valeur” de la société Politique. Le fait qui nous intéresse se confirme doublement : dans la vie normale, “profane” ; et dans les moments spéciaux, “sacrés”.

• En temps ordinaire :

Le travail ne fait jamais que cueillir des DONS de Mère-Nature. Les produits sont donc des BIENS, de la richesse utile, et non pas des Marchandises, de la richesse en “valeur”. La première chose à faire est donc, AVANT toute consommation profane, de remercier la Puissance Fondamentale, de lui consacrer les “premiers-nés” (BEKOR = 1er né), les Prémices (BIKHOURIM) de tout (Deutéronome 21 : 1-4). D’où “rachat” de l’aîné-garçon normalement voué à servir le Sanctuaire. La Dîme va aux Lévites (privés de terre), qui en reversent le 1/10 aux Sacrificateurs (COHANIM). Dans le même esprit, il y a la dîme due aux Pauvres et à la Veuve et l’Orphelin (sans limite d’âge) de la communauté ; et aussi le Lévirat (YBBOUM) assurant une progéniture au frère décédé. Le bienfait de la Dîme ne profite bien sûr qu’aux juifs et prosélytes ; mais entre eux c’est Égalité communautaire.

En temps extraordinaires :

Selon un rythme de septénaires cycliques s’enroulant les uns dans les autres, on proclame solennellement le caractère matérialiste du travail, en contrariant (inversant) la vie ordinaire. Il y a alors un rituel où la communauté se comporte absolument comme un seul corps “égalitaire”, vis-à-vis de sa Dépendance de Vie-Permanente. C’est la mise en conformité de l’ethnie entière (de manière Relative) avec l’Émanation (Absolue) du monde en SEPT JOURS (Genèse). Cela commence par l’observation du SAMEDI (Shabbat – Jour Sept), débutant le vendredi soir. Ensuite, c’est l’année “sabbatique”, 7ème année lunaire. Enfin, le rite culmine au Jubilé, à l’issue des 49 ans (7  7).

1- Tout le monde connaît le “chômage” du Samedi, avec ses contraintes (les 39 interdits de base… et les autres), en l’honneur du Repos de Yaweh et de la Manne du désert (Rappelons-nous du poisson gratuit en Égypte – Nombres 11 : 5). (Il y a encore la ribambelle des Samedis spéciaux tout au long de l’année. Se distinguent : Pessah (printemps) et Yom Kippour (automne, “shabbat des shabbats”.)

2- La 7ème année intensifie la glorification des richesses comme Bénédictions ; c’est l’année de l’“Abandon” (CHEMITAH) : terre en jachère, arrêt des travaux et abandon des produits du sol (même les fruits spontanés du sol, n’ayant pas demandé de travail). Et puis, Rémission des dettes au sein de la communauté. Bref, c’est l’année déclarée HEFKER, “à l’envers”.

3- La 50ème année, le Jubilé (YOVEL : “corne de bélier”, l’instrument à vent “naturel” qui sonne pour l’annoncer) remet tout le travail social À ZÉRO : les terres aliénées sont rendues à leur possesseur initial ; et les esclaves domestiques hébreux sont libérés. Il n’est pas étonnant, après cela, que les Maccabées Jonathan et Simon, en 145 et 140 A.C., aient déclaré que, 150 ans plus tôt (vers 305 A.C.), le Grand Prêtre d’Israël Onias Ier et le roi de Sparte Aréios Ier (ou Aretas), se soient découverts Frères, descendants ensemble d’Abraham – et “pas étrangers”. Jonathan ajoutait : “Sans cesse nous nous souvenons de vous dans nos sacrifices et nos invocations, comme il se doit entre Frères. Vos troupeaux et vos biens sont les nôtres, comme les nôtres sont à vous”. Cette histoire que Babeuf aurait pu reprendre dans son Tribun du Peuple, déconcerte tous les commentateurs et les laisse cois… Sait-on qu’en grec comme en hébreu (CHALOM), ce que nous traduisons par “paix” voulait dire Santé et Abondance [18] ?

Je signale une dernière chose pour marquer le coup. Le livre des “613 Commandements” juifs que l’État d’Israël nous a fourni en français en 1974 est la version de Aaron ha-Lévi de Barcelone (vers 1300). On nous a annexé le classement des prescriptions par Maïmon en 1185 pour établir une correspondance. Or, Maïmon, dénoncé de son vivant comme un hérétique rationaliste hellénisant, mettait en tête les préceptes suivants : 1- Croire en l’existence de Dieu ; 2- Unité de Dieu. Ces deux points sont, respectivement, chez Aaron les numéros 25 et… 416. Quels sont les deux premiers points chez Aaron (ce sont les numéros 212 et 215 de Maïmon) ? Ce sont : 1- Devoir de procréer ; 2- La Circoncision. Concernant le devoir de procréer, Aaron justifie la position de tête de ce Commandement : “ce n’est qu’en observant ce devoir que tous les autres commandements (MITSVOT) deviennent possibles !” Pourquoi ? Parce que les juifs existent pour peupler toute la terre. La circoncision s’impose comme commandement venant conforter le premier, d’abord parce que c’est le signe de l’Alliance, du Peuple-Élu ; ensuite parce que “la création de l’homme n’est achevée que par l’enlèvement du prépuce” : le juif est le vrai homme, l’homme complet, puisque Élu dans sa chair.

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À la réflexion, quelques remarques encore peuvent être utiles.

Nous nous croyons encore civilisés. Admettons-le. Alors, pour nous, Travailler veut dire CRÉER de manière Relative, sous la dépendance absolue en dernière analyse du Créateur, du Sujet Suprême. Cet Esprit, qui veut qu’il y ait le Monde, crée “à partir du Néant”, c’est-à-dire : sa Raison est immédiatement Opération, sans aucun moyen, sans y passer aucun temps et sans aucun effort. Au total, s’il y a de la Matière du fait qu’il y a le Monde, c’est parce que le Créateur en est absolument exempt. Tout le mystère religieux est là.

S’il y a le travail Créateur, c’est parce qu’il y eut auparavant le travail Émanateur, lequel est la version directement contraire de travail, parce que selon la Matière absolument exempte d’Esprit. Tel est le Travail de la société Parentale (Archaïque, Primitive, Naturelle, Pré-logique, etc. Tant d’appellations parce que la société Politique fut toujours on ne peut plus embarrassée pour qualifier ce qui concerne les “sauvages”). Dans la Société Parentale, Travailler dans le monde veut dire inévitablement ÉMANER de manière Relative, sous la dépendance absolue en dernière analyse de l’Objet Fondamental, de Mère Émanatrice. Celle-ci émane le Monde “à partir de l’Être”, c’est-à-dire : sa Vie est immédiatement Enfantement, sans conception, accouchement, avortements, monstruosités, etc. Comment la Mère peut-elle être dite Objet ? Que signifie de notre part émaner de manière relative ? Ces difficultés ne sont pas réelles. Elles viennent de notre tête civilisée, rebelle à comprendre ce qui lui est contraire, et qui ne possède pas les mots pour qualifier cette mentalité inverse de la nôtre. L’important, c’est que l’ethnie travaille comme un corps social, avec un cerveau collectif, face au reste de la Race humaine. En réalité, dans le monde Parental, chaque ethnie fonctionne fondamentalement d’une manière analogue, selon la Matière et selon la Vie. C’est pourquoi chaque ethnie ne traite pas les étrangers comme des animaux ou des Génies (bienfaisants/malfaisants), mais comme d’autres hommes ; mais tous en bloc sont vus par chaque ethnie comme “moins hommes”. Ce sont “les tribus d’ailleurs” (OUMMOT HA-OLAM) ; les Noachides chez les juifs. Chaque ethnie se veut “l’ethnie-bijou” (peuple élu : AM-SEGOULLAH), seulement par suite de l’inégalité de développement des sociétés parentales. Car le monde matérialiste a une histoire ! L’élection ethnique se justifie en disant que la vraie LOI DE VIE est détenue par la parenté concernée. Insistons sur le fait que ladite Loi de Vie est le contraire de la Foi qui régit la société Politique. Cette Loi de Vie tient en deux mots : FIDÉLITÉ (ÈMOUNAH) au Pacte de Sang noué avec la Puissance Matérielle, côté objectif de la Loi ; et CONFIANCE (BITTAHON) dans la Promesse de domination terrestre qui est la récompense de la Fidélité, et est le côté subjectif de la Loi (ou Code de Vie).

Comment se présente le Travail communautaire, conforme à la Fidélité, cette VOIE coutumière correcte (HALAKHAH), respectant les Commandements ? C’est l’annexion et les usages des DONS de la Nature, qui ne doit être ni Imprudente, ni Ingrate vis-à-vis de Mère Émanatrice, à qui la communauté doit son Sang et son Souffle (souffle élu parce que susceptible de paroles porteuses de magie efficace). Aux yeux des civilisés, la société Parentale est “écrasée par les forces de la nature”, superstitieuse, indolente et routinière. Chacun voit midi à son clocher ! L’aveuglement et l’injustice ne sont pas des arguments, et sont punis un jour ou l’autre. Que veut dire superstition ? C’est “vestige d’autrefois”. Jolie science ! Cela ne prouve qu’une chose : que les civilisés sont d’indécrottables cancres préhistoriques dans leur jugement de la société parentale, à qui ils doivent tout, et qui fut incomparablement plus stable que la société politique. Il était vraiment temps que le Réalisme Vrai mette les choses au point concernant cette affaire. Il en allait d’une compréhension enfin correcte du passé de l’humanité, et donc de son avenir.

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On sait que le Marxisme mena “la Résistance la plus puissante à la domination Barbare” (Livret). Pour ce fait, et les enseignements précieux que cela nous a donnés, il a droit à notre hommage impérissable. Ce n’est pas une raison pour faire du Manifeste et du Capital des icônes !

Marx et Engels ont fondé l’“Association Internationale des Travailleurs”. Qu’entendaient-ils par “TRAVAILLEURS” ? Les statuts de l’A.I.T. (13 avril 1865) commencent par la phrase célèbre : “L’émancipation de la classe OUVRIÈRE doit être l’œuvre des TRAVAILLEURS eux-mêmes”. Même question : quels travailleurs ? À l’évidence, on parle des travailleurs civilisés, en l’occurrence des esclaves purs, des Salariés. C’est bien joli de vouloir les “émanciper” (les rendre adultes, les affranchir, les libérer). Mais quel est le contenu de cette émancipation ? Comme on part de l’idée qu’il n’y a jamais eu qu’une seule forme de travail préhistorique, le travail civilisé (travail Intellectualiste, selon la Valeur), en ignorant tout du travail archaïque contraire qui en est indissociable (travail Initiatique, selon le Don), il ne peut y avoir de véritable perspective d’“émancipation”. On se borne à rêver d’un “Communisme” qui connaîtra “le développement multiple des individus” par “l’enseignement polytechnique” généralisé [19]. Et l’on ajoute que cela s’accompagnera nécessairement de la suppression du “gouvernement des Personnes” (on dit : des hommes), faisant place à la simple “administration des Choses”. Mais quelles Personnes, et quelles Choses ? Des personnes comme Marx, simplement délivrées du Fétichisme de la Marchandise ? Des Choses simplement en quantité plantureuse, rassasiante ? Avec cela, on pense que la production sera Bénévole, et la répartition Gratuite [20]. Impossible ! Pas de solution sans prendre en compte ensemble le travail LIBRE civilisé et le travail ÉGALITAIRE primitif ; c’est de la fusion inédite de ces deux “économies” que peut seulement jaillir le régime de Volontariat-Gratuité. Ce n’est pas si compliqué… une fois qu’on le sait. N’insistons pas sur le fait que les vieilles Liberté et Égalité, cette fois ensemble, confondues, diffèrent d’autrefois.

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Certains diront : à quoi rime votre discours qui veut nous ramener (!) à l’Initiation et à la Magie, à la Paresse et l’économie de Proie ? À cela, il faut répondre :

1- Belle manière de faire l’Apologie du Parasitisme barbare actuel, en faisant porter le chapeau à la société Parentale ; donc de se déclarer ennemis jurés de la Liberté économique civilisée !

2- C’est montrer une obstination maudite à faire fi de l’histoire humaine réelle. Les gens de la société Parentale ne travaillaient-ils pas, en se passant allègrement d’Argent ; n’étaient-ils pas des hommes, et nos vrais Ancêtres à tous (Gaulois, Germains, etc.), à qui nous devons à jamais d’être sortis de l’animalité ? Vous vous déclarez donc aussi ennemis jurés de l’Égalité économique primitive !

3- Merci donc de votre objection : elle nous confirme absolument que vous n’êtes que les partisans forcenés de la Barbarie Intégrale dominante actuellement, les ennemis jurés du Genre Humain. Mettons-vous vite hors d’état de nuire !

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Gratuit ne veut surtout pas dire “salaire d’existence” garanti (SMIC amélioré), et n’a rien à voir avec une quelconque idée d’“Assurance Universelle” (Mutualisation des risques de Strauss-Kahn), Sécu améliorée.

Les Assureurs sont les PIRES Parasites barbares, les pires Escrocs et les pires Démagogues. Ils sont au confluent de tous les autres parasitismes : Société Anonyme/État-patron et Banque/Bourse, plus Trésor Public.

Signature Freddy Malot – août 2005

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Utilité-Valeur

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Signature Freddy Malot – octobre 2005

Utilité-Valeur

Il y a comme une énigme derrière ce couple.

Une chose est sûre : il n’a de sens que pour l’économie Civilisée, celle du Marché. Et dans ce cadre, il y a hégémonie de la Valeur sur l’Utilité. Mais encore ?

Ne pas oublier qu’il y a deux versions du Marché : celle de l’école Libérale, et celle de l’école Administrative. Là encore, il y a une relation d’hégémonie : en temps normal, ou selon l’idéal, les Entreprises Cosmopolites dominent l’économie Patriotique.

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En 1875, Marx critique le programme de Gotha, c’est-à-dire W. Liebknecht (cette critique fut mise sous le boisseau jusqu’en 1891, où Engels ne put la publier qu’en version adoucie !).

Le programme commence par ces mots : “le travail est la source de toute richesse”. Marx réplique : “La NATURE est tout autant la source de valeurs d’usage (qui sont bien la richesse réelle !) que le TRAVAIL ; qui lui-même n’est que l’expression de la force de travail de l’homme (force bel et bien Naturelle !)”.

Comment comprendre l’objection de Marx ?

1- Sans aucun doute, Marx accuse Liebknecht d’“idéalisme”. Il dit : ça fait très agitateur, très subversif, d’introduire le programme du parti ouvrier par une phrase qui exalte le Travail ; en réalité, ce n’est que de la démagogie ouvriériste, une pauvre surenchère sur l’idéologie bourgeoise et, objectivement, une provocation irresponsable vis-à-vis de la classe ouvrière au nom de laquelle on se permet de parler. Pourquoi ? Parce que c’est précisément dans la société Politique (bourgeoise au sens général) que la minorité dominante professe le dogme selon lequel l’Humanité est propriétaire de la Nature, tandis que cette minorité détient toutes les conditions de travail de la masse des producteurs directs. Marx précise : “les bourgeois ont d’excellentes raisons pour attribuer au Travail cette SURNATURELLE PUISSANCE DE CRÉATION”.

C’est en effet dans le cadre de l’exaltation générale du Travail que toute la société Politique se soutient. Que dit Turgot en 1776 pour attaquer les Corporations et préparer la “Liberté du Travail” de 1789 ? Ceci : “Dieu, en donnant à l’homme des besoins, lui rendit nécessaire la ressource du Travail, et fit donc du droit de travailler librement la propriété de tout homme, cette première et la plus sacrée des propriétés”. De fait, le Salarié est bien propriétaire de sa force de travail.

On dira que la liberté du travail devient platonique en cas de chômage ? C’est la rançon de la liberté, inconvénient passager auquel la liberté remédie [21]. Il y a bien d’autres frictions économiques dans la société d’exaltation du Travail, et que le Marché surmonte : d’abord entre Industriels et Commerçants ; ensuite entre ceux-ci et les Banquiers et Propriétaires Fonciers ; enfin entre tous ces acteurs directs du marché et les Fonctionnaires. Mais il reste que tout ce petit monde communie dans le culte du Travail Propriétaire ! Autre chose de plus sérieux : c’est la foule des Artisans et Paysans, sans capital et sans salariés, qui pense “plus” travailler que la minorité dominante, et est affolée par la “prolétarisation” menaçante. Sur le terrain de l’exaltation du Travail, aucun parti ouvrier ne peut rivaliser avec cette masse de petits-bourgeois ! Le Prolétariat doit-il ravaler sa cause parmi ces querelles de grands et petits bourgeois ?

Marx a bien raison de répudier l’Art. 1 du programme de Gotha…

2- La riposte “matérialiste de Marx ne fait pas l’affaire. Pourquoi ? La raison dernière en est que son “matérialisme” n’a aucune valeur historique. Il ne se définit qu’au sein de l’histoire Civilisée, c’est-à-dire de la société Politique dont la mentalité est Spiritualiste. Pris dans cet horizon borné, Marx ne peut faire mieux que vanter les “Physiciens” présocratiques, quitte à glorifier le réactionnaire Héraclite, de même qu’il louera les “païens” se réclamant de Prométhée et Julien l’Apostat. La même limite se montrera chez Engels, qui élèvera le clérical païen Darwin au rang de Marx. Ensuite, Marx ne pourra que s’appuyer sur le courant Athée, allant de Démocrite à d’Holbach. Seront aussi rangés dans le camp “matérialiste” les Empiristes : Aristote – Saint Thomas – Locke. De même, parmi les Socialistes “utopistes”, Owen se verra distingué par la qualification de “matérialiste”. En quoi donc le “matérialisme” de Marx voudra-t-il justifier son originalité ? Il le dit lui-même : au sein du Panthéisme Intégral, il se veut comme “retournement” Sensualiste de la forme Spéculative de Hegel, retournement dont la dissidence de Feuerbach lui fournit l’occasion. Voilà dans quel contexte intellectuel final des plus étroit Marx pensa produire le “vrai” Matérialisme exigé au terme de l’histoire philosophique, arme théorique dont le Communisme prolétarien serait la pratique.

Marx et Engels ont 20 ans à l’époque du Chartisme (1839), premier mouvement national de la classe des salariés, et grande revanche des “jacobins” anglais, via la grande tradition du Radicalisme, qui se cherche une base de masse propre, totalement affranchie du parti révolutionnaire bourgeois des Whigs. La réaction mondiale anti-1789 de la Sainte Alliance, sous l’hégémonie réelle britannique, s’est volatilisée en 1830 (les Trois Glorieuses).

En 1840, deux mouvements contraires s’entremêlent. D’abord, tous les esprits sont encore emplis de l’épopée de la Grande Révolution, des prouesses des Libéraux, des Républicains, des “Terroristes”, des Bonapartistes. Napoléon est mort en 1821, alors que de nouveaux Patriotes se lèvent à Saint Pétersbourg, à Cadix, au Caire et en Amérique latine. En décembre de cette même année, les cendres de l’Empereur reviennent à Paris. À cela se mêle, depuis 1830, l’efflorescence des Utopismes, cette propagande universelle en faveur du Socialisme Démocratique, battant en brèche les principes mêmes de 1789, qu’on aurait qualifiés d’extravagance une génération auparavant. En sens inverse, et sans que l’opinion s’en rende vraiment compte, il y a depuis 1832 une violente réaction qui s’affirme, toute nouvelle parce que résolument “à l’anglaise” à visage découvert, excluant toute référence à l’Ancien Régime et opérant au contraire au nom de la Liberté formelle. Ainsi avaient été promulguées en France les “lois scélérates” de septembre 1835 ; ainsi fut écrasé au canon le mouvement pétitionnaire des Chartistes en Angleterre. On sait que la doctrine complète de cette pure et simple réaction anti-civilisée, ne se prévalant que de l’Ordre et du Progrès, fut produite par Comte et Proudhon en 1845.

Marx et Engels étaient allemands. L’Allemagne, avec l’Italie, avaient souffert d’être les terres du Saint Empire Romain Germanique, les terres de l’Empereur et du Pape du Moyen-âge latin. De ce fait même, et alors que la Renaissance et la Réforme naquirent sur ce sol, l’Allemagne et l’Italie se virent manquer leur constitution en Nation Moderne au 16ème siècle. Et il fallut attendre Napoléon pour que la défroque du Saint Empire soit livrée aux chiffonniers de l’histoire en 1805. Que de tribulations pour l’Allemagne durant les trois siècles qui séparent Luther de Bonaparte ! D’abord, la catastrophe de la Guerre de Trente Ans (1618-1648). Puis la petite Prusse du Grand Frédéric bouleverse l’équilibre des Puissances en Europe (1740) ; peu après, en Bavière, forteresse de la réaction papiste, Weishaupt et ses Illuminés font trembler la Maçonnerie mondiale (1776). Ensuite, sur les décombres du Saint Empire, Napoléon se fait le protecteur de la Confédération du Rhin, où règne le Code Civil (1806-1813). Mais à Berlin, dès 1807-1808, Fichte (qui prend en compte Babeuf et veut animer la maçonnerie par un “Ordre Pythagoricien”) lance ses “Discours à la Nation Allemande” (son projet d’“État National Fermé” est déjà paru en 1800). Tout cela s’achève à Leipzig, avec la “Bataille des Nations” (1813), premier Waterloo de Napoléon mais sans profit pour les Allemands.

L’hérésie Matérialiste-Communiste de Marx est vraiment curieuse. Pratiquement, ce fut elle qui anima la Résistance la plus puissante à la BARBARIE Intégrale établie et dominante, de 1835 à nos jours ; et Théoriquement, ce fut elle qui entretint le plus puissamment le préjugé PRÉHISTORIQUE. Le salut de l’humanité tient pour une grande part à la conscience claire, à la compréhension profonde, de cette contradiction. Lui et son alter ego Engels, en tant qu’Allemands, appartiennent à 100% à l’histoire moderne de l’Europe Occidentale, issue de l’Humanisme et de la Réforme. Tous deux ont 25 ans fin 1843, quand Marx devient “marxiste”. Ils sont excédés par le fait que les “métaphysiciens” allemands n’aient pu que penser l’histoire moderne, faute de pouvoir la faire. Il en va autrement, par exemple, du Russe Herzen, leur contemporain, lui aussi passé par Hegel, appuyé sur l’immense empire slave et orthodoxe, qui prend du recul vis-à-vis de l’Europe Occidentale, et n’en attend plus rien dès la boucherie de Juin 1848 qu’il a vécue à Paris. Marx et Engels, eux, n’ont pas vu venir la Barbarie Intégrale (et son Parasitisme économique). Pour eux, les défaites populaires de Londres en 1839 et de Paris en 1848 viennent de l’inefficacité de l’“idéalisme” (le panthéisme Spéculatif) qui animait le socialisme “utopique” ; ce à quoi il faut substituer le “matérialisme” (le panthéisme Sensualiste) qui animera le socialisme “scientifique”. Qu’est le socialisme scientifique ? Il est matérialiste parce que s’appuie sur l’Économie Politique, laquelle détermine quelle est la Classe “montante” appelée à révolutionnariser les Rapports de Production et, par suite, toute la “superstructure” politique, juridique, idéologique et culturelle, et à prendre ainsi la suite de la Bourgeoisie comme classe dominante. Étant déterminées les caractéristiques de cette classe montante : les ouvriers de la grande industrie, on en déduit qu’étant la classe “libre de tout”, il ne peut venir d’autre classe exploitée derrière elle, qu’elle ne peut vouloir que l’abolition même de toute division en classes de la société, le communisme, et donc que faire dépérir sa propre domination par son exercice même. Bref, la révolution prolétarienne est la dernière révolution de l’histoire, comme Babeuf l’avait déjà anticipé intuitivement. Qu’est-ce qui ne va pas dans ce schéma ?

Même en en restant à la logique “révolutionnaire”, des objections viennent à l’esprit :

• On peut facilement vérifier que ce ne sont pas les Esclaves de l’antiquité, éduqués, organisés, et insurgés, qui ont substitué le servage à l’esclavage. De même pour les Serfs du Moyen-âge faisant place aux salariés modernes.

• Marx fait de la Révolution Française une révolution anti-féodale (Manifeste), et situe la révolution industrielle de 1775 (le machinisme) comme acte de naissance de la “bourgeoisie moderne” capitaliste, en même temps que la fin de la Révolution en Thermidor (1794), et la mise à l’ordre du jour de la révolution prolétarienne en 1845. Combien de temps aurait duré le règne de la bourgeoisie ? 70 ans au maximum ? Alors que l’esclavage et le servage sévirent des siècles et des siècles ? Comment expliquer cette anomalie ?…

• Les Partis marxistes eux-mêmes, avant-garde désignée du “4ème État” prolétarien, devant renverser le Tiers-état bourgeois, quel fut leur sort en Occident, terre d’élection du Capital ? D’abord ils se réduisirent à des sectes négligeables dans les forteresses du “capitalisme”, l’empire britannique d’abord, celui des USA ensuite, qui se vantèrent de leur “exceptionnalisme” qui les immunisait contre le virus collectiviste. Ensuite, dans les puissances secondaires où le marxisme sembla “prendre”, comme l’Allemagne et la France, ces partis ne menèrent une Résistance effective que durant 15 ans (1880-1895), pour courir ensuite à l’Union Sacrée, comme de lamentables partis de “gauche” bourgeois. Ensuite, il y eut bien une autre vague de 15 ans (1920-1935), non comme lumière de l’Occident Moderne frayant la voie au Communisme, mais comme simple appui de la Révolution Russe ; et il n’y eut même pas de 3ème vague comme force d’appoint de l’anti-révisionnisme chinois et de la Révolution Culturelle qui s’ensuivit, ce contre quoi nos partis occidentaux se levèrent au contraire comme un seul homme sans prendre de gants ! On a pu arguer pendant un temps, pour rendre compte de cette faillite complète (en tout cas sur la plan Offensif), de la corruption de l’“aristocratie ouvrière” par l’impérialisme, mais l’argument n’a pas tenu. D’ailleurs, pourquoi le prolétariat, la classe “la plus révolutionnaire de l’histoire”, se serait-il laissé prendre à cet obstacle, alors que esclavagistes et bourgeois ont remporté la victoire en leur temps sans dériver face à de tels écueils ?

La logique révolutionnaire marxiste se trouve donc prise en défaut. Il faut tout remettre à plat. Comment s’y prendre ?

Les Révolutions, au moyen desquelles des classes successives s’emparaient de la domination sociale, n’étaient que des Réformes révolutionnaires. Elles amenaient, par à-coups violents, la société Politique à sa perfection progressive, état final qui fut atteint par la tempête de 1789. Et le processus complet d’épanouissement de la société Politique fut animé par le Spiritualisme (la religion) en théorie, pour parachever en pratique les rapports de Liberté (la Propriété privée-publique). Ce “but final” de la civilisation (de la société bourgeoise au sens général) une fois atteint, on ne peut tout à la fois parler de Révolution, donc de Réforme révolutionnaire ayant un caractère de Classe, et se réclamer du Matérialisme visant le Communisme !

• Sur le fond, la démarche de Marx est bien Spiritualiste en théorie et Politique (propriétaire) en pratique. Ce qu’il propose est une dernière Réforme révolutionnaire de la Civilisation (du monde de Liberté). Il ne faut pas se laisser leurrer par les mots, par les références au “matérialisme” et au “communisme”. Marx lui-même disait : on n’est pas ce qu’on croit être, mais ce qu’on est. La particularité de la position de Marx est qu’il pense que la civilisation n’a pas atteint son état parfait avec l’étape Moderne, et qu’un dernier coup de rein est nécessaire pour y parvenir, par la révolution du 4ème État, faisant de la liberté formelle bourgeoise la liberté réelle prolétarienne. Cette idée du “vrai” parachèvement civilisé, Marx la partage avec les panthéistes Spéculatifs prônant le Socialisme utopique. Il se distingue seulement par l’option directement inverse, Sensualiste et Communiste. Pourquoi ce changement de cap au sein du Panthéisme Utopiste ? D’abord, Marx voit que l’Angleterre, patrie des “Économistes” (économie classique, libérale) l’a emporté sur la Révolution Française. Ensuite, il voit le socialisme “idéaliste” réduit à l’impuissance par la réaction bourgeoise. D’où sa prédilection pour Babeuf et Owen, qui partent du conditionnement économique, des besoins et des intérêts. Le socialisme a donc perdu une bataille, mais non la guerre ; il lui suffit pour triompher de s’armer “scientifiquement” de Smith et Ricardo, en comptant sur le mouvement propre d’une Classe précise : le Salariat productif.

Ainsi, la révolution politique, intellectualiste, philanthropique, pacifique, devient accessoire ; place à la révolution économique (on dit “Sociale”), plébéienne, militante et violente. Godwin, Saint Simon et Leroux ne mènent à rien ; c’est Babeuf, Owen et Blanqui qui étaient dans la bonne voie. Marx est donc un “ultra-libéral”, l’héritage du libéralisme devant être ôté des mains des entrepreneurs capitalistes pour être remis entre les mains des ouvriers syndiqués. Le marxisme donne un tout nouvel élan à l’utopisme, le fait entrer dans une 2ème grande étape, celle de la “lutte des classes” délibérée. C’est le réarmement de l’utopisme qui ne veut pas céder devant la réaction bourgeoise. Ce que Marx ne voit pas, c’est que cette réaction bourgeoise n’est pas une péripétie, mais le retournement de la civilisation même en Barbarie Intégrale, dont l’économie n’est plus le capitalisme mais le parasitisme. En ce sens, l’utopisme “scientifique” de Marx est PLUS utopiste que l’utopisme “idéaliste”, et il se trouve stratégiquement sur la Défensive, bien qu’il s’imagine engager la Lutte Finale. La preuve en est que seul l’objectif immédiat de la “période de transition”, de la Dictature du Prolétariat, est précis et concret dans sa doctrine ; la “phase supérieure” du Socialisme, le communisme ou “société sans classes”, ne pourra jamais être atteint dans cette voie, cela reste un “au-delà”, ou plutôt un “après” fantastique.

• Dans la forme, il y a quelque chose de “prophétique” dans le marxisme, mais dont le “matérialisme dialectique” et le “socialisme scientifique” (essence du “matérialisme historique”, qu’il faut comprendre comme “matérialisme social” ; car dans le langage hégélien, on dit “la Nature et l’Histoire” pour dire “la Nature et l’Humanité”) ne soupçonnent pas la portée. En effet, c’est proprement provocateur, en civilisation, de proposer le Matérialisme et le Communisme comme orthodoxie légitime. Marx n’hésite pourtant pas à le faire. Cela mènera à de terribles ambiguïtés. Vouloir identifier le parachèvement civilisé avec l’Athéisme et le capitalisme Collectif, c’est aux yeux de la tradition millénaire de la société Politique vouloir la civilisation asociale ! Et pourtant, nous découvrons à présent que derrière l’idée marxiste, il y avait le pressentiment trouble qu’après la société Politique, sans en perdre la part impérissable du Spiritualisme et de la Liberté, il y aurait la nécessité de clore plus largement la PRÉHISTOIRE humaine, c’est-à-dire de réhabiliter la part impérissable de Matérialisme et d’Égalité qui appartenait à la société Parentale. Ceci est évidemment complètement étranger à Marx, mais sa “provocation” Athée et Collectiviste peut être vue comme une “allusion” inconsciente à la chose.

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Revenons aux paroles de Marx de 1875, contestant que le Travail soit “source de toute richesse”, formule qu’il considère comme typique de la religiosité bourgeoise.

Il est bien vrai que la société Politique (civilisée) est Religieuse (spiritualiste), et qu’on y proclame l’hégémonie de droit de l’Humanité sur la Nature. Et alors ?

• Observons pour commencer que le marxisme lui-même, avec son caractère “prométhéen” avoué (les Communards “se lancèrent à l’assaut du Ciel”), même s’il écarte l’existence de Dieu et de l’Âme, se place sur le même terrain.

• Ensuite. Marx dit : si on parle de SOURCE de la richesse, et non pas de la forme sociale qu’elle peut prendre, tout revient à la Nature. Qu’est l’élément Dynamique du Travail ? C’est le SUJET doté d’une Force naturelle (qu’elle soit physique ou mentale, puisque la pensée nécessite le cerveau). Face à cela, il y a l’OBJET du Travail, qui est clairement pris dans l’enchaînement Mécanique de la Nature. Finalement, l’action du Sujet sur l’Objet donne le jour au PRODUIT, dont l’Utilité vient de ses qualités “naturelles”. Ainsi, que tous ces éléments du Travail prennent la forme de MARCHANDISE, dont la Valeur exerce une hégémonie sur l’Utilité, cela ne peut effacer leur caractère naturel fondamental. Bien sûr, dans les conditions marchandes, il est permis d’écouler des produits ne répondant qu’à des besoins imaginaires, et même nuisibles, ou tout simplement à l’utilité absurde (les “nothing boxes” américaines, à la mode parce que “ne servant à rien”). Inversement, des masses de produits peuvent voir le travail qu’elles ont nécessité réduit à néant, et même coûter à les détruire, si elles ne répondent pas à une “demande solvable”. Ce ne sont pas, de toute façon, ces effets collatéraux du Marché qui émancipent le travail capitaliste de la Nature.

Ces considérations économiques “scientifiques” ne sont pas inutiles pour flageller les rédacteurs du programme de Gotha, stigmatiser leur désinvolture intellectuelle. Mais que valent-elles pour déclarer la guerre au capitalisme ? Est-ce que les fabricants bourgeois ignorent qu’il leur faut des matières premières ? Que les produits effectivement vendus le seront pour être consommés ? Que leurs ouvriers doivent reconstituer leur force de travail ? Sur tout cela, Marx ne leur apprend rien.

