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Résurrection

de l’Occident

 

Démonstration de notre
DROIT HISTORIQUE au Comm-Anar [1]

 

 

“À chaque époque son Livre”.

Coran – Sourate 13 (Le Tonnerre), verset 38

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Signature Freddy Malot – mai 2006

 

Éditions de l’Évidence – 2010

2 montée de la Rochette, 69 300 Caluire

Sommaire

Résurrection de l’Occident

(version mai 2006)

 

Maladie Secrète de l’Occident

I- Société du 3ème Âge

A- LE DRAME DU MONDE LIBRE

1- DIEU

Moi Absolu

Redéfinir “l’Homme” et “l’Histoire” ?

Orthodoxie Théorique Générale

Orthodoxie Générale

Dialectique Totale

La Religion n’est pas tombée du ciel !

Documents

Ophites

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Maladie Secrète
de l’Occident

• L’Occident est malade, et il règne sur le Monde. C’est notre problème. Faut-il préciser que c’est de la maladie de l’Occident Civilisé dont il est question, et point du tout du Pithécanthrope tailleur de galets d’il y a 250 000 ans, ni du Celte forgeur de fer de 750 A.C. ? Hélas, oui ! Car où se trouve une définition officielle, faisant autorité, de la Civilisation ? Quant à la maladie de cet Occident, elle est en fait niée par ceux qui prétendent le représenter, tandis que la Masse populaire, qui en ressent douloureusement les effets, en ignore totalement la nature. Nous avons donc du pain sur la planche…

• Commençons par déclarer péremptoirement ceci : l’Occident Civilisé date dumiracle grec”, autrement dit de la parution des Hellènes, du surgissement de l’Hellade à Sparte et Athènes. Ceci se produisit autour de 650 A.C., et l’événement représenta un véritable séisme historique. En vérité, il est des plus facile de confirmer cette origine ; le vrai problème est d’en comprendre la vraie signification.

• Ensuite, il convient de se rappeler que bien des fois notre Occident tomba malade depuis sa naissance : il y eut la débâcle de la Grèce, puis la confusion des Alexandrins, la chute de Rome, de Byzance, et la ruine du Saint Empire au 14ème siècle.

• Que se passa-t-il en chacune de ses occurrences ?

C’est simple. À tout coup, nous vîmes l’Occident en venir à faire un retour complet sur lui-même, et déclarer bravement : OÙ EN EST l’Homme dans l’Histoire ? Surprise ! Cette seule remise à plat de “l’Homme dans l’Histoire” suffit pour rétablir l’Occident, et le rendre même plus vigoureux et rayonnant que jamais…

Et c’est encore ce qui advint, suite à la ruine du St Empire Latin, du système Pape-Empereur. C’est même en sortant de cette grave épreuve, grâce à l’Humanisme et au Protestantisme, que l’Occident eut l’insigne privilège dans l’humanité civilisée, d’ouvrir la carrière aux Temps Modernes, de conquérir le titre de “Monde Libre” par excellence ! De fait, la marche triomphale de l’Occident Moderne se déroula jusqu’à la Révolution Française, et la proclamation de ses “Grands Principes” qui ont ébloui le monde.

Et après cela ? Plus rien ? Si ! Les Grands Principes abstraits de le Grande révolution font belle figure au musée de l’Occident Civilisé, tandis que celui-ci se retrouve concrètement malade comme jamais. Pourtant, depuis bientôt deux siècles, on ne se fit pas faute, bien des fois et en tous sens, de recourir à l’ancienne formule : OÙ EN EST l’Homme dans l’Histoire. Rien n’y fit. On ne put, au contraire, empêcher notre Occident de s’enfoncer toujours plus dans les Ténèbres, et n’user de sa supériorité acquise que pour entraîner le Malheur du monde.

• Fort heureusement, “quand le vase est trop plein, il faut qu’il déborde !” Nous y sommes. Totalement désillusionnés, nous voilà disposés à regarder la réalité en face. Et le commencement de la sagesse – rien de plus ! – donne le syllogisme suivant :

1- Majeure – Découvrir la phase Moderne de l’Occident frappée de maladie veut dire très précisément que c’est le système occidental parvenu à sa Perfection finale qui se trouve dans un état pathologique, donc l’Occident de A à Z, dont le “devenir” est terminé. Bref, la maladie secrète de l’Occident actuel se révèle ne faire qu’un avec la Chute de l’Occident tout court.

2- Mineure – Or, si la vieille interrogation salvatrice : “OÙ EN EST” l’Homme dans l’Histoire était absolument valable tant que l’Occident avait à se développer, nous ne devons pas nous étonner qu’elle devienne tout à fait inopérante dès qu’il est parvenu à son Terme et que c’est sa base qui s’écroule et doit être révisée.

3- Conclusion – Donc, notre vieux “Sésame, ouvre-toi”, que nous tenions pour la clé des difficultés de l’Occident en expansion, doit nous apparaître maintenant piégé. Ce sont les deux mots : “L’HOMME ET L’HISTOIRE[2], qu’on ne soupçonnait pas jadis qu’ils puissent faire problème, que nous avons désormais à redéfinir de fond en comble. Une question toute nouvelle se pose à nous : non plus “où en est” l’Homme dans l’Histoire, mais QUE SONT l’Homme et l’Histoire ? Quelle est leur vraie signification, ignorée de nos pères, qu’il nous incombe de découvrir ?

Tel est le défi théorique inouï que nous avons à relever. La Résurrection de l’Occident est à ce prix. Il est évidemment à prévoir que si l’on y parvient – et il le faudra bien ! – le salut de l’Occident Civilisé changera la face du monde, comme jamais on ne le vit de mémoire d’homme…

•••

Annonçons à présent notre plan.

La Chute de l’Occident Civilisé que nous vivons nous impose de découvrir qu’elle est la signification toute nouvelle de l’Homme et de l’Histoire devant nous armer théoriquement. Nous nous attendons à ce qu’à chacune des traductions du mot Histoire que nous trouverons, correspondra un type d’Homme particulier, et réciproquement.