Précisons quelques autres points :

• Est-ce que les capitalistes sont propriétaires de “toutes les conditions de travail” ? Parmi ces conditions, et non la moindre, il y a la force de travail des salariés productifs (ouvriers de l’industrie indispensables à la création de la valeur, et employés du commerce indispensables à la réalisation de la valeur). Cette condition, ce sont les salariés qui en sont propriétaires, par définition même ; et les capitalistes ne peuvent ni ne veulent en être propriétaires. Même le maître d’esclaves antiques ne le pouvait, bien que possédant leur personne entière, ce qui faisait toute la différence avec leur bétail.

• De quelle Nature parle Marx ? Elle ne se distingue pas essentiellement de celle des bourgeois, sauf à dire que le Mouvement est la “forme d’existence” de la Matière, que tout mouvement est réciprocité d’attraction et répulsion, que du déplacement de lieu jusqu’à la vie il y a une échelle complète des mouvements matériels qui se convertissent l’un en l’autre, et que le cerveau pensant est la floraison suprême du mouvement matériel (cf. Dialectique de la Nature – Engels).

• Marx parle de la valeur d’usage (utilité) en parlant des produits, mais il sait que la force de travail a également une valeur d’usage ; c’est de cette utilité dont le capitaliste devient possesseur dans le fait d’acheter la force de travail à sa valeur : elle est utile parce qu’elle produit plus de valeur qu’elle n’en coûte, dit Marx.

Venons-en à la véritable critique :

Tout tient au fait que Marx, confronté au Parasitisme barbare qui vient de s’établir, et qu’il ne s’explique pas, l’aborde comme un Capitalisme civilisé de son cru, auquel il n’accorde pas assez d’un côté, et trop d’un autre côté.

• Marx n’accorde pas assez au capitalisme, lui mêlant les traits du parasitisme auquel il est confronté. Il n’est pas vrai que le capitalisme prêche que l’Humanité est PROPRIÉTAIRE de la Nature. C’est Dieu qui en est propriétaire ; l’Homme n’en est qu’Usufruitier, gérant, et doit rendre des comptes au Créateur de sa fonction d’intendant. De plus, s’il doit promouvoir le Bien dans l’humanité, le capitaliste doit faire éclater la Beauté de la Nature par son industrie. Enfin, la force de travail de l’homme (sa capacité ou “puissance” de travail), même physique, musculaire, n’est pas vue comme Naturelle, comme celle d’un animal domestiqué, mais comme le fait d’un corps “animé”, raisonnable. Et comment est vue l’Utilité (valeur d’usage) des marchandises ? Il s’agit, en tout état de cause, d’une utilité Civilisée, qui n’a rien à voir avec celle de l’humanité Parentale, et qui ne peut être le critère dans l’humanité Communiste. L’utilité est toujours le fait de l’utilisation de la Nature par l’Homme ; elle n’est donc pas “naturelle”. Le tatouage d’un sauvage lui est utile, et on n’a pas encore rencontré de singes tatoués ! Dans la société Politique, l’Utilité se trouve sous l’hégémonie de la Valeur, ce qui suppose une Utilité qui satisfait des Besoins très déterminés. Précisons donc. Les Besoins de l’humanité Marchande traduisent, reflètent, à quel degré a été portée l’hégémonie de l’esprit sur la matière ; donc à quel degré se trouve la liberté du travail ; donc dans quelle mesure, dans l’activité personnelle, l’esprit commande au corps ; et finalement à quel point on en est, dans l’activité strictement corporelle, quant à la subordination de la force musculaire à la tension nerveuse. Au total donc, l’Utilité marchande doit satisfaire essentiellement des Besoins que réclament la Raison et le Système Nerveux (central et sympathique ; sensitif et moteur). Voilà l’exigence historique qui détermine le type d’Utilité qui s’étale dans la société bourgeoise (civilisée) et elle seule. Le règne de la richesse en Valeur (quantitative) détermine rigoureusement une Utilité (qualitative) bien précise, une sélection des “propriétés” naturelles toutes particulières. Pourquoi l’extraordinaire développement des ruches et des ciriers au Moyen-âge ? À cause du besoin et de l’utilité d’allumer des cierges en l’honneur de Dieu, de la Madone et des Saints. Pourquoi installa-t-on des réverbères (lanternes publiques) à Paris en 1667 ? C’est que le préfet de Police de Louis XIV trouvait la solution au problème des “bourgeois et gens d’affaires n’ayant pas les moyens d’entretenir des valets pour se faire éclairer la nuit pour vaquer à leurs affaires”, craignant la rencontre des “mauvais garçons”. Toute l’Europe s’extasia de voir exécuté à Paris ce qu’Archimède n’eut pu améliorer et que les Romains avaient ignoré pour la police de leur république.

• Marx accorde trop au capitalisme, en imaginant une société Socialiste qui ne serait que le fruit d’une Réforme révolutionnaire ultime de la société Bourgeoise. Car qu’est son Matérialisme ? C’est le règne de la Raison (dialectisée) au cours duquel s’évaporerait progressivement l’“illusion” de la Foi. Et son Communisme ? C’est le règne du Travail (salarié), supposé “créateur” de la plus-value (survaleur), dont le Capital accaparait la gestion ; règne sous lequel s’établit une planification a priori, et où les salaires sont indexés sur la productivité ; jusqu’à ce que le nouveau régime “éteigne” la contradiction entre travail Manuel et Intellectuel (dirigés-dirigeants) dans toutes ses conséquences. Même si tout cela pouvait se mettre en place et durer, n’aurait-on pas toujours AU FOND, la même Humanité, la même Nature et la même Richesse qu’auparavant ?

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Nous sommes en Barbarie (avec son Parasitisme économique), et non en Civilisation (avec son Capitalisme économique). Nous n’avons pas à renverser la Bourgeoisie (la Civilisation) morte et enterrée, mais à tourner la page de la Préhistoire (société Politique et société Parentale réunies). Cette tâche fondamentale ne peut s’accomplir qu’en passant sur le corps de notre régime de Barbarie Intégrale, mais ceci n’est pourtant qu’accessoire. Le problème de notre époque se présente de cette façon et pas autrement. Cela ne dépend ni de Marx ni de l’Église Réaliste ; telle est la situation HISTORIQUE, que nous nous contentons de reconnaître et de déclarer.

Ceci admis, la question d’Utilité-Valeur (plutôt l’inverse) et ce qu’il doit en advenir dans la République Syndicale et le Comm-Anar doit pouvoir se résoudre correctement enfin.

• Dans le Comm-Anar, il faut évidemment “retourner” le couple Valeur-Utilité qui définissait les produits comme marchandises, parler d’Utilité-Valeur, parce que l’Humanité “appartient” plus à la Nature que l’inverse. Ceci revient à reconnaître la légitimité, l’“orthodoxie” du Matérialisme.

• Mais, contrairement à ce qu’on pouvait croire, quand on se déclare “partisan” d’Utilité-Valeur, on n’a encore rien réglé. La preuve, c’est que Locke - d’Holbach - Marx peuvent être vus comme de tels “matérialistes”, en se trouvant d’accord sur le fait que “toute Idée a pour base les Sens” (Nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu). Bref, l’Utilité dont nous avons besoin ne peut consister dans la Beauté que doit avoir un véritable objet de Valeur, car nous nous contenterions de mettre en avant pour la forme ce qui doit appartenir à une marchandise, laquelle n’a qu’une utilité de prétexte, ne se vérifiant que si elle fait l’objet d’une “demande solvable”. Lors de la chute du Mur de Berlin, les gens de l’Est vinrent admirer les vitrines des magasins de l’Ouest, où une profusion de belles choses brillait sous les néons, mais que personne ne pouvait se payer…

• L’Utilité qui nous convient est celle de la société réellement Matérialiste, de la Société Parentale. Il ne s’agit plus du tout, alors, d’une utilité mise en avant pour la forme, mais bien d’une utilité essentielle au mode de Travail et aux Besoins en vigueur. Cependant nos Primitifs prônent l’HÉGÉMONIE de l’Utilité sur la Valeur, les produits “cueillis” par la communauté étant considérés comme des DONS, des bénédictions, de la Nature, et le Travail réduit à une “précaution” imposée à la consommation.

• On n’en vient donc à l’Utilité-Valeur du Comm-Anar qu’en n’y voyant qu’un RAPPORT : l’union de deux contraires identiques, Utilité naturaliste et Valeur humaniste. Dans le produit-marchandise du Comm-Anar, l’activité délibérée et rationnelle du Travail Civilisé se trouve présente, bien que le produit ne soit plus du tout une Chose, c’est-à-dire un Objet de laboratoire “malheureusement” corruptible parce que fait de matière terrestre. Au contraire, le produit est à présent considéré comme fait de matière “vivante”, déconnecté de l’Arbre de la Nature en ne cessant pas d’appartenir au Monde et de rester “vivant” quand la Société des Hommes en fait sa possession. De son côté, la Valeur du produit-marchandise prend en compte l’esprit actif déployé par les Hommes de la Société dans la production, en n’y voyant rien de plus que le concours conscient à la vie matérielle présente dans “l’objet du travail” ; mais la conscience de la chose permet une prévision, une “comptabilité” instrumentale des efforts “économes”, et une hiérarchisation des priorités selon les possibilités existantes, dans la production.

• Dans le Comm-Anar, produit et marchandise se trouvent réellement IDENTIFIÉS, comme Utilité et Valeur dans le produit, comme la Vie du moyen de travail et l’Esprit de la capacité de travail. Bref, il y a réellement IDENTITÉ Qualité-Quantité.

• On peut avoir une idée indirecte et partielle de cela par le biais des contradictions hégémoniques qui se manifestaient dans la Société Politique, qui se ramenaient toutes à celle de la Propriété : le propriétaire des Moyens de production était propriétaire ACTIF, tandis que le propriétaire de la Force de travail était propriétaire PASSIF. Qu’est-ce que cela veut dire ?

- Bien voir que les moyens de Subsistances (les moyens de consommation “nécessaires” de Marx) sont AUSSI des moyens de Production. Or, au fond, ces subsistances sont sous la coupe de la classe des employeurs, mais les employés en deviennent propriétaires, par leurs salaires dont ils sont la contrepartie, pour pouvoir les consommer. Elles ne sont pas comme le foin et la paille des râteliers, que les chevaux, mulets et bœufs consomment dans l’écurie du fermier directement.

- Bien voir aussi que les employeurs ne dorment pas sur leurs moyens de Production pour s’en trouver enrichis comme des rentiers. S’ils sont Actifs, c’est qu’ils ont AUSSI une Force de Travail qui leur permet de mettre en œuvre leurs moyens de production en embauchant des employés sous leur direction. C’est Proudhon et Cie qui les voient comme des “rentiers”, les assimilent à des propriétaires fonciers et des banquiers, et considèrent tout ce monde confondu comme des “Privilégiés” d’Ancien Régime (d’où “l’utopie réactionnaire” de la Banque du Peuple, du Crédit Gratuit). Car il Y A des utopies réactionnaires ! La première d’entre elles est celle de Thomas More, celle qui introduisit précisément le mot “utopie” dans le langage courant (U-TOPIA veut dire Nulle Part).

Ainsi, l’Employeur et l’Employé sont TOUS DEUX Propriétaires et ont tous deux une Force de Travail libre. Quelle est la différence ? Pourquoi les uns sont-ils Actifs et les autres Passifs ? Ils sont cela en tant que CLASSE, car à ce titre les uns Commandent aux autres. Mais à titre individuel, un employeur peut faire faillite et un employé devenir chef d’entreprise. Il est vrai que la perspective de déchoir du rang d’employeur à celui d’employé est “inadmissible” moralement pour un chef d’entreprise, et encore pire pour un “travailleur indépendant” ; ce dernier devient un Enragé, tandis que le premier est prêt à se faire mercenaire ou se suicider ; quant au comportement de Classe, il conduit à Cavaignac (État de siège, diabolisation de toute Association libre).

En tout cas, Marx parle de la Force de Travail “DE L’HOMME”, qui est “naturelle”, etc., sans distinguer entre celle de l’employeur et de l’employé ; pour aussitôt ne plus traiter que celle du salarié productif ! Pourquoi cela ? C’est qu’il ne veut pas y voir en théorie la “faculté générale de l’âme”, alors que c’est bien ainsi qu’elle se présente dans le “capitalisme”. De même, il prétend analyser le “vrai” caractère du Capitalisme, alors qu’il lui colle aussitôt les traits fondamentaux du Parasitisme. Pourtant, lui et Engels répètent sans cesse qu’il ne suffit pas d’“écarter” l’aspect négatif d’une contradiction pour “surmonter” cette dernière, et que “l’idéologie dominante est celle de la classe dominante”. Or le Prolétaire EST vraiment un Bourgeois, persuadé que sa Force de Travail est sa Propriété, qu’elle est Faculté de l’Âme, et est “puissance surnaturelle de création”, tout comme son Maître.

Depuis la Réforme, qui engage à fond la purification du Spiritualisme, on établit que tout le monde a vraiment la même âme, qu’il n’y a plus d’“hommes de Dieu” (les prêtres) distincts de la masse des fidèles, non plus que de “sang bleu” des nobles distinct de celui des roturiers. C’est cela qui mènera à l’Utopisme Intégral, au programme du Socialisme Démocratique proclamant “tous citoyens, tous propriétaires” au sens actif. Marx se tient totalement sur ce terrain, ne prétendant qu’apporter une argumentation “scientifique” à la chose, qui se résume à ceci : les ouvriers sont les vrais créateurs (!) de la Valeur et de la Survaleur ; il faut le faire admettre par la force aux capitalistes. Qui donc, plus que Marx, a jamais invoqué la “puissance surnaturelle de création” du travail ?…

Comment les choses se passent-elles réellement dans l’économie capitaliste ? D’un côté, l’employeur et l’employé sont identiquement Propriétaires, bourgeois (donc dotés d’une âme). De l’autre côté, le capitaliste est bourgeois Actif tandis que le salarié est bourgeois Passif ; le premier a l’initiative de l’entreprise, il “donne” du travail au second, est positivement Responsable du sort de l’entreprise sur le Marché général (y compris le marché du travail, car les profits conditionnent l’investissement et donc l’emploi). Par suite, le salarié (ouvrier de l’industrie et employé du commerce, parce que créer et réaliser la valeur sont deux opérations indissociables) CONTRIBUE à la création de valeur, sous la direction du capitaliste qui est seul vrai CRÉATEUR de cette valeur. Mais ici surgit une difficulté essentielle.

Marx dit : la valeur d’une marchandise est la quantité de “temps de travail socialement nécessaire” à sa production. Ne nous laissons pas fasciner par la question de la “mesure” de ce temps, car un problème préalable doit être résolu : de quel type de temps parle-t-on, celui de l’employeur ou bien celui du salarié ? Tous deux sont des hommes, tous deux ont une âme, tous deux travaillent et relèvent donc du temps humain, Dynamique et Continu. Or seul l’employeur jouit pleinement de ce temps humain, celui de la Morale, de la Liberté, de l’Initiative et de la Responsabilité, qui s’oppose au temps naturel, de la Physique, de la Nécessité, qu’est le Temps Mécanique et Discret. L’employé est un vrai homme, mais sous l’hégémonie de l’employeur. Cela veut dire qu’il n’use de son dynamisme que dans la mesure où il le met au service du mécanisme, où il sait librement se plier au temps “chronométré” des machines. Ainsi, quand on parlera du capital avancé pour les Salaires (le capital variable), c’est le temps Mécanique nécessaire pour reconstituer cette valeur qui sera pris en compte, tandis que pour parler de la Survaleur (plus-value), présentée comme travail “non payé” de l’ouvrier, c’est du fruit légitime du temps Dynamique du capitaliste qu’il sera question. Mais de quelle façon peut-on s’y prendre pour “additionner” ces deux temps hétérogènes pour établir la valeur totale du produit ? Il n’y a aucune commune mesure entre ces deux types de temps. Quelqu’un qui travaille “à son compte” peut travailler 14 heures par jour et jusqu’à son dernier souffle “sans voir le temps passer”. Au contraire, quelqu’un qui “travaille chez les autres”, comme on disait dans ma campagne, pense “peigner la girafe” dès l’instant où il a glissé son carton dans la pointeuse à la sortie du vestiaire, et “perdre sa vie à la gagner”, selon la formule de Marx. En réalité, le temps positivement Dynamique est qualitatif, PAS mesurable, si bien que le patron lui-même fait ses comptes en Temps Mécanique pour tenir la route vis-à-vis de la concurrence, bien que sa propre fonction soit étrangère à ce type de temps.

Ce qui se passe pour le Travail (exercice de la Capacité ou Force de Travail) – hégémonie du temps continu sur le temps discret – se retrouve dans les Produits répondant à deux types qualitativement distincts de Besoins : hégémonie des produits de Luxe sur les produits Nécessaires ; le salarié est limité au Nécessaire tandis que le capitaliste a droit au Luxe. Il ne faut pas comprendre le Luxe dans le sens du faste ou du somptuaire d’Ancien Régime. Le Nécessaire permet de ne pas Mourir, et le Luxe permet de Vivre. Il doit être entendu, inutile d’y insister, c’est relativement aux besoins humains et historiques civilisés, qu’il faut comprendre “vivre” et “ne pas mourir”, et non pas aux sens biologique ou angélique ! De ceci, les syndicalistes n’ont pas la moindre idée quand ils parlent de “salaire de misère” ou de “minimum vital”.

En vérité, il y a un malentendu terrible à propos du Nécessaire, du “pour ne pas mourir” qui était le lot du salarié. D’où les débats filandreux en 1957 et 1961 contre la SFIO, déballés par Thorez, Garaudy et Cie, en arborant la “loi de Paupérisation” du capitalisme (paupérisation relative et absolue énoncée par Marx, vue comme le corollaire de l’Accumulation). Cette loi de Paupérisation est simultanément Glorification du capitalisme si elle est bien comprise. Cela veut tout simplement dire : le capitalisme tend à réduire à quasiment rien la valeur de la Force de Travail du salarié, donc à rendre tout à fait négligeables ses Besoins exprimés en valeur, et mesurés par le temps Mécanique nécessaire pour les satisfaire. Cela ne coïncide pas du tout avec le fait de rendre les salariés “miséreux”. En revanche, cela veut dire que la Physique et la Technique tendent à n’exiger des salariés aucune vieille capacité “professionnelle” déterminée, et à les rendre absolument substituables les uns aux autres, tels des enfants-adultes, simplement intelligents au sens de Raisonnables et se passant de toute instruction. Tel est effectivement le cas de nos “O.S.”, qui ne réclament qu’une “mise au courant” de 20 mn (idem pour les démarcheurs de compagnies d’assurances). Tel est le rôle révolutionnaire de l’économie civilisée, dont le capitalisme moderne n’est que le couronnement. Pourquoi Révolutionnaire ? Parce que, une fois arrivés à ce stade de perfection capitaliste de l’économie, on ne peut plus que devoir vouloir établir Utilité-Valeur, c’est-à-dire Volontariat-Gratuité en économie ; ce qui veut dire remettre en cause sur toute la ligne Math-Physique-Technique, autrement dit la relation de l’Humanité à la NATURE. Il va de soi en conséquence que tout discours sur la “formation tout au long de la vie”, l’“enrichissement des tâches”, les “cercles de qualité”, etc., ne peut être qu’absurdité réactionnaire.

L'Église a déjà parlé du malentendu provoqué par la formule marxiste de l’“expropriation des expropriateurs”, liée à la Paupérisation. Il faudra y revenir. Il reste que ce sont les Anarchistes qui rééditent les premiers l’exposé de “l’Accumulation Primitive” (partie finale du 1er livre du Capital) à cause de l’ambiguïté qu’entretient ce texte.

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Pour finir, mettons en parallèle deux figurations du Ménage bourgeois et de l’Entreprise bourgeoise.

1- Le schéma du Ménage, comme c’est normal, ne fait pas la différence du propriétaire-citoyen Actif et du propriétaire-citoyen Passif.

2- Dans les deux cas, à la BASE de la “cellule fondamentale” (ménage ou entreprise), le personnage actif se trouve à gauche. En en restant là, ce personnage se trouve associé, collaborateur, du personnage passif à sa droite.

3- Mais ledit personnage actif a une “double casquette”, car il se retrouve pratiquement le même, au sommet du triangle qui représente la cellule, en tant que “personne morale” vis-à-vis de l’extérieur (le Marché et l’État).

4- Cette “coïncidence” n’est pourtant qu’habituelle ; rien n’empêche qu’accidentellement une femme apparaisse comme “chef de ménage”, et un ouvrier devienne “chef d’entreprise” (comme il survient des reines à la tête de l’État).

 

Tableau - Ménage/Entreprise

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Notes

• La Barbarie et son Parasitisme :

- Le célèbre “économiste” Paul Leroy-Beaulieu écrit en 1881 :

“C’était un axiome de la sagesse de nos pères que le loyer d’habitation ne doit pas dépasser 10 % du revenu” (chapitre sur la propriété foncière urbaine de son livre sur la “Répartition des Richesses”).

- Ceci dit, il ajoute sans se troubler :

“La proportion de la dépense du loyer au revenu s’est accrue depuis 50 ans (donc 1831). Selon le Dr Engel, savant directeur du Bureau de Statistique de Berlin, les frais de logement seraient montés à plus de 25 % [22] du revenu à Paris [23].

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Le progrès avance ! Où en sommes-nous en 2005…

• Nécessaire-Luxe :

Bien que ce soit insuffisant pour le caractériser, le Comm-Anar “généralise” en quelque sorte le Luxe. Comment le comprendre ? Cela correspondrait en fait à la “médiocrité dorée” chantée par Horace, cette honnête aisance qui conjugue la satisfaction de sa conduite et l’absence de souci du lendemain. La masse de l’humanité ne demande pas plus que cela : se sentir utile et ne souffrir d’aucune injustice. À ces conditions, le “luxe” peut s’accompagner de privations et de risques assumés. En effet, le luxe est relatif, même dans la société Politique : qui peut se proposer d’avaler dix menus en un repas, visiter la Chine et le Mexique le même jour ? S’offrir une nuit complète de sommeil dans un refuge protégé peut être du “luxe” dans la guerre civile. “Un verre d’eau contre mon empire !”

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À caractériser : l’ÉCART entre le Nécessaire et le Luxe.

Un baron du Moyen-âge vivait sans eau courante, sans chauffage différent de celui du paysan, se déplaçait à cheval, etc. C’est pas la Jet-set !

En 1950, chez le vigneron de Champagne, les “commis” logés-nourris-blanchis participaient à 99 % à la vie de leur patron. Comme les choses ont la vie dure ! En 1572 à Lyon, les compagnons imprimeurs s’opposent à leur maître (qui les traite de gloutons = Golfarins) voulant transformer leur “couvert” en “gages”. Ils disent vouloir continuer à manger à la table du maître, boire du vin de même qualité que le maître, et continuer à avoir droit de temps en temps à un bon chapon. Ils gagnèrent. Mais c’était partie remise.

Signature Freddy Malot – octobre 2005

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Travail du
Comm-Anar

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Signature Freddy Malot – octobre 2005

Travail du Comm-Anar

Comment cerner la nature toute particulière de l’“économie” sous le Comm-Anar ? Que devient le Travail avec la 3ème espèce de la race humaine ?

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1- Le 1er point, le plus clair, c’est qu’il doit s’y trouver le “quelque chose” d’impérissable qui appartenait à la société Politique (civilisée). Cet aspect était évidemment la LIBERTÉ dont jouissait l’entrepreneur, le patron, le Propriétaire Actif. Cette Liberté signifiait Initiative, prise de Risque et Responsabilité. La première chose caractérisant l’économie du Comm-Anar doit donc être l’extension à tous les sociétaires productifs (mis à part donc les enfants, les vieillards et handicapés à un titre ou un autre) de cette Liberté du producteur-échangiste.

● L’extension de la liberté économique “à tous”, à tous les aptes au travail, a immédiatement une grande conséquence. D’abord, les Femmes perdent d’un coup leur caractère de “sexe faible” (ou beau sexe), parce que confinées dans le “travail invisible” qu’était le travail ménager, car non-marchand. Et ceci non pas parce que les femmes deviendraient les “égales des hommes”, en vertu de la règle utopiste du “salaire égal à travail égal”. Sur ce point de l’“égalité des sexes”, c’est bien plutôt du côté de la mise au pli féminin des hommes qu’il faut regarder ! Pour commencer, on considérera la fécondité féminine se montrant dans la maternité comme pleinement productive. De même en ce qui concerne le “service” du travail ménager, quelle que soit la façon dont les sexes se le répartiront, et tout autant la part familiale que la part “socialisée”. En fait, tous les Produits seront assimilés à des Services, et non l’inverse. Plus largement, tous les fruits des travaux humains (produits et services) seront regardés “comme” des dons de la nature, et non l’inverse. Je reviendrai plus loin sur cette conclusion un peu hâtive pour le moment.

● La liberté économique étendue à tous concerne ensuite les Jeunes (à ne pas confondre avec les enfants). Les Jeunes ont leur particularité de travailleurs comme les femmes. Ce qui les distingue, c’est qu’ils se préparent à devenir des travailleurs à part entière, comme un Apprenti se préparait à être admis comme Compagnon et éventuellement comme Maître ; ou bien, plus simplement, comme un jeune sauvage se préparait à être admis parmi les “guerriers” et, éventuellement, à être acclamé comme chef, “premier entre ses égaux” (Primus inter pares). Bref, la vieille École formant des “intellectuels” doit être tout simplement rayée de la carte !

● La Liberté économique concerne encore la propriété Foncière (landlords) et celle de l’Argent (banquiers). La Terre et la Monnaie sont deux contraires identiques :

- Elles sont identiques parce que conditions les plus générales de l’économie Marchande, qui jouent ce rôle non pas par la Vente, mais par le Prêt ; et dont la rémunération ne consiste donc pas dans le Profit, mais dans la Rente (revenu “fixe”).

- Elles sont contraires parce que la Terre est la condition Naturelle fondamentale de l’économie marchande, tandis que la Monnaie est la condition Artificielle suprême.

L’économie marchande rencontre des difficultés insurmontables en voulant à toute force traiter en conditions premières ce qui est au contraire conséquences dernières de son système. Et rêver que la Terre soit pur Moyen est aussi vain que rêver que l’Argent soit pure Convention. Résultat : le Comm-Anar ne verra plus le Landlord et le Banquier que comme des fonctions d’un autre âge, totalement anéanties.

● La Liberté économique étendue à tous mettra enfin exactement sur le même plan les Fonctionnaires et les Entrepreneurs. Ce point est important car il signifie l’abolition du dualisme entre l’Économie et la Politique. En civilisation, la Liberté de l’Entrepreneur n’a de sens que dans le cadre de la Nécessité aveugle du Marché. Inversement, l’Autorité contraignante du Gouvernement (coercitif = obliger par la violence) n’a de sens que dans le cadre et les formes prescrites de la Loi, libre expression de la Volonté générale, par la délibération et le vote du corps des Représentants (cf. Déclaration des Droits – Art. 6). En Comm-Anar, les intérêts particuliers et l’intérêt général ne sont plus privés-public, et leur préservation est le fait d’un même type de travail qui s’exerce consciemment comme Nécessité Librement assumée.

2- Le 2ème point qui caractérise l’économie du Comm-Anar, c’est que la Liberté du Propriétaire actif “étendue à tous” ne consiste pas du tout dans ce que l’expression laisse entendre au premier degré, mais fait véritablement basculer l’humanité dans un Travail du “3ème type” : ni le travail selon le DON de la société Parentale, ni le travail selon la VALEUR de la société Politique. De même que l’utopie de l’émancipation des Femmes en étendant à ces dernières le “privilège” des Hommes s’évapore, de même s’envole l’utopie de l’émancipation des Salariés en étendant à ces derniers le “privilège” des Patrons. C’est sur ce point que buta le “Socialisme Démocratique” (entendu au sens général, car le “Socialisme Scientifique” de Marx en fait partie). Soyons iconoclastes sans complexes. Lénine dit : “la Commune de Paris est l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire”. Disons : le Socialisme Marxiste est l’exemple de ce qu’il ne faut pas penser !

Lénine dit, dans “La grande initiative” (juin 1919) : “Le Communisme, c’est une Productivité du travail Supérieure au rendement capitaliste. Pourquoi ? Parce que la production y est le fait d’ouvriers Bénévoles, conscients, Associés, lesquels mettent à profit la Technique Moderne”.

Il faut le dire : le Comm-Anar ne peut quasiment rien retenir de ce “communisme”. Et surtout, fondamentalement, une telle démarche nous détourne de l’économie du Comm-Anar. L’enjeu est de taille. Il nous faut donc préciser notre critique.

● Qu’est-ce qu’il y a à retenir du communisme selon Lénine ? C’est le bon côté, que nous ne pouvons nier, de sa profession de foi “ultra-libérale” : une économie de travailleurs ASSOCIÉS, de type Coopérative générale. D’où la promotion des producteurs directs (les “ouvriers”) au rang de propriétaires Actifs, donc Supérieurement motivés relativement à leur statut antérieur, avec ce que cela entraîne concernant la Productivité. Avec cela, les producteurs associés voient leur force de travail cesser d’être une marchandise, et leur rémunération nouvelle entre dans le genre du “salaire de direction” que s’adjugeaient les patrons. Lénine insiste de plus sur les “ouvriers” pour bien marquer que le libéralisme généralisé rendant la masse populaire associée ne peut être octroyé par quiconque ; qu’il ne pourra être que l’œuvre “des travailleurs eux-mêmes”, comme dit Marx ; qu’il ne faut compter que sur les non-possédants (les prolétaires) et les propriétaires pauvres pour lui donner le jour résolument. Il est sous-entendu aussi dans la présentation de Lénine que la production associée permettra une Planification effective, c’est-à-dire a priori, donc l’élimination des Crises que le joug de la “main invisible” du marché amenait immanquablement. Autre chose nous intéresse énormément dans ce que dit Lénine : c’est que le germe du Communisme – la “phase supérieure” du socialisme de Marx – doit être introduit DÈS les premiers temps de la “phase inférieure”, ceci mettant l’accent sur l’unité essentielle des deux phases.

● Qu’est-ce qui détourne du Comm-Anar dans la formulation de Lénine ? C’est le mauvais côté de sa profession de foi ultra-libérale, le flagrant Utopisme qu’elle renferme, qui voue finalement son Communisme à l’échec. Tout ce qu’il dit de bon ne peut se rapporter qu’aux Formes du Comm-Anar, mais quant au Contenu de ce dernier, il s’en détourne complètement. C’est à propos de la “mise à profit de la Technique Moderne” que l’infirmité théorique de Lénine est éclatante. L’expérience de la Commune de Paris fit découvrir à Marx que le prolétariat ne devait pas se proposer de s’emparer de la vieille “machine de l’État”, fut-elle celle de la démocratie parlementaire, mais au contraire de détruire tout à fait ce vieil appareil. Dans le même esprit, nous disons qu’aucune économie communiste n’a de sens sans détruire tout à fait la vieille Technique, fut-elle la plus moderne. Et ceci implique de refondre de fond en comble en amont, et la vieille Physique (la science de la nature), et la vieille Mathématique (la science de la mesure et son principe d’Unité). Voilà ce que l’Église Réaliste tire de “l’expérience par la négative” – comme dit Mao – de quelques 200 ans de Socialisme Démocratique (version marxiste y compris). Le Comm-Anar n’apporte donc pas une Productivité supérieure À CELLE du capitalisme, mais abolit cette productivité. De sorte que le Bénévolat et la Gratuité des “Samedis Communistes” de 1919 n’ont rien à voir avec ce qu’on entend par ces mots dans le Comm-Anar. À toutes les heures graves de la civilisation, depuis la Grèce antique, on peut relever un héroïsme populaire qui comporte tous les traits de l’héroïsme russe animé par le parti bolchevique, aux prises avec le “cordon sanitaire” des Démon-crates de l’Entente. Le Comité de Salut Public en août-septembre 1793, avec la levée en masse et le mot d’ordre “le peuple français debout contre les tyrans” en fournit le dernier exemple géant. On ne peut pas plaisanter avec la théorie historique du Comm-Anar. En tout cas, on ne peut plus. Le “communisme” doit maintenant gagner.

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Comment peut réellement se fonder “l’économie” du Comm-Anar, animée par le Volontariat-Gratuité et s’exprimant en Utilité-Valeur ?

● Au préalable, il faut complètement “oublier” notre régime de Barbarie Intégrale, c’est-à-dire autant les Noirs que les Rouges. Quant aux Noirs de la Caste, avec leur “base sociale” des Déclassés, faut simplement ne se faire aucune illusion : on n’échappera pas à un fleuve de sang pour les anéantir. Mais en réalité cela n’intervient pas du tout pour déterminer le Comm-Anar à établir, qui est strictement la “double négation” de la Préhistoire sociale : société Parentale et société Politique. Pour cela, il est vrai, il faut “passer sur le corps” de la Barbarie Intégrale et, réciproquement, si on n’a pas une idée nette de notre Comm-Anar, il n’y aura que des fleuves de sang… SANS élimination de la Barbarie Intégrale ! Donc les Noirs entrent dans notre problème, bien que ce soit au titre d’“accident” [24].

Que veut dire Dépassement de la Préhistoire (ne pouvant avoir lieu qu’en anéantissant au passage la Barbarie Intégrale), impliquant essentiellement de reprendre à zéro la Technique. Il ne s’agit ni d’une “élucubration” utopiste parmi d’autres, ni même d’un parti-pris d’une “école sociale”, mais de l’exigence impartiale de l’histoire mise à jour présentement. Si le Comm-Anar nécessite “économiquement” la refonte totale de la Technique, c’est qu’il est question d’établir une relation inédite de l’humanité avec la NATURE dans tous les domaines, et donc “pratiquement” en économie.