• La 1ère version de l’Homme et l’Histoire qu’il nous faut caractériser est évidemment celle de notre Occident désormais malade. Notons dès à présent la curiosité suivante : la Civilisation a constamment revendiqué l’honneur d’avoir produit la science de l’Histoire. Ainsi, notre Occident né du “miracle grec” n’a cessé de nous entretenir d’Hérodote, en le qualifiant de “Père de l’Histoire”. Cet hellène illustre connut la “pointe” (AKMÊ) de son activité au milieu du 5ème siècle A.C., au fameux “siècle de Périclès”. N’y eut-il donc pas d’histoire avant lui ? Ses propres “Enquêtes”, traitant abondamment de l’Égypte, la Perse, etc., prouvent le contraire. Mais alors : faut-il admettre une Histoire sans historiens ? Et à quel type d’Homme cet état correspondrait-il ?

• Nous serons pour cela renvoyés directement à une 2ème version de l’Homme et de l’Histoire, celle se rapportant à ce que l’Occident ne saura jamais nommer autrement que “Préhistoire”, en y trouvant jamais que des “Peuples sans Histoire”, conquérants du Feu, et dits parcourir les âges de la Pierre et des Métaux. Nous eûmes ainsi chez nous les Celtes, Germains, Slaves, Normands, Pélasges, Latins, Étrusques, etc. Caractériser cette 2ème version ne fera pas du tout que remuer des cendres, loin de là ! La Civilisation se trouva obligée de s’avouer débitrice de ces Primitifs qui l’ont précédée, tout en avouant ne point les comprendre et, par suite sans se comprendre elle-même. Hérodote lui-même donne le spectacle de cette étrange ambiguïté. Il dit : “les noms des dieux grecs nous viennent des Barbares, et surtout de l’Égypte” ; et ensuite : “les coutumes et lois de l’Égypte sont contraires à celles du reste du monde”.


Ceci dit, notre plan tout tracé sera le suivant :

1- Première partie.

L’examen des deux versions de l’Homme et de l’Histoire ayant marqué l’humanité vivante du passé établira la nécessité présente de “la Société du 3ème Âge”, à propos de laquelle il restera à s’interroger.

2- Deuxième partie.

La leçon tirée de notre passé social, vivant et néanmoins révolu, nous permettra de caractériser précisément quelle est la version toute nouvelle de l’Homme et de l’Histoire qui nous convient : celle de la 3ème espèce de la Race humaine, ne pouvant vivre que dans “la République du Comm-Anar” (Communisme-Anarchisme).

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I-
SOCIÉTÉ du
3ème ÂGE

Il y a un réel problème, concernant le sens à donner aux mots Histoire et Homme.

En veut-on une dernière confirmation ? Une des coqueluches de notre société de Mort, le sieur Benjamin Constant (1767-1830) nous la donne, déclarant ceci : “Le passage de l’état Sauvage à l’état Social est une énigme”. (Notons qu’il identifie état Social et état Civilisé).

Tournons-nous donc vers le passé, pour y prendre sur le fait l’histoire de l’Histoire et l’humanisation de l’Homme.

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A- LE DRAME DU
MONDE LIBRE

Nous sommes avant tout pressés de comprendre le vrais sens que l’Occident Civilisé donna aux mots Homme et Histoire.

Cette conception est censée nous être familière. C’est pourquoi c’est la pire que nous aurons à rencontrer. En effet, elle n’est pas du tout aussi évidente qu’elle paraît, mais comporte deux aspects qui doivent être soigneusement distingués :

• D’un côté, elle est incontestablement Justifiée historiquement, et donc à jamais très Précieuse. Il suffit de rappeler qu’elle coïncide avec l’épopée de l’Occident Civilisé, à qui elle fit mériter le beau nom de “Monde Libre”.

• D’un autre côté, elle est assurément Bornée historiquement, et donc définitivement très Partiale. Il suffit de prêter attention au fait que l’Occident Civilisé eut une Origine bien précise : le “Miracle grec” ; et qu’il eut de même un Terme bien défini : la “Grande Révolution” de 1789.

Comment concilier le fait que la définition qu’eut l’Occident Civilisé de l’Homme et de l’Histoire, fut tout à la fois très-Précieuse et très-Partiale ? C’est toute la question du “Drame du Monde Libre” que nous serons amenés à découvrir.

Marchons à cette découverte.

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1- DIEU

Dieu occupe la première place dans la Civilisation. Du début à la fin. Et, à ce propos, il importe de savoir que, comme en ce qui concerne tous les autres traits constitutifs de la Civilisation, l’histoire de l’Occident se distingue par le fait qu’elle coïncide avec l’histoire COMPLÈTE de Dieu. C’est ainsi que l’Occident se plaça tout entier sous le signe de l’Esprit. Voyons cela.

• Que fut l’avènement de l’Occident Civilisé, ne faisant qu’un avec le surgissement de l’Hellade ? Le “miracle grec” consista avant tout dans la proclamation fondatrice du règne de Dieu, sous le nom de Zeus-Lumière Suprême (car tel est le sens du mot Zeus).

Quel tournant historique immense ! Pensons qu’à partir de l’adoration déclarée de Zeus, l’humanité se trouva irréversiblement partagée entre “grecs et barbares”. C’était inévitable ; puisque Zeus se donnait d’emblée comme le vainqueur des Titans, ayant débrouillé le Chaos originel, formant de ce fait la Création – le Cosmos –, et Maître de l’Olympe se voulant immédiatement “Père des dieux et des hommes”, de tous les hommes, “barbares” inclus…

• Que verrons-nous à l’achèvement de l’Occident Civilisé, 25 siècles après les hellènes, avec la Révolution Française (1789-1805) ? Les Constituants, le 26 août 1789, ne purent faire autrement que de placer la Déclaration des “droits naturels” de l’homme “sous les auspices de l’Être Suprême”. Et que dit, une génération plus tard, le philosophe Hegel ? Ceci : “La Révolution Française fut un magnifique lever de soleil. Un enthousiasme de l’Esprit divin fit frissonner l’Univers. On crut assister pour la première fois à la réconciliation du Créateur avec sa Création” (Philosophie de l’Histoire – 1822-1831).