● Quelle est la racine du problème ? D’une manière générale, la préhistoire n’a jamais vu le Monde que sous l’angle d’une HÉGÉMONIE interne qui en aurait été constitutive : la société Parentale professait l’hégémonie de la Nature sur l’Humanité ; la société Politique professa l’hégémonie inverse de l’Humanité sur la Nature. Il va sans dire que, dans les deux cas, Nature et Humanité ne voulaient pas du tout dire la même chose. N’oublions pas non plus que s’agissant de la constitution INTERNE du Monde, dans les deux cas Nature et Humanité “empiétaient” l’une sur l’autre. Ainsi, dans la société Politique, le corps des personnes humaines – contrairement à leur âme – était reconnu comme appartenant à la Nature. Inversement, les choses de la nature appartenaient bien à cette dernière par leurs matières, mais leurs formes – leur caractère définissable, intelligible – les faisaient “humaines” au sens de marquées d’esprit et existantes “pour” l’homme intelligent. Enfin, la perspective Hégémonique de la préhistoire faisait que l’hégémonie RELATIVE au sein du Monde, soit de la Nature, soit de l’Humanité, renvoyait à une hégémonie ABSOLUE, soit de la Matière, soit de l’Esprit, “hors” du Monde et à l’“origine” de ce dernier. C’est cela le Substantialisme exclusif, unilatéral (mythique ou dogmatique) de la Préhistoire.

● Où en arrive-t-on à ce sujet avec le Comm-Anar, c’est-à-dire la nouvelle société et le nouveau monde qui succèdent pratiquement à la Préhistoire ? On en arrive au Réalisme Vrai en théorie. Il n’y a plus de “Monde” qui serait le domaine du Relatif, parce que Nature et Humanité sont regardées comme réellement IDENTIQUES “en dernière analyse”, et distinctes seulement nominalement, “immédiatement” (superficiellement). Inversement, il n’y a plus un quelconque “hors du monde” (transcendant et mystérieux, ou bien ciscendant et secret), qui serait Absolu, parce que la Réalité “en elle-même” est regardée comme réellement CONTRADICTOIRE, qu’elle n’est qu’un nom sans signification tant qu’on ne la dédouble pas en un RAPPORT, pour la voir “à double face”, Matière-Esprit confondus au fond mais intelligibles par leur distinction.

Il faut insister sur le fait qu’en désignant la Réalité en soi comme rapport Matière-Esprit, le pôle “matière” est placé légitimement en tête. Pourquoi ? Parce que la société Parentale “matérialiste”, quoique “moins efficace” dans la Pratique que la société Politique “spiritualiste”, était “plus dans le vrai” en Théorie. N’empêche que la “prévalence” de la Matière sur l’Esprit n’est que relative tandis que leur équivalence est absolue ; de sorte qu’on n’a plus de relation Hégémonique mais un vrai Rapport. Tout cela semble abstrait parce que le Réalisme Vrai qui préside au Comm-Anar est pionnier, ne nous est pas encore familier. Il faut nous habituer. La République Syndicale nous y éduquera plus aisément qu’on ne se l’imagine.

● Il n’y a que la théorieRiénistede Dom Deschamps (1716-1774) qui annonce sérieusement notre Réalisme. En 1772, Deschamps écrit :

“Une pensée est un acte qui se passe dans le milieu de la tête et dans l’intérieur, où les yeux ne voient point. Le sentiment que l’on a de cet acte est physique, comme cet acte qui l’occasionne, et l’avoir équivaut à le voir. Le tout de l’Univers est d’une autre nature que telle ou telle de ses parties, et il tombe sous les sens de concert et d’accord – les sens métaphysiquement pris – qui sont lui, qui sont le concert et l’accord de tout ce qui existe, qui sont l’Existence même, l’être par-soi, le rien-existant”.

En parlant du “sentiment que l’on a dans l’acte d’une pensée”, Deschamps ne vise pas étroitement une pensée rationnelle spiritualiste, mais la pensée générale propre aux humains en toute société, peu importe que la pensée se traduise par une idée civilisée ou non. On peut donc reprendre la phrase de Husserl (Idées pour une phénoménologie – 1913) : “Toute Conscience est conscience de Quelque Chose”, si on met de côté le fait que Husserl charge la conscience de l’“intention” d’un être (il dit objet), prisonnier qu’il est de la raison personnelle civilisée. Que reste-t-il alors ? Ce que dit Dom Deschamps ! Une personne de la société Politique par exemple, en pensant, sent au passage, physiquement, quelque chose qui accompagne l’idée à ce moment en cause : une pure Spontanéité à laquelle s’adosse toute pensée, la même qui se trouve toujours “derrière” toute pensée, et que je ne sais nommer que ma “conscience vide”. En effet, même quand je décide de faire de ce phénomène un contenu de pensée particulier, l’idée que je m’en fais est encore accompagnée de cet arrière-plan. Qu’est donc cette Spontanéité étrange qui reste en tout état de cause “sentie” ? Il faut bien distinguer les choses. D’abord, il est vrai que seuls les hommes pensent, à la différence des cailloux et des singes, donc seuls les hommes SENTENT la Spontanéité en question. Mais ensuite, cette sensation n’est pas du tout dépendante de la forme de pensée selon des Idées civilisées ; dans la société Parentale comme dans le Comm-Anar, où il n’est pas question de penser selon des Idées, on pense quand même et on sent toujours la Spontanéité en question. Enfin et surtout, la Spontanéité, manifeste exclusivement à l’occasion de la pensée, seulement chez les humains, est strictement une sensation, un phénomène physique, la spontanéité “matérielle” qui appartient à toute la Réalité, quoique expérimentée explicitement, électivement, par les êtres pensants. Bref, la fameuse “conscience vide” n’est autre que l’Existence-même qui “se montre” en nous, mais se trouve tout aussi bien dans le singe et le caillou, existence dont la nature donc (CE QUI se montre) n’est pas du tout exclusive du fait de penser ! C’est le génie de Dom Deschamps d’avoir touché ce qui faisait encore bafouiller Husserl 140 ans après lui…

La conclusion de cette histoire a une importance incalculable. Toute Matière est indissociable de la Spontanéité, que la Conscience humaine prenne ce phénomène sur le fait ou non. Ceci, les hommes de la société Parentale le proclamaient en déclarant la Nature VIVANTE. Quelle puissante irruption de la Théorie dans le monde que cette proclamation de la part des “sauvages” ! Car évidemment aucun singe n’eut jamais cette prétention de voir la Nature vivante plutôt que morte ; il n’a là-dessus pas plus d’opinion qu’un caillou. Le point faible de la théorie de nos grands-parents “sauvages” était qu’ils en déduisaient l’hégémonie nécessaire de la Nature sur l’Humanité ; et que leur propre pensée n’était dite rien de plus qu’une forme faillible de Vie, ne pouvant se proposer que d’apprivoiser la vie infaillible, en veillant à ne point l’effaroucher. Les hommes de la société Politique prirent le contre-pied de ceux de la société Parentale : ils proclamèrent la Spontanéité le privilège de la pensée, sous prétexte qu’elle se manifeste seulement à son occasion, ce qui fit décréter l’ESPRIT vraie substance de la Réalité, d’où l’élection de l’Homme dans le monde, la Nature n’étant marquée que d’esprit Passif, relevant du seul mouvement Mécanique.

● Nous comprenons mieux à présent la cote mal taillée du matérialisme de Marx et Engels qui disent : “le Mouvement est le mode d’existence de la Matière”, et : “la Pensée n’est que la réflexion du mouvement réel, transporté et transposé dans le cerveau de l’homme”. Bref, la Conscience ne fait que “refléter la réalité objective”, et la Matière existe “en dehors et indépendamment de la Conscience”. On a beau infuser de la Dialectique dans la Nature, et dire que le Reflet mental est “actif et contradictoire”, on a toujours les Choses d’un côté et les Personnes de l’autre ; dans la conscience-reflet on n’a en vue que les contenus de conscience, les idées spiritualistes. Et pourtant, il ne manquait que de dire : “l’Esprit est le mode d’existence de la Matière” pour basculer dans le Réalisme ! Le détail qui change tout… Marx pense démolir toute la Philosophie, depuis Socrate jusqu’à Kant, en accouplant deux Hégémonies réciproques prises toutes deux DANS la philosophie : celle du panthéisme sensualiste et celle du panthéisme spéculatif. Ceci ne parvient pas à faire un Rapport et le seul rapport vrai, celui du Matérialisme-Spiritualiste. Au contraire, il se trouve embarqué à prôner l’hégémonie du panthéisme sensualiste sur le spéculatif en théorie en même temps que l’hégémonie inverse en pratique, tâchant sans cesse de tenir le milieu entre Fatalisme et Volontarisme.

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Nous sommes partis de la Liberté, précieux dépôt de la société Politique, et qui doit pénétrer le Comm-Anar d’une certaine façon. Ce fut – et cela reste – le grand écueil de l’Utopisme Intégral. L’Anarchie de Godwin et le Communisme de Babeuf ne pouvaient que faire chacun cavalier seul, comme la poursuite de la Liberté réelle d’un côté et de l’Égalité réelle de l’autre, sans trouver de solution historique ni à l’une ni à l’autre. Quant au Communisme, seul Pol Pot finalement en produisit une expérience et en fut le grand martyr, après Babeuf chez qui c’était resté à l’état de programme. Pol Pot supprime l’argent, dit qu’il va plus loin que la Commune de Paris et a trente ans d’avance sur la Chine maoïste. En définitive, l’argument de la “liberté” fut l’arme décisive des Bandits Démon-crates contre l’Utopisme ; c’est finalement sans grande difficulté qu’ils eurent le dessus de 1845 à nos jours…

De QUELLE façon la Liberté doit-elle pénétrer le Comm-Anar ? Celle de la société Politique avait deux tares. D’abord, et de façon avouée, elle était le privilège d’une infime minorité, des patrons. Ensuite, et de façon avouée, elle se bornait à chevaucher la Nécessité aveugle du marché. Celle du Comm-Anar appartient sans partage à la Masse des producteurs-échangistes ; et elle ne se soumet qu’à la “liberté” analogue et complémentaire de la Nature. Ces deux aspects réunis de la nouvelle Liberté font qu’elle est essentiellement incomparable avec l’ancienne, qualitativement différente, différente par son CONTENU, alors que celle des utopistes ne se distinguait que par la FORME de celle des “bourgeois”, ce qui la rendait impossible. Voyons quelques conséquences de ces deux différences.

● La masse des producteurs “hérite” de la Liberté des anciens maîtres (patrons). Ceci veut dire avant tout que CHACUN des producteurs se trouve désormais comme “à son compte”, et dès lors comme “exposé à la faillite”. Notons bien que ce n’est plus en tant que chef d’une “cellule” sociale dénommée entreprise, mais personnellement. En effet, le Comm-Anar fait pour la première fois une réalité de la fameuse “personne humaine”, qui ne désignait auparavant que l’âme et ne concernait que les mœurs. Notre “entrepreneur” du Comm-Anar n’a évidemment besoin de nuls “stimulants”. Surtout pas de stimulants “matériels” : on n’a jamais parlé de cela qu’à l’intention des esclaves ! Quant au stimulant “moral”, il n’a rien d’“altruiste” : il se trouve dans la propre satisfaction accompagnant l’accomplissement de la tâche qu’il s’est lui-même imposée. Napoléon disait qu’il pouvait “fort bien vivre avec un louis par jour”. Et, parlant des fonctionnaires, il dit : “l’honneur doit être le seul guide, ainsi que le désir de servir l’État. L’argent n’est qu’un accessoire de peu de considération près des autres motifs”. Et encore, parlant de la Légion d’Honneur : “les Français n’ont qu’un sentiment : l’honneur. Il faut donc donner de l’aliment à ce sentiment-là ; il leur faut des distinctions”. Nous pouvons transposer les réflexions du Premier Consul. Le producteur du Comm-Anar échappe à la contrainte du temps discret, du temps mécanique que le salarié devait “librement” accepter. Devenu “patron”, il relève du temps continu, du temps dynamique qui ne se “mesure” pas ; et cela suffit pour qu’il soit “motivé”. Dans sa motivation, il y a “naturellement” la prise en compte de “l’intérêt général”, c’est-à-dire de la nature et de l’étendue des BESOINS communs à un moment donné, et leur relation aux MOYENS correspondants. Dans la vieille société, un patron perspicace n’allait pas s’aventurer à vouloir “faire de l’argent” dans les diligences quand l’heure est venue du chemin de fer. Et le fermier de village ne va plus pousser son fils à devenir instituteur comme sous la IIIème République, quand sous la Vème République cette profession est frappée de la malédiction de la féminisation à 80 %. Ceci dit, comment le producteur du Comm-Anar tient-il compte de l’“intérêt social” ? Tout simplement parce que c’est LUI qui détermine cet intérêt social en tant que SYNDIQUÉ et nul autre : ni le Marché, ni une Administration quelconque. Le producteur du Comm-Anar est Libre, c’est-à-dire Anarchiste. Le syndicat est SON organe, par lequel il s’éclaire concrètement sur ses Besoins et les Moyens correspondants, et au sein duquel il participe au contrôle mutuel des Libertés des co-associés.

Tout cela pour dire que la Planification du Comm-Anar se fait essentiellement “en nature” (on dit aussi en volume), avec pour critère déterminant l’Utilité (valeur d’usage), et qu’elle s’établit essentiellement “à partir du bas”, depuis l’usage raisonné que l’Individu décide de faire de ses Capacités. Que devient la Valeur, qui était l’expression “économique” même de la Liberté. Napoléon disait aux patrons : “la Consommation doit toujours être la règle du Commerce”. On peut encore transposer ! (Notons que, “paradoxalement”, nous avons plus à tirer pour NOTRE Liberté de l’école Administrative que de l’école Libérale, plus de Ferrier que de Ricardo). On produit essentiellement “SUR COMMANDE”, se proposant des objectifs qualitatifs (exemple de l’anti-Haussmann : éventrer une ville pour y introduire la campagne). Ceci élimine le problème des “débouchés”, l’épée de Damoclès de la demande “solvable”. Mais ceci n’a de sens que si lesdits objectifs sont fixés à partir de ce que permet l“offre” disponible de travail libre, volontaire, et la “productivité” à attendre de ce travail libre. Ceci se “calcule” à partir de ce que l’expérience a prouvé durant une série d’exercices antérieurs : on sait ce que les nouveaux “patrons” sont capables d’accomplir dans les divers domaines et, en moyenne, tous domaines confondus. Et les nouveaux patrons, motivés avant tout par la possibilité offerte de la révélation de leurs capacités et de l’efficacité de celles-ci, combinées à celles de leurs co-associés dans la République Syndicale, au service finalement de l’Humanité entière et de l’Histoire, ne voient dans leur “rémunération” qu’un salaire “DE LUXE”, secondaire, comme l’“argent de poche” d’un adolescent, ou les “fantaisies” que la situation du ménage permet à la femme au foyer de s’offrir. Toutes les constructions “économiques” élaborées à partir de l’esclavage bourgeois s’écroulent : “normes” de production, “grilles” de salaires, “à chacun selon son travail”, etc. Est-ce qu’un patron d’hier s’appliquait ces critères ? Et encore moins un Saint Bernard, un Richelieu ou un Lénine ? Les utopistes qui croyaient devoir imposer ces contraintes d’une “transition” confondaient deux choses : le “camp de rééducation” destiné à la minorité des Parasites barbares renversés (y compris les déclassés et voyous d’en-bas) et la véritable succession des Capitalistes civilisés, possible seulement en élevant la masse au rang de “patrons”. Que peut bien vouloir dire “qui ne travaille pas ne mange pas” pour les anciens Salariés, qui n’ont toujours fait que travailler, et vénéraient même leur travail d’esclaves libres ?… Le vieux salaire, au contraire, devient comme un DON MÉRITÉ du travail. Le nouveau travail ne peut procurer que cela !

● La masse des producteurs du Comm-Anar ne fait pas qu’hériter de la Liberté des anciens maîtres ; elle découvre et fait rayonner la Liberté complémentaire de la Nature, fondamentalement identique à celle de l’Humanité. Les gens du Comm-Anar expérimentent cette Liberté de la Nature dans leur propre corps, depuis ses cinq sens périphériques jusqu’en son centre cérébral. Cette Liberté de la Nature est la seule NÉCESSITÉ qu’ils reconnaissent ; et non plus la contrainte de la loi de la Valeur sur le Marché, ou la force coercitive de la Loi exercée par l’État. Et c’est la seule prise en compte de cette nécessité, avec toutes ses conséquences qui fonde leur Liberté ; car de là vient la primauté accordée à l’Utilité des produits et aux Capacités dans le travail.

Pensons qu’il ne pouvait qu’en être ainsi avec le Comm-Anar, puisque l’ancienne Physique parvient avec les Modernes à ramener les QUALITÉS des corps saisies par nos SENS corporels à des “intensités” mesurables. Cette nouveauté envahit spectaculairement la physique avec l’immense Mathématicien et Physicien Christian HUYGENS de La Haye, nourri de Descartes, et que Newton nomma : “le Souverain Huygens”. Notre protestant (que Colbert pensionne à Paris en 1665) fuit la France en 1681, dès avant la révocation officielle de l’Édit de Nantes (1685), scandalisé par la barbarie du vieux roi-soleil et son acolyte Bossuet. L’œuvre de Huygens (1629-1695) brille de 1660 à 1690. Elle porte sur le couple : Élasticité des CORPS / Ondes du MILIEU, en lequel se concentre l’“invraisemblable” mécanique de la qualité physique. Toutes les divagations barbares ultérieures – de la Relativité et des Quanta – viennent de l’impuissance à dépasser Huygens et ses disciples à propos de la lumière, l’électricité, le magnétisme et la radioactivité : bref, à propos de tout ce qui touche à l’ancien “éther” (milieu) et la spontanéité physique traduite par les sens (toucher, goût, odorat, ouie, vue) et les qualités objectives correspondantes (corps). Finalement, on n’alla pas plus loin à ce sujet que ce que disait la “force élastique” et les “longueurs d’ondes” (les “corps durs” d’une part, et l’“ébranlement” de leurs milieux d’autre part).

Je m’y connais encore moins en Physique qu’en Mathématique, et ne prétends donc que donner la piste Philosophique pour procéder à la critique historique de ces prétendues “sciences exactes” que furent les Sciences de la Nature [25]. En tout cas, il s’agit de briser, d’abord l’hégémonie des “substances” sur les “forces” ; ensuite l’hégémonie des “substances” sur leurs “propriétés”, l’ensemble se trouvant sous le joug de la Mécanique et de la Quantité. Comment l’Économie traitait-elle la Nature ? Il y avait à “extraire” des Matières Premières (SUBSTANCES : métaux, roches, huiles, gaz) et à “capter” de l’Énergie (FORCES). Il faut sortir de là : la Nature est Libre et la Matière douée de Spontanéité, de manière analogue à ce que le spiritualisme réservait à l’Humanité et à l’Esprit ; réserve faite d’un détail : la Nature et la Matière ne le savent pas, contrairement à ce que croyaient les Matérialistes de la société Parentale.

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Qu’est donc, finalement, l’“économie” du Comm-Anar ?

Ce n’est plus, à proprement parler, une économie, ce mot faisant invinciblement penser au couple contradictoire économie-politique de la pratique sociale civilisée, opposant propriétaires et fonctionnaires (fonctionnaire doit être pris au sens des “magistrats” de la société Politique ; rien à voir avec le sens actuel que prend le mot dans notre Parasitisme affecté du cancer de l’État-patron). Le Comm-Anar, justement, ne connaît qu’une PRATIQUE sociale directe, qui confond produits et services, propriétaires et fonctionnaires. Je parle de pratique “directe” en pensant à la rubrique “Action” du tableau “Travail Civilisé”, laissant donc de côté ce qui relevait de la “Science” dans la société Politique. Bref, les “praticiens” du Comm-Anar sont propriétaires-magistrats.

À partir de quoi notre Pratique Directe s’organise-t-elle ? À partir du fait que le Monde (Nature-Humanité) ne se distingue de la Réalité (Matière-Esprit) que par le fait qu’il est la Réalité en tant que donnant prise à la Pratique (alors que la Réalité au sens étroit est saisissable seulement par la Théorie : l’immuable constamment différent de façon absolue et non pas de façon relative. Bref, le Monde “est” la Réalité “en dernière analyse”. C’est l’auxiliaire ÊTRE qui peut nous égarer !) Ensuite, le Monde pris à part est fondamentalement “UN”, ce n’est que par l’abstraction qu’on le dédouble en Nature-Humanité, de sorte que cette différence mise à jour n’est que relative et, pour cela, ne doit être vue que comme un RAPPORT : les pôles ne sont ni antagoniques, ni hégémoniques en un sens ou l’autre ; ils sont identiques “en dernière analyse”. Nous ne sommes plus dans la Préhistoire : on peut dire Nature = Pensée inconsciente, et non pas Vie comme dans la société Parentale ; et Humanité = Vie consciente, et non pas Esprit comme dans la société Politique.

Ceci dit, le Comm-Anar va Planifier la Pratique Directe. Comment ? On se trouve toujours dans une situation particulière du rapport Humanité-Nature. C’est de façon concrète que ces deux Libertés – qui peuvent être dites tout autant deux Nécessités – se conjuguent. On ne peut pas se proposer une combinaison Moyens-Besoins en l’air. À chaque étape il y a simplement une exigence désirable à satisfaire (on ne peut même pas dire que demain doit être ou sera “meilleur” qu’hier, car demain aura SON problème). Aujourd’hui, on se donne néanmoins un Plan à exécuter, qu’on dit possible par rapport au passé, et souhaitable par rapport à l’avenir. Ainsi, si je meurs dans l’exécution consciencieuse de ce plan, ma vie sera bien remplie, sans égard à un quelconque “demain”. En ce sens, le plan en cours est “a posteriori” parce qu’il tient compte des conditions, mais “indicatif” parce que c’est “au pied du mur qu’on voit le maçon”. Il est aussi “a priori” parce qu’il porte sur les “vrais besoins” d’hommes libres, mais “impératif” parce que les gens du Comm-Anar ne sont pas de ceux “qui disent et ne font pas”. Tout cela pour dire que notre planification ne se conçoit qu’“en nature” ; elle met en jeu de libres Capacités visant de nécessaires Utilités.

La Richesse objective est Don-Valeur. Don parce que dépendante de la “pensée inconsciente” de la Nature ; Valeur parce que fruit de la “vie consciente” de l’Humanité. Quelle est la Rémunération des hommes ? Il faut distinguer. Si je plante un arbre, je jouis de cette richesse mais non de façon exclusive, sauf la satisfaction d’en avoir été l’auteur direct qui est ma rémunération PRINCIPALE. Il y a, à côté de cela, ma rémunération ACCESSOIRE, “exclusive”, mais faite de seules Utilités comme le reste de la Richesse. Cette rémunération Accessoire est fondamentalement “gratuite”, comme la Principale. La fixation du rapport Principal-Accessoire de la rémunération fait partie de la Planification. La part Accessoire de la rémunération est gratuite à la source, car soustraite globalement, pour la population entière des propriétaires-magistrats, de la richesse générale déterminée en Don-Valeur, en fonction des “vrais besoins” d’hommes libres. Quant à l’affectation “finale” aux individus, c’est l’affaire de jurys constitués par les propriétaires-magistrats eux-mêmes statuant sur leur contribution mutuelle, appréciant le degré de “vie CONSCIENTE” que les uns et les autres ont montré relativement. D’où l’utilité de BONS nominatifs fixant la quote-part offerte à chacun dans la répartition de l’Accessoire global. Le critère de la conscience vitale n’a plus rien à voir avec les vieilles distinctions en travail simple et travail complexe, en manuels et intellectuels. Rappelons que l’on a désormais des Patrons qui SE donnent des salaires “de luxe”, se répartissent des Dons Mérités. Celui qui reçoit “moins” de bons que d’autres s’est lui-même attribué cette part d’accessoire. Il ne s’attend pas à la sécurité du “bol de fer” d’un fonctionnaire “communiste” ; il n’est plus cependant soumis à la “discipline” de la faim de l’esclave civilisé. Libre à lui de mieux déployer ses capacités, autrement ou ailleurs, de voyager ou de se contenter de sa “médiocrité dorée” pour s’offrir des loisirs qu’il occupera comme il l’entend, peut-être au plus grand avantage commun (à la surprise de ses congénères !), toujours sans craindre d’être “jeté à la rue”.

À quoi le Praticien du Comm-Anar consacre-t-il son temps ? Il faut y revenir : avant tout à démolir la vieille Technique ! Pas de renversement du travail en valeur sans cela (celui du maître comme celui de l’esclave). Pour ce faire, il faut avoir en tête le tableau complet de la Physique moderne gouvernée par le Mécanisme, de l’Astronomie à la Médecine (les juifs de Septimanie excellaient dans ces deux disciplines réunies en même temps qu’en “philosophie”). Il faut en particulier sortir enfin de l’ornière barbare où se trouve la médecine, écartelée entre une allopathie dégénérée et criminelle et une homéopathie utopico-occultiste (c’est Hahnemann qui fonda l’homéopathie en 1810). Pénétré de ce tableau, chacun dans son domaine recherche sans cesse ce que cela donne en substituant le Dynamisme au mécanisme, et les conséquences que cela entraîne dans la Technique. De temps à autre, des congrès de “nouveaux ingénieurs” confrontent leurs expériences, ne s’étant pas privés de demander conseil aux “sauvages” et aux enfants.

C’est alors que supprimer l’“antagonisme (!) entre les Manuels et les Intellectuels” deviendra une affaire sérieuse. [Soulignons au passage que l’antagonisme (!) Ville-Campagne n’en est qu’une conséquence.] De quoi parlait-on en disant cela (Marx comme les autres) ? On n’avait en vue que des hommes ÉGALEMENT RAISONNABLES (spiritualistes), en déplorant que les uns étaient Instruits, alors que les autres – la masse – étaient réduits à n’être qu’intelligents. Du coup, on promettait que le Socialisme ferait des ouvriers des Polytechniciens, des Ingénieurs sur le modèle Thermidorien, tels Lazare Carnot et Cie ! Et cela parce que le machinisme démocratisé laisserait aux prolétaires des loisirs leur permettant… de s’embourgeoiser à tout va ! Quand on pense que Lénine lui-même donnait en exemple le Fordisme et le Taylorisme… Le Comm-Anar tourne le dos à tout cela ; précisément parce qu’il lui faut une Technique… Matérialiste (récupérant l’approche de la Nature qui était celle de la société Parentale) ! Ce ne sont pas des “petits-bourgeois”, ni des Koulaks ou des Tsaristes, qui ont renversé Staline – sans coup férir ! –, mais de francs barbares, du type de “l’ingénieur” Boulganine, allié à des prétoriens tel le Maréchal Joukov, tous hauts dignitaires du Parti… Aucun “marxiste-léniniste” n’a encore compris cela.

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Le travail Comm-Anar devra affronter bien des difficultés liées à l’héritage du Parasitisme à l’intérieur de la République Syndicale, et son maintien hors de ses “frontières”. Ce sont là de réels gros problèmes, et pourtant pas fondamentaux. Combien de temps mit la “République Chrétienne” à éliminer les dernières traces de l’esclavage direct antique en son sein ! Nous savons qu’en répudiant l’argent par “principe”, il y aura des obstacles sérieux dans la pratique. Ainsi :

- Que faire, sans “devise convertible” dans le commerce extérieur ?

- Comment enrayer tous les tripotages possibles autour des “avantages en nature” ?

Les vraies difficultés ne viennent pas de ce côté, mais de l’extinction effective de l’Esclavage antérieur de la société Politique (le “capitalisme” civilisateur), que nous n’avons plus le droit de diaboliser. Pourquoi Lénine parle-t-il si à la légère du “capitalisme maudit” (la Grande Initiative) ? Il devra bien adopter la N.E.P. moins de deux ans plus tard, préconiser une “construction du socialisme qui utilise le marché, le commerce et la circulation monétaire”…

Comment la République Syndicale maîtrisera-t-elle l’attribution du “salaire de luxe” d’un ministre, d’un général (même de milice)… et celle d’un ambassadeur en territoire barbare ? Faire surveiller ces hauts placés par un “commissaire politique” ? Incorporer dans leur charge celle de “tuteur” de deux élèves les suivant partout, désignés d’en bas, l’un surdoué et l’autre analphabète, de sorte qu’un candidat de ce genre, formé ailleurs, prenne leur place au bout de 2 ou 3 ans, reléguant l’ancien “spécialiste” au rang de conseiller ? On trouvera bien des formules !

Là où ça coince le plus, c’est mon idée de BONS NOMINATIFS. Est-ce une mauvaise piste ? De quelle manière les libeller en “temps continu” ? Et si on y parvient, pourra-t-on “épargner” ces bons, c’est-à-dire les “accumuler” ? Pour en faire quoi ?

Je continue ma recherche !

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Quelques points sont certains :

Il faut, dès le départ de la République Syndicale, introduire au moins le germe de Volontariat-Gratuité. Un vrai germe. Pas un faux semblant du genre du “bol de fer” fonctionnariste.

Tout ce qui ressemble à des “samedis communistes” ne vaut rien du tout, est hors de propos. C’est une mesure étroitement propre à la société Politique en période révolutionnaire, de sorte que, à côté de l’héroïsme altruiste, sévissent également le marché noir et le sabotage.

La “participation des cadres au travail manuel”, les “points-travail” et leurs barèmes, les “fournitures gratuites”, etc., sont bien intentionnés, mais ne donnent rien si l’on garde le cadre de la vieille Productivité en temps discret et le culte de la Technique “bourgeoise”.

L’Église Réaliste, QUANT À ELLE, doit maintenir sous la République Syndicale son “choix stratégique : mépris du pouvoir et avidité d’influence” (Livret : Décret N° 0, ch. 6, § 2). Plus que jamais ! Elle aura sérieusement contribué à l’avènement du nouveau régime. Mais le peuple au pouvoir – enfin ! – connaîtra bien des turbulences. Julien l’Apostat survint 25 ans après la mort de Constantin. Et le peuple, c’est FRONT-Église : l’attitude du Front vis-à-vis de l’Église sera bien sinueuse ! Bref, après la victoire, nous pouvons avoir à souffrir – passagèrement – PLUS que sous notre Barbarie. Il va falloir donc, si l’Église veut rester Église, qu’elle sache se maintenir contre vents et marées. Et se maintenir en s’imposant pour elle-même intégralement le régime de Volontariat-Gratuité. Les moines du Moyen-âge en étaient bien capables ! Serions-nous inférieurs à eux [26] ?… Comment accorderons-nous notre Comm-Anar intégral avec la politique du Front au pouvoir ?…

Signature Freddy Malot – octobre 2005

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Ça m’aura demandé
un sacré Travail !

On y voit peut-être bien un peu plus clair. Ça donne quoi ? Il est question de “l’Économiedu Comm-Anar. N’oublions pas que ça porte plus loin, au Travail du Comm-Anar, qui n’est qu’“économique” (dans la société Politique, c’était pareil).

Pour traiter cette question, il faut mettre entre parenthèses l’économie dans notre présente Barbarie Intégrale : le Parasitisme et ses Indigènes salariés. Le Comm-Anar prend la suite de la Préhistoire sociale, pas du passé Asocial ! Il s’agit donc de dépasser “l’économie”, et de la société Parentale, et de la société Politique (les Primitifs et les Civilisés).

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● Les Primitifs voyaient tout sous l’angle de la Fécondité naturelle, et les Civilisés sous l’angle du Travail humain. La chose exprimée ainsi peut être troublante : on pourrait croire que les Primitifs ne travaillaient pas, et que le travail est le privilège des Civilisés (donc que la forme civilisée du travail est immuable, perpétuelle, “propre à l’homme”). Faut tout vous expliquer ! Il faut comprendre que Primitifs et Civilisés pensaient selon l’HÉGÉMONIE : soit de la Nature sur l’Humanité, soit l’inverse. Bien sûr que les Primitifs travaillaient, puisque c’étaient des hommes ; mais ils pensaient leur propre travail comme une forme de la VIE matérielle, une forme tout à fait à part parce que “faillible” (et “réparatrice” en contrepartie), opposée à celle de la Nature, “infaillible” (quoiqu’on puisse la “fléchir” en donnant des preuves de notre subordination vis-à-vis de ses “forces”). Quant aux Civilisés, bien sûr que leur travail n’est pas celui de la “nature humaine”, mais une simple forme historique du travail ; précisément celle directement opposée (contraire) à la forme Primitive : non plus selon la Vie, mais selon l’ESPRIT (le Dynamisme fait SUBSTANCE : comme la Pensée est manifestation de l’Âme ; comme le Saint Esprit est en même temps Dieu tout entier). Que c’est mal rédigé !

Le travail du Comm-Anar n’est pas Préhistoire ; on peut donc le dire Historique ! Non pas parce qu’il n’y avait pas d’histoire avant nous, mais parce que l’Histoire était maltraitée, saisie unilatéralement : soit selon l’Espace (nature), soit selon le Temps (humanité). On peut dire aussi que c’est le travail Social, c’est-à-dire d’une vraie société, qui sait ce qu’elle est et doit être. Bref, le travail y est vu… comme Fécondité-Travail ! Si on comprend ce qu’il y a derrière les mots, c’est facile : c’est le travail Libre, sachant que le travail est conjonction, combinaison et identification de la liberté Naturelle (inconsciente) et de la liberté Humaine (consciente). La liberté Naturelle nous apparaît comme la Nécessité devant laquelle la nôtre doit s’incliner ; mais, réciproquement, la nôtre soumet celle de la Nature “nécessairement” dans la même mesure. Rien à voir, il faut le remarquer, avec la directive de F. Bacon : “obéir à la Nature pour lui commander”, s’agissant pour lui de la Mécanique des “forces naturelles” à prendre en compte. Les forces Vivantes que le primitif entendait “fléchir” sont tout l’opposé de celles à qui Bacon prétend “commander”.

Résumons-nous. Le Comm-Anar se donne comme Substance Une la Réalité, celle-ci pouvant être dite aussi bien Matière qu’Esprit ; et ceci du fait que sa Manifestation doit être envisagée par deux côtés complémentaires : Vie et Pensée, selon que la réalité Pratique est abordée du côté de la Nature ou du côté de l’Humanité, lesquels sont des contraires identiques. On a donc un Rapport Théorique : Matière/Esprit, et un Rapport Pratique : Nature/Humanité. Dans un cas, les deux contraires sont identiques Absolument ; dans l’autre, ils ne le sont que Relativement, c’est-à-dire seulement “en dernière analyse”, la Réalité et le Monde ne coïncidant qu’à ce titre, “en définitive”. C’est pourquoi le Travail est conjonction de deux spontanéités réellement distinctes, quoique de même nature fondamentale [27] : la Fécondité naturelle et l’Activité humaine. (J’infléchis le vocabulaire pour éviter toute confusion avec le monopole que la société Politique semble se réserver sur le “travail”).

● Le Travail Comm-Anar, dans la mesure où il implique la Nature, exige ainsi nécessairement de revoir de façon entièrement nouvelle les domaines enchaînés qu’on appelait : Mathématique – Physique-Technique – Économie ; ce qui permettra pour la première fois d’avoir une conduite vraiment Écologique vis-à-vis de la Réalité.

Un autre regard sur la Nature, matérialiste réellement (au sens historique, celui des Primitifs), est la question-CLEF de l’économie du Comm-Anar ; ce qu’on n’a jamais envisagé jusqu’ici. En effet, élever la masse des Praticiens – les anciens salariés – au rang de Patrons civilisés oblige à sortir de la civilisation, ce que ne soupçonnaient pas du tout les Utopistes, y compris Marx. Seul FOURIER en eut comme une intuition et, après lui, les Occultistes barbares, adeptes du “symbolisme”, s’en firent une spécialité réactionnaire parce qu’anti-Raison. À côté de cela, restent les documents de missionnaires et ethnologues sur les primitifs, le témoignage malsain des “déchets” parentaux de tout genre (Juifs, Hindous, etc.)… et l’appui immortel de nos Enfants (avec l’écho que peuvent en donner les Femmes si elles sont éduquées comme il faut).

Bref, les nouveaux travailleurs réclamant le Dynamisme des anciens patrons et d’agir selon le temps Continu, ne peuvent exister qu’en se donnant un espace Qualitatif et une Nature Vivante (celle-ci comprise comme Organisme global ramifié, et non comme la fausse “vie” et le vrai Mécanisme qu’était le “vivant” de la société Politique pénétré d’“inerte” fondamental). Le problème est qu’il y a à aller à la découverte et constituer cette Nature Vivante-Qualitative à partir de zéro. Le Dynamisme humain est “tout près” pour s’imposer, à partir de l’héritage civilisé, mais l’objet qui lui convient est à établir de toute pièce.

Or, si on part de la Liberté humaine civilisée, en ne permettant jamais que des restrictions insidieuses lui soient infligées, en lui faisant totalement confiance, c’est dans les difficultés qu’elle rencontrera pour s’exercer et se garantir, qu’elle trouvera le “nouveau regard” sur la Nature permettant seul de lever ces difficultés l’une après l’autre. Pas de liberté Humaine sans liberté Naturelle ; telle sera la leçon dans chaque cas. Au total, cela se résumera dans la refonte totale de Physique-Technique. Un tournevis, un tracteur, une fraiseuse, devront, soit laisser la place à tout autre chose, soit être utilisés tout autrement.

Signature Freddy Malot – octobre 2005

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Annexes

Dialectique Totale

Il n’y a pas une Logique Formelle (de l’identité) et une Logique Dialectique (des “contraires”, à la Hegel ou Marx). Il y a la Logique (qui englobe les deux précédentes) et la Dialectique véritable (celle du Réalisme Vrai, la Dialectique “totale”).

• Hegel est panthéiste Spéculatif. Il part de Dieu, l’Esprit Absolu. Il dit que cet Être est totalement intelligible, parce qu’il montre tout ce qu’il est en déployant dans la Création (la Nature et l’Histoire ; histoire = humanité) sa contradiction Hégémonique cachée. Du coup, Hegel s’octroie le droit de donner le tableau “complet” de la réalité (Dieu-Monde ensemble) dans son Encyclopédie. Donc, l’histoire est achevée et, en définitive, il n’y en a jamais eu. Mais Hegel le SAIT !

• Marx est panthéiste Sensualiste. Il part du Monde, des êtres (Choses et Personnes). Il dit que tous ces êtres sont essentiellement matériels, naturels, physiques, corporels. Il ajoute : le “Devenir” purement logique, formel, est au contraire réellement Chronologique. Pourquoi : parce que les êtres “contiennent” des forces contraires hégémoniques qui deviennent Antagoniques dans certaines conditions “concrètes”, et se transforment alors en de nouveaux êtres par un “bond qualitatif” (comme H2O se fait solide-glace, liquide-eau et vapeur-gaz). Cette chronologie (qui prend la place de l’histoire réelle) a montré de mieux en mieux que les êtres ne sont que la modification d’un Absolu Nominal : la Matière. Quand ceci devient tout à fait clair, avec la bourgeoisie moderne (grande industrie capitaliste), l’heure sonne du Socialisme Scientifique, de la Dictature du Prolétariat, qui préside à sa propre “extinction” d’une durée indéfinie. Le bas-monde se trouve en effet alors dans son état perpétuel [28], comme l’était l’au-delà sous le règne des Bienheureux du temps des “idéalistes” dominants. Et pourtant (!) cette Chronologie aura une fin des fins quand le Soleil s’éteindra ; comme la perpétuité de la Jérusalem céleste devait avoir une fin des fins quand le nombre des Saints qui l’habitent serait Complet, Ciel, Enfer et Terre devant alors devenir encore autre chose qu’on ne peut imaginer. En cette fin des fins communiste, il n’y aurait évidemment plus d’hommes, en attendant un nouveau Soleil “quelque part”, le retour de la vie, etc. Mais au moment du cataclysme, on aurait au moins la Matière comme Absolu Réel passagèrement. Finalement, Marx “achève” bien une histoire, mais qui n’a jamais eu lieu.

Qui se trouve le plus à l’aise, vis-à-vis du Mal et de la Mort, entre le croyant Orthodoxe Kant et les Hérétiques panthéistes ; entre le panthéiste “croyant” Hegel et le panthéiste “athée” Marx ?… À choisir, je retiendrais KANT !

Les Marxistes parlant du Parti

L’Orthodoxie est “scientifique” ou “dialectique”.

L’Hérésie (déviations) est “petite-bourgeoise”.

Tout cela perpétue de manière criante l’ancien fonctionnement “religieux”.

La particularité de ce Dogmatisme, c’est qu’il sévit dans le cadre du panthéisme sensualiste. L’aspect panthéiste donne à ce dogmatisme de la souplesse. L’aspect sensualiste fait que, si on combat des hérésies “de droite” ou “de gauche”, tout se trouve en fait borné dans l’horizon de Gauche.

L’appellation “petite-bourgeoise”, élastique et passe-partout, est complètement fausse. D’abord, sous la Barbarie, il n’y a PLUS de “petits-bourgeois”. Ensuite, ceux qui sont accusés de ces déviations sont d’authentiques représentants directs ou serviteurs de Grands bourgeois Parasitaires : aussi bien Kautsky que Rosa Luxembourg, Guesde que Gustave Hervé.

Suite à cela, on s’embarquera dans la voie sans issue consistant à dire que le Socialisme établi reste constamment menacé par les petits-bourgeois (petits paysans-commerçants-artisans), dont la couche supérieure tend à recréer des capitalistes. On se croirait au 14ème siècle occidental !

Les Bons de Travail

C’est ce que Owen préconisa et appliqua (Marx dit à tort que cela anticipait la “Banque du Peuple” de Proudhon).

On ne peut pas échapper à quelque chose de ce genre ; vu que la société Politique nous a appris à “mesurer” nos efforts relativement à leurs résultats. Mais il s’agit cette fois de tout autre chose que de la MONNAIE !

Si on crée, pour y faire figurer du “temps de travail” de patron, du temps continu. Ce temps n’est pas mesurable ? Les patrons se le “comptaient” bien pourtant ! Mais comment ? En disant : c’est par ma Liberté entière exclusive de patron que tout le temps discret exprimé par la valeur sur le marché a vu le jour, ce qui me donne autorité sur toute cette valeur ; ceci ne se montre dans toute sa force, il est vrai, que dans la disposition discrétionnaire de la plus-value, et par la part de salaire “de luxe” que je m’octroie souverainement, mais le maître de l’entreprise tout entière c’est bien moi : propriétaire des moyens de production et décidant de l’emploi de la valeur d’usage (utilité) de la force de travail du personnel. Reste que le seul temps continu était celui du patron dans son travail, avec pouvoir sur un capital-marchandise mesuré tout entier en temps discret, mécanique : celui des ouvriers (payés à l’heure) ; les autres salaires du personnel, ceux des employés les premiers (payés au mois), étant “dérivés” de ceux des ouvriers, ceux des cadres des “multiples”, et ceux des manœuvres considérés comme ceux des sous-employés, inférieurs aux ouvriers. Le temps continu du Comm-Anar n’est plus du tout dans ce cadre : tous les praticiens (associés) relèvent maintenant de ce temps patronal ; et cela ne se peut que parce que tout l’effet de leur travail (l’ancien capital-marchandise) est constitué non plus de valeur mais d’Utilité.

Comment libeller ce temps continu sur les Bons ? On examine ce qui s’est passé en nature durant 3 ou 4 “exercices” antérieurs quant à la production sociale ; c’est-à-dire en prenant l’année entière comme une seule “grande journée” (et à l’échelle de toute la société comme il vient d’être dit). Normalement, sauf catastrophe humaine ou naturelle, la production globale a dû aller en augmentant (on examinera à part en un deuxième temps les unités ou secteurs en régression). Cet accroissement est le Revenu Net de chaque exercice (observable en nature) améliorant l’exercice précédent. Ce revenu est absolument “net” si on a pris en compte l’“amortissement” (l’usure technique) des installations et équipements “fixes” (utilisés plusieurs années) pour tout le pays.

Combien y a-t-il eu de “serviteurs” (producteurs) ayant contribué (en journées entières annuelles) à ce revenu net global moyen durant ces 3 ou 4 exercices ? Ce revenu net en nature, divisé par le nombre de travailleurs à temps plein (donc travailleurs “théoriques” : 2 demi-journées représentent 1 travailleur.) donne le salaire de luxe annuel de chacun moyen et brut (l’ancien Bénéfice, mais de l’entreprise sociale). On a l’année (tant de journées ordinaires) de bénéfice de chacun (tant de moyens de production, de moyens de consommation et d’avancement de “grands travaux” demandant plus d’un an, que le travail libre normal a l’habitude d’ajouter chaque année à la richesse sociale). Ces travailleurs libres décident, par leurs représentants syndicaux, quelle part de LEUR bénéfice ils décident de réinvestir (de consacrer à la “production élargie”) et donc quelle part ils décident de conserver comme LEUR Dividende : comme salaire de luxe socialisé (réduction du temps de travail et jouissances absolument gratuites, services de bien-être) et comme salaire de luxe personnel. Il faut aussi préserver une marge de manœuvre, d’assurance, dans les “années de vaches grasses pour les années de vaches maigres” (Bible. cf “réserves” effectuées par la société Asiate). On aura donc à retenir pour les Bons que le salaire de luxe personnel : les Utilités et Services que les travailleurs libres consomment d’après leur initiative directe (équipement ménager, meubles, petits outils, moyens de transport individuel, vêtement, nourriture, frais de fête, de livres, etc.). Cette consommation finale non socialisée (encore ?) de toute la société, ramenée à l’année d’un individu, divisée en “petites journées”, amène à émettre des Bons d’une journée de travail continu. Rend-on “fongibles” une bicyclette et une tasse de café ? Oui, mais d’une toute nouvelle manière. Il y a des gens qui marche à pied ou qui ne boivent jamais de café, mais on sait ce qu’“en moyenne” chaque citoyen de la République Syndicale “consomme” de vélo ou d’arabica (confondant ceux qui en usent et ceux qui n’en usent pas) ; dans le bon d’une journée, il y a cette part de “denrée”… qui peut être utilisée autrement parce que cet “autrement” est dans la statistique ! Si chaque “petite-journée” je me défais d’un bon au dépôt où je prends “ce que je veux” (ce qui est dans mes habitudes), il ne manquera rien à personne. En moyenne, un écart de quelqu’un en un sens sera compensé par l’écart de quelqu’un d’autre en sens inverse. Que ferais-je de boire un litre de café par jour si mon plaisir habituel est d’en boire 2 tasses ?

Est-ce que ces Bons installent l’Égalitarisme ? Une journée est une journée, mais le Bon est “nominal” ?

Signature Freddy Malot – octobre 2005

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Producteur Libre
de Dons Vivants

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Signature Freddy Malot – novembre 2005

Producteur Libre de Dons Vivants

Dans le régime des producteurs de dons vivants (Comm-Anar) :

1- Le producteur est LIBRE. Acquis Politique.

Plus largement : l’HUMANITÉ est Libre, c’est-à-dire spiritualiste.

● Mais PAS comme sous la civilisation, où il y avait une Minorité de propriétaires/citoyens “actifs”, et l’écrasante majorité de propriétaires/citoyens “passifs”. Ça change énormément ! Bref, ici-bas, il y a une communauté d’hommes également libres (et pour le Bien), comme il n’y en avait que dans le chœur des Élus du Ciel.

● Et il faut encore distinguer : dans la société Politique, l’Esprit de l’humanité, c’est-à-dire les ÂMES des hommes prédestinés à la Cité céleste, pouvait totalement s’arroger le Dynamisme et la Liberté, à l’exclusion de la Matière et des Corps qui leur étaient imposés dans la Création. Or, ce qui vaut pour l’Esprit opposé à la Matière ne vaut pas pour l’Humanité nouée à la Nature, où il y a empiètement de l’une sur l’autre : l’homme est naturel par son corps, et la nature est spirituelle par son intelligibilité (comme Cosmos débrouillé du Chaos).

2- Les “produits” sont VIVANTS. Acquis Parental.

Plus largement : la NATURE est Vivante, c’est-à-dire matérielle.

● Mais PAS comme sous le monde Primitif. Ce côté du problème ne nous est pas du tout familier. Faut donc s’y arrêter. Je prends, comme d’habitude, le “support” juif, que je connais le mieux ; mais ce n’est qu’un exemple.

- La Substance absolue de la réalité est la Matière. Comme telle, elle est Néant (En-Sof).

- Le Monde est Matière relative ; d’où hégémonie de la Nature sur l’Humanité, car Vivante essentiellement.

- Dans l’Humanité, le lien Racial est donc déterminant, avec la Procréation et le rôle premier qu’y joue la Femme (féconde). Chez chaque Individu, c’est le Corps qui détermine la pensée, donc sa nourriture et sa santé. La pensée ne consiste donc nullement en “facultés de l’âme”, mais en “vertus du corps”.

- Chez le Mâle humain, on a ainsi trois vertus étagées :

• La force vitale, NEFESH [29], résidant dans le Sang (alimenté), commune à l’homme et aux animaux (d’où Réincarnation). Le siège est le Cœur.

• L’haleine vitale, le souffle, RUAH [30], résidant dans les Poumons, permettant la Parole “efficace” des hommes, mais dangereuse, contrairement aux Cris des animaux. Ceci est “insufflé” à Adam dans Genèse.

• Les désirs mentaux, pulsions, NESHAMAH [31], résidant dans la Tête. C’est du cerveau qu’est tiré le sperme masculin (cf. Gerchom Sholem : Messianisme juif – 1971). S’il y a désordre des désirs, envies, les enfants vont en pâtir (D’où transgression alimentaire d’Adam transmettant ses effets à toute l’espèce humaine).

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Bon ! Il y a hégémonie seulement relative Nature-Humanité. Hégémonie (de même pour Humanité-Nature chez les civilisés, donc à l’envers) signifie que quelque chose ne tourne pas à merveille dans le Monde ; heureusement, cela légitime une tension dans le monde, donc une tâche à assumer par les hommes.

1- Laissons de côté la “préhistoire” juive, d’Adam à Noé, où on s’en tient à Nature-Humanité. Éden (Nature) existe “avant” Adam (Humanité). De même le Déluge refait la Nature “avant” que Noé (nouveau départ d’Humanité) y débarque de son radeau. Ceci surtout est à retenir ; que Caïn tue Abel, etc., ne sont encore que des différenciations d’Adam transgresseur.

2- Tout commence à s’ethniser avec les fils de Noé, la “distinction” de Sem (donnant Abraham) vis-à-vis de Cham et Japhet. Ceci se précise énormément avec Moïse ; d’où David. C’est toute l’ascension du Peuple Élu.

3- Ensuite, la Tragédie, l’Échec. Ça commence avec la “guerre civile” Samarie/Judée, l’Exil ; pour finir avec le 1er Sionisme, EZRA. Ici, l’histoire “juive” est terminée.

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Un point sur lequel il ne faut surtout pas se tromper : Ève et Adam ! Personne n’y comprend rien. On est dans le Matriarcat parental. Si Ève entraîne Adam dans la transgression, c’est qu’elle PRIME dans le couple ! Et elle sera toujours la Mère des Hommes. Elle-même est trompée par le Serpent, c’est-à-dire par un “vivant” de la Nature, et qui est de son bord, sortant de terre, mais dangereux par son venin. Elle sort de la côte d’Adam ? Oui, de sa chair, de sa chair imputrescible (comme les ongles et les cheveux). Mais il y a une autre version dans la Torah du Tanah (Bible) : d’abord, YHOAH [32] (Livre de Prières) fit l’humain duel : Mâle-Femelle ! Il y eut des Prophétesses juives… et Matriarches.

Chez nous, il est un maître incontournable du judaïsme : Ernest GUGENHEIM (1916-1977), qui fut directeur du Séminaire israélite de France. En 1961, il publie “Le judaïsme dans la vie quotidienne” (toujours réédité), préfacé par le Grand Rabbin Kaplan. En 1982, on édite un deuxième volume à titre posthume (toujours réédité), préfacé par le Grand Rabbin Sirat. Et il fut lui-même Grand Rabbin. Notre maître pose la question : est-ce que les juifs sont phallocrates ? On pourrait s’y tromper, avoue-t-il, puisque les mâles chez nous doivent remercier YHOAH chaque jour de ne pas les avoir faits “Étranger, Esclave, ou Femelle” (Étranger doit être compris comme “de sang délaissé” dans le monde ; et Esclave comme ceux de ces déjetés mis sous la coupe du peuple élu). Alors, cette femelle juive ? Pourquoi la mêler à l’étranger et à l’esclave ? Et puis, elle n’est pas marquée par le signe de l’Alliance (circoncision) ; elle ne peut être ni juge ni témoin, ni rabbin, ni reine ; à la synagogue, elle est reléguée dans la galerie ou dissimulée par un rideau au rez-de-chaussée, ne participe pas à l’office ; on oublie de lui imposer pratiquement tous les Commandements Positifs (246 sur 248, face aux 365 Négatifs ; total 613). Tout cela est trompeur, dit le rabbin, et même le contraire de la vérité. “La Tora fut d’abord donnée aux Juives”. La preuve ? YHOAH dit à Moïse : “Tu diras à la Maison de Jacob, puis répèteras aux Fils d’Israël…”. Or, “Maison de Jacob” veut dire les Femmes. Et puis : en Israël, une fille-mère est honorée, puisqu’elle met bas ; et l’épouse peut avoir l’initiative du divorce si son mari exerce un métier “malpropre” (impur). Sa place à la synagogue ? C’est sans importance, parce que le culte juif est avant tout familial. Et la circoncision, les Commandements Positifs ? “La Juive n’en a pas besoin, parce qu’elle porte Biologiquement son appartenance au Peuple-Bijou, et elle a une connaissance Intuitive, Directe, de la Loi, qui fait défaut au mâle juif”. Vous voyez bien que les cervelles “grecques” comprennent complètement de travers l’identité et le mode de vie juifs… Comme le “monothéisme strict” est méconnu !

N’oublions pas tout cela, quand on a affaire à un hindou, un shintoïste, un “animiste” africain ou polynésien, un indio americano, … ou un Corse intégriste ! Mais aussi en traitant du COMM-Anar.

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Reprenons.

L’histoire d’Ève trompée prouve justement que la Vulve est déterminante dans le Naturalisme parental. Seulement, en passant du stade “sauvage” au stade “barbare” (cf. Morgan), le Matriarcat simple du départ se perfectionne : les éléments nomades permettent au Phallus de devenir principal en gardant à la Vulve son rôle fondamental. Ceci dit, la transgression alimentaire mythique explique pourquoi la Nature historique réelle est gâtée, salie, malade. On dit qu’elle est Tortue (pas tordue), et qu’il va falloir s’user à la Redresser (les juifs traduisent par “réparation” ce redressement : TIQQOUN [33]), à la nettoyer, la guérir. Cela explique du même coup pourquoi les juifs sont environnés de Parentés Futiles, et pourquoi en leur sein même il y aura des juifs Droits (ils traduisent par Justes : TSADDIQYM [34]), et des juifs tortus. Il y a aussi des Devins (ils disent Prophète : NABY’ [35]), “possédés” communautaires, en temps de crise grave. En temps normal, il suffit d’avoir des Sacrificateurs (ils disent Prêtre : COHEN [36]), et les juifs peuvent même avoir des Prosélytes (GUÉR [37]). De toute façon, tout le Redressement de la Nature consiste essentiellement en restitutions solennelles d’une part de ses Dons dans les Sacrifices (y compris dévouer les premiers-nés de la parenté) et en Diététique réglée. Que peut-on attendre de ce ritualisme ? D’abord de limiter la Métempsychose ; ensuite de hâter peut-être “la Nature qui vient” (ils disent l’Au-delà), le rétablissement du Parc de Délices (GAN Eden) étendu à la terre, et où les Parentés Futiles seront dociles sous la royauté de l’ethnie sacrifiante (ils disent Peuple-Prêtre). [La même racine : MLQ s’applique à Roi (vicaire de la Nature), à MOLOCH (Génie-Vampire des Phéniciens), aux Génies (ils disent Anges), aux Devins, aux Sacrificateurs, … et à tout Israël (parenté de Jacob)].

Résumons. Dans l’histoire réelle de l’Émanation du Monde, la Communauté Parentale élue (et donc toute l’humanité) ne sait pas “cueillir” comme il faut les Dons de la Nature. Par suite, l’Arbre de VIE est empêché de gouverner ; d’où les famines, les maladies et les morts (absences) anormales. C’est l’Arbre de la Mort qui domine nécessairement, c’est-à-dire celui des Prescriptions concernant le Propice et le Néfaste, le Pur et l’Impur, le Licite et le Défendu. C’est à cause de ces Prescriptions, qui dénotent que la pensée n’est pas le sûr Instinct qu’elle devrait être, que l’Arbre de la Mort est synonyme d’“Arbre de la Connaissance”, registre des Usances Coutumières, Code Traditionnel (la fameuse Loi, Torah développée dans la Halakha : les 613 Préceptes, dont 365 négatifs correspondent à tous les jours de l’année, couvrent l’ensemble de l’existence ; et 248 positifs, correspondent à chacun des membres du CORPS humain).

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Le rappel, par l’exemple juif, de l’“économie” Naturaliste dans la société Parentale, permet de préciser en quoi le Comm-Anar se trouve très concerné par cette approche de nos grands-parents à tous.

● Nous devons vouloir que le Producteur soit Libre, du fait de notre passage par la société Politique, et tellement libre même que nous renversons les barrières que comportait la liberté d’hier :

Nous ne voulons plus de Propriétaires PASSIFS (la masse !), et plus de liberté ne concernant que nos ÂMES.

Nous devons vouloir aussi nous rappeler notre passage par la société Parentale, où n’existait pas de Produits, c’est-à-dire de biens attribués à l’exercice des facultés de l’Âme, ce qui en faisait en définitive des biens de Maîtres (patrons). [C’est pourquoi, depuis que la Civilisation s’est retournée en Barbarie intégrale, les hommes n’apparaissent plus que comme des Prédateurs à deux pattes, autrement plus redoutables que les criquets].

Comment pouvons-nous vouloir, tout à la fois, être des Producteurs à 100 %, et abolir totalement les Produits ? Nous autres Réalistes semblons cultiver le paradoxe ! Qu’est un paradoxe ? C’est une pensée opposée (PARA) à l’opinion commune (DOXA). Il est très bon de paradoxer par les temps qui courent, dirons-nous ! Travailler ne coïncide pas du tout nécessairement avec la fabrication de “produits” ; nous savons que la société Parentale, celle d’avant-hier, en fournit la première preuve. Les racistes parentaux ne travaillaient-ils pas, en “cueillant” les Dons de la Nature, s’efforçant ainsi toujours plus d’apprivoiser, sans l’effaroucher, la Vie Infaillible de la Nature ? De même, l’Humanité Libre du Comm-Anar détachera les Dons de la Nature Vivante. Qu’y a-t-il d’impossible, d’inconcevable là-dedans ?

● La première chose, notons-le bien, va être de poser nos propres CORPS comme le Don décisif de la Nature Vivante, comme relevant de cette Spontanéité matérielle non réfléchie, tout à fait analogue à notre Conscience se trouvant à la racine de la pensée. D’où la révision totale que nous devons faire de la Physique et de la Technique en général et, en particulier, du Sport et de la Médecine, puis de l’Habitat, et… des conditions de travail (anciennes “entreprises” envoyées au tapis) !

Voilà donc nos vieilles Âmes (le producteur Libre) exigeant un Corps tout nouveau (de Collecteur Vivant) !

C’est bien ce point qui constitue la pierre de touche (l’essayage déterminant) de l’économie du Comm-Anar, ce qui nous fait rompre radicalement avec l’idée de la Nature “extérieure”, jugée seulement comme notre “milieu”, notre “environnement”. En effet, cette exigence première que nous nous fixons, celle de la reconnaissance en droit et en FAIT de notre corps vivant, s’étend évidemment à tout le côté matériel du monde, à la Nature, dans la trame de laquelle notre corps se trouve pris ; ce qui nous fait cesser de voir “notre” corps comme une CHOSE (et donc, en particulier, découvrir que le “suicide” est… impossible). À proprement parler, il n’y a pas de Choses dans la Nature (et “dans” la Nature est une expression impropre). Parler de Choses, c’est prétendre dépecer le corps de la Nature, y voir des êtres privatisables. Celui qui “se suicide” est celui qui fait violence à sa Personne, en en tranchant son Corps ; littéralement, il opère une “césarienne”. Et l’Humanité qui voit des Choses dans la Nature se propose d’en déchirer le tissu. Fondamentalement enfin, il est inconvenant de supposer des Atomes (ou corpuscules quelconques), ce qui revient toujours au même, à raisonner en terme d’êtres “nombrables” dès qu’ils se donnent comme matériels, physiques (D’où Inertie/Mécanisme).

● À ce propos, dissipons un malentendu concernant la société Politique. Celle-ci fut accusée d’Individualisme par les Socialistes, et le grief fut repris de manière barbare par les Nazis “peuplistes” (volkistes) contre la Démon-cratie. Ceci ne tenait pas du tout. Au contraire, en opposition à la Nature jugée nombrable, l’Humanité civilisée a toujours proclamé que les Fils-d’Adam formaient un seul corps (d’où le péché originel transmissible) ; et que les âmes humaines n’avaient pas de sens hors d’une Église (ekklesia, assemblée des fidèles), dont la tâche était de “militer” en vue de la constitution du “chœur des Saints” du Ciel, ayant pour chorège Dieu-le-Fils (Dieu explicite, “pour-nous”, Créateur, Sujet absolu). Le producteur Libre de la société Politique ne se réduisait donc pas du tout à un “Individu” tout court ! Et le Dynamisme dont l’humanité civilisée, spiritualiste, fait son privilège, ne se traduit pas par des “mouvements browniens” !

● Envisagée dans son côté Matériel, la réalité empirique se nomme Nature. Cette Nature n’est pas “unie” comme la Matière, elle est Variée, Diverse, marquée de Différences ; différences qui sont elles-mêmes vivantes, changeantes, ne cessant pas de “différer” d’elles-mêmes. (Mais l’unité Matérielle de tout cela n’en est pas moins tout à fait Réelle, et pas simplement Nominale). Sous prétexte de la Variété, la société Politique osait parler de Choses.

Mais il y a l’excès inverse : sous prétexte de l’unité “organique” de la Nature, la Société Parentale, non seulement plaçait l’Humanité sous l’hégémonie de la Nature, mais encore réduisait celle-ci à un Grand Arbre ou Grand Animal aux “variétés” fixes.

Ex. : un arbre perd ses feuilles à l’automne, pour retrouver ces MÊMES feuilles au printemps. Bref, la Vie est partout, mais ne laisse aucune place au Neuf… Ainsi, Jésus est Élie qui “revient”.

Aussi, de même que la Liberté civilisée n’est pas assez libre pour le Comm-Anar ; de même, la Vie des primitifs n’est pas assez vivante pour nous !

● Il faut y insister une fois de plus (cf. Les Hébreux, Peuple de l’échec ?) : la société Parentale ignore totalement la Chronologie de la société Politique. Ce qu’elle connaît est précisément l’inverse : le Temps est subordonné à l’Espace ; de sorte qu’on y vivait essentiellement dans la Permanence, qui a son “drame”, comme le Temps eut le sien. Ainsi, concernant la Durée, les “primitifs” ne vont pas plus loin que les Cycles Répétitifs. Quant au drame, c’est celui de la Permanence relative, défaillante, dans le monde réel. D’où la métempsychose, et… la “résurrection de la chair” (ce dernier point, recyclé par le catholicisme et l’islam, comme l’avait fait l’hellénisme, est encore au goût du jour chez Pierre Leroux !). On a dit que les juifs traduisent par Au-delà l’expression “le monde qui vient” : HA’OLAM HABBA’ [38]. ‛OLAM trompe, quand on dit Univers ; c’est “Partout”. Mais il y a plus grave : dans la Bible juive [39], ‛OLAM est traduit tantôt par Monde et tantôt par Temps (Univers ou Perpétuité) ! Comment peut-il signifier aussi bien Partout et Toujours ? Sachons que HABBA’ veut dire : Arrive Ici. Quant à l’Ici-bas, justement, on le dit BA‛OLAM HAZÈH [40] (ZÈH = ici) ; c’est donc : Sur le Partout [41] (BA = sur). Par-dessus le marché, ‛OLAM ne se limite pas au “Toujours” vague ; on le prend aussi pour : “Il y a très longtemps” et “Dans très longtemps”. Pas facile de se faire une tête de Gaulois ! Enfin, il y a une autre manière de dire Ici-bas : ‛ALÉY ’ADAMOT [42], ce qui veut dire “Sur les Sols” [43]. Mais le Sol est de la même racine que… Adam (que pour cela Chouraqui nomme “Le Glébeux”). Les Sols sont probablement les Plaines des Nomades éleveurs. ADOM veut dire Rouge, ce qui fait qu’Adam, tiré de la glaise, a une peau rose, sans poils, à la différence des singes et des ours [44]. (Je risque 2 ou 3 bêtises de détail au passage ? Elles passeront inaperçues, dans les myriades d’imbécillités qui ont été débitées sur le sujet !).

Information capitale. Comment dit-on “Chose” en hébreu ? Fastoche, dit le potache ; j’ouvre le dico des ganaches de J. Ferry. Voilà : une chose est un DAVAR [45]. Terminé, je vais avoir une bonne note. Or, c’est pas terminé du tout – loin de là. Un DAVAR veut dire :

- Une “chose”. Un événement. Un fait. Une action… et aussi Rien !

- C’est aussi : Une cause. Un motif. Un litige. Une contestation.

- Et surtout : Une parole. Un ordre. Un oracle. Un conseil. Une nouvelle. Une promesse. Un mot. Ce qui est à dire (de quoi que ce soit).

Ainsi, une “chose”, c’est l’effet d’une parole, que ce fait-événement soit propice ou néfaste. Une “chose” relève de la MAGIE.

● Nous sommes bien justifiés de reprendre à zéro les “écrits” (!) de la société Parentale, la Bible entre autres. Les Anciens étaient moins sots que nos intellos à ce propos. On devrait bien se plonger dans le “Corpus Hermétique”, le recueil complet de ce qui est attribué à Hermès Trismégiste (trois fois saint, trois fois Grand) : 1er à 3ème siècle [46].

Chez les Grecs, Hermès (Mercure) est fils de Zeus et de Maia. Ce dieu du commerce et des carrefours est le grand Messager. En effet, il invente l’alphabet et les nombres, plus la LYRE ; ce qui en fait le héraut du Panthéon et le conducteur de nos ombres au royaume des morts, chez Hadès (Pluton).

Dans le “Corpus”, Hermès est fils d’Anubis, le tête-de-Chien fidèle d’Isis. Hermès initie son fils Thot, tête-d’Ibis ; et son disciple Esculape, ce grand guérisseur fils d’Apollon chez les Grecs, que Zeus dut foudroyer, comme un autre Prométhée (rival Parental).