On peut se demander ce qu’est devenue alors la vieille démarcation entre “grecs et barbares”. On n’en a toujours pas fini avec elle ! Seulement les barbares anti-civilisés d’antan ont changé de nom : on les voit maintenant comme d’attendrissants bébés civilisés, les “peuples à l’état de nature”, candidats dociles à l’assimilation religieuse…

• Il faut bien s’en convaincre : de son périgée à son apogée, l’Occident Civilisé exalte le Droit Divin, il affirme que l’Esprit Absolu préside sans partage au Monde. Signalons que Hegel, dans son envolée sur la Révolution Française, se réfère explicitement à l’Athènes d’Hérodote, qui fut aussi celle du philosophe Anaxagore [3], dont il tient à citer la sentence suivante : “C’est la Raison Suprême (le NOŨS) qui gouverne le Monde”. Que feront d’ailleurs les Chrétiens ? L’Évangile “grec” de Saint Jean, si décisif, s’ouvre par cette parole : “Au commencement était le Verbe – le Logos – ; tout fut fait par Lui, et en Lui était la Lumière des hommes”. Voilà qui est clair : la Raison Suprême des jupitériens, le Verbe des chrétiens et l’Être Suprême des déistes de 1789 se font étroitement écho.

Que recouvre finalement le mot “Dieu”, qui est sans cesse sur les lèvres de l’Humanité Civilisée ? Il désigne tout d’abord l’Esprit sous sa forme absolue, exempt de toute Matière, qui constitue la Substance propre de Dieu, ce pourquoi il est posé comme l’ÊTRE avec majuscule. Ensuite, quel est l’AVOIR de cet Être, autrement dit, quelle Forme peut-on attribuer à cette Substance ? Elle n’est autre que l’Éternité, qui se résout en un Instant Immobile. Osons une image : l’ESPRIT est le Nom de Dieu, et l’ÉTERNEL est son prénom.

• Reste un point à préciser : quelle est l’activité de l’Esprit absolu, de quoi se nourrit son Éternité ; bref, quel est le Faire qui unit la Substance et la Forme de Dieu ; ou bien quelle est l’EXISTENCE qui lie son Être et son Avoir ? C’est ici qu’intervient la Raison absolue, et son Acte qui consiste à “idéer”. Idéer quoi ?

- Comment les choses se passent-elles pour la raison ordinaire de l’homme civilisé ? Par son Travail mental, la raison s’élève jusqu’à l’Idée du Principe d’Identité qui gouverne ses propres opérations. La connaissance du principe d’Identité correspond à un Objet on ne peut plus réel, puisque sans lui tout le travail mental s’écroule. Cependant, la raison ne peut qu’admettre ce principe comme évident-indémontrable, comme Axiome premier. Cet Objet mental très spécial doit donc être reconnu comme un pur Don de la raison, et l’Idée que s’en fait cette dernière comme échappant à toute “connaissance compréhensive” (COGNITIO COMPREHENSIVA), ou connaissance “interne” dudit Objet.

- Il en va tout autrement pour la Raison Absolue. Rigoureusement parlant, on ne peut dire qu’elle effectue un Travail mental, ni que ce travail donne lieu à une Idée correspondant à un Objet. Alors ? Eh bien, en tant que Raison Absolue, Dieu ne “raisonne” rien d’autre que sa propre Identité ; de sorte que l’Acte, le Faire, l’Existence de Dieu, consiste tout entière dans la connaissance compréhensive du principe d’Identité que la raison de l’homme civilisé ne peut que postuler.

[Depuis 2350 ans, on nous a ressassé jusqu’à la nausée la définition de Dieu par Aristote : “Dieu est la pensée qui se pense” (Philosophie Première, L. 9 ; 335 A.C.). Il faut sortit définitivement de ce radotage qui sous-entend que la seule pensée historique possible est la pensée Rationnelle-Spiritualiste. Cessons enfin de nous saouler de la Raison ; s’en dégriser résume toute notre tâche. Mais sachons bien que, pour ce faire, il nous faut rompre à jamais avec les “esprits forts” qui ricanent en entendant parler de “la pensée qui se pense”, jugeant Dieu comme une sorte de Narcisse atteint de psittacisme (la maladie du perroquet). Ceux-ci croient bien offenser Dieu, mais c’est encore Dieu qui se rie d’eux, car il les voit se dresser contre lui armés du seul Principe d’Identité dont ils se vantent seulement d’ignorer le secret.]

Nous avons découvert que le mot “Dieu” recouvre trois “Attributs” : Esprit-Éternité-Raison. En ne “raisonnant” que sa propre Identité, Dieu ne fait que proclamer l’identité de ces trois. Quel nom, à présent, donner au Dieu total ? C’est celui d’Âme Absolue. Dieu n’“a” pas une âme, il “est” âme. C’est dire tout aussi bien qu’il est Sujet Absolu, Moi Absolu. En ce Moi absolu, la Conscience ne fait qu’un avec la Réflexion ; et l’Idée de la propre Identité de Dieu, qui constitue le seul Objet de cette Réflexion, coïncide totalement avec la Vérité Absolue que détient Dieu. Bref, Dieu est l’INTELLECTUEL Absolu, et donc l’Être absolument Libre que la Civilisation doit nécessairement poser comme la Réalité-même présidant au Monde.

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Moi Absolu

Tableau - Moi Absolu

 

Ce tableau présente le Moi Absolu qu’est Dieu sous sa forme Pure, Parfaite, “Kantienne”. Il donne donc la clef de toutes ses formes antérieures, inconséquentes.

Le Moi Absolu “pur” est analysé à deux points de vue : son Être et son Existence.

• L’Être de Dieu au sens étroit est ESPRIT, mais la “trinité” Esprit-Éternité-Raison montre la forme développée de cet Esprit, les trois Attributs que cela implique.

• L’Existence de Dieu développe l’Activité de Dieu-Raison, son “travail”. Alors on a pour commencer la Conscience de Dieu, qui est la Spontanéité de l’Esprit, la “puissance d’activité mentale” qu’il recèle.