Un texte du Corpus est une adresse d’Asclépios au “roi Ammon”, c’est-à-dire au Soleil égyptien même, tête-de-Bélier, identifié à Zeus par les Grecs. Que lit-on dans ce texte ? Voici :

“Ô Roi, ma doctrine contient un sens caché, mais elle est devenue tout à fait incompréhensible depuis que les Grecs l’ont mise dans leur langue qui fausse tout. Aussi, toi le Roi qui peut tout, fais que mon discours échappe à la traduction ! La langue des Grecs, qui prétend à la démonstration, fait de leur philosophie un pur bruit de mots ; nous autres Égyptiens, au contraire, n’employons pas des noms, mais des SONS TOUT REMPLIS D’EFFICACE, nous parlons la Grande Voix des choses elles-mêmes”.

Précision. J’ai rappelé les 613 Prescriptions juives. Il ne faut pas perdre de vue l’essentiel. On est alors bien loin des Dix Commandements de Moïse, mais tombés dans le ritualisme rabbinique dégénéré. D’ailleurs, fondamentalement, il n’y eut qu’UN commandement. Que lit-on dans le Deutéronome (30) ? Simplement ce qui avait été dit à Adam, répété à Israël (l’ethnie-bijou), au moyen de Moïse : “YHOAH, ton Elohîms, met devant toi LA VIE avec le bonheur, et LA MORT avec le malheur” ; à toi de choisir, il n’y a pas de milieu. Tout est dit avec ces quelques mots, les prescriptions proprement dites n’en sont que les conséquences, évidemment variables, contingentes. La Vie, c’est la Prospérité au sein de la Nature, et vis-à-vis des Étrangers ; la Mort, c’est la Ruine dans ces mêmes domaines. Le choix, c’est être Béni ou Honni dans le monde Naturel, favori ou disgracié. Béni, c’est être bien DIT au monde, Honni (ou mal-Dit) est le contraire ; chanceux ou dans la déveine, heureux ou malheureux (poissé). Tout cela, ne l’oublions pas, est communautaire, ethnique. Si on choisit la Vie, on a Santé, Vigueur, Beauté et Parfum racial ; dans le cas contraire, c’est Maladie, Langueur, Laideur et Puanteur (du corps ethnique en décomposition). Il est aisé de vérifier le tableau des Bénédictions et Malédictions auquel est consacré Deutéronome (28). Au fond toute cette histoire est très simple. Mais y a pas pire aveugle…

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Retrouvons le fil de notre recherche : que doivent être le Travail et la Richesse dans le Comm-Anar ? On a des Producteurs autrement plus Libres que dans la société Politique, et qui ne font que détacher des Dons de la Nature autrement plus Vivants que dans la société Parentale. Nous en sommes là. Que dire de plus ?

Il faut distinguer la Réalité et le Monde, et bien voir la relation entre les deux “choses” (faut bien utiliser les mots à notre disposition !).

1- La Réalité est Théorique, “abstraite”. On ne peut mieux la définir que comme identité ABSOLUE Matière-Esprit, “confusion” totale de ces deux vieilles “Substances” préhistoriques, qui se voulaient chacune exclusive ; la première sous la société Parentale et la seconde sous la société Politique. Dans les deux cas, on disait que l’une des deux Substances était exclusive, exempte de toute trace de l’autre, “en dernière analyse” ; d’où la Mère fondamentale des primitifs et le Père suprême des civilisés. Mais sous ces noms de Mère et Père, il y avait déjà allusion, soit à une Émanation du Monde, soit à une Création du Monde. Et, s’agissant du Monde pris à part, il fallait faire une place à la Substance adverse, qu’on disait alors se trouver sous l’Hégémonie de DROIT de la première, quoique portée à la rébellion de FAIT, par les Transgressions physiques ou les Péchés moraux des hommes, respectivement.

Notre Théorie, le Réalisme Vrai, déclare que Matière et Esprit sont deux contraires absolument Identiques quant à la Réalité “en elle-même”, la réalité “absolue” échappant à notre pratique. Bref, la Réalité au sens strict du mot est Mère-Père indissolublement ; on ne peut la concevoir que sous la forme de ce RAPPORT. Voilà pour notre Théorie. La Réalité est donc “abstraite”, mais pas au sens de purement Nominale, n’existant que dans notre tête ; au contraire rien n’est plus Réel que la Réalité ; c’est “le fin du fin”, “le fort et le fin” du Monde ; “le fin fond”, “le fond du sac” du Monde. On ne le découvre que PAR la pensée, mais c’est tout le contraire d’un simple “être de raison”. Ceci est vrai à un point tel que l’“idée” de Réalité, déroutante pour les hommes de la société Politique, précisément parce que Rapport mental, est la seule “communion” psychique avec la Réalité qui nous est permise.

Ceci nous ramène à la Conscience. Nous savons que le FAIT de la conscience est matériel, naturel, Physique. C’est la sensation PURE (ni toucher, odorat, etc.) que les hommes seuls éprouvent, parce qu’à l’occasion de la pensée. C’est la sensation de la Vie même attachée à la Matière, à la Réalité saisie sous l’angle matériel, vie présente de la même manière en tout corps. Cette sensation atteste que notre corps Particulier appartient non seulement à la Nature Générale, mais encore à la Matière Universelle. Il y a encore autre chose, si on considère le privilège humain de cette Conscience, venant du fait que nous ressentons la Vie universelle “à l’occasion” de la pensée, propre seulement à l’Humanité.

La pensée effective, “en acte”, n’est autre que TRAVAIL mental, c’est-à-dire “mise en rapport” ; ce qui ne fait qu’épouser, à la mesure du Monde, donc de manière Relative, le Rapport de la Réalité dans ses expressions pratiques. Or, le travail mental de base, celui qui “ne sert à rien”, mais conditionne tous les autres, est celui de la RÉFLEXION sur la Conscience, la pensée qui prend pour “objet” le fait de conscience. Cette pensée de la conscience vide, de l’éphémérité même, est le Rapport mental fondamental. Cette pensée n’est pas une “connaissance” ordinaire ; c’est bien plutôt la seule GNOSE (Théologie) qui nous soit permise. Et on peut dire que cette Gnose (connaissance suprême) porte sur un “Savoir”, si on se souvient que ce mot veut dire une SAVEUR, un “goût”, puisqu’il s’agit de la Conscience physique sentie. Si donc nous partons de la “pensée première”, la réflexion sur la Conscience, nous n’y trouvons d’autre contenu que l’Éphémère, du “présent qui passe”, du Temps (durée générale, pas celle du “temps” étroit des civilisés). Ceci est très important, parce que ce rapport fondamental de la pensée (donc chez les Hommes), coïncidant avec l’Intuition du Temps (intuition = vision immédiate) ne concerne pas seulement les hommes, mais également la Nature et la Réalité : c’est l’autre manière de désigner la Vie par le mot Pensée, l’autre manière de désigner la Matière par le mot Esprit. Ce n’est pas par hasard que ce sont les civilisés, spiritualistes, qui ont mis à jour cette “autre face” de la Réalité. Seulement, à cause de “l’occasion de la pensée”, ils n’ont voulu voir dans l’Esprit (et son avatar Éternité-Temps) que la “vraie” Substance détrônant la Matière de la société Parentale. La Durée appartient bien autant à la Réalité ; et l’humanité préhistorique en a fait des usages décisifs dans son travail mental appuyé sur le couple Mémoire-Imagination, soit par ses Devins, soit par ses Prophètes (devins Possédés et prophètes Inspirés).

Un mot encore. Il nous a paru “assez évident” que si on prend la Réalité par son côté matériel, tout est Vivant : nos corps et la Nature ; y compris donc ce qu’on appelait le Minéral, l’Inerte. (Néanmoins, il y a loin entre l’admettre “de bouche” et le reconnaître effectivement, “à la manière” des Primitifs !) Ceci dit, comment admettre tout autant que tout est Pensant, et pas seulement les Âmes des Personnes ? La Conscience est Physique, Naturelle ; peut-on dire que la Réflexion morale, humaine, se trouve dans la Nature, dans la Réalité matérielle ? Nous avons déjà noté que la réflexion PURE, se réduisant à l’Intuition de la Durée, n’est pas une simple convention humaine, mais au contraire absolument d’ordre “objectif”. Mais alors, le Temps (durée) n’est-il qu’un autre nom de l’Espace (étendue) ? Effectivement, c’est ce à quoi nous aboutissons ! Si on parle de l’Espace et du Temps AU MONDE, leur identité n’est certes “que” relative ; mais rien à voir en tout cas avec Einstein et l’absurde “4ème dimension” du Temps ajoutée à l’Espace, et à qui il faut un Absolu AU MONDE : la vitesse de la Lumière ! C’était bien la peine de rompre avec Euclide et Laplace ! Quand on pense que Staline est allé s’enliser dans ce bourbier, avec pour seul prétexte d’anathématiser le frère-ennemi d’Einstein, l’“idéaliste” Max Planck (Quanta contre Relativité)… Faut-il préciser qu’on n’est pas plus avancé avec Planck ? Si Einstein a son Absolu : C (vitesse de la lumière dans le vide), en mètres-seconde, Planck à la sien : H (unité élémentaire d’énergie rayonnante), en joules-seconde (le joule est l’unité de “travail”). Autant dire que la guéguerre autour de corpuscules-ondes pisse pas plus loin que celle entre Comte et Proudhon.

2- Le Monde est Pratique, “concret”. Le Monde, donc, doit être distingué de la Réalité. La Réalité est identité Absolue Matière-Esprit, tandis que le Monde est cette MÊME identité seulement Relative, qui se présente comme Nature-Humanité. Mais il faut noter que, s’agissant cette fois de la liaison de deux RAPPORTS, les mots Absolu et Relatif prennent un sens tout nouveau : le Monde, “au fin du fin”, en dernière analyse, EST la Réalité (elle-même “relative” puisque “confusion” Matière-Esprit. Ainsi, alors que pour Dieu l’Esprit était tout, son Être, et la Matière rien, Néant, on retrouve l’audace de Dom Deschamps : le Rien existe, est l’Existence même).

Notre Monde, celui du Réalisme Vrai, présente l’identité Relative Matière-Esprit de la façon suivante : il est le Tout de deux touts inverses “emboîtés”, mariés ensemble.

- Il y a d’un côté le tout de la Nature, qui est Vie relative, Espace plein, foison de corps (dont le nôtre), toujours Neufs.

- De l’autre côté, il y a le tout de l’Humanité, qui est Pensée relative, Temps continu, carrière d’âmes (dont les “morts” et “à naître”), partout Présentes (dans le Maintenant).

Bref, le Monde (qui n’a PAS de sens si nous n’y sommes pas [47]) est combinaison historique de la Nature VIVANTE-RATIONNELLE et de l’Humanité RAISONNANTE-VIVANTE.

Notons bien que, vis-à-vis des personnes, parler de naître et mourir pour leurs “âmes” n’a pas de sens, ne fait qu’incorporer l’humanité dans la Durée, ce qui concerne toute la Nature. Réciproquement, vis-à-vis des Choses, en parler comme des “solides” (rigides, résistants, pondérables), ne fait qu’incorporer la nature dans l’Étendue, ce qui concerne toute l’humanité chez les Barbares. On n’a toujours que des variantes des Atomes morts qu’il faut multiplier de manière indéfinie (on donne 89 ou 92 “corps simples”, sur la terre et pour le moment, dont personne ne s’accorde pour leur “classification”), pour rendre compte d’une Variété finalement “fixe” dans la Nature. Valait mieux en rester aux Quatre Éléments des Grecs, couronnés par l’Éther. On nous dit : tout se transforme. Ce n’est pas arranger son affaire ! Il faut ajouter alors aux Solides des “forces extérieures” (elles se ramènent toutes au Feu), agissant dans le “milieu” (vide, ou pas) des corps solides, d’où leur Élasticité pouvant aller à la Rupture [48]. Quelle contorsion pour s’enfermer dans la Mécanique (une mécanique de mort, puisqu’on proscrit l’Impetus premier de Dieu) ! Bref, comme le Diable est “singe de Dieu” (Tertullien), on vous donne un simulacre de Vie. Quand je pense qu’on nous a présenté “le professeur OPARIN, âme du premier Symposium sur l’Origine de la Vie à Moscou”, et son livre “l’Origine de la Vie” (1957) “qui marque l’avènement d’une ère nouvelle en biologie” ! Où s’embarque-t-on à chercher “l’origine” de la Vie, puisque la Matière EST la Vie, elle EST l’Origine ! Le comble est que le matérialiste dialecticien Oparin déclare : “Supposer la vie éternelle est une conséquence nécessaire et inévitable de l’Idéalisme” !

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Où voulions-nous en venir ? C’est dans le Monde : l’emboîtement, l’empiètement, l’écart relatif et mouvant entre la Nature vivante-rationnelle et l’Humanité raisonnante-vivante, que se situe notre Pratique, et en premier lieu celle de Producteurs Libres de Dons Vivants. Sans oublier l’autre “écart”, restant fondamental, entre le Monde et la Réalité. Tel est le cadre de l’Économie du Comm-Anar.

Ce n’est donc pas seulement comme des Patrons que nous voulons des Producteurs Libres ; et ce n’est pas seulement comme des Magiciens que nous prétendons à des Dons Vivants.

L’Économie du Comm-Anar ne ressemble à rien de ce que connut la Préhistoire ; c’est celle de la 3ème espèce de la Race humaine, celle qu’entreprend immédiatement la République Syndicale.

Le Comm-Anar commence par anéantir dictatorialement l’“économie” présente : celle “du Pain et des Jeux” pour la Masse, et des “Délices de Capoue” pour la Caste dominante. Ceci ne demande pas de s’y arrêter.

Le Comm-Anar ne nous apportera pas plus le “pain des anges” (Civilisés) que “les cailles et la manne” – Exode 16 (Primitifs) ; mais il mettra le pain “à la main” du peuple (il sera maître des MOYENS certains de faire se déverser les Dons de la Nature), lequel n’en attendra pas plus que “la Liberté et le pain Cuit” (l’indépendance et des réserves assurées) ; sans que cela soit sa raison de vivre. C’est exclusivement depuis le tremplin Volontariat-Gratuité que la raison de vivre peut se dessiner.

Signature Freddy Malot – novembre 2005

Annexe

De la justice politique

Livre VIII : de la propriété

William Godwin – janvier 1793

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Chapitre XXIV – De la dissolution du Gouvernement

Il nous reste à examiner quel est le degré d’autorité dont il convient de revêtir l’espèce d’assemblée nationale que nous avons admise dans notre système. Pourra-t-elle donner des ordres aux différents membres de la confédération ? Ou les invitera-t-elle simplement à coopérer à l’avantage commun, en s’efforçant de les convaincre, par des adresses et des raisonnements, de la justice et de l’utilité des mesures qu’elle recommande ? Le pouvoir de contraindre serait peut-être d’abord nécessaire, mais le droit d’inviter deviendrait bientôt suffisant. Le conseil Amphictyonique [49], chez les anciens Grecs, n’avait d’autorité que sa considération personnelle. À mesure que l’esprit de faction se calma, que les commotions publiques cessèrent et que la machine politique fut simplifiée, la voix de la raison se fit entendre avec moins de peine. Un appel de l’assemblée aux différents districts ne pourrait manquer d’obtenir l’approbation générale, à moins que la proposition ne fût d’une nature tellement douteuse que son exécution serait à craindre plus qu’à désirer.

Cette observation nous conduit plus loin. Pourquoi la distinction que nous venons de faire entre les ordres et les invitations des assemblées nationales, ne s’appliquerait-elle pas également aux assemblées particulières, aux Jurés des différents districts ? Nous supposons encore que le pouvoir de contraindre serait d’abord indispensable, non que la nature de l’homme soit la source véritable de cette nécessité désastreuse, mais parce que des institutions dégradantes l’ont antérieurement corrompu. L’homme n’est pas né méchant ; s’il ne rencontrait sans cesse l’hypocrisie, s’il n’avait lieu de soupçonner ses amis, ses parents, ses magistrats de n’avoir pour but que leurs intérêts, en prétendant s’occuper des siens, il écouterait les représentations et céderait à l’évidence. Mais la défiance et la réserve sont les effets naturels de l’artifice et du mystère. Simplifiez le système social, repoussez de sa structure tous les raffinements introduits par la tyrannie et l’ambition, rendez le langage de la justice intelligible pour tous : éloignez surtout la confiance aveugle, et toute la race humaine deviendra bientôt raisonnable et vertueuse. Les Jurés ne s’établiront plus les juges des différents, il leur suffira, pour les terminer, d’indiquer la méthode l’équité recommande. Il leur suffira, pour prévenir la répétition des crimes, d’inviter les coupables à renoncer à leurs erreurs.

Si leurs remontrances étaient quelquefois insuffisantes, cet inconvénient serait d’une bien moindre importance que la violation journalière du droit inaliénable du jugement individuel ; mais cet inconvénient même n’existerait pas. L’empire de la raison serait universellement respecté, et si le coupable résistait aux remontrances, bien qu’il n’eût à redouter aucune contrainte, le blâme général, la désapprobation publique pèserait tellement sur lui qu’il chercherait bientôt un refuge dans une société plus favorable à ses erreurs.

Le lecteur, sans doute, anticipe déjà la dernière conséquence de notre système. Si les Jurés cessent de décider, se bornent à de simples invitations, si la force disparaît graduellement, si la raison seule commande, les Jurées eux-mêmes et tous les autres établissements publics ne deviendront-ils pas inutiles ? Les arguments d’un homme sensé seraient-ils moins efficaces que ceux de douze hommes ? La compétence d’un sage pour instruire ses voisins, ne sera-t-elle pas d’une notoriété suffisante sans les formalités d’une élection ? Ce progrès de l’esprit humain est une de ses stations les plus mémorables. Avec quels délices, un ami de l’humanité n’entrevoit-il pas cette époque fortunée, la dissolution de tout gouvernement politique, de cet instrument grossier, cause éternelle de tous nos vices, corrupteur et corrompu par essence, et ne pouvant cesser de nuire qu’en cessant enfin d’exister !

William Godwin, De la justice politique – janvier 1793

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Chapitre VI – Objections tirées de l’attirance pour l’oisiveté

Une autre objection contre le système, faisant contrepoids à l’accumulation des biens, est qu’il mettrait fin à toute activité. Nous voyons, dans les pays industriels, les miracles opérés par l’appât du gain. Les habitants couvrent les mers de leurs flottes, étonnent le genre humain par les raffinements de leur ingéniosité, maintiennent sous leur coupe de vastes continents, dans différentes parties du monde, par les armes, sont capables de défier les confédérations les plus puissantes, et croulant sous les impôts et les dettes, semblent acquérir de nouveaux biens malgré des charges pesantes. Pourrons-nous nous défaire un peu d’une motivation qui parait avoir une influence si grande et si importante ? Dès que sera établi le principe selon lequel aucun homme ne s’impliquera dans la société pour son usage personnel plus que nécessaire, tous les hommes deviendront indifférents aux efforts qui font appel à l’énergie de leurs facultés. Dès que sera établi le principe selon lequel tous les hommes, sans être obligés d’exercer leurs propres pouvoirs, seront autorisés à avoir une part du superflu de leurs voisins, la paresse deviendra rapidement universelle. Cette société soit mourra de faim, soit sera obligée, pour sa propre survie, de retourner au système de monopole et d’intérêt sordide que les théoriciens raisonneurs mettront toujours vainement en cause.

En réponse à cette objection, il faut rappeler au lecteur que l’égalité pour laquelle nous plaidons est une égalité qui gagnera lorsqu’on atteindra un haut niveau intellectuel. Une révolution aussi audacieuse se produira dans l’aventure humaine seulement lorsque l’esprit général sera beaucoup plus cultivé. Des désordres irresponsables et malencontreux pourraient résulter d’une idée superficielle de l’égalité : mais ce ne peut être qu’une conviction nette et réfléchie de la justice, de la justice à la fois rendue et reçue, du bonheur de l’abandon de nos habitudes les plus ancrées, qui peut amener un système stable de ce genre. Des tentatives non préparées conduiraient à la confusion. Leur effet serait temporaire, et une nouvelle inégalité encore plus barbare leur succéderait. L’homme, avec sa cupidité intacte, chercherait l’occasion de satisfaire son amour du pouvoir et de la notoriété, en trompant ses voisins distraits.

Faut-il croire alors que cet état de progrès intellectuel pourrait annoncer la venue d’une ignorance et d’une brutalité universelles ? Les sauvages en effet, sont sujets à la faiblesse et l’indolence. Mais les états civilisés et cultivés sont le théâtre d’une activité particulière. On pense que l’étude avisée et la recherche passionnée mettent les facultés corporelles en action. La pensée engendre la pensée. Rien, sinon l’oppression peut-être, ne peut arrêter les progrès de la pensée. Mais dans le cas qui nous intéresse, loin d’être opprimés, les hommes sont égaux, indépendants et rassurés. On a observé que l’introduction d’un gouvernement républicain s’accompagne d’un enthousiasme public et d’un irrésistible besoin d’entreprendre. Doit-on penser que l’égalité, le véritable républicanisme, sera moins efficace ? Il est vrai que, dans les républiques, cet esprit est amené, tôt ou tard, à dépérir. Le républicanisme n’est pas un remède qui s’attaque à la racine du mal. L’injustice, l’oppression et la misère peuvent trouver refuge dans des séjours apparemment heureux. Mais, là où le monopole de la propriété est inconnu, qu’est-ce qui pourrait arrêter la progression de l’enthousiasme et du développement ?

Cet argument sera renforcé si on réalise la quantité de travail exigée par une situation égalitaire. Quelle est cette quantité d’efforts devant laquelle, selon l’objecteur, beaucoup d’hommes reculeraient ? Il est si facile de prendre l’apparence d’un agréable repos ou d’un exercice facile plutôt que celle du travail. Dans cette communauté, on s’attendra rarement à ce que quelqu’un, du fait de sa situation ou de son métier, se considère exempté de l’obligation d’une activité manuelle. Aucun homme riche ne s’abandonnera à la paresse, et ne s’engraissera du travail de ses camarades. Le mathématicien, le poète et le philosophe trouveront beaucoup de joie et d’énergie dans le travail régulier qui leur donne conscience d’être des hommes. Personne ne se consacrera à la fabrication de babioles et articles de luxe ; et personne ne se consacrera non plus à entretenir l’activité de la machine complexe du gouvernement, des collecteurs d’impôts, des huissiers, des régisseurs, des employés des douanes maritimes, des employés de bureau et des secrétaires. Il n’y aura plus de flottes ni d’armées, plus de courtisans ni de laquais. Ce sont les emplois inutiles qui, aujourd’hui, occupent la grande masse dans une nation civilisée, alors que le paysan travaille continuellement pour les maintenir dans une situation plus nuisible que l’oisiveté.

On évalue à un vingtième à peine des habitants de l’Angleterre ceux qui ont un emploi sûr dans l’agriculture. Ajoutons à cela que la nature du travail agricole est une activité à temps plein à certaines périodes de l’année, et qui laisse du temps libre à d’autres périodes. On peut considérer ce temps libre comme l’équivalent du travail suffisant, dans une société simple ayant une direction assez compétente, à la fabrication des outils pour les fileurs, les tailleurs, les boulangers et les bouchers. Le but, dans l’état actuel de la société est d’accroître le travail ; dans une autre situation, ce serait de le simplifier. Une quantité disproportionnée de la richesse de la communauté a été jetée dans les mains de quelques-uns ; et l’ingéniosité a été continuellement consacrée à découvrir des moyens d’accroître cette richesse. À l’époque féodale, le grand seigneur invitait les pauvres à venir manger les produits de son domaine, à condition que ceux-ci portent sa livrée, et deviennent ses hommes de troupe pour faire honneur à ses hôtes bien-nés. Maintenant que les échanges sont plus faciles, il a abandonné ce comportement naturel, et oblige les hommes qui sont entretenus sur son revenu à exercer en échange leur ingéniosité et leur activité. Ainsi, dans la situation mentionnée plus haut, il paie le tailleur pour couper ses vêtements en pièces qu’il coudra ensuite ensemble, et décorera de piqûres et d’ornements divers, sans lesquels ces vêtements seraient aucunement moins pratiques et utiles. Imaginons, dans le cas présent, un état d’une simplicité exemplaire.

Selon notre raisonnement, il paraîtrait nullement impossible que le travail d’un homme sur vingt dans la communauté soit suffisant pour fournir aux autres toutes les nécessités absolues de la vie. Si ensuite ce travail, au lieu d’être l’œuvre d’un nombre aussi restreint, était aimablement divisé entre tous, il occuperait le vingtième du temps de chaque homme. Selon nos calculs, l’activité d’un travailleur lui prend dix heures par jour, ce qui, après déduction de ses heures de pause, de loisirs et de repas, semble largement estimé. Il en découle qu’une demi-heure par jour de travail manuel pour tous les membres de la communauté suffirait amplement à fournir à tous le nécessaire. Qui voudrait alors se dérober à ce niveau d’activité ? En voyant l’activité incessante déployée dans cette ville et dans cette île, qui croirait que, avec une demi-heure d’activité par jour, la quantité de bonheur donnée à la masse pourrait être beaucoup plus importante que celle d’aujourd’hui ? Pourrions-nous assister à ce spectacle honnête et généreux d’indépendance et de vertu, où tous les hommes pourraient à loisir consacrer leur esprit aux plus nobles activités, sans sentir nos âmes elles-mêmes revigorées par l’admiration et l’espoir ?

Lorsqu’on parle d’hommes tombant dans l’oisiveté, sans être excités par l’appât du gain, c’est peut-être que nous avons mal compris les motifs qui, à présent, gouvernent l’esprit humain. Nous sommes déçus par la cupidité évidente de l’esprit humain, et nous imaginons que l’accumulation de la richesse est leur grand dessein. Mais on a bien vu que la passion dominante actuelle des hommes est l’amour de la notoriété. Il existe, sans aucun doute, une classe de la société qui est perpétuellement tenaillée par la faim et le besoin, et n’a pas de temps à consacrer à des motifs matériels plus grossiers. Mais la classe juste en-dessus de celle-ci est-elle moins active qu’elle ? Un homme peut-il affirmer que l’esprit du paysan est aussi étranger à l’inaction et à l’oisiveté que celui du général et de l’homme d’état, que l’esprit du philosophe authentique qui baigne perpétuellement dans l’étude, ou du poète, celui du barde de Mantoue par exemple, qui est incapable de croire qu’il a suffisamment revu, réexaminé et polisse ses compositions ?

En réalité, ceux qui ont avancé ce raisonnement se sont trompés sur la nature de leur propre objection. Ils ne supposaient pas que les hommes pouvaient être poussés à agir uniquement par l’appât du gain ; mais ils pensaient que, dans une situation égalitaire, ils n’auraient plus de centre d’intérêt. Il nous reste maintenant à estimer le degré de vérité de cette idée.

En attendant, il est plutôt évident que les motivations issues de l’amour de la notoriété ne sont en aucune façon balayées par un état de la société incompatible avec la thésaurisation. Les hommes, devenus incapables d’acquérir l’estime, ou d’éviter le mépris de leurs voisins, par leur habillement ou leur ameublement, dirigeront leur passion pour la notoriété vers une autre voie. Ils éviteront le reproche de paresse aussi soigneusement qu’ils évitent aujourd’hui celui de pauvreté. Les seules personnes qui négligent actuellement les effets que peuvent avoir leur aspect et leurs manières sont celles dont le visage est marqué par la famine et la détresse. Mais, dans une société égalitaire, aucun homme ne sera opprimé et par conséquent, les sentiments les plus délicats auront le temps de se développer. L’esprit général ayant, comme nous l’avons déjà montré, atteint un haut degré de développement, l’élan qui l’animera sera plus fort. L’esprit public fera preuve d’une grande ardeur. Les temps de loisirs seront plus nombreux ; et pour une pensée cultivée, le temps libre est précisément la période pendant laquelle de grands desseins, visant à s’attirer approbation et estime, sont conçus. Dans la sérénité du temps libre, aucun esprit, sauf les plus sublimes, ne peut vivre sans la passion de la notoriété. Cette passion, renonçant à se perdre dans des voies détournées et des errements inutiles, cherchera le chemin le plus noble, et fera perpétuellement fructifier les germes du bien public. L’esprit, même s’il ne doit jamais atteindre le terme de ses découvertes et perfectionnements éventuels, avancera néanmoins vers le progrès avec une rapidité et une détermination inconcevables aujourd’hui.

L’amour de la célébrité est sans doute une illusion. Cette illusion, comme toutes les autres, sera identifiée et rejetée le moment venu. C’est un fantôme aérien, qui nous apportera cependant un plaisir imparfait tant que nous le vénérerons, mais nous décevra toujours beaucoup, et ne résistera pas à l’épreuve de vérification. Nous ne devons aimer que le bonheur réel, ce bonheur qui supportera l’épreuve du souvenir, et qui ne sera pas amoindri par une claire perception et une compréhension approfondie. S’il existe bien un principe plus solide que les autres, c’est la justice, principe qui repose sur le postulat simple que les hommes sont des êtres de même nature, et méritant dans certaines limites les mêmes avantages. Que le bénéfice ajouté au pot commun provienne de vous ou de moi est sans importance. La célébrité est donc une chasse vaine et illusoire. Si une opinion plus haute que celle que je mérite doit être le prix de la célébrité, la désirer relève du vice. Si la célébrité reflète précisément mon caractère, elle ne doit être qu’un moyen de faire, autant que possible, du bien à ceux qui connaissent le mieux l’étendue de mes aptitudes et l’honnêteté de mes intentions.

L’amour de la célébrité, lorsqu’il s’éteint dans les esprits formés par le présent système, laisse souvent place à un principe plus répréhensible encore. L’égoïsme est une habitude issue du monopole. Lorsque l’égoïsme cesse de chercher son plaisir dans l’activité publique, il est trop souvent ramené à une vision glaciale du plaisir personnel, parfois sensuel, parfois intellectuel. Mais ce n’est pas ainsi que le monopole disparaîtra. L’égoïsme ne se trouve pas ici dans des conditions qui le stimulent. La vérité, la vérité superpuissante du bien général, s’empare irrésistiblement de nous. Il n’est pas besoin de motivations, dès l’instant où nous voyons clairement combien les masses et les époques pourraient profiter de nos actions, combien les causes et les effets sont liés en une chaîne sans fin, si bien qu’aucun effort sincère ne sera perdu, et qu’il aura contribué au bien, des siècles après que son auteur repose dans sa tombe. La passion sera générale, et tout le monde sera stimulé par l’exemple de tous.

William Godwin, De la justice politique – janvier 1793

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Dans l’Angleterre de 1792, 5 % de la population – les paysans – produisent seuls toutes les matières premières de ce qui est nécessaire pour faire vivre toute la société.

Le travail des paysans est saisonnier. En supposant qu’ils soient occupés à temps plein – 10 heures par jour –, les outils et le travail artisanal pour confectionner ces produits nécessaires (le pain, le vêtement, etc.) est assuré.

Imaginons que ce travail manuel soit réparti sur toute la population. Chacun aura à y consacrer 5 % de 10 h, c’est-à-dire, UNE DEMI-HEURE PAR JOUR.

Qui oserait s’exempter de 30 minutes de travail par jour, pour avoir une société vraiment égalitaire !

Signature Freddy Malot – novembre 2005

République Moderne

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Signature Freddy Malot – décembre 2005

République Moderne

Tableau - République Moderne

Signature Freddy Malot – décembre 2005

Thomas Jefferson

“Si j’avais à choisir entre deux extrêmes :

- un Gouvernement sans journaux,

- ou des Journaux sans gouvernement,

C’est ce dernier que je choisirais !”

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Théorie Générale

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Signature Freddy Malot – janvier 2006

Théorie Générale

L’Humanité se trouve aujourd’hui – et pour la 1ère fois ! – contrainte de prendre l’Histoire au sérieux. Comment comprendre cela ?

I- La Réalité

On ne peut répondre à une telle question sans aller jusqu’au fond des choses, sans avoir une Théorie générale solide (ce qui prend la place de ce que la civilisation nommait : Philosophie première, Théologie, ou Métaphysique). En un mot, il faut avant tout mettre au point ceci : de quoi cause-t-on exactement, quand on parle de la RÉALITÉ pure et simple ? Ceci fut désigné dans le passé : d’abord Matière Fondamentale, ensuite Esprit Suprême. Et maintenant ?

• Nous ne sommes que fidèles à l’Humanité Politique ancienne en déclarant tout bonnement : la Réalité tout court doit voir son ÊTRE se confondre avec son EXISTENCE (l’inverse dans l’Humanité Parentale).

• Nous n’ajoutons à cela qu’une chose, mais d’importance décisive ; en toute rigueur, la formule ci-dessus doit être comprise comme absolument synonyme de la suivante : la Réalité est STABLE [50] sans restriction aucune, dans l’exacte mesure où elle est NEUVE [51] en permanence sans restriction aucune. C’est encore ce que nous exprimons en disant que la Réalité pure et simple est indissolublement Matière-Esprit. Tout est dit alors de la Réalité tout court, sans qu’on puisse rien y ajouter ou retrancher, et surtout pas en faire un motif de Secret ou de Mystère.

Il va de soi que seule la Théorie pure devine enfin l’ancienne énigme de la Réalité (ce qui prend la place du Mythe matérialiste et du Dogme spiritualiste d’antan).

Mise au point. Le Réalisme Vrai révise toutes nos notions préconçues d’hier. Il faut le faire pour l’idée religieuse classique de Transcendance-Immanence. Ce couple (étroitement lié à celui de Libre Arbitre-Prédestination) rendait compte de la relation Dieu-Monde. Précisions :

- On ne peut retenir le couple Transcendance-Immanence que pour la conception Spiritualiste (civilisée).