Ensuite, la Réflexion est le “passage à l’acte” de cette puissance. Alors Dieu “pense” à proprement parler. Il a donc cette fois une Idée, un “contenu de conscience”. Rien à voir avec une idée de la raison humaine ! D’abord parce que Dieu n’en a qu’Une. Ensuite parce qu’elle se confond avec la Conscience même, avec la Spontanéité de l’Esprit. Dans la raison humaine, les idées se succèdent et sont comprises, alors que la conscience est “derrière” la réflexion, constante et insaisissable. Maintenant, c’est l’idée “de quoi” qu’a Dieu ? Dans la raison humaine, on a toujours l’idée d’un Objet “extérieur”, même si cet objet est un “être de raison”, un objet Général : table, animal, … jusqu’à l’idée d’“être” et même l’idée de Dieu ! Dieu, lui, n’a d’idée que de lui-même, de sa propre Identité. Autrement dit, son Idée porte sur le JE de son MOI. C’est pourquoi, une fois de plus, Idée et Identité se veulent en Dieu confondues, ne faire qu’un. Que donnent, enfin, Conscience et Réflexion cumulées ? C’est la Vérité [4], que seul Dieu détient au sens absolu, et qui n’est encore que Dieu lui-même, comme le reste.

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Redéfinir
“l’Homme” et “l’Histoire” ?

Oui, il faut le faire ; résolument et vite.

Mais, nous dira-t-on, s’il y a manière et manière de définir ces deux mots, pourquoi ces manières ne seraient-elles pas innombrables, et par suite toutes contingentes, provisoires, également contestables ? Cette objection est celle du relativisme sceptique, qui triomphe dans la “philosophie de l’Absurde” d’Albert Camus. Comment y répondre ? Nous professons la haine de l’Absurde, et sommes amants de la Vérité. La prétendue “philosophie” de l’absurde n’est qu’une déclaration de guerre contre toute philosophie, une théorie criminelle mise au service d’une société de Mort. Ceci dit, tout est dit ; et la morale de l’histoire tient en peu de mots : le pied-noir colonialiste Camus a bien mérité son prix Nobel.

•••

Comment aborder sérieusement notre problème ? Reprenons.

• Oui, il y a manière et manière de définir l’Homme et l’Histoire. Autrement nous ne serions pas dans le cas d’avoir à en découvrir une nouvelle version.

• Mais sait-on exactement de quoi on parle quand on fait allusion à des versions du passé qui ne peuvent plus nous convenir ? D’abord, en nous en tenant au contexte “philosophique”, nous savons que la Vérité devait proscrire absolument l’Absurde ; qu’il y avait donc une philosophie VIVANTE à laquelle s’opposait une philosophie MORBIDE. Tertullien (160-240), génial docteur du christianisme et juriste consommé, opposa la foi vivante à l’hérésie morbide en invoquant la “prescription” de cette dernière, c’est-à-dire sa disqualification dans le procès théologique, le rejet total de sa cause. Il déclare : “Le Diable, lui aussi, baptise ceux qui croient en lui, et promet que l’expiation des fautes sortira de son bain !” Ainsi parlait la milice du Christ ! Grave conclusion en ce qui nous concerne : c’est l’Homme et l’Histoire selon la Foi Vivante qui ne nous conviennent plus…

• Poursuivons. Nous ne pouvons mettre dans le même sac l’Homme et l’Histoire selon la Foi Vivante et selon la “foi” Morbide, et réprouver absolument la première version comme la seconde. C’est ici qu’il faut répéter avec Saint Matthieu (5 : 17) : “Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la Loi et les Prophètes ; je suis venu non les abolir, mais les accomplir”. Ainsi, la forme Vivante de l’Homme et de l’Histoire que prônait la Philosophie (ou Théologie) devait être relativement “vraie”, et cette part de vrai doit se retrouver dans la définition que nous recherchons.

• Comment comprendre que l’idée de l’Homme et l’Histoire selon la “Vraie Foi” était “relativement vraie” ? Encore une fois, il s’agit de se rapporter à ce dont il s’agit concrètement. L’idée théologique de l’Homme et l’Histoire était celle “selon Dieu”, c’est-à-dire selon l’Esprit Absolu. Il faut donc que la formule que nous recherchons se réfère à une Réalité Ultime qui admet l’Esprit Absolu en son sein.

• Poursuivons. Si la vision spiritualiste de l’Homme et l’Histoire comporte un aspect “impérissable”, vrai GÉNÉRALEMENT, quelles que soient les manières vivantes de les penser, il faut qu’elle soit plus qu’“à moitié” vraie. Mais encore ? Examinons de plus près l’Esprit Absolu qui présidait à l’Homme et l’Histoire spiritualistes. Dieu ne se présentait tel, quant à sa Substance, que par opposition à la Matière Absolue, qu’il déclarait Néant, Rien chez lui. Quel était donc ce “négatif” dont Dieu s’avouait grevé ? Dès qu’on le reconnaissait comme l’Auteur nécessaire du Monde, on disait : “Dieu créa À PARTIR DU NÉANT”, pour bien marquer la Transcendance du Créateur relativement à sa Création, et que même les âmes des hommes et son Église (terrestre et céleste, visible et invisible) ne sont que “créatures”, quasiment Rien, quasiment Matière relativement à Lui. N’empêche que, dès que la Création est admise, le Néant de Dieu acquiert un sens insidieusement “positif”. Car pouvons-nous penser Dieu sérieusement sans le penser Créateur, ce qui va jusqu’à lui rapporter nos corps (corruptibles et glorieux) et la Nature (de ce monde et de l’autre), cet écran déclaré qui préserve sa Transcendance ? Évidemment non. Sans créatures pour l’adorer, Dieu est – quant à nous en tout cas – “comme s’il n’était pas”. Tout se passe donc, dans la Réalité absolue et relative régie par l’Esprit, de la manière suivante : la Matière est évoquée nécessairement en Dieu Lui-même ; mais, chassée par la porte sous le nom de Néant, elle revient en force par la fenêtre dès qu’il s’agit de Dieu Pour-nous, Créateur, quoique sous le nom de Non-être, et alors véritable “tunique de Nessus” de la Création. Qu’on ne prenne pas cette analyse pour une condamnation de la Foi ! C’est au contraire l’intelligence intime de son Mystère. Tertullien dit : “Je crois parce que c’est absurde” (“La Chair du Christ”). Nous, nous disons : c’est en “tolérant” la Matière (Néant et Non-être) que l’Esprit Absolu fut orthodoxe, vivant, “plus qu’à moitié vrai” et, par suite “impérissable”, ayant sa place dans la Réalité de notre Église.

• Poursuivons. La vision de la Réalité selon l’Esprit Absolu, vivante parce que “tolérant” son contraire la Matière Absolue, désigne elle-même la seconde vision “à moitié vraie” qu’il lui revenait de “nier”, et dont nous ne pouvons donc pas nous satisfaire non plus : la vision Matérialiste première, vivante elle aussi et impérissable de même, parce qu’elle “tolérait” l’Esprit. Conclusion : les “manières et manières” de concevoir l’Homme et l’Histoire dans le passé ne furent qu’au nombre de DEUX, et il ne pouvait en être autrement. Plus que deux moitiés, c’est déjà beaucoup pour faire un !

• Poursuivons. La définition de l’Homme et de l’Histoire dont nous avons besoin doit être vivante et, à ce titre, partager quelque chose de commun généralement avec les deux précédentes. Sous cet angle, elle ne peut même que se “réduire” à la combinaison des “deux moitiés” précédentes concernant la Réalité de référence, de sorte que cette Troisième version alors complète est nécessairement aussi la “dernière” possible. Il ne peut être question, cependant, d’une combinaison bricolée : ni de Dualisme ni de Panthéisme, ni d’Éclectisme ni de Monisme dogmatique, toutes fausses solutions n’allant pas au-delà de l’hérésie spiritualiste, occupant l’espace entre l’Orthodoxie et la philosophie de l’Absurde (relativisme sceptique – nihilisme). Nous exposerons plus loin ce patrimoine commun, indifférencié, “général abstrait”, des trois versions.

[Note : exemple Scientiste de Monisme Dogmatique, celui de Ernest HAECKEL (1834-1919). On ne se souvient pas quel “monstre sacré” fut ce bonhomme, encore mentionné dans les “Grands Savants” du Quid ! C’est que les intégristes de la Libre-Pensée n’osent plus en faire état ! Mais “les racines occultistes du nazisme” (1985) se régalent du personnage. Celui-ci fit paraître “Le Monisme, profession de fois d’un naturaliste” en 1892. Apôtre du Social-Darwinisme, il fonde la “Ligue Moniste” en 1906. Le Dictionnaire Philosophique de Moscou lui fait encore l’honneur d’un article en 1939 ! Notre darwinien à tout crin finit par professer le “Panpsychisme”. Selon lui la religion, faisant de l’Être Suprême un Sujet Absolu, “rabaisse Dieu à être un vertébré à l’état gazeux”. L’âme humaine ? “L’âme est un ensemble de vibrations du plasma des cellules ganglionnaires”.]

• Poursuivons. Quelle était la démarche commune du Matérialisme et du Spiritualisme, sur le plan de la Logique ? La Matière d’un côté et l’Esprit de l’autre se voulurent chacun “exclusif”, tout en concédant leur contraire marginalement. Cette attitude commune est celle de l’HÉGÉMONIE. La relation d’Hégémonie – de contenu inverse dans les deux cas – a marqué toute l’histoire passée de l’humanité. Elle n’était ni Absolutiste, ni Manichéenne. Mais c’est le SEUL type de “contradiction” ignoré totalement par les “dialecticiens” !

• Poursuivons. Notre Troisième version de la Réalité, par le fait même qu’elle est Matérialiste-Spiritualiste, rompt totalement avec la perspective Hégémoniste. C’est le RAPPORT Matière-Esprit qui se donne désormais comme Réalité. Et il y a Rapport dans la mesure où il est possible et légitime de “dédoubler” ainsi la Réalité. Seulement ce dédoublement autorisé est Nominal, parce que Réellement Matière “et” Esprit se combinent jusqu’à se confondre, c’est-à-dire s’Identifier. Notre théorie, le Réalisme, qui “dépasse” Matérialisme et Spiritualisme, tient Matière et Esprit comme les “deux faces d’une même médaille”, la Réalité Vraie.

• Poursuivons. Matérialisme et Spiritualisme étaient vrais relativement ; le Réalisme est vrai absolument. Notre théorie a ainsi quelque chose de général en commun avec les conceptions antérieures, mais encore plus une particularité distinctive qui la rend inédite et incomparable, tout à fait Vraie. Précisons encore la chose. Les autres formules n’étaient vraies qu’autant qu’elles participaient du Réalisme, ce qu’il leur était absolument impossible de soupçonner, prisonnières qu’elles étaient du Préjugé exclusiviste (Mythique ou Dogmatique), et s’ignorant comme conceptions étroitement historiques. Quelle est donc leur part de vrai qui fait que le Réalisme – cependant “vrai de vrai” – n’est pas plus vrai qu’elles ? C’est que toutes les trois répondent de manière vivante aux conditions historiques qui leur sont contemporaines ! C’est ainsi que “l’homme est l’homme” et “l’histoire est l’histoire”. Le Réalisme, lui, SAIT qu’il est historique ; d’un côté, c’est peu de chose (la Réalité reste ce quelle est), mais cela change tout quand même (ce n’est pas rien de voir la Réalité telle qu’elle est !). Aussi pouvons-nous retourner la parole de Matthieu. Comme judéo-chrétien, il pouvait dire : “je viens accomplir et non pas abolir” l’annonce du Messie. Mais cette vérité juive, les juifs n’en voulurent pas ! Quant aux chrétiens, leur lecture spiritualiste de la promesse matérialiste fit qu’ils vinrent non pas accomplir mais bel et bien abolir la Torah et les Nebîîm (prophètes), sans pouvoir ni vouloir l’admettre, étant étrangers à l’historisme par leur nature même.

• Poursuivons. Le Réalisme étant absolument original et neuf en théorie, tout comme l’est l’Historisme en pratique qui en est indissociable, se doit de juger ensemble les anciennes conceptions Matérialiste et Spiritualiste comme prisonnières du Préjugé substantialiste en théorie, et Préhistoriques en pratique. Ainsi, tout en sachant que nous aurons de durs combats à livrer, non seulement contre le Paganisme intégral actuellement dominant, mais aussi contre le Préjugé préhistorique, nous sommes armés pour déjouer les amalgames qui se présenteront entre les deux choses, et ce n’est que marginalement et à contrecœur que nous userons de la parole de Luc (14 : 23) : “Forçons-les d’entrer” dans le Réalisme.