- Un troisième terme innomé s’impose en amont : le “Mystère” de Dieu, c’est-à-dire comment il se présente abstraction faite de toute Création. C’est le Néant “à partir” duquel il crée.

- Dans le rapport Transcendance-Immanence, où se donne Dieu POUR-NOUS, intelligible, il n’y a pas parité des deux termes : la Transcendance est Hégémonique, et l’Immanence subordonnée (Tableau “Dieu”, p. 8).

Et il y a surtout la question nouvelle à laquelle il faut répondre : qu’est-ce qui correspond à cela dans le MATÉRIALISME, dans le seul matérialisme à prendre en considération, celui de l’Humanité Parentale, parce que seul Matérialisme qui fut le ciment d’une société : la Société Première (le “matérialisme” donnant l’Athéisme, appartient totalement à la société Politique, n’est rien d’autre qu’un courant Spiritualiste exaltant la Raison contre, ou “sans”, la Foi, l’extrême opposé de l’Enthousiasme mystique exaltant la Foi contre, ou “sans”, la Raison).

Dans le Matérialisme, y avait-il un “retournement” du rapport civilisé : l’Immanence y ayant Hégémonie sur la Transcendance ? Telle est la première idée qui nous vient. Mais les mots ne conviennent plus pour formuler ce qu’on cherche à dire. Que signifiait la Transcendance ? C’était l’Au-delà de l’au-delà (car Dieu n’est pas au Ciel, qui fait partie de sa Création). Évidemment, la Puissance matérielle, Vivante-Émanatrice, des Primitifs ne peut pas être dite résider dans ce qu’était l’Immanence civilisée ! Elle se trouvait dans l’En-deça de l’en-deça, dans ce qu’aurait été une sous-Immanence (inconcevable) pour le spiritualisme. À cette sous-immancence, nous choisissons de donner le nom de CIS-CENDANCE (CIS est diamétralement opposé à TRANS en latin, comme il apparaît dans la désignation des Républiques Transalpine et Cisalpine par les Romains). Ceci veut simplement dire que la Puissance matérialiste était “sous” son Émanation, laquelle comprenait non seulement l’Ici-bas, mais aussi l’en-deça de ce dernier : l’Abîme, le SCHÉOL juif par exemple. C’est le royaume des “ombres”, des “larves”, cet en-deça CACHÉ où, après s’être “absenté” de l’Ici-bas (qui serait mieux dit Ici-haut), on languit après la Réincarnation [52] “QUI VIENT” : HABBA’ [53].

Que de mots, simplement pour mettre en ordre nos “concepts” ! Mais il faut savoir si oui ou non nous voulons commencer à y voir clair dans notre passé, préalable absolu pour marcher avec assurance vers un avenir quelconque !

II- Le Monde

Qu’en est-il à présent du Monde ? Ce que nous appelons le Monde n’est autre que la Réalité relative. Celle-ci se distingue de la Réalité tout court parce que Matière et Esprit s’y trouvent mutuellement comme “en décalage”. Attention ! c’est ici qu’il faut être précis pour ne pas dérailler et, en l’occurrence, retomber dans les ornières du Panthéisme ou du Manichéisme du monde religieux civilisé (le panthéisme traînant derrière lui la casserole du manichéisme, à la manière dont le mariage traînait la casserole du proxénétisme).

Nous avons dit qu’il y avait lieu de distinguer nettement la Réalité absolue et la Réalité relative (le Monde). Ceci devrait nous mettre à l’abri d’une rechute dans le Panthéisme (deux versions : Sensualiste et Spéculatif) en se proposant de traiter du Monde “pris à part”. Mais il faut y prendre garde. Le danger subsiste, et il est parallèle au danger de verser dans l’Occultisme [55] en traitant de la Réalité tout court “prise à part”, sous prétexte que celle-ci doit être déclarée plus profonde, plus “substantielle”, que la Réalité relative qu’est le Monde.

Dans le Monde, donc, Matière et Esprit se trouvent comme “en décalage”. Il ne faut pas comprendre cela comme s’il y avait la Matière d’un côté et l’Esprit de l’autre. Au contraire : Matière et Esprit “couvrent” chacun à sa manière l’ensemble du Monde. En quoi consiste alors le “décalage” ? Le Monde se présente comme le rapport “disjoint” Nature-Humanité, et le décalage se réduit au seul fait que nous sommes en droit de considérer que les deux membres du couple “empiètent” l’un sur l’autre complètement, qu’ils se chevauchent totalement, comme l’Intelligible et l’Intelligence. Bref, “en dernière analyse”, la Nature est tout à fait Humaine, de même que l’Humanité est tout à fait Naturelle. Ou encore : il est absolument légitime d’aborder le Monde de deux manières opposées mais finalement identiques, parce que n’étant que deux versions “contraires” de la même SPONTANÉITÉ : celle de la VIE. C’est en effet la vie même qui se trouve à la base de notre Pensée, que nous expérimentons sous la forme de la Conscience physique “à l’occasion” de notre travail mental. Ce qui sépare donc seulement une Personne d’une Chose (comme on disait autrefois), c’est que notre Conscience “physique” donne lieu à la Réflexion “morale”, c’est-à-dire à la pensée proprement dite ; que le phénomène de la Conscience peut être l’“objet” de la Réflexion comme n’importe quoi d’autre ; et donc que nous SAVONS que la Matière est dotée de Spontanéité. Mais les spiritualistes n’ont pas vu que ce savoir-là ne ressemble à aucun autre, du fait que nous ne pouvons en faire AUCUN usage pratique ! Il le fallait cependant pour exalter la “substance” Esprit exclusive, poser l’Âme humaine, et faire rayonner la pensée étroitement Rationnelle (intellectualiste et moraliste).

Ainsi, l’Humanité appartient au Monde totalement, exactement au même titre que la Nature. C’est bien pour cela que, dans les limites du rapport Nature-Humanité, la Réalité se prête sans réserve à notre intelligence Théorique en tant qu’Absolue, et à notre maîtrise Pratique en tant que Relative.

III- Réalité-Monde

Nature du lien qui “unit” Réalité et Monde :

• En dernière analyse, la Réalité n’est “faite” que du Monde ;

• En dernière instance, le Monde coïncide totalement avec la Réalité.

• Le Monde ne se donne pas du tout comme absolument Stable et Neuf, partout et toujours, comme la Réalité. Néanmoins, il revendique d’être tenu, légitimement en principe, pour IMPÉRISSSABLE et INCOMPARABLE en ses divers endroits et moments.

On le voit bien, dans notre Théorie Générale, il ne s’agit plus du tout, ni de la Réalité d’autrefois, ni du Monde d’autrefois. La Réalité tout court devient l’objet du Réalisme Vrai (matérialisme-spiritualisme), et le Monde devient l’objet de l’Historisme Lucide. Nous n’avons plus de Réalité Secrète ou Mystérieuse, ni d’Au-delà ou d’En-deça du Monde. Mais si le nouvel Ici-bas/Ici-haut “avale” tous les arrière-mondes d’antan, la réciproque vaut tout autant. Et notre Monde transfiguré conserve à sa façon l’“humilité” de nos ancêtres, il reconnaît qu’il se trouve sous la Ciscendance-Transcendance de la Réalité pure et simple ; avec le seul avantage de saisir cette dernière de manière “transparente” pour la première fois avec, en prime, la certitude d’une “immortalité” des Personnes partagée avec les Choses.

C’est la Théorie pure qui rend compte de la Réalité tout court. Avec cela le Monde, abordé selon l’Historisme Lucide, devient la matière de la Théorie ordinaire, qui fait sauter les anciennes Hégémonies, qui régnaient tant dans la Sorcellerie que dans la Science : hégémonie de la Magie sur la Divination dans le premier cas, de la Morale sur la Physique dans le second [56]. Notre équipement mental, dans la Pratique, devient indissolublement Sorcellerie-Science (Osons !).

IV- Espèces de la Race Humaine

Que l’Homme le veuille ou non, la Réalité et le Monde sont absolument tels que nous l’avons dit. Si on y réfléchit bien, ceci n’est plus du tout déclaré, par exemple, par la manière Marxiste, selon laquelle le Monde a une réalité objective “indépendamment de la conscience” ; et ceci pour la bonne raison que la Conscience est un phénomène physique (on ne peut mieux prendre sur le fait le spiritualisme réel qui se trouve derrière le “matérialisme” affiché de Marx !).

Allons plus loin. La présence au Monde de l’Humanité, ici et maintenant, suffit pleinement pour déclarer : la preuve est faite que le Monde “veut” absolument l’existence de l’Homme en divers endroits et à divers moments (bien que la Réalité ne le “veuille” que relativement). L’Homme naît “nécessairement” du Monde, et il ne tire que de lui tous les moyens d’en dévoiler les vérités (avec celle de la Réalité). Remarquons que cette affirmation est chez nous tout autant étrangère à l’Évolutionnisme qu’au Créationnisme. Ceci dit, il n’y a rien à répondre à l’hypothèse absurde d’une histoire du Monde dont l’Humanité aurait été ou pourrait être absente.

Le Monde tel que nous le dévoilons (mais dont la Société qui lui soit conforme reste à bâtir !) est tout autant Éternel-Temporel, Sans bornes-Étendu, que l’est la Réalité [57]. De ce point de vue, il n’y a de véritable HISTOIRE du Monde qui nous intéresse que l’Ère du Monde dont “notre” Humanité est partie-prenante (dans le cadre limite du Système Solaire et, si l’on veut, de la Voie Lactée !). Cette histoire est la seule sensée.

C’est par son Travail mental-social que notre Humanité en est arrivée aujourd’hui à devoir s’armer du Réalisme et de l’Historisme et, par suite, à savoir de quoi il retourne de la Réalité et du Monde. Ceci la met en même temps en demeure et en mesure, tout à la fois, d’y voir clair pleinement quant aux difficultés qu’elle a rencontrées sur son chemin par le passé, et comment elle les a surmontées. Il lui faut établir cela impérativement afin d’affronter en connaissance de cause la tâche inédite dont elle se trouve à présent investie.

Traiter de notre Histoire humaine au Monde demande ainsi essentiellement que soient caractérisées les mutations décisives qu’a connu le MODE DE TRAVAIL antérieurement à notre Époque. L’enquête faite à cet égard est un jeu d’enfant pour l’Historisme ; elle révèle ceci :

• L’Humanité “surgie” de notre Monde dut adopter le mode de travail propre à la Société Parentale (société Première), travail selon l’Égalité. La caractéristique complète, en ayant en tête l’hégémonie, serait : Égalité-Liberté.

• Ce mode de travail, ayant épuisé ses possibilités, enfanta correctement [58] son contraire direct : celui de la Société Politique (société Civilisée), travail selon la Liberté. La caractéristique complète, en ayant en tête l’hégémonie, serait : Liberté-Égalité.

Ce dernier mode de travail s’étant heurté à son tour à ses propres limites, exactement inverses de celles du mode précédent, les deux modes de Travail devaient finir par nous apparaître pour ce qu’ils étaient, des contraires identiques, également Préhistoriques. D’où l’avènement, en même temps que la conception Historiste, de la nécessité présente de la Société du 3ème Âge (Histoire), contemporaine d’une 3ème espèce de la Race humaine : l’Humanité du Comm-Anar – communisme-anarchisme – (Homme), travaillant selon Égalité-Liberté.

Voilà ce que veut dire “prendre l’Histoire au sérieux” !

Signature Freddy Malot – janvier 2006

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Dieu

Tableau - Dieu Transcendant/Immanent

Signature Freddy Malot – janvier 2006

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Annexe

La Conscience

C’est terrible, comme ce phénomène de la “conscience” a décidé de toute l’histoire humaine !

En un sens, la Réalité est ce qu’elle est, que l’Homme le sache ou non ; ça c’est sûr ! Mais en un autre sens, la Réalité doit “vouloir” que l’Homme soit, et donc qu’elle soit connue par lui.

En effet, seul l’Homme peut connaître la Réalité ; et il le peut parce qu’il ne peut être et vivre sans cela. Quelle que soit la condition de son existence, il doit se poser comme distinct de la Nature ; il doit proclamer sous une forme ou une autre que Nature et Humanité forment ensemble ce qui s’appelle le Monde ; et il doit enfin déclarer qu’il y a lieu de distinguer le Monde sur lequel il a prise pratiquement (y compris un éventuel Au-delà ou En-deça) et la Réalité pure, “absolue”, accessible théoriquement seulement.

Pourquoi cette position tout à fait à part de l’homme vis-à-vis de la Nature, du Monde, et de la Réalité ? Tout simplement parce que son existence propre est tout à fait à part, étant Sociale. Et elle est sociale parce qu’il Travaille. Or qui dit Travail dit travail Mental, qui conditionne et marque toutes les activités qu’il peut avoir ; à commencer par le fait de manger, se reproduire, jouer et rêver en son sommeil…

C’est ainsi, avec la nécessité déterminante de la pensée qui marque l’Homme, que nous en arrivons au problème de la Conscience, problème s’il en est, en effet ! Car si l’homme rencontre “de toute façon” le phénomène de la Conscience, ce n’est pas pour cela qu’il va juger ce phénomène “automatiquement” de la même manière. C’est même le contraire qui est vrai, ce dont nous sommes seulement à présent contraints de nous rendre compte, et ceci nous amenant à découvrir la nécessité Historique de trois espèces distinctes de la race humaine unique. Insistons bien sur le caractère “historique” de ladite nécessité, parce que l’allure “chronologique” dont nous pourrions la revêtir n’a qu’une valeur étroitement rétroactive. Nous allons démontrer que le Réalisme Vrai – cette mentalité de l’Homme du Comm-Anar – comprend mieux, et même pour la 1ère fois pleinement, le phénomène de la Conscience. Ce n’est pourtant pas une raison de retomber dans la vieille téléologie, dans le finalisme dogmatique. Précisons. La Réalité “se fiche” d’une certaine façon qu’il y ait un Monde, bien qu’elle ne puisse faire autrement que d’y donner lieu. De même, l’Histoire “se fiche” qu’un homme du Comm-Anar survienne pour y voir clair tout à fait dans le phénomène de la Conscience, bien qu’elle ne puisse faire autrement que ceci se produise. L’homme d’avant nous était totalement Homme, se suffisait à lui-même, et comprenait le phénomène de la Conscience exactement comme il convenait qu’il le comprenne. Bref, notre manière à nous, “transparente”, d’exposer la Conscience, ne concerne que nous, et nous ne pouvons pas faire autrement que de l’adopter.

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1- Reportons-nous, par exemple, au dernier tableau sur DIEU de l’Église (p. 8).

On y voit que l’ÂME humaine étant posée par l’Homme Civilisé, la Conscience figure comme la toute première “faculté” de cette Âme (facultés développées : Conscience-Idée/Mot-Vérité). La Conscience relève donc de la Substance-ESPRIT. Pourquoi cela ? Pour l’Homme Civilisé, l’Âme est son “vrai moi”, à qui revient l’hégémonie sur le Corps dans sa Personne. Doté de cette âme, qui fait l’Identité véritable du bourgeois, celui-ci pense de manière Logique, selon la Raison qui maîtrise les “passions”. Quand il exerce sa raison, c’est-à-dire Réfléchit, pense “en acte” (effectivement), notre bourgeois ayant des Idées à chaque fois distinctes, “éprouve” le fait d’être Conscient : qui accompagne toujours ses pensées ; qui se trouve toujours “derrière” celles-ci ; conscience qui est, elle, toujours la même. Comment ne verrait-il pas la Conscience comme la “racine” de l’âme, dont les Idées ne sont que l’“expression” intérieure ? (Les Mots “incarneront” ensuite ces Idées, leur donneront une voix réceptible par un interlocuteur, afin de convenir avec lui d’une Vérité). Tout cela est cohérent : la Conscience appartient à l’Âme, elle en est le principe. Et l’on a avec cela l’espèce Spiritualiste de la race humaine, faite à l’image et la ressemblance de Dieu, “pour qui” le Monde fut créé, investi d’une Royauté déléguée sur la Nature.

Notons cependant que l’Homme civilisé est loin de coïncider directement avec un Individu humain tout court. Il est supposé avoir “l’âge de raison”, donc n’est plus Enfant. Ensuite c’est en fait un chef de Ménage, qui sera “normalement” masculin dans la pratique. Ensuite, les esclaves d’une Entreprise, contrairement à leur Maître, n’auront qu’une Intelligence nue, capable d’exécuter les idées de cet autre chef. Enfin, Ici-bas, les individus étant sélectionnés ainsi, ne seront reconnus comme tels que comme membres d’une Église, d’une communauté d’Intellectuels où on retrouvera une masse de Fidèles conduits par des Ministres autorisés de la Foi. Bien sûr, il en sera tout autrement dans la “vraie vie” de l’Au-delà. Mais, par définition, si on s’agrège au chœur des Élus seulement et, ceci acquis, avec pour réelle perspective que cette Communauté des Saints devienne “à la limite” un seul Individu, se confondant avec le Sujet Suprême [59].

2- Avant l’Homme civilisé, spiritualiste, de la société Politique, il y eut l’Homme de la société Parentale, première, l’homme Matérialiste de la race humaine.

Ici, comme de bien entendu, l’Homme a l’“expérience” de la Conscience, phénomène que rencontrent même les individus, bien que l’on n’admette de pensée proprement dite que celle du “cerveau collectif” de la communauté parentale. Or, cette communauté étant Matérialiste, pas question d’Âme ! Alors, quel “jugement” peut-on alors porter concernant la Conscience ?

Pour notre sauvage, la Conscience ne peut relever que de la substance-MATIÈRE. Comment ? La Matière est la Vie-des-vies de tous les existants, et tout d’abord de l’Arbre de la Nature, pénétré partout de vie Infaillible, tel un sûr instinct, tant que l’Humanité ne vient pas troubler cette “santé” normale de la Nature. En effet, la pensée communautaire – et donc tout le travail de l’ethnie – n’est autre que vie-Faillible. D’où précisément la nécessité d’un Code Traditionnel intangible, obligeant les frères de sang par ses Prescriptions, Sacrifices et Rites. Et ce sont les Transgressions à cet égard, emportant une responsabilité collective, qui amènent le trouble dans le grand Organisme de la Nature, dont : cette “absence” anormale ou précipitée des individus que les civilisés appelleront la mort, et la stérilité d’une lignée parentale, avant tout du côté maternel. On l’a compris, toute ethnie se tient pour Élue par son Grand-Génie exclusif concernant son Code Traditionnel, par un Pacte de Sang ; mais cette élection entraîne une responsabilité cosmique, et le sort de tous les hommes “étrangers”, plus ou moins impurs, en dépend totalement.

Revenons à la Conscience. Ceux du même sang pensent par le biais du Génie collectif immédiat, qui est Présence manifeste du Grand-Génie (Chekhina ou Malkout-“Royaume” des juifs par exemple) gouvernant le Monde. Ce Génie manifeste est la Mère qui siège au Temple. C’est elle qui “possède” les Devins servant de bouche de la Communauté dans les moments de péril pour cette dernière. Mais cette “Gloire” (lumière) a aussi un côté sombre, destructeur, qui évoque les forces ramifiées de Transgression [60]. Bref, ce dont quoi les cerveaux des congénères participent [61], c’est la Vie-même émanée du Génie Parental par le biais de sa Présence.

->> Ainsi, c’est la MÊME expérience indiscutable de la SPONTANÉITÉ pure que font l’Homme Politique et l’Homme Parental, mais dans un contexte tout différent : le premier devant nommer cette spontanéité conscience Spirituelle, et le second vie Matérielle pure, attachée à la pensée Faillible de l’ethnie élue branchée avant tout sur la Nature, seule sachant en faire l’usage propre, aussi bien à préserver la santé du Cosmos que d’y porter atteinte. Aux yeux d’un civilisé, la pensée de la société Première semble essentiellement négative, conservatrice, routinière, tout le contraire de la sienne. On le comprend, mais l’homme parental n’y voit rien de semblable…

3- Vient enfin la Conscience selon la 3ème espèce de la race humaine, l’humanité du Réalisme Vrai, du Comm-Anar en pratique. Que disons-nous ?

• Le sauvage avait raison : la Conscience est un phénomène PHYSIQUE et, à ce titre, expérience de la Vie matérielle pure, qui se manifeste “à l’occasion” exclusive du Travail mental, phénomène qui est présent tout autant dans les faits naturels, bien que ceux-ci ne puissent le réfléchir et donc le savoir.

• Le bourgeois avait raison : ce n’est pas pour rien que l’Homme réfléchit électivement le phénomène de la Conscience ; c’est le “prétexte” solidaire d’une pensée pouvant prétendre à une portée MORALE, Libre vis-à-vis de la Nature (bien que la connaissance de la “condition” physique de la pensée nous affranchisse de l’Intellectualisme et du Moralisme, et nous conduise à traiter la Nature beaucoup plus à la manière du sauvage, donc à user tout autrement de la Liberté civilisée, cette fois mariée à l’Égalité première).

Finalement (si on sait précisément ce qu’on met derrière les mots), il n’importe plus que la Spontanéité éprouvée dans le phénomène de Conscience soit dite relever de l’Esprit ou de la Matière : la Réalité est indissolublement Matière-Esprit, la différence de ces deux mots n’étant plus que nominale. L’intérêt pratique de cette différence est pourtant très réel parce qu’il permet deux approches inévitables et nécessaires au Monde, ce dernier n’étant pas la Réalité même directement, mais Nature-Humanité ; ce couple demandant légitimement à être “polarisé” parce que Réalité RELATIVE.

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Quelle misère que les faux débats d’hier que suscitait l’énigme de la Conscience ; débats que monopolisaient finalement deux Lilliputiens dans un dialogue de sourds : Berkeley et Pavlov.

Berkeley : “les choses sont des combinaisons de sensations”, sensations physiques très spéciales que connaissent les corps humains, parce que leur venant de Dieu.

Pavlov : il explique nos idées par la “salivation psychique” des animaux que nous sommes, à l’activité nerveuse “supérieure”. Dire que les Marxistes se sont engouffrés là-dedans !

Signature Freddy Malot – janvier 2006

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En deux Mots !

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Signature Freddy Malot – janvier 2006

Rappel Moi-moi

(J’arrondis les dates.)

• 20 ans de Marxisme-Léninisme (organisé) : 1963-1983.

U.E.C. : 1963-1965. Exclu pour “lutte interne” pro-chinoise (<2 ans 1/2 )

Maoïste : 1965-1967. Chez les “subventionnés”. Nous ont caché le CMLF. (3 ans)

                   04/1965 : Cercle Gracchus Babeuf (1ère organisation M.L. de Lyon).

                   11/1965 : Dénoncé dans l’Huma-Dimanche.

                   05/1966 : “L’Avenir est à Nous”, que reproduit l’Huma-Nouvelle.

                   08/1966 : chef délégation Albanie.

                   04/1967 : Revue “L’Égalité”.

                   07/1967 : “À propos de la Décision” de se baptiser “P.C.”. Notre section exclue. Ces messieurs hostiles au mot “maoïste”. Se divisent aussitôt en 2 partis… Veille de “Mai 68”.

Maoïste autonome : Organisé s’entend. (16 ans)

                   1967/1983 : on travaille avant tout à réunir les morceaux de pro-chinois qui se multiplient. Puis pro-chinois et pro-albanais. Tout en intervenant sur la lancée de Mai 68.

• Presque 10 ans de “traversée du désert” (1983-1990)
• 15 ans pour faire notre Église Réaliste : 1991-2006

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Église Réaliste

Dans ces 15 ans qui ont amené l’Église actuelle, il a fallu des “tonnes” de brochures pour arriver à un minuscule recrutement enfin de qualité ; et pour décanter notre message en deux fois “Deux Mots” !

• Juin 2003 : La Barbarie Intégrale, que l’Occident doit anéantir, se résume en deux mots : Laïcité pour la théorie, et Acquis Sociaux pour la pratique.

• Janvier 2006 : La Préhistoire, dont nous avons à tourner la page, se résume en deux mots à redéfinir à fond : l’Histoire pour la pensée, et l’Homme pour l’action.

HISTOIRE : C’est bien de la “Société du 3ème Âge” dont il est besoin. Voilà pour la forme.

HOMME : C’est bien “l’Humanité du Comm-Anar” qui doit former le contenu de notre République.

Comme les choses sont laborieuses à se dessiner ! C’est la grande leçon que nous devons tirer pour l’avenir. Impossible d’aller “plus vite que la musique”. Et l’obstination paie !

Signature Freddy Malot – janvier 2006

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1789

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Signature Freddy Malot – février 2006

1789

L’Homme “vrai” est le Bourgeois ; la société Politique est “Naturelle”.

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Que dit la toute première phrase de la “Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen” d’août 1789 ? Ceci :

“Les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements sont : l’Ignorance, l’Oubli ou le Mépris des droits NATURELS de l’Homme” ; étant Naturels, ces droits sont “Imprescriptibles (ou inaliénables) et Sacrés” ; et on se propose de les “déclarer en présence et sous les auspices de l’Être Suprême.”

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C’est-à-dire ?

1- Le Droit Divin (Être Suprême) préside au Droit Naturel et le cautionne de toute ÉTERNITÉ ;

2- Le Droit Naturel veut qu’il n’y ait qu’une seule manière d’être Homme possible et imaginable : c’est le Propriétaire privé, dont émane le Citoyen Public. Bref, le Bourgeois [62].

3- Le Droit Naturel étant inaliénable et imprescriptible, il n’y a aucune sorte d’Histoire : 1789 instaure la “vraie” société bourgeoise, valable pour tout le TEMPS du monde, qui fut auparavant seulement Ignorée, Oubliée ou Méprisée.

Signature Freddy Malot – février 2006

Qu’est-ce que
la Société ?

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Signature Freddy Malot – mars 2006

Qu’est-ce que la Société ?

● Autrefois elle fut VIVANTE, quoique Préhistorique ;

● De nos jours c’est la société DE MORT, qu’il faut nommer Barbarie Intégrale ;

● Il nous la faut TOUT À FAIT SOCIALE, ce qu’est le Comm-Anar [63].

Signature Freddy Malot – mars 2006

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“Les esprits, dites-vous, ne sont pas encore prêts à vous comprendre, vous allez choquer beaucoup de monde ? Il le faut ! La vérité la plus utile à proclamer n’est pas celle dont on était déjà voisin”.

Sieyès – janvier 1789

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Le Drame
(de Dieu)

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Signature Freddy Malot – juin 2006

Le Drame

(de Dieu)

Toute la Civilisation fut spiritualiste, reconnaissant Dieu et animée par la Foi. Ceci est élémentaire, indéniable. En réalité, ce n’est pas pour dire cela qu’il est besoin de l’Église Réaliste ! (SAUF – ! – que la Civilisation est datée).

Il faut l’Église Réaliste pour révéler une chose complètement paradoxale, mais très évidente selon la dialectique Totale appliquée à l’Histoire, et dont la Religion expirante a le plus grand besoin. Cette chose est la suivante : la Religion ne put vivre que tant qu’elle fut Inconséquente. Quelle inconséquence ?

• On disait que tout reposait sur la “Religion Révélée”. C’est sur ce point qu’on a flotté au sommet des Temps Modernes, en opposant Religion Révélée et Religion Naturelle. C’était mal poser le problème, ne pas aller au bout des choses. Rousseau, comme Voltaire, restait enfermé dans cette alternative. Sous le nom de religion Révélée, on désignait une révélation DÉTERMINÉE dans le Temps et l’Espace : en Grèce ou en Chine, à Jérusalem ou à la Mecque ; et ces manifestations divines ayant eu lieu à des moments différents. La Religion Naturelle voulait être valable depuis toujours et partout, “gravée au cœur de l’homme” sous “tous les climats” et à “toutes les époques”. Mais comment arranger cette révélation INDÉTERMINÉE – en fait ultra-Moderne – avec l’Histoire ? Et avec les Sauvages ? Il y avait eu la solution Noachide. Et puis celle de Lessing : l’Éducation du Genre Humain (révélation Progressive, Dieu s’adaptant à la faiblesse de l’homme à venir à Lui). Bref, l’Indéterminé restait encore tributaire du Déterminé. On ne sortait pas de la vieille démarche du type : Moïse a préparé la voie à J.C., même si la religion Naturelle systématisait le procédé. Robespierre a fait le maximum en ce sens, avec le Calendrier Républicain disant : l’an I commence en septembre 1792 à Paris. Mais il aurait fallu un Dogme, un Culte et une Église à l’appui. Kant prit le taureau par les cornes, ne craignant pas de déclarer : on n’a jamais eu que des religions “impures”, l’exclusion d’Adam du Paradis terrestre s’est ÉTALÉE durant tous le temps passé qu’on doit regarder comme un seul quart d’heure ; le temps sotériologique commence maintenant et s’étendra sur la perpétuité avenir (l’irruption divine restant sauve). On avait donc du conséquent [64].

La Religion Inconséquente – Révélée ou Naturelle – a marqué toute la Civilisation. Pourquoi les Noachides anglais ne remontent-ils qu’à Noé et pas à Adam, et laissent l’Anglicanisme religion d’État ? Et le Noachisme américain laisse toutes les “sectes” libres ; sans Église maçonnique de masse avouant Anderson comme dernier prophète. Et l’Être Suprême de Robespierre enclos dans le Club des Jacobins, sans théologie et avec pour seul Culte les fêtes publiques du calendrier établi par le rousseauiste Romme et le “fripon” Fabre d’Églantine (David à ne pas oublier).

• Qu’est-ce qui caractérise la religion Inconséquente ?

1- Une profession de foi, attachée à un Symbole (Nicée, etc.), exigée comme condition de la Morale (mœurs et droit).

2- Une Création globale supposée connue dans sa structure générale : Au-delà/Ici-Bas, mondes Sublunaire/Supérieur (sphère des Fixes) ; les Éléments du sublunaire. Toute la Physique donc prédéterminée dans le “fixisme” (pas seulement le moyen-âge !). Même Buffon incorporant la Chronologie des “Sept Âges du Monde” n’en sort pas. On ne s’occupera jamais que de mieux connaître “les êtres du Monde”, ce qu’il “contient”.

Seul Kant entreprend de “critiquer” cela, proposant de procéder complètement à l’envers :

- On ne peut démontrer Dieu d’aucune façon ; et on ne doit y croire que personnellement, comme fruit de la Morale. (Il faut d’autant plus une Église toute nouvelle.)

- Tout ce qu’on peut poser de Général dans la Création matérielle ne doit être tenu que comme “schème” de la Physique, hypothèses que remettront sans cesse en cause les conquêtes de cette dernière (à part le fait que la Matière est CONTINUE, et qu’en tout point elle est affectée d’une Limitation Réciproque de RÉPULSION-ATTRACTION). [65]

Hélas, parce que la religion de Kant est enfin Conséquente (parfaite), la Civilisation réelle ne peut ni ne veut l’adopter. C’est rien que le programme de son “euthanasie”, comme dirait Godwin ; on la comprend donc.

Signature Freddy Malot – juin 2006

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Note :

Bien voir la grande différence entre Anderson/Lessing/Robespierre et Kant.

Les premiers ont l’air de faire sa place à l’Histoire : Dieu a développé un plan d’Éducation qui justifie des étapes qualitativement différentes de la foi. Kant dit : c’est maintenant que s’achève la sortie du Paradis terrestre et qu’on va entrer dans la Foi, dans l’âge de la loi de Grâce ; tout le passé est négatif, mélange des Âges de la loi de Nature (Adam) et de la Loi Juive (de la Torah de Moïse). [66]

Ça n’a l’air de rien, mais ça change tout. Anderson et Rousseau (Noachides et Théistes) ne voulaient rien perdre du passé, qu’ils se devaient de voir POSITIF, et “l’histoire” qu’ils font est celle d’un PROGRÈS. Pour Kant, tout est à commencer à partir de Zéro en matière de Religion.

Or, c’est le paradoxe :

• Anderson/Rousseau n’ont une “histoire” qu’au sein du TEMPS. Ils sont donc à fond “réactionnaires” vis-à-vis de l’avènement de l’Historisme (complètement Préhistoriques).

• Kant, lui, n’imagine plus d’“histoire” que vers l’Avenir. Ainsi, celle du passé ne vaut rien. Par là, il déblaie le terrain pour qu’on puisse enfin être contraints à découvrir l’Histoire (vidant le Temps de la moitié de sa solidité). Bien sûr, il reste formellement attaché au Temps, et même de façon Orthodoxe parce que son avenir est Optimiste (pas Millénariste), et un temps de Missionnaire combattant (pas Pentecôtiste). Mais son Temps est, comme le reste, “antinomique” : Passé Négatif/Avenir Positif… et néanmoins MÊME temps.

À retenir : il faut user jusqu’à la corde toutes les possibilités du Temps avant d’être obligés à l’Histoire. Et pas de différence entre Anderson/Rousseau et Marx. Le Communisme de ce dernier ne veut pas perdre la République de Platon, il est noyé dans le Progrès civilisé (d’où “matérialisme ‘historique’”). Bref, c’est le problème de KANT qu’il faut régler, toujours et toujours. Suffit pas de dire : “jamais deux sans trois”, Fichte puis Hegel s’y sont mis, mais moi j’arrive…

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Le Mystère
de la Création

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Signature Freddy Malot – juillet 2006

Le Mystère de la Création

“Il n’y a qu’un Mystère : Dieu”.

Kant

La difficulté que rencontre le dogme de la Création :

• Elle tient très peu au fait qu’un ESPRIT, aussi puissant qu’on le suppose, soit capable de donner lieu à un phénomène aussi colossal que l’Univers. Un patron ordinaire est bien reconnu comme créateur de toute la valeur de son entreprise !