• Concluons. Le Réalisme étant vu “sans pareil”, et les conceptions antérieures comme “préhistoriques”, Matérialisme et Spiritualisme nous apparaissent sous un jour tout nouveau : ils furent MOINS qu’“à moitié vrais” ! Illustrons ceci par un schéma.

 

Redéfinir l’Homme et l’Histoire

 

I1 et II1 soulignent la part strictement exclusiviste du Matérialisme et du Spiritualisme, sous l’Hégémonie desquelles l’histoire permit cependant l’existence de deux sociétés vivantes.

I2 et II2 figurent la part “contraire” que chacun des systèmes “concède” à l’autre : la frange spiritualiste du Matérialisme, et la frange matérialiste du Spiritualisme.

Ce que le Réalisme “fusionne”, ce n’est pas ce qui est saillant historiquement dans chacun des systèmes, mais ce qu’il croit seulement “tolérer” du système contraire ! C’est ce qui fait du Réalisme un authentique Matérialisme-Spiritualisme, mais en même temps tout autre chose que ce qu’ils furent historiquement.

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Orthodoxie Théorique Générale

Il y a manière et manière de voir l’Homme et l’Histoire. Et c’est bien ceci qui est décisif pratiquement. Pourtant, la Réalité et le Monde étant ce qu’ils sont, sans se soucier des “visions” des hommes, la variation de nos conceptions évolue dans un cercle très étroit : il y a le Matérialisme, le Spiritualisme, et le Réalisme, un point c’est tout historiquement. Plus même, Matérialisme et Spiritualisme ne sont que Préhistoriques, et seul le Réalisme est Vrai.

Encore faut-il ajouter ceci : il est une Orthodoxie Théorique Générale commune aux trois conceptions historiques possibles, et qui les met donc sur le même plan. C’est le “minimum” que la Réalité et le Monde exigent des hommes ; ce qui fait que “l’homme est l’homme” en toute circonstance, et que Primitifs, Civilisés et Comm-Anars se reconnaissent comme participant à la même aventure.

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Dès qu’on suppose une société VIVANTE – entendons une société faisant honneur à l’humanité –, le Principe suivant fait obligatoirement le consensus universel (Consensus Omnium) : La Réalité est tout à la fois Une et Double.

Attention ! C’est à tous les niveaux que la Réalité est toujours Une et Double en même temps. Ce n’est que dans les “manières” d’être Une et Double que la Réalité peut “varier” chez les hommes. Prenons l’exemple du Spiritualisme.

• Dieu a l’air de n’être qu’Un. L’Islam en fait tout son credo : Allâh est l’Unique, le Seul (WAHID [5]). Mais c’est par rapport aux idoles ! En fait Dieu est Double : Être-Néant, et l’Islam doit en faire l’aveu comme “les autres” religions.

• En pensant Créateur-Création, on n’est porté au contraire qu’à voir la Dualité. Mais ce qui n’“est pas” Dieu est de-Dieu, est Sa création, tenue sous son Hégémonie absolue. Bref, on ne parle que de Réalité spiritualiste Une, Réalité et Monde homogènes.


• La Création a l’air d’être le domaine propre du Multiple, ou tout au moins du couple Humanité-Nature, et encore Ici-bas-Au-delà. Mais elle ne cesse pas pour cela d’être la création Une.

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Développons en trois temps notre “Vérité Première” (la Réalité Une-Double), Invariable en toute Société, quoique dans des versions très différentes (les deux conceptions préhistoriques contraires le PROUVENT assez !).

1- La Réalité et le Monde, c’est deux.

De fait, la Réalité Pure, c’est le Monde abstraction faite “absolument” de la diversité et du changement relatifs qui le caractérisent. (La Réalité de l’Église “change” aussi ! Mais absolument.)

2- Un Monde sans Hommes ne veut rien dire.

Qu’est-ce que le Monde ? Si nous y posons l’Humanité, nous plaçons immédiatement celle-ci en tandem avec la Nature. Or – et comment s’en étonner –, la réciproque s’impose tout autant. Tant pis pour les darwiniens ! (Le faux débat Créationnistes-Évolutionnistes tombe à l’eau.) Précisons quand même.

On a pu concevoir Matière et Esprit comme étrangers l’un à l’autre, et même exclusifs l’un de l’autre. Il en va tout autrement de Nature et Humanité : elles ne peuvent jamais s’entendre que mariées ensemble, empiétant même résolument l’une sur l’autre. Précisons encore.

• La Nature, pour être pensée par l’Homme – et c’est bien le cas –, doit elle-même être pensable. De ce point de vue, la Nature est nécessairement “humaine”, tout au moins “en puissance”, comme disait l’École (la scholastique). Telle est la COHÉRENCE théorique de la Nature, qui va jusqu’à lui faire “vouloir” nécessairement l’Humanité.

• L’Humanité, pour pouvoir agir sur la Nature – et c’est le cas –, doit elle-même être corporelle. De ce point de vue, l’Humanité est nécessairement “naturelle”, tout au moins “par attribution”, comme disait l’École. Telle est la CONSISTANCE pratique de l’Humanité, qui va jusqu’à la contraindre d’“assumer” la Nature. (Même les agréés du Ciel ont un “corps glorieux”, et habitent la “cité du Paradis”.)

3- Les Hommes, c’est le Travail.

Les deux mots sont rigoureusement synonymes. Ceci ne préjuge absolument pas des formes historiquement très distinctes que peut prendre le Travail. Il suffit de ne pas perdre de vue deux choses : d’abord, le Travail est essentiellement Social ; puis, travail Physique ET Mental sont indissociables.

Signature Freddy Malot – mai 2006

Orthodoxie Générale

(cf. Tableau “Redéfinir l’Homme et l’Histoire”).

Le Réalisme se prouve invinciblement par la voie de l’Enquête historique précise et rigoureuse. Mais on peut prendre un raccourci, celui de sa genèse Logique conséquente. (Hélas, cette “méthode” ne vaut au fond que quand on a déjà la réponse historique !).

En procédant ainsi, exposer l’Orthodoxie Générale est le point de départ, le 1er “moment” logique. On caractérise ici le “minimum” commun des trois conceptions possibles de la Réalité dans une société Vivante, tolérables justement par la Réalité. Ce 1er moment logique est le plus pauvre, le plus superficiel, précisément parce que trop fondamentalement commun. En vérité, on se fiche ici de l’Histoire ; la justification historique propre de chacun des systèmes est effacée, et l’ordre de leur succession ne compte pas.