• Elle tient au contraire beaucoup au fait que l’esprit déclaré ABSOLU puisse déroger au point de se soucier d’un phénomène aussi nul que l’Univers. Dieu n’est-il pas au-delà de ce que peut comprendre notre relation RÉCIPROQUE Relatif-Absolu ? Même si on qualifie Dieu “l’Absolu de l’absolu”, on cherche par là à échapper au Mystère. C’est comme les Anciens qui disaient Dieu “Cause des causes”, sous prétexte de briser la “régression à l’infini”. Tout cela insinue que Dieu est finalement “condamné à créer”, en tirant facilement argument que “création il y a”, sans se rendre compte que cela conduit à poser la Création Éternelle, et à mettre pour le moins la Transcendance de Dieu “à parité” avec son Immanence.

Il y eut donc toujours deux pôles également “menaçants” dans la Religion :

1- LaThéologie NÉGATIVE”, ce tourment des Mystiques : Absolu, Transcendant, tous ces mots ne servent qu’à nous faire fuir le Mystère, juger de Dieu selon l’Homme. Le Clergé s’inquiète face à ces apôtres du “Dieu n’est PAS” : rompre à ce point le fil liant la raison humaine et la Raison divine ne peut que désorienter la masse des fidèles et inciter à s’affranchir de tout CULTE. Gardons-nous d’une telle tendance asociale [67]. Nous aussi : pas de goût exagéré pour la “Ténèbre Divine” de DENYS [68].

2- LaThéologie POSITIVE”, cette passion des Pasteurs à éduquer et organiser les ouailles (brebis) : les faire abandonner les “superstitions” de la religion inconséquente – celle de l’étape antérieure – grâce à un Culte perfectionné, mis au niveau d’une raison humaine purifiée. Et l’on dit par exemple : si Dieu créa, c’est la preuve de son “Amour infini” ; porter le “Pourquoi” plus loin, c’est se laisser aller à un questionnement “indiscret”. Les Mystiques radicaux méprisent ces artifices, en dénoncent le “Rationalisme”, l’attachement intéressé au Siècle que cette FOI facile camoufle.

C’est ainsi que la Religion, tant qu’elle eut à se perfectionner, dut se tenir dansl’entre-deux” : repoussant l’Exaltation de la Foi tout autant que le Fétichisme du Culte. Mais cette tension entre les deux pôles était le moteur de l’histoire religieuse. Hegel : “La Contradiction est ce qui fait avancer”.

•••

L’Église seule a la réponse !

1- La Réalité étant réduite à l’Esprit, Dieu est nécessairement Créateur : un Moi qui se pense Je “veut” des Âmes relatives pour l’adorer. De fait, donc, Dieu est “plus” Immanent que Transcendant (au sens Absolument absolu), bien qu’on doive prétendre le contraire en Principe. Il est immanent… à la Civilisation !

[Mais il y a un problème qui ne fut jamais tranché : les Âmes sont “divines”, ce qui fait les Personnes “à l’image” de Dieu, contrairement aux Choses. Or que signifie cet esprit actif des hommes ? Le fait que l’écran corporel les fasse dépendants de Dieu ne suffit pas ; leurs âmes ne peuvent être des “morceaux” de la Substance divine. Seul le Verbe éternel est “consubstantiel” (όμοουσιος) au Père. Alors, elles ne sont “de l’esprit” qu’analogiquement ? Peut-on dire que c’est de l’Esprit divin qui se “communique” aux hommes, comme la flamme d’une bougie à une autre, sans que la première ne perde rien de sa lumière ? On ne sait plus si on est dans le Panthéisme ; c’est comme les “Étincelles” [69] d’Adam dans la Kabbale.]

2- L’Esprit est une expression très-Partiale de la Réalité (comme la Création est une expression très-Partiale du Monde). Alors le Mystère total voulu par la Théologie Négative trouve sa place et son explication : la réduction de la Réalité à l’Esprit n’est qu’HISTORIQUE, et la Réalité est libre de l’idée de Création, non seulement étroite mais Préhistorique, pas vraie du tout au bout du compte. Si la Réalité “veut” le Monde, ce n’est pas selon la “volonté” d’un Bourgeois Suprême.

3- La Réalité est seule Absolue tout court, PARCE QUE Relative en elle-même, Rapport Matière-Esprit indissolublement en réalité et dédoublable nominalement.

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Juste en passant, encore une méchanceté pour Marx-Engels. Ils disent : en appeler à Dieu pour expliquer le Monde ne vaut pas mieux que d’en appeler au Hasard, et revient à dire : “Je ne sais pas”. Mais l’Esprit EST constitutif de la Réalité, chers amis ; et il a soutenu toute la Civilisation ! Votre amalgame avec le hasard, lui, veut dire “nous ne comprenons pas” !

Signature Freddy Malot – juillet 2006

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La “Cité Antique”

(Fustel de Coulanges – 1864)

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Freddy Malot – août 2006

La “Cité Antique”

Fustel de Coulanges – 1864

Depuis le sommet Moderne (à partir de 1760), l’Occident ne peut plus parler de société et de religion sans s’occuper de l’Orient ; c’est-à-dire hors judéo-chrétiens”. Il y a eu déjà la découverte de l’Amérique, les Jésuites en Chine (“querelle des rites” – en plus du Paraguay). Ensuite, Anquetil-Duperron traduit le Zend-Avesta (1771). Les Physiocrates sont fascinés par le “modèle” chinois (Mercier de la Rivière). Enfin, la Révolution Française : Champollion. Déjà Lessing et Kant tiennent compte de Confucius et Bouddha.

Avec la Barbarie (1835), on se lance à corps perdu dans la “guerre” entre Sémitistes et Indo-européanistes (aryanisme). Du coup, un Théodore Vibert (1883) dira que le monde n’existe réellement que depuis Noé, donc depuis 4311 ans, et que l’Hébreu fut la langue-mère aussi bien des Grecs que des Chinois ; tandis que les partisans des Aryas chiffreront notre passé en milliards de siècles (des ANSAKHA de KALPAS = 16 800 000 ans × 300 quadrillons d’ans). Cf. l’“adversaire” de Vibert : Marius Fontanes. Petit problème avec… le TEMPS !

Nous sommes encore, et plus que jamais, dans cette atmosphère de convulsionnaires païens. En tout cas, Gobineau sort son “Inégalité des Races” en 1851, Bachofen son “Droit Maternel” en 1861, et Fustel de Coulanges sa “Cité Antique” en 1864. C’est le délire savant de l’Occident qui ne sait plus d’où il vient, ni où il va. Mithra et Isis, les OVNI, le Suaire de Turin, tout est bon.

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Et pourtant, tous ces fadas malfaisants nous donnent sans le savoir des matériaux précieux. Ainsi en est-il de Fustel, dont il serait si important de nous rendre accessible son Histoire des institutions de l’ancienne France (1874-92).

Contentons-nous d’examiner sa “Cité Antique”. Pour lui :

● La Cité Antique, jupitérienne, n’est que l’“aboutissement” de la vieille société parentale : “famille”, tribu, phratries.

● Il voit constamment “la même idée” chez les Grecs, et le Rig-Véda, les Lois de Manou, la Baghavad-Gita, etc.

● Au total, l’Antiquité est le régime de l’“omnipotence de l’État” et de l’ignorance de la “Liberté individuelle”.

● La vraie “civilisation” commence avec le Christianisme, lequel est toujours très vivant en 1864, et au-delà duquel rien ne peut se concevoir, sauf la ruine de toute société. (Son livre sort l’année de la fondation de l’Internationale ; et il avait 18 ans en 1848).

Remarque :

Dans un but opposé (révolutionnaire), on voit un contresens historique du même genre chez MARX-ENGELS :

• Le grand tournant de l’“histoire” est le renversement du Droit Maternel au profit du Droit Paternel, qui se situe à une époque où les pasteurs (et forgerons) nomades vont faire des échanges avec les sédentaires horticoles (culture de jardins) ; en bref, quand la société Matriarcale établit le culte de PRIAPE, découvrant que la “pluie” du Taureau (son sperme) est nécessaire à la fécondité de la Vache !

• Dans l’Antiquité, on n’eut que des religions nationales”, de sorte que le vrai Spiritualisme commence au Moyen-Âge, avec les chrétiens et bouddhistes.

Au total de tels égarements historiques seront un atout majeur pour la Barbarie.

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Deux choses :

• Le Spiritualisme, et la société Politique qui va avec, n’est pas un “événement” de l’histoire Matérialiste, et de la société Parentale qui va avec ; même si cet événement est dit “révolutionnaire”… pour conclure que l’Égypte et la Chaldée connaissent déjà l’État et le Marché, l’Esclavage et le Commerce ! La Civilisation (occidentale) commence avec les Grecs, et c’est le contraire absolu de la Tradition antérieure.

• C’est au sein de la Civilisation, qu’il y a “négation” du Jupitérisme par le Christianisme. C’est une Révolution réformatrice, une négation relative.

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Quelles “preuves” Fustel donne-t-il de la Révolution Chrétienne ?

• Grecs et Romains, dans leur premier régime social, montrent deux choses, dit-il :

La religion était maîtresse absolue de la vie privée et publique. L’État était une communauté religieuse : le Roi un pontife, le Magistrat un prêtre, la Loi une formule sainte. Le Patriotisme était la piété, l’Exil une excommunication.

La Liberté individuelle était inconnue, l’Homme asservi à l’État par son âme, son corps, ses biens. La haine était obligatoire contre l’étranger. Les notions de Droit et de Devoir, de Justice et Affection, s’arrêtaient aux limites de la Cité, et on ne voyait pas la possibilité de fonder de société plus grande.

• Chez les Romains, on arriva “pourtant” à une société immense, à un Empire s’étendant de l’Espagne à l’Euphrate. Les étapes furent les suivantes :

- Dans le Latium, il n’y avait que des Patriciens et des Clients au départ ;

- Puis Patriciens et Plébéiens, chez les Latins développés ;

- Puis les Latins devinrent Italiens ;

- Puis l’Empire, associant l’Italie et les Provinces.

Finalement, on promulgua le Décret de Caracalla (212 P.C.) qui rend tous les habitants de l’Empire CITOYENS. “On ne rencontre guère dans l’histoire de décrets plus importants que celui-là. Or, ce décret n’a pas frappé les contemporains, et n’a pas été remarqué par ceux qui écrivaient alors l’histoire” (?!?!) [70].

Avec le Grand Empire “citoyen”, une douzaine de grands peuples sont réunis sous un maître unique (la caste impériale). Du coup le RÉGIME MUNICIPAL sombre tout à fait, définitivement.

Remarque :

Chez les Anciens, la CITÉ est tout autre chose que la VILLE. Détail capital !

• La Ville, c’est “ASTY”, simplement distinguée de la Campagne (AGROÏ). Chez les Barbares, il y a des Villes aussi ! Mais chez eux il n’y a pas de Propriété (publique-privée), ni Nation ni Patrie. La Population y prime sur le Territoire socialement. À Thèbes chez Pharaon, et à Ninive chez Assuerus, on a une Ville-Temple, siège d’une Caste Parentale, garante de l’Hégémonie de la Nature sur l’Humanité.

• La Cité, c’est “POLIS” (primitivement Citadelle), qui résume toute la société Libre, parce que l’État prime sur le Marché ; Cité où viennent de la campagne tous les éléments actifs de la Nation (ethnos, “race”) – Propriétaires (Kyrios = seigneur) – pour former l’Assemblée (ekklesia, d’où notre Église !). La Citoyenneté est donc tout autre chose que l’Urbanité (la ville où se mêlent Citoyens, Esclaves, Métèques et Étrangers), et ce n’est même pas la “capitale” du pays ; c’est tout l’État [71]. Qui gouverne la Cité ? L’Assemblée donc, puis le Conseil (BOULÈ : ceux qui Veulent, Décident, les 500), et l’équipe des Anciens (les ARCHONTES, les 9 chefs qui Commandent, Exécutent).

Bref, la Cité, la Polis, c’est le foyer de civilisation, son noyau, qui serre les rangs et se détermine en totalité ou fondamentalement par rapport aux barbares”, si puissants soient-ils, par exemple représentés par le Grand Roi perse Xerxès. Athènes est toute la Souveraineté hellène se voulant excellence civilisée : tout son territoire ; et “mère” des Colonies qui en sont issues ; et se voulant fédératrice de toute l’Amphictyonie, les 12 peuples Hellènes formant congrès à Delphes (printemps) et aux Thermopyles (automne), dans une même communion religieuse, pour y décider la Guerre Sacrée si nécessaire. Pourquoi Amphictyonie ? Parce que tous descendants d’Amphictyon, lui-même fils du 1er Homme Deucalion ; et Déméter, la Terre-Mère, est surnommée (prénommée) “Amphictionis”.

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Après cela, l’an-historisme peut voir la Cité “raciste”, se jugeant le “peuple-élu” ! Ce n’est que la Civilisation prédestinée au contraire…

Pourquoi y a-t-il, et au plus haut niveau, une déesse de la Cité, Athéna ? Il est vrai qu’on n’aura plus du tout cela dans le christianisme. (Les Saints Patrons de pays au Moyen-âge n’ont rien à voir. Ce sont des HOMMES, parfois des Anges, mais toujours des “créatures”, pas la Divinité même comme Athéna, engendrée sans mère, de la TÊTE de Zeus ! Déesse de LA Cité, c’est la divine civilisation qu’elle représente, pas une ville, une capitale et même un pays. Galien dit qu’Athéna choisit l’Attique comme établissement des Hellènes par excellence, à cause de son “climat” tempéré, du “juste milieu” : ni trop froid, pour calmer l’impétuosité guerrière ; ni trop chaud, pour prévenir la mollesse jouisseuse. Montesquieu n’est plus dans la course avec sa “théorie des climats” !

Autre chose. Bien sûr qu’Athènes (son domaine) est toute petite. Même au siècle de Périclès (450 A.C.), il n’y a que 420 000 habitants, y compris les Esclaves et les Métèques (les Dhimmis d’alors, ces “protégés” musulmans), ce qui ne fait que 30 000 citoyens (chefs de ménages libres). Mais souvenons-nous qu’il n’y a pas 12 millions d’habitants en Angleterre de 1800… Et quel changement 100 ans après Périclès, avec Alexandre !

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Revenons aux “arguments” de FUSTEL. Avec Jésus-Christ :

• Dieu n’est plus attaché à une race, comme chez les Juifs… et Grecs/Romains !

• Dieu est placé en dehors de la Nature visible !

• Les dogmes, les rites, les prières ne furent plus cachés !

• Le sacerdoce cessa d’être héréditaire !

• L’esprit de propagande (prosélytisme) remplaça la loi d’exclusion !

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• Entre les peuples, la religion ne demanda plus la haine ! Le pomœrium disparut (pomœrium : zone “consacrée” hors les murs de Rome, où on ne peut ni bâtir ni cultiver). On enseigna que tous les peuples avaient le même père, Adam. On dit : il n’y a plus de juifs et gentils, de grecs et barbares.

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• L’Église ne commande plus au Gouvernement (les chefs désignés par le sort et les auspices). Jésus dit : ma Patrie n’est pas en ce monde, rendez à César ce qui lui convient mais à Dieu ce qu’il réclame. César n’est plus Grand Pontife : les Empereurs de la fin reviennent aux Rois du début, veulent être divinisés. Le christianisme éteint les Prytanées (le “feu” de la Polis) et brise les idoles Poliades (politiques).

• On gouverne sans prendre avis des Auspices ou des Oracles. L’État chrétien eut PLUS de pouvoir qu’avant (noter !), mais abandonnant une “moitié de l’homme”, son âme. “Bien sûr”, le Stoïcisme avait préparé tout cela, mais la liberté intérieure qu’il découvrit était la consolation privée d’une élite, pas la base du système social.

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• Les Sentiments et mœurs furent à l’avenant : la Politique et la Guerre ne sont plus toute la Citoyenneté, enfermant les Vertus dans le Patriotisme. Désormais vertus Privées et Publiques font deux.

• Le Droit est tout nouveau, émancipé des livres sacrés, de la tradition religieuse. L’Église s’occupe des Devoirs de l’homme, pas de leurs Intérêts : propriété, successions, contrats, procédure. Le droit Canon prend ses règles dans la Conscience, dans l’idée du Juste, qui est en nous ; il peut donc s’adapter avec souplesse aux besoins sociaux changeants. “Bien sûr”, la vision des choses des Stoïciens, les ouvrages rationnels des Jurisconsultes, et les artifices-ruses de procédure des Prêteurs, avaient défriché le terrain ; mais ceci ne porta de fruits qu’avec l’Indépendance donnée au Droit par le christianisme.

• La vieille Famille fut renversée, avec ses Pénates et ses Foyers domestiques. Le Père perdit son autorité absolue sur les Enfants et la Femme. Seule fut conservée l’autorité du père que la nature exige…

• La Propriété fut révisée fondamentalement : les bornes sacrées des champs disparurent ; seul le Travail fonda la propriété, ce qui rendait la terre mobilisable (marchandise).

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N’est-elle pas très précieuse cette “enquête” de Fustel, pour marquer précisément la “négation” chrétienne de la société “jupitérienne” ? Même si lui ne sait en faire qu’un usage confusionniste !

Que dit-il, au fond ? Que l’Antiquité est la civilisation SIMPLE ; c’est tout :

• Tout est conditionné par le défi : ou bien Civilisés, ou bien Barbares”. Comme on comprend alors la phrase de Saint Paul historiquement : il n’y a plus ni Grecs ni Barbares.

• Les Anciens mettent-ils Dieu dans la Nature ? Stupidité. Tous les “philosophes” et “savants” que je lis croient que le Cosmos est le Monde. Pas du tout ! Le Cosmos est RÉALITE + Monde, Réalité Absolue et Relative dans un même panorama.

• Les Anciens sont-ils théocratiques”, et pas “laïcs” ? Idiot. On y est Propriétaire PARCE QUE Citoyen, c’est tout. En fait la “séparation de l’Église et de l’État” naît avec la civilisation ; ça va avec Foi-Raison. En fait l’expression est mauvaise. Voir la société dirigée par “le Sabre et le Goupillon” est une vue impure, inconséquente, RURALE (pré-Moderne). C’est Église-Marché-État. Pourquoi Fustel, avec son “mon Royaume n’est pas de ce monde”, ne veut-il voir que le christianisme primitif ? Adolphe Blanqui (l’économiste) nous apprend ceci : “Constantin publia la même année deux Édits, dont l’un recommandait l’observation du Dimanche, et l’autre prescrivait de consulter les Augures”…

• Les Anciens hostiles au prosélytisme ? Crétin. Ils ont un redoutable et sévère prosélytisme, mais assimilateur : sachez que votre Isis est Déméter, et votre Mithra est Apollon [72] ! Les Anciens avaient à spiritualiser des Barbares ; les Médiévaux ne virent plus que… des Infidèles (en y englobant plus tard Islam et Bouddhisme) ; c’est la seule différence [73].

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Historisme ! Historisme ! Historisme !

Signature Freddy Malot – août 2006

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Dieu – Création

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Signature Freddy Malot – février 2007

Dieu – Création

Libre-Arbitre et Prédestination

1- Le Croyant se trouve au Monde. Il Y A le Monde.

2Dieu SE révèle, l’homme de ce fait le Découvre. Dès lors le Monde se nomme Création.

3- Il se doit de croire qu’“Adam” vécut cette Création, et sut qu’il en était le couronnement (au sens non pas du “6ème jour”, mais de Roi délégué).

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Dieu et Création doivent s’admettre ensemble, et être pensés comme Distincts. Tout Croyant est dans ce cas.

Mais quelle sorte de Relation doit-il poser entre ces deux faits ou réalités ?

D’abord, Dieu-Création-Révélation forment une “Trinité”. La Révélation souligne le “contact” nécessaire et évident entre les deux premiers.

De quelle nature, donc, est ce “contact” ?

Pourquoi Dieu s’est-il révélé, pourquoi créa-t-il ? Il n’y a, subjectivement, qu’une réponse : MYSTÈRE. Car “créa” met la chose dans le Temps, ce qui ne vaut que pour nous, alors qu’on doit considérer que Dieu est Créateur, au moins en puissance, de toute Éternité ; et qu’Éternité-Temps est synonyme de Dieu-Création, que l’on n’avance pas d’un cm dans l’“explication”. Quelle relation entre Éternité et Temps ? MYSTÈRE itou. La même “Trinité” se représente : Éternité-Temps-Révélation.

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Objectivement, qu’a-t-on ?

1- D’un côté, Dieu et Création sont “tellement” Distincts qu’il n’y a aucun rapport entre les deux. On a deux réalités totalement étrangères, exclusives l’une de l’autre. Dieu est tellement LIBRE qu’il “aurait pu” ne pas créer, et qu’il “pourrait” anéantir à tout instant le monde. Et même si Création il y a, cela nous est totalement incompréhensible, Mystère encore une fois.

Et l’Humanité peut être autant qu’on veut “à l’image” du Sujet Absolu, n’empêche que les Personnes ne sont pas moins que les Choses des “Créatures” ; elles ne sont différentes que pour voir en Dieu l’OBJET absolu de leur adoration, l’Être Absconse, pas du tout “sujet” comme nous, même analogiquement. ->> Idéalisme Radical, Théologie Négative, Enthousiasme.

2- D’un autre côté, Dieu et la Création sont tellement INTIMES, indissociables, qu’il y a un rapport essentiel entre les deux. On a deux réalités fondamentalement amies, complices l’une de l’autre. À ce titre, Dieu est totalement NÉCESSITÉ à se vouloir Créateur. Il ne pouvait pas ne pas Créer (et donc ne pas se Révéler). Du coup, Dieu est complètement Intelligible, et les Choses (la Nature) le prouvent et l’“adorent” tout autant que les Personnes (l’Humanité). C’est la “preuve Cosmologique”. Mais cette fois, on “comprend” Dieu dans la même mesure où il est SUJET Absolu, et que les Personnes sont des CHOSES dépendantes de Lui comme tous les êtres, simples particularités du “Système des Choses” qui absorbe la “Société de Personnes”. ->> Empirisme Radical, Théologie Positive, Athéisme.

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Comment se résout cette contradiction ? Par l’Orthodoxie Parfaite, qui accueille ladite ANTINOMIE ouvertement : les deux approches “doivent” être acceptées ensemble, et le Mystère est qu’elles sont “valables” au même titre sans qu’on puisse en rendre compte. Mystère de Mystère, doublement.

Dieu est tout à la fois Libre de créer ou pas, et Prédestiné à créer. Il y a “simplement” HÉGÉMONIE incompréhensible de Dieu sur sa Création-Révélation. Créer est un “accident essentiel” du Créateur.

Alors, l’“incompréhensible” saute si on découvre que Dieu futprédestiné” à rendre lui-même compte de la Réalité sous la forme de l’Hégémonie ESPRIT-matière… par l’Histoire !

Signature Freddy Malot – février 2007

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Dieu
(tout court)

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Signature Freddy Malot – février 2007

Religion

Religion (Dieu tout court)

Signature Freddy Malot – février 2007

Dieu

Pourquoi “Dieu” tout court pour les Modernes ? (cf. Tableau “Religion”).

Ce peut être une façon de dire le PUR. Why ?

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Bien sûr, il y a la solution de Kant : dire “X”. le “Noumène” Absolu. Mais nous comprenons Kant “mieux que lui-même”. Il est spiritualiste et dogmatique tout à fait Pur, et refusant plus que jamais tout autre horizon possible. C’est cet enfermement civilisé total que veut dire “X”. Et cet “X” a donné prise à l’accusation de Scepticisme de la part de Marx, après avoir justifié le Panthéisme des Utopistes “normaux” (spéculatifs et sensualistes) ; comme il a permis la surenchère Agnostique des païens (Cléricaux aussi bien que Libre-Penseurs), en même temps que le “Dieu est mort” de Nietzsche et des Nazis.

Nous autres Réalistes, mettons Dieu et la Civilisation à leur place historique, et SAUVONS ainsi Kant tout en tournant la page de la Préhistoire.

Pour nous, X n’est pas le “vrai Dieu qui fut toujours” comme devait le croire Kant ; c’est le Dieu spécial des Modernes et, de plus, double négation de Calvin plus Descartes/Locke ; et en germe depuis le Zeus d’Hésiode mais pas depuis Adam ; et après quoi il n’y a plus place que pour le Réalisme. Tous ces détails changent tout.

Nous pouvons dire “Dieu”, Dieu tout court, à la place de X, pour balayer tout usage Sceptique ou Agnostique. Ce faisant, nous affirmons sans ambiguïté Dieu comme POSITIF (en nous réservant de nous attacher par dessus tout à son Négatif maintenant dévoilé : la Matière-Néant, c’est-à-dire le Non-Être/Inerte transcendé).

Disons que nous appelons Dieu le même Dieu PUR que Kant ne peut pas avouer, devant avoir recours à X par crainte qu’il soit mêlé au Dieu IMPUR, a priori, des pré-Modernes.

Nous comprenons bien Kant et sa “révolution copernicienne” : il ne faut plus déduire la Morale de la Foi, mais n’admettre la Foi que comme la “fleur” de la Morale. Pour lui la religion Impure était “judaïsante” : on se donnait en Morale des Catéchismes imposés par des prêtres, ce qui n’était encore que le Décalogue juif civilisé ; Dieu nous inculque le Bien et le Mal au quotidien, alors qu’il suffit de faire appel à l’Impératif du Bien “gravé en notre âme”. Bref, en matière de Religion, c’est la “raison Pratique” qui décide, et non pas la “raison Théorique” ; nous sommes quasiment tous baptisés en puissance à la naissance, et le deviendront en acte ceux qui seront admis dans l’église Pure (sous réserve des brebis galeuses qu’on aura encore a détecter ; car le Penchant au Mal y sera contenu et réprimé, mais non déraciné, sauf exception).

Notons bien que Kant parle de X contre la religion Impure, mais reparle de Dieu par la force des choses pour proposer sa nouvelle et vraie Église. Alors Dieu se définit explicitement : c’est l’Âme Absolue ayant pour Attributs ceux de la Moralité Absolue, lesquels s’exposent précisément : il est Saint, Bienveillant et Intègre.

- Saint comme principe de toute souveraineté, en tant que Créateur ;

- Bienveillant comme chef de l’Humanité : suprême pouvoir Législatif (Loi de nos lois) et suprême pouvoir Exécutif (Fonctionnaire de tous nos fonctionnaires) ;

- Intègre comme Juge suprême, triant Agréés et Récusés du Royaume céleste.

Ici, on voit très bien que, malgré la “révolution copernicienne”, on reste à fond, avec l’Auteur de Kant, sur le même rail que le Maître et le Père d’autrefois !

Et pourtant, il a tout à fait raison de se vouloir le prophète du “Criticisme”, c’est-à-dire très différent de Hésiode et de St Paul, qui partaient d’un Dieu “révélé” tout d’abord pour imposer une Morale révolutionnaire.

 

• ZEUS. Bien sûr qu’on le connaît a priori. Il y a même une “Genèse de Dieu” qui fonde ce Présupposé : Zeus est “le Cronide”, ENFANTÉ par Cronos et Rhéa.

• J.C. On le connaît parce que le Père, qu’il faut maintenant admettre d’emblée, comme l’“Inengendré” même, est posé comme celui qui ENGENDRE son Verbe Éternel, le Fils (en attendant le St Esprit ; Tertullien – 160/240 – introduit le premier le mot Trinité). La perspective est donc directement inverse, il y a “négation” du Zevsisme. On est persuadé de rompre avec le “polythéisme” grec, et on “instrumentalise” sans ménagement la Puissance Matérielle Iaveh pour ce faire. De plus, ironie de l’histoire comme dit Hegel, les petits-bourgeois chrétiens accusent… les Hellènes d’avoir tenu la Matière pour Éternelle ! Enfin, même St Thomas dira qu’on ne peut pas démontrer que cette même Matière n’est pas éternelle, que seule la Révélation nous oblige à le croire ; ce qui en dit long sur l’inconséquence chrétienne quant à la “Creatio ex-Nihilo”…

Précisons encore. Évidemment, tout l’échafaudage du Père qui engendre le Fils n’est prêché que depuis la venue de l’Oint (du Messie-Christ), et donc de l’Incarnation du Verbe. Or c’est cela qui compte, le surgissement du Rédempteur, et ce n’est que régressivement (quoique ce soit cohérent) qu’on dit le même Verbe Créateur, ce qui faisait du Monde une première incarnation, et d’Adam le J.C. originel (ce n’est pas pour rien qu’on dit J.C. “second Adam” ou “fils de l’Homme”). Il est vrai qu’on dit cela écrit dans la Genèse des Juifs, l’annonce de l’Oint prise plus loin dans Isaïe et Malachie. C’est le même “TANAKH” (Bible), dira-t-on. C’est de bonne guerre ; sauf que la Synagogue ne le vit pas de cet œil, et en vint même rapidement à la chasse aux sorcières (Witch Hunting de Mac Carthy) judéo-chrétiennes !

 

Le christianisme est la religion Petite-Bourgeoise (rappelons que nous ne comptons pas la Réforme dans le christianisme HISTORIQUE, malgré l’illusion qu’elle nourrit vis-à-vis d’elle-même. C’est ce qu’on est qui compte, non pas ce qu’on croit être. Ainsi, l’Athéisme est un spiritualisme qui s’ignore. Ainsi, le christianisme crût accomplir l’Ancienne Alliance Juive [74]. Etc. Etc.) :

A- 

Comme les Zevsiens, il subordonne la Morale à la Foi. Et, spécifiquement :

B- 

• Il veut en Dieu DEUX Personnes (et finalement trois) ;

• Il exige deux révélations : la Création et l’Incarnation [75] ;

• Il ne va pas jusqu’à l’Hégémonie totale Esprit/Matière (ex : St Thomas veut que les Astres soient de matière “incorruptible”) ;

• L’Au-delà a deux populations : les Hommes et les Anges.

La liste n’est pas complète, et je ne parle pas des conséquences : génération spontanée, etc.

 

Kant met donc bien la religion Pure au net. Dieu n’est pas Enfanté, et il n’Engendre rien en son sein ; il peut donc vraiment Créer depuis son Néant. L’Éternité est donc tout autre chose que le Temps, et c’est pourquoi ce dernier peut être Perpétuité nette.

 

Mais observons ceci : quand il veut arriver au Dieu PUR, Âme Absolue sans plus, qu’il nomme X, cet X précisé par lui-même est qualifié de Moralité Absolue. C’est donc qu’il veut modeler avec la nouvelle Église une Humanité Pure, faite d’âmes relatives Pures (noumènes relatifs purs), se comportant selon une moralité relative Pure. Si Dieu est X, on peut dire qu’il veut chacune de nos âmes x, si bien qu’il pouvait commencer par Dieu pour en déduire la Morale, comme on le faisait auparavant ! Faire admettre aux hommes que leurs âmes ne sont que des “x” est la grande tâche réelle, très difficile ; et c’est la raison pour laquelle on ne lui trouva pas un St Paul pour fonder son Église. Il n’y a pas de “révolution copernicienne”, pas plus qu’il n’y a d’appui décisif au socialisme scientifique par Darwin comme le crurent Marx et Engels.

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Ce texte est très sévère pour la Religion. D’aucun voudront y voir du Rationalisme. Peu importe. Nous sommes et restons Amis de Dieu et de sa Mère et, la conjoncture barbare-païenne y obligeant, Amis de Godwin-Babeuf et de Marx-Mazzini.

Il faut “aussi” être sévère. Qui aime bien châtie bien. On ne nous ménagera pas, et des gens “se croyant Croyants” se laisseront égarer, portés à nous haïr. Ça fait partie du jeu. L’aveuglement Dogmatique de la Religion ne gênait pas DANS la Civilisation ; il est insupportable dans la Barbarie. L’an-historisme religieux est Préhistorique. Pour le bien des prétendus Croyants sans Église, il faut qu’ils tolèrent et apprennent à aimer notre E.R.M. ; dans le cas contraire, ils ne feront qu’une expérience : les Païens sont les seuls gagnants.

Le PREMIER PAS des “croyants” est d’arriver à un œcuménisme Kantien. Y a du chemin à faire !

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Nous disons “Dieu” comme synonyme de Dieu PUR, parce que le mot ne nous abuse pas, conscients, bien plus que Kant, que ce mot est une Question et point du tout une Réponse. Ce mot a un sens très POSITIF en Civilisation, mais est Préhistorique ; et son vrai sens dans le Réalisme est NÉGATIF (un “Néant Existant” !! comme disait Dom Deschamps).

Signature Freddy Malot – février 2007

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Comm-Anar

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Signature Freddy Malot – 2 avril 2007

Comm-Anar

Voyez la difficulté pour l’Église Réaliste, qui est au-dessus de tous les partis, qui les “transcende”, parce qu’elle anticipe dès à présent la 3ème espèce de la Race humaine ! La difficulté est que nous ne pouvons nous dire que partisans du Comm-Anar, et que les deux mots – Communisme et Anarchisme – ne semblent venir que de la Gauche, et même de l’Ultra-gauche

Mais la difficulté n’est qu’apparente. Elle confirme même la nécessité absolue de l’Église Réaliste, son rôle irremplaçable en tant qu’elle s’échappe de la Préhistoire sociale, et qu’elle est bel et bien porteuse du Comm-Anar, cet ordre du monde totalement inouï, et en même temps “enfin” Convenable, précisément parce qu’il transcende tous les partis.