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Voici la genèse Logique complète du Réalisme : au début il est complètement comparable aux deux autres systèmes (Matérialisme et Spiritualisme), et à la fin il est complètement inédit, “anéantit” les autres et dit : faut l’Église !

1-

Matérialisme et Spiritualisme furent “également” vivants chacun de leur côté. Les signes propres sous lesquels ils se sont affirmés séparément (I1 et II1) se sont montrés “également” valables (ex. : Rê = Être Suprême !). On a donc le droit de dire que I1 et II1 sont deux “moitiés” ÉGALES de la Réalité de l’Église, laquelle sera obligatoirement vivante tout simplement en procédant à leur “addition” Logique, c’est-à-dire : I1 + II1 est la “même” chose que I1 = II1. En fait, c’est l’Identité Logique !


2-a

En réalité, Matérialisme et Spiritualisme ne furent vivants qu’en limitant leur prétention à la seule Hégémonie de leur principe, en concédant un statut marginal (accessoire, accidentel-nécessaire) au principe contraire. Chaque système était donc PLUS qu’une “moitié” de la Réalité, chacun était effectivement I1 + I2 et II1 + II2. À ce titre, notre Réalisme est : I total + II total ; il prétend désormais avoir une supériorité QUANTITATIVE sur les deux autres systèmes, tandis que ceux-ci, empiétant l’un sur l’autre, se montrent “concurrents” entre eux.

2-b

Le Réalisme se découvre à présent comme incluant sans problème, avec I1 et II1, ce qui marque précisément le côté inconciliable des deux autres systèmes, pareillement I2 et II2. Il affirme donc sa supériorité QUALITATIVE. Mais les deux autres systèmes gardent droit de cité. I et II sont seulement jugés maintenant comme MOINS que la Réalité de l’Église.

3-

Enfin, le Réalisme affirme son caractère historique conscient et sa nature totalement inédite (neuve, incomparable absolument). Il dit : “dans la mesure où” on peut le rattacher au passé, il est fusion exclusive des “contraires” que chacun des vieux systèmes tolérait à contrecœur, sans I1 et II1. Or cela va aussitôt plus loin : tout seul, le Réalisme est le seul Vrai ; dire qu’il est I2 + II2 n’a qu’une portée NOMINALE, de dédoublement permis a posteriori. Ce n’est que son propre Rapport sans pareil qu’on dédouble. Les vieux systèmes sont périmés, valent ensemble ZÉRO pour le présent et, s’ils avaient un côté vivant, c’est qu’ils participaient, eux, du Réalisme sans le savoir. Les vieux systèmes, à l’égard du Réalisme sont Rien ; et le Réalisme est I2 + II2 au sens de I2 = II2, en tant que Matière et Esprit se confondent, s’identifient absolument dans la Réalité Vraie. Ceci dit, la portée Nominale du dédoublement reste très utile : c’est par là que l’Église éclaire le Front, qui tient I2 et II2 comme une complémentarité RÉELLE… dans le meilleur des cas (car ils tiennent, au départ, à la “réalité” de tout I et II) !

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Voilà la gymnastique “hégélienne” d’autrefois… cf. “Critique de la Raison Dialectique” de Sartre. Ce n’est pas que du vent, mais faut pas en abuser. Quel usage possible ? Seulement de “schème régulateur” suspensif pour la recherche, l’enquête (hypothèse-type) ; et moyen de contrôle des résultats. Bref, “double négation” (avec double moment médian) bien entendue, soumise à la science du Neuf sans aucune réserve (bien différent du grain de blé de Hegel et Engels).

Signature Freddy Malot – mai 2006

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Dialectique Totale

Le NÉGATIF de chaque système Préhistorique (le contraire de lui-même placé sous Hégémonie) est le côté “libre”, indéterminé totalement. Ainsi la Matière Première et le Néant de Dieu dans le Spiritualisme. Et ce Négatif a aussi son perfectionnement, sa marche du Simple au Pur. C’est la “taupe” de Hegel, qui mine le système à son insu. Ainsi, au rythme même où le Positif s’absolutise, intensifie sa Sainte Intolérance [6], le Négatif s’affirme comme le positif “posthume” du système, complètement indéterminé à part de s’en dire le “contraire” à moitié en l’air (car le négatif DU système n’en donne qu’une ombre ; au titre de positif il sera essentiellement autre que ce négatif, NEUF).

Ainsi, le Matérialisme est bien la revanche inéluctable du Spiritualisme, comme Marx en eut le pressentiment, mais sans aller, et de loin, jusqu’au bout des choses [7]. Que fait Marx ? Il prend la Matière de d’Holbach telle quelle, la décrète “déjà” positive mais insuffisamment. Alors, pour lui donner pleinement droit de cité, il la “dialectise” formellement, c’est-à-dire la spiritualise par injection de la logique des contraires de Hegel. Ce faisant, Dieu, pense-t-on, est écarté et sa place est prise par la “matière en mouvement”. En vérité, on n’a ici aucun “dépassement” (AUFHEBUNG) du Spiritualisme ; au contraire, tous les éléments du matérialisme dialectique lui sont empruntés. Au lieu de prendre le chemin du Réalisme, on en ferme complètement la voie en baissant la herse du Panthéisme Sensualiste intégral.

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La Religion n’est pas
tombée du Ciel !

1- Fut-elle bien “révélée” ?

Que signifie cette question ? Pas plus que le fait qu’il n’aurait jamais été question de Dieu sans Hommes pour y croire. À cet égard, la révélation est incontestable. Car elle ne fut pas autre chose que la Raison ne pouvant s’affirmer sans découvrir ses limites, confirmant la Foi et s’inclinant librement devant elle.

• La révélation [8], cependant, n’eut pas lieu “dans le Temps”, puisque le Temps est né avec elle, avec la mentalité selon Foi-Raison !

• C’est “dans l’Histoire” que la révélation eut lieu, ce qui est tout différent. Le Temps n’est en effet qu’une version de l’Histoire et, pour tout dire, que “la moitié” de l’Histoire [9].

2- Ce qui fut révélé était-il Vrai ?