Pensez à tous les foyers de Civilisation Politique, qui sont nés du rejet de la Tradition Parentale. Ce fut le cas pour les grecs et pour les arabes. Et aussi pour les chinois donnant le jour à Confucius, et les indiens produisant Bouddha. Sans oublier les chrétiens rompant avec la Synagogue et sa Bible (le Tanakh, autrement dit MIQRA MEGILLAH). À chaque fois, ils manquaient totalement des mots pour exprimer leur pensée tout à fait neuve. Comment purent-ils s’en sortir ? Ils prirent ce qu’ils avaient sous la main : des expressions faites pour une langue vivant par le Geste et la Parole, et ils tordirent le sens de ces expressions pour qu’elles conviennent à une langue vivant par l’Écrit et la Parole (“parler comme un livre”).

C’est bien de cette manière que nous nous y prenons en lançant le slogan du Comm-Anar, les deux membres de l’expression ayant l’air de relever de l’Ultra-gauche civilisée, d’appartenir à la langue Écrite-Parlée, alors que le sens que nous leur donnons inaugure la Langue Universelle Orale-Écrite.

Oui, nous entreprenons bien d’abolir la “Confusion des Langues” qui nous est contée dans la fable des Hébreux : en Chaldée, les descendants de Noé tentèrent d’escalader les Ciel en élevant la Tour de Babel. Voyant cet effort insensé, Grand Génie s’écria : “Un seul Peuple, une seule Lèvre pour tous ! Ceci ne saurait être. Mêlons la Lèvre de toute la terre, afin que les gens ne se comprennent plus les uns les autres, et dispersons-les sur toutes les faces du sol.” (Genèse, 11 : 1-9). Oui, nous mettons en train la Langue Universelle, qui ne sera pas la bricole dénommée Esperanto (Zamenhof – 1887), et encore moins l’Argot (Slang) Yankee.

Revenons-en au Comm-Anar. Il transcende effectivement tous les partis de la manière suivante :

• Par l’Anarchisme, il possède tout ce que fut la DROITE HISTORIQUE, la Liberté civilisée, et porte celle-ci à l’état complet ;

• Par le Communisme, il possède tout ce fut la GAUCHE HISTORIQUE, l’Égalité traditionnelle, et porte celle-ci à l’état complet.

Signature Freddy Malot – 2 avril 2007

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Bible :

• TANAKH = TANAKH.

• MIQRA’ MEGILLAH = MIQRA’ MEGILLAH.

 = MIQRA’ :

- Convocation (de l’assemblée).

- Lieu (d’assemblée).

Récitation. Lecture.

MEGILLAH = MEGILLAH : Rouleau (livre).

Tour de Babel :

MIGDAL-BAVÈL = MIGDAL-BAVÈL.

Confusion des langues :

‘IRBOUVIH = ‘IRBOUVIH (Genèse, 11 : 1-9).

‘IRBÉV = ‘IRBÉV (confondre).

HAVAR = HAVAR (prononcer).

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Humanité Préhistorique

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Signature Freddy Malot – 11 avril 2007

Humanité Préhistorique

I- CIVILISATION

La Civilisation est Spiritualiste (religieuse) et Politique. De ce fait :

Le Monde s’y donne sous la Dépendance Paternelle de l’Être Absolu, autrement dit Esprit Absolu dénommé Dieu (raison suprême).

Un tel monde est la Création, formée du couple Humanité-Nature.

 

1- Dans ce mariage Humanité-Nature, l’Humanité revendique la position hégémonique. Ceci parce que l’Humanité affirme détenir seule essentiellement la Spontanéité, l’Activité proprement dite, le Dogmatisme, parce qu’ayant le privilège de l’affinité spirituelle directe avec Dieu, par la pensée selon la raison relative, “ordonnée” à la Raison absolue du Créateur.

Par suite, de même que Dieu est l’Éternel, la Société de Personnes est électivement porteuse du Temps, comptable du dessein de Dieu (l’“Économie Divine”) concernant la Création dans son ensemble, “tirée” par la Cause Finale vers sa séparation “dernière” radicale des âmes sauvés et damnés, ceci entraînant le sort “dernier” des corps voués soit à la vie perpétuelle ou la mort sans fin. Tel est l’IDÉAL dont se nourrit l’Humanité en Ce-Monde.

 

2- Le fait que l’Humanité civilisée détient le privilège de rayonner d’esprit actif au sein de la Création a pour contrepartie que la Nature est donnée comme ne faisant que reluire d’esprit passif.

Vis-à-vis de Dieu, l’Humanité est Non-Néant, parce que dotée de raison relative, capable de Foi et d’Adoration du Créateur. Au contraire, vis-à-vis de Dieu, la Nature est Non-être, simple toile sur laquelle s’imprime toute la Création et gage nécessaire de sa distinction essentielle vis-à-vis du Créateur. C’est pourquoi, quant à sa face “naturelle”, le Monde n’est “créé” que négativement : Dieu ne fait que lui donner et lui attacher qu’une Impulsion (chiquenaude) unique et de principe qui en fait le Système des Choses.

Par suite, la Nature s’offre théoriquement et pratiquement au Travail rationnel des hommes comme une Machine Énorme où ne se rencontre qu’un Mouvement Provoqué (acquis), les choses se trouvant “poussées” par la Cause Efficiente divine, mouvement se communiquant par l’Inertie d’“effets en effets”. Et l’on a comme une Montre de la Nature dont le ressort reste toujours tendu, qu’il n’est pas besoin de remonter. C’est de cette façon que la Nature occupe essentiellement l’Espace, et dans sa vérité s’y conserve toujours la même.

C’est ainsi, en tout cas, que la voulut Dieu, et telle qu’elle se vérifie sans réserve dans l’Autre-monde, et spécialement sous l’angle des Agréés jouissant corporellement de la Vie sans fin. En effet, en Ce-monde, la Nature se trouve encore tout à la fois le Domaine de Royauté déléguée de l’Humanité, et champ d’Épreuve et de Mérite ou Démérite.

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II- TRADITION

La Tradition est Matérialiste (idolâtre) et Parentale. De ce fait :

Le Monde s’y donne sous la Dépendance Maternelle de l’Existence Absolue, autrement dite Matière Absolue que nous dirons Puissance (instinct fondamental).

Un tel monde est l’Émanation, formée du couple Nature-Humanité.

 

1- Dans ce mariage Nature-Humanité, la position hégémonique est accordée à la Nature. Ceci parce que l’on affirme que la Nature seule détient essentiellement la Spontanéité, l’Activité proprement dite, le Dynamisme, parce qu’ayant le privilège de l’affinité matérielle directe avec la Puissance, par la vie selon l’instinct relatif, “ordonné” à l’Instinct absolu de l’Émanatrice.

Par suite, de même que la Puissance est l’Immense, le Système des Choses est électivement ce qui meuble l’Espace, Nature de qui la Puissance attend qu’elle entraîne l’Émanation dans son ensemble, “poussée” par la Cause Efficiente, vers la séparation intime radicale des corps purs et impurs, ceci étant suivi de l’exclusion mutuelle des “souffles” sains et malsains. Tel est le RÊVE qui habite la Nature en Ce-maintenant.

 

2- Le fait que la Nature détient le privilège de rayonner de vie relative au sein de l’Émanation a pour contrepartie que l’Humanité est donnée comme ne faisant que reluire de Vie Empruntée.

Vis-à-vis de la Puissance, la Nature est Non-Mort, parce que dotée de vie relative, capable de Bénédictions [76] (de Fécondité débordante) et de Sacrifices de toutes Prémices à offrir à l’Émanatrice. Au contraire, vis-à-vis de la Puissance, l’Humanité est Non-vie, parce que la Dépendance de l’Émanation vis-à-vis de l’Existence Absolue s’y trouve réfléchie par la pensée Symbolique et fait l’objet du Mythe social ; en conséquence, la communauté parentale se veut Image-Ressemblance de l’Émanatrice, couvrant en surimpression toute l’Émanation, gage nécessaire de la distinction essentielle de l’Émanation vis-à-vis de l’Émanatrice. C’est pourquoi, quant à sa face “humaine”, le Monde n’est “émané” que négativement : la Puissance ne fait que conclure avec l’humanité une Alliance de Sang unique et de principe qui en fait la Race d’Adam (Société de Personnes).

Par suite, l’Humanité s’offre théoriquement et pratiquement à la Fécondité Vitale de la Nature comme un Organisme Énorme, tributaire des Dons Efficients de la Nature vivante, cet “Arbre de Vie” qui conditionne la Permanence Temporelle de la descendance d’Adam, toujours la même dans sa vérité. C’est ainsi, en tout cas, que la voulut la Puissance, et ce à quoi l’Émanation reviendra quand la pensée Symbolique humaine coïncidera totalement avec l’Instinct vital de la nature. En effet, en Ce-maintenant de l’Émanation, l’Humanité n’est qu’imparfaitement Fidèle aux Commandements naturels, exposée aux Transgressions ; sa Sorcellerie (Magie-Divination), ses Rites et Cérémonies sacrificiels, ses Coutumes et Tabous, sont entachés d’artifice, et prêtent donc le flanc à une Déloyauté involontaire pouvant devenir délibérée.

Signature Freddy Malot – 11 avril 2007

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Le Pur est le Pire

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Signature Freddy Malot – mai 2007

Le Pur est le Pire

“Increvable” Matérialisme Parental ? Tout autant l’est le Spiritualisme Politique !

Parce que tous les deux donnèrent une société Vivante.

Et pourtant, tous deux sont Préhistoriques ! C’est-à-dire ne peuvent se conserver que dans la Mémoire vivante du Comm-Anar.

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Le Pur est le Pire ?

● La Préhistoire est du Comm-Anar UNILATÉRAL.

● C’est qu’elle est Substantialiste [77] et Aprioriste [78] (Préjugé : Mythique/Dogmatique).

● La raison d’être, la justification historique, de la Préhistoire, n’était que NÉGATIVE :

- La Société Traditionnelle ne fut rien d’autre qu’une Troupe (harde) animale engagée dans l’auto-domestication. (MAURY : “les animaux dépourvus d’armes naturelles vont le plus souvent en troupe”.)

• Ceci souligne sa constitution sur la base Sang/Sol.

• Et aussi l’insertion du Travail, mais borné au Mythe/Rite.

Plus elle se perfectionne, plus elle se veut “contre-Nature”. C’est-à-dire Race de l’Émanation en charge de sa VIE générale.

Quand on arrive à l’Égypte-Chaldée, l’Auto-Domestication n’a plus guère de sens. Dans le Parc d’Eden, la chasse est devenue un Jeu et un Luxe.

- La Société Civilisée ne fut rien d’autre qu’une Tribu humaine engagée dans la dé-sauvagerie.

Quand on arrive à France-Angleterre (1760-1805), l’Anti-Sauvagerie n’a plus guère de sens.

Signature Freddy Malot – mai 2007

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Notes :

• TROUPEAU :

TROUPE = Turba (foule) -> truba -> trupa (Armée/Théâtre)

Bande

“Les animaux dépourvus d’armes naturelles vont le plus souvent en troupe” (MAURY).

Compagnie.

TROUPEAU : Animaux domestiques vivant ensemble (fidèles d’Église).

 

• MEUTE :

Meute de Cerfs.

Meute (gîte) du lièvre.

Ramassis d’hommes méprisables et fous dangereux.

Chiens : au moins une HARDE (10 à 20 chiens de même race).

 

• HARDE :

(Germain) : troupeau.

Les cerfs se mettent en hardes, mais le chevreuil en familles.

 

• HORDE :

Mongol : ordôn = camp et cour du roi.

D’abord nom donné aux tribus errantes de tartarie.

Plus tard : toute peuplade nomade : “Hordes d’Alaric”…

D’où troupe d’hommes indisciplinés : Horde de Brigands.

 

• Grégaire :

(Grégarius) : animaux qui vivent en troupe ; PLANTES en grand nombre en un même lieu.

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L’Apogée Civilisé

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Signature Freddy Malot – 1er juin 2007

L’Apogée Civilisé

Tableau - L’Apogée Civilisé

L’Apogée Civilisée

C’est en même temps le Drame final de la Civilisation. De plus, aucune donnée civilisée ne permet de faire face à ce drame ! Pour être à la hauteur du problème, il faut découvrir qu’on se trouve alors à la fin de la Préhistoire humaine, qui comprend, outre la Civilisation, la Tradition, c’est-à-dire la société Matérialiste-Parentale. Et tourner la page de la Préhistoire ne se peut qu’avec une 3ème Humanité, animée du Réalisme Vrai, fondant la Société Convenable, celle du Comm-Anar : abolition de l’Argent et des Armes, Égalité-Liberté, règne de Volontariat-Gratuité… au sens HISTORIQUE.

Le Tableau

N’oublier aucune École philosophique. Distinguer ce qui est Orthodoxe, essentiel, et ce qui est secondaire. Toute École est prise dans un couple. Trouver les dates-clef, de même pour les pays. Il y a un Cycle historique et un Système géographique. Tout se ramène à des noms de personnages représentatifs, et à saisir la signification HISTORIQUE de l’ensemble.

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Guerre de Sept Ans : 1756-1763. Nos polémologues (!) la qualifient de “Première Guerre Mondiale”…

Révolution Américaine : 1773-1776-1783.

Révolution Française : 1789-1805.

• Constitution de 1791 : le Roi-Citoyen.

• Terreur révolutionnaire : 31 mai 1793-27 juillet 1794.

• Constitution de 1799 : République du 1er Consul.

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Tableau - L’Apogée Civilisé

Signature Freddy Malot – 1er juin 2007

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L’Énigmatique Histoire de la Religion

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Signature Freddy Malot – 18 juillet 2007

L’Énigmatique
Histoire de la Religion

Soyons pleinement conscients du fait que la Religion fut toujours fondamentalement rebelle à l’idée de sa propre histoire.

Ceci est la conséquence du nécessaire Dogmatisme spiritualiste.

1- l’Histoire n’est reconnue que sous la forme tronquée du Temps (placé sous l’hégémonie absolue de l’Éternité) ;

2- la Révélation doit tout à la fois valoir pour “tout le Temps”, et ne survenir qu’au “milieu du Temps”.

Où en était-on encore, au sommet même des Temps Modernes à ce sujet ? L’opinion se fait jour alors que, de même qu’une personne s’éduque toute sa vie, Dieu a pu choisir de se faire Pédagogue du Genre humain tout au long du Temps. Mais cette approche tourna court…

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• 1780LESSING dit : “La Révélation est l’éducation progressive donnée par Dieu au genre humain, et qui continue de l’être.” Mais la perspective de Lessing souffrait d’une double faiblesse.

Écoutons-le :

1- “La Révélation n’offre rien à l’humanité à quoi la Raison humaine ne fut parvenue” à la longue ; mais Dieu abrégea le travail en l’instruisant “plus tôt”. Cette thèse ruine évidemment l’hégémonie absolue de la Foi sur la Raison que réclame l’Orthodoxie religieuse.

2- “Afin de pouvoir commencer par le début, Dieu choisit un seul peuple, le Peuple Juif, pour lui donner l’éducation spéciale qu’il avait en vue. Et, ayant choisi à dessein le peuple qui était le moins dégrossi et le plus farouche, Dieu laissa les Juifs dans l’ignorance de la doctrine de l’immortalité de l’âme, et d’une punition ou récompense dans une vie future.” Cette thèse illustre bien mal la coutume de Dieu qui est de précéder l’évolution humaine, en ne donnant la Loi qu’à Moïse au Mt HOREV, et non pas à Adam. Et surtout, on ne comprend pas qu’il cache à Moïse l’existence de son âme, alors qu’on lui suppose déjà la Raison…

• 1793KANT tranche enfin – mais bien tard – sur le caractère non dégrossi et farouche des fils de Jacob. Il dit : “Le Judaïsme, à vrai dire, n’est pas du tout une religion.” De fait, le judaïsme n’est qu’un Matérialisme Ritualiste à usage Éthnique, mais Kant ne peut théoriser la chose. Et s’il affirme nettement qu’il n’y a de religion que sur le terrain ferme de la Moralité, il ne voit cette condition établie en principe qu’avec J.C., et en fait avec Luther. On n’avance pas !

• 1789LA RÉVOLUTION, avec la Déclaration des droits naturels de l’homme, prend une position très simple : la religion Pure fut connue “de tout temps” ; mais ses préceptes furent “ignorés, oubliés ou méprisés”… jusqu’à la prise de la Bastille… La Révélation reprend tous ses droits, mais adieu à l’histoire religieuse !

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La preuve est faite que les Croyants ne virent jamais clair en ce qui concerne la nature historique de la Religion et, par suite, ni dans son origine, ni dans son développement. La Révélation fut-elle Progressive, ou bien Révolutionnaire ? On ne sait pas.

L’Église Réaliste répand enfin la lumière sur cette question : la Religion fut une et continûment elle-même, spiritualiste. Mais elle ne valut que pour la Civilisation, et elle dut “devenir ce qu’elle était”, en passant par une série de Révélations qui furent autant de Révolutions Réformatrices dont les maillons peuvent être précisément caractérisés.

Signature Freddy Malot – 18 juillet 2007

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La Religion Pure

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Signature Freddy Malot – 4 octobre 2007

La Religion Pure

La Religion Pure – celle des Temps Modernes – veut que Dieu soit pur Auteur de la Création, c’est-à-dire que les Hommes en répandent enfin l’idée qui coïncide complètement avec ce qu’il est vraiment, tant en ce qui concerne ce qui en est intelligible pour nous, que quant à la nature de son vrai Mystère. Ainsi est tournée la page de la religion impure pré-Moderne, qui avait successivement donné à Dieu les noms de Maître, puis de Père.

Tout change avec le Dieu Auteur : et la Théologie, et Logique-Math, et Morale-Physique, et Marché-État, et Mystique-Art.

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L’Auteur donne pour la 1ère fois Dieu “Créateur à partir du Néant”, et une Création Perpétuelle-Illimitée.

1- Or, ceci suppose que Dieu se borne à Créer l’AUTRE-MONDE ; et il crée celui-ci, en un Instant Unique qui est un “accident” de son Éternité, Instant qui est l’Origine, la Source, du Temps, mais non pas le Temps lui-même qui est fait de Moments, lesquels supportent CE-MONDE… et l’AUTRE que Dieu n’habite ni plus, ni moins, que Celui-ci.

2- En quoi consiste la Création par Dieu de l’Autre-Monde ? C’est la Création de l’Âme Première unique, à laquelle échoit du même coup – comme “accident de l’accident” – le Corps Premier, version totalement purifiée de la vieille “Matière Première”. L’Âme première et le Corps Premier de l’Autre-Monde forment la Personne Première tout à fait Perpétuelle, seul fruit de l’acte Créateur.

• L’Âme Première à une hégémonie totale sur le Corps Premier, et c’est elle seule que Dieu tient pour sa création POSITIVE.

• La Personne Première se trouve dotée du pouvoir de produire ELLE-MÊME la multitude des Mondes (Humanités-Natures) qui verront jour dans le Temps perpétuel. Ce pouvoir est Dynamique-Mécanique (Moral-Physique).

• Notons bien que la Personne Première est seule Perpétuelle absolument (<->), tandis que les Hommes, qui naissent “dans” le Temps, n’ont une destination perpétuelle que relativement (->). C’est sous la Royauté de la Personne Première que se trouvent dans l’Autre-Monde Unique, les hommes mortels venus de la Multitude des Mondes périssables.

Signature Freddy Malot – 4 octobre 2007

Tableaux

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Signature Freddy Malot– 2006

Chronologie civilisée

Tableau - Chronologie civilisée

Signature Freddy Malot – mars 2006

Société Civilisée Complète

Tableau - Société Civilisée Complète

Signature Freddy Malot – juin 2006

Les “Parfaits”

Tableau - Les “Parfaits”

Signature Freddy Malot – juin 2006

Peuple de Dieu

Tableau - Peuple de Dieu

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Signature Freddy Malot – juillet 2006

Minorité Politique dominante

Tableau - Minorité Politique dominante

(1) “ARISTOÏ”, en grec, signifie “les Meilleurs”. On dira “Optimates” en latin.

Ici, on est PROPRIÉTAIRES PARCE QUE CITOYENS. Et on est Citoyen comme membre du “corps” politique. D’où des fonctions accordées aux Anciens, ou par le Sort. (Sénat vient de SENEX, vieillard. Les Patriciens, de même, étaient les “Pères”.)

(2) D’abord les Nobles priment (christianisme impérial), puis les Clercs (christianisme papal). Droit civil (“romain”) et droit canon mêlés.

(3) Voici venu le temps de la “vénalité des offices” sous les Monarques… et Républiques.

Ici on est CITOYENS PARCE QUE PROPRIÉTAIRES.

Signature Freddy Malot – juillet 2006

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Révélation

(Pensée de Dieu Manifestée)

Révélation

Notes :

(1) Hésiode est “Poète” inspiré.

(2) Des Pontifes qui “interprètent” ses Oracles.

(3) C’est la PERSONNE qui compte, pas la CHOSE qu’est l’Évangile, simple témoignage des apôtres (dont Saint Paul, qui ne fut même pas des Douze).

(4) Les “feuillets”.

(5) Qui est “Personne” de la Substance divine, tout-Dieu, mais dans un RÔLE bien individualisé. Gabriel encore plus “individualisé” : un Archange – ministre de Dieu.

(6) Pratiquement, c’est Kant et ses disciples. Se veut simple homme, “comme” Mahomet, mais vrai Adam de tout temps, métaphysicien CONSÉQUENT (limite de la Raison).

(7) Dans l’Âme de tout homme ; Morale complètement différenciée du Droit.

(8) Simple “fonction” de l’Âme Absolue.

(A) Du Subjectif Simple au Subjectif Pur. Déiste : plus rien de “sensible”.

Signature Freddy Malot – février 2007






[1] L’annexe “Création-Néant” rappelle le contenu essentiellement historique de la société Politique.

[2] En effet, les curés appuient sans faille les bouffe-curés dans la répudiation de la spiritualité médiévale (cf. Croisades, Inquisition, etc.). Ils y procèdent seulement avec la mièvre, sournoise et implacable onctuosité consommée qui les distingue ; mais se réservent bien sûr bec et ongles ce qui pourrait attenter à leur ministère ô combien “temporel” de la bondieuserie.

[3] Remarquez la tentative pour qu’à tous les alinéas, Humanité et Nature se correspondent.

[4] Ici-bas et Au-delà tout ensemble, dans leur côté corporel.

[5] Selon le Libertin Chamfort.

[6] Il se trouve que Mirabeau, et l’autre démagogue Danton criant contre “le prêtre Sieyès”, furent découverts figurer sur le “Livre Rouge”, la liste civile ou “fonds secrets” de Louis XVI !

[7] L’Argent n’est plus finalement que l’instrument de cela.

[8] Il dit infini et fini.

[9] C’est-à-dire : Ne prenez pas au sérieux les 100 000 pages de notre Dictionnaire ; c’est pour donner un passe-temps à ceux qui ne suivent pas les Matchs, et les empêcher de PENSER !

[10] Je prends les mots latins, plus courants chez nous.

[11] Les deux choses sont précisément portées à leur comble.

[12] Les Landlords (patriciens antiques ou barons médiévaux) perdent évidemment les “privilèges” politiques qui étaient attachés à leur fonction. (Ceux “abolis” la Nuit du 4 août 1789 sont une plaisanterie !).

[13] Un “AN” voulait dire à l’origine un CERCLE ; d’où anneau.

[14] Tout ce réseau n’est qu’un essaim d’“esclaves domestiques” communautaires. Il est mobilisé pour les “corvées” de travaux publics.

[15] Cf. Les Hébreux, peuple de l’échec ?, F. Malot, septembre 2003, Éditions de l’Évidence.

[16] De 1 à 6 = 21 = 3 x 7.

[17] Le système des Commandements est l’“Arbre de Vie”, ÉTS HA-HAYYIM.

[18] Et que le mot Travail (AVAD) est la racine de : ouvrage et outil, fatigue et esclavage, et Culte ?

[19] Au Salaire “paupérisant” fera place une rémunération indexée sur la productivité, dont l’essor sera illimité. C’est séduisant, mais au fond on ne sort pas du vieux caca ; si on y arrivait !

[20] Dans le cadre d’un Plan véritable, a priori, impératif, totalement Rationnel.

[21] Et que faire d’autre ? Veut-on jeter le bébé de la Liberté avec l’eau sale du bain du Chômage ?!

[22] Ces “%” sont malheureusement des moyennes : loyers et revenus des riches sont mêlés à ceux des pauvres…

[23] Le salaire, qui représente une valeur négligeable, paie de manière décisive la RENTE foncière urbaine !

[24] Le Front populaire doit donner la première place à l’Agitation anti-Barbare. Ceci est incontournable, car tout “mouvement spontané” de masse porte inévitablement là-dessus : révolte contre l’horreur absolue que représente le Système existant. Mais faut voir plus loin que le bout de son nez !

[25] J’ai bien peur de dire de grosses bêtises au passage. Mais l’Église Réaliste, lancée dans la carrière, me corrigera comme il convient.

[26] Dans l’Église, contrairement au Front, c’est celui qui devrait recevoir le meilleur “Don Mérité” qui se contentera du moindre.

Napoléon ne se décerna pas de Majorat, ce “HOCHET” qu’il pensait devoir soutenir l’“honneur” de ses généraux et hauts dignitaires.

[27] La Spontanéité est la même ; la Conscience de celle-ci nous distingue seulement, mais sans plus nous tromper.

[28] La Mort étant toujours notre lot, mais “sans” le Mal.

[29] NEFESH = NEFESH.

[30] RUAH = RUAH.

[31] NESHAMAH = NESHAMAH.

[32] YHOAH = YHOAH.

[33] TIQQOUN = TIQQOUN.

[34] TSADDIQYM = TSADDIQYM.

[35] NABY’ = NABY’.

[36] COHEN = COHEN.

[37] GUÉR = GUÉR.

[38] HA'OLAM HABBA’ = HA'OLAM HABBA’.

[39] TANAKH = TANAKH.

[40] BA‛OLAM HAZÈH = BA‛OLAM HAZÈH.

[41] Partout d’Ici… ou de Maintenant !

[42] ‛ALÉY ’ADAMOT = ‛ALÉY ’ADAMOT.

[43] Le Sol est féminin.

[44] J’ai pensé d’abord à des “peintures” du corps (Peaux-Rouges).

[45] DAVAR = DAVAR.

[46] Les Chrétiens se sont énormément occupés d’Hermès avant Constantin. Ainsi Justin, et Lactance qui dit : “Hermès a découvert, je ne sais comment, presque toute le Vérité (chrétienne)”. (Par ailleurs, on oublie souvent les “Livres Sibyllins”).

[47] Mais ne nous en faisons pas : il “veut” toujours des hommes !

[48] Notez bien qu’avec les Forces qui viennent bousculer les Solides, c’est le Temps (proprement Humain) qu’on introduit insidieusement dans la Nature.

[49] Confédération des Assemblées grecques.

[50] STABLE : Consistant, Ferme, Fixe. Donc ce à quoi fait référence notre paradoxal “verbe d’état” (car “verbe” implique “actif”, et pas état !).

[51] NEUVE : C’est là où le Réalisme insère le “petit rien qui change tout” par rapport au Spiritualisme ! Dans ce dernier, l’Être était la Substance absolue. Cet Esprit Suprême ne faisait qu’un avec son Existence parce qu’exempt de tout changement, Immuable. Et ceci parce que l’Esprit absolu n’admettait la Matière que comme pur Néant (alors qu’elle n’est que Non-être au Monde, s’y montrant comme fausse substance). Bref, tout ce qui concernait l’Existence dans le Spiritualisme n’était “défini” que de manière NÉGATIVE (ce négatif pour nous est l’inéluctabilité de la Mort, parce que nous sommes liés à un corps, à la matière).

Dans le Réalisme, le Néant de Dieu devient la NOUVEAUTÉ permanente. Être continuellement Neuf rend le Stable complètement “indéfinissable” ; c’est donc négatif par rapport à la Logique. Mais d’un coup, l’ancien Néant devient Nouveauté incessante, complètement positif. On change de tête !

Du coup, la Substance Esprit, en tant qu’Exclusive, Unilatérale, tombe. Or, en sens inverse, l’exclusivité, l’unilatéralité, que s’arrogeait l’Existence, la Matière, chez les Primitifs, tombe de la même manière.

Résultat, le côté vrai de chacun est conservé, et on a le RAPPORT Matière-Esprit.

C’est pas si compliqué que ça en a l’air ! Courage…

[52] La Réincarnation n’est pas celle du Moi de l’occidental qui se paie une tranche d’“hindouisme” ou de “lamaïsme”. Il s’agit de la Réincarnation de l’ethnie Juste, des Purs en corps, en communauté parentale.

[53] HABBA’ = HABBA’.

[55] Il a deux versions aussi : Thaumaturgie (fausse Magie primitive) et Horoscopie (fausse Divination primitive).

[56]Il n’y a pas du tout Hégémonie (domination unilatérale, à sens unique) Réalité-Monde, comme il y avait par exemple dans Dieu-Monde.

- Mais il n’y a pas Rapport direct, immédiat, Réalité-Monde. Il y a Rapport direct, immédiat, dans les COUPLES absolument homogènes, tels que Matière-Esprit dans la Réalité, et Nature-Humanité dans le Monde. Dans le Rapport, l’Identité prime sur l’Opposition d’emblée.

Ce qu’on a c’est, si on veut : une Hégémonie directe,… mais Bilatérale ! Ou bien : un Rapport réel, … mais “en dernière analyse” (en définitive, au bout du compte, si on pousse les choses “à la limite”). Ce type de RELATION (ou “contradiction” comme on disait) est quelque chose d’inédit, que pose le Réalisme pour la 1ère fois. On n’a ni Hégémonie, ni Congénère, mais “décalage”… qui permet et exige justement le Travail ! Le Monde – et donc nous-mêmes – n’est la Réalité que RELATIVEMENT ; mais nous le SOMMES, et immédiatement (pas “en attendant” le Ciel ou l’Ici-haut À-VENIR des Justes).

[57] Il y a seulement à permuter les pôles des couples, et dire : Temporel-Éternel, et Étendu-Sans bornes.

[58] “Correct” veut dire : en rapport avec les Convenances, donc absolument adapté à la situation, la seule chose à faire.

[59] Dire que les utopistes Socialistes – et les Nazis – ont accusé la civilisation d’être Individualiste ! Pourquoi pas le Grand-Prêtre ou le Pharaon normaux, ou la Devineresse exceptionnelle de la Parenté ?!

[60] SITRA AHARA des Juifs : SATAR = caché ; AHER = étranger.

[61]“Les” Consciences de la Parenté forment un seul Essaim. S’y trouve l’ascendance, et l’Ancêtre préside. L’Essaim est “couvert” par la Présence.

[62] Bien préciser :

• La Propriété privée effective est celle de biens matériels estimables en Argent. Cette propriété suppose la Liberté, c’est-à-dire n’admet d’autre sanction que le MARCHÉ, dont la loi coïncide avec l’Intérêt général.

• La Citoyenneté publique est le complément nécessaire de la Propriété privée. Elle est effective en engendrant un ÉTAT incarnant la Volonté générale. D’abord, les Propriétaires – Représentants naturels de la Nation – font valider l’Égalité de tous devant la Loi. Ensuite, ce pouvoir législatif se donne un pouvoir Exécutif (agents publics, fonctionnaires), gage de la Sûreté de chacun des propriétaires, où l’on n’est admis que selon la Capacité (égale admission aux Dignités, Places et Emplois publics, selon la Vertu et le Talent).

[63] Communisme-Anarchisme.

[64] Voir la “Note” à la fin.

[65] Le gaillard s’y connaît en Physique ; c’est la moitié de sa vie.

[66] J’évite l’expression classique : Âge de la loi de la Loi ! (Décalogue et autre Cacherout).

[67] Ce fut la victoire de COMTE : “Je subordonne la Foi au Culte”.

[68] Voir son contraire identique. Et que la Ténèbre est Néant-MATIÈRE ! Denys : Sévère d’Antioche (533).

[69] Nitsots = Nitsots.

[70] En fait, Caracalla met en vigueur le décret prévu par son prédécesseur Septime-Sévère qu’il remplace en 211. On nous dit que Septime-Sévère (193-211) érigea en système politique la prépondérance de l’ARMÉE. Le Décret effaçait la différence entre citoyens et puissants “pérégrins” (Métèques en grec), pour généraliser l’impôt de 5 % sur les affranchissements et les successions. Avec l’impôt, on officialise le rôle secondaire des Citoyens dans l’armée, et on finance une armée de MERCENAIRES.

[71] Même Aristote veut encore que Le Pirée – port d’Athènes – soit une Ville, strictement séparée de la Cité, parce que cosmopolite et corruptrice par son vil Commerce.

[72] L’important est QUI MÈNE LE JEU, dans ces amalgames. Dans notre exemple, c’est bien les Grecs, et non pas les Égyptiens ou les pré-Turcs !

[73] Et chez les Modernes ? Cible intérieure : “Un Maçon ne sera jamais un Athée stupide, ni un Libre-penseur libertin” (Anderson – 1723). Le MAL est purement MORAL ; la Nature, le Corps et les “passions” qui y sont liées sont ce qu’on en fait : stimulant autant qu’asservissement.

[74] Quand on pense qu’il faut arriver à Kant, à la fin, pour dire qu’au fond le Judaïsme n’est pas religieux ! Il fallut 1900 ans pour mettre timidement de côté le Grand Sorcier-Potier YHWH, qui modèle une figurine de glaise – le Glébeux – et lui souffle une haleine dans les narines !

[75] Joachim de Flore (1190) prophétisait une 3ème : celle de l’Évangile Éternel.

[76] BERAKHA = BERAKHA.

[77] Objectif.

[78] Subjectif.







Avertissement :

Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".