Il s’agit à présent de “ce à quoi” les hommes ont cru, donc de Dieu, l’“objet” de leur Foi [10]. La question peut se poser. En effet, si Dieu ne valut que pour le Temps, que pour une moitié de l’Histoire, ne fut-il pas une chimère ? Combien n’a-t-on pas vu de fables, et aussi de croyances déclarées fausses, hérétiques ou même sataniques ! Notons cependant que tout cela ne parut que sous le règne Foi-Raison et selon les critères de cet empire. Par suite ces égarements, strictement relatifs à la vérité Scientifique et à l’Orthodoxie théologique, n’étaient que comme des hommages que le vice rendait à la vertu.

• Dieu, cependant, ne “tomba pas du Ciel”, le Ciel étant entendu comme un royaume où résiderait l’Esprit Absolu, parce qu’il est lui-même cet Esprit Absolu et, comme tel, “Nulle part et Partout”. Nulle Part, il l’est essentiellement et ne peut donc venir d’un Ciel quelconque. Partout, il l’est accessoirement – la Création admise –, et n’a donc pas besoin de tomber là où il est déjà !

• Dieu est pourtant “vrai”, parce que l’Esprit Absolu appartient à la Réalité, en est constitutif ; bien que la Réalité ne se réduise pas à l’Esprit, n’en soit qu’une version et, pour tout dire, que “la moitié” de la Réalité. Il faut donc dire : Dieu “est tombé de la Réalité”.

En bref : la Révélation fut révélée dans l’Histoire, et Dieu tomba de la Réalité !

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La Religion a marché parce que Dieu, c’était du sérieux, du solide ! Elle ne fut en aucune façon un égarement psychologique, subjectif. Ni non plus – et c’est cela qui importe – une “conception humaine brillante et merveilleuse utile à “la société”. C’est de cette manière que tout le monde comprend la phrase de Voltaire : “Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer”. Effectivement du Scepticisme se trouve tapi dans cette formule, et ne demande qu’à s’étaler : Hume.

La Religion fait corps avec un Homme Unilatéral mais Vivant (l’Homme Civilisé), et donc en qui nous nous reconnaîtrons toujours [11]. Mais elle dépasse de loin une simple question d’Homme. Elle rendait compte aussi d’une Nature (celle dite offerte en Usufruit à la société croyante), et donc d’un Monde (donné comme Création), et d’une Réalité (l’Esprit Absolu). Et c’est ce Tout Unilatéral mais fondé et cohérent qui nous appartient à jamais.

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Ainsi, les Réalistes SONT Croyants (spiritualistes, civilisés), bien que “allant plus loin”.

Mais l’inverse est encore plus vrai : les Croyants n’ont pu exister et donner une humanité vivante (la Civilisation), en laquelle tout homme (Primitif et Comm-Anar) se reconnaîtront toujours, parce qu’ils ÉTAIENT Réalistes, quoique partiellement. Pourquoi cette formulation estplus vraie” que la précédente ? C’est parce que le Réalisme est PLUS que l’“addition” du Matérialisme et du Spiritualisme, parce que le Réalisme n’a “rien à voir” par un côté avec l’un et l’autre. En effet, en “fusionnant” l’un et l’autre, il est une mentalité absolument NEUVE, qu’on ne peut ramener à rien de connu auparavant. C’est pour cela la Mentalité VRAIE, et donc le critère de toutes les autres. Ce n’est que rétrospectivement et abstraitement, analogiquement, qu’on peut y voir la simple “double négation[12] du Matérialisme et du Spiritualisme ; comme mentalité historique spéciale et concrètement, le Réalisme ne se compare à rien, et c’est le Préjugé Préhistorique qui doit se comparer à lui.

Attention ! Quand on nous dit : et vous, Réalistes, croyez-vous en Dieu ; et que nous répondons : oui, mais nous allons plus loin ; nous allons alors TROP loin ! [13] Car, là, où c’est le plus important, nous oublions la “méthode question”. Il faut répondre : attends un peu, expliques-moi TOI ce que tu entends par “croire en Dieu”. Croit-il possible, et est-il prêt de faire tout ce qu’il faut pour cela, d’établir la Religion Universelle ? Ce serait alors, unir en “Kant” Hellénisme, Confucianisme, Christianisme, Islam, Bouddhisme, Déisme… Et croire à cela et le faire l’amènera à découvrir que c’est relativement “impossible” historiquement ; qu’il faudra être prêt à deux choses :

• Engendrer un NOUVEAU Spiritualisme ; premier pas, déjà terrible ! [14]

• Relever le défi du Matérialisme ; deuxième pas.

Es-tu prêt à t’embarquer dans le projet de Religion Universelle (avec son Église !) ? Tu ne peux nier que ce soit cela croire en Dieu. Si oui, nous serons à tes côtés indéfectiblement. En comprenant ainsi les choses, et te suivant étape par étape à ton rythme, OUI nous croyons en Dieu comme toi.

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L’“aliénation religieuse” de Feuerbach et Marx est une sottise de cervelle religieuse. Que dit cette théorie ? Lisons le Dictionnaire philosophique de Moscou :

“Dieu est l’essence humaine détachée de l’homme et érigée en Absolu. Les Attributs de Dieu sont ceux de l’homme, mais séparés de lui, rendus soi-disant indépendants et incarnés en Dieu.”

De QUEL HOMME parlent-ils ? Tout le problème est là ! De quelle essence humaine et de quels attributs humains parlent-ils ? C’est du Bourgeois qu’ils parlent ; de cet homme qui estime avoir une âme, être doué de raison, être libre relativement aux choses nécessitées, devant vouloir le bien et repousser le mal. Alors, Dieu est l’Âme absolue, la Raison, la Liberté et le Bien absolus. Bref, la Raison humaine n’a pas de sens sans la Foi.

Que veulent donc Feuerbach et Marx ? L’âme sans majuscule, la raison sans majuscule, etc., “contre” toutes les sortes de majuscules ! Leur athéisme n’a que la force d’une hérésie et ne peut aller bien loin !

(Feuerbach a peur de se dire Athée. Marx propose l’Athéisme comme un “but final” du communisme. Ceci est à voir, mais sort de notre sujet.)

Signature Freddy Malot – mai 2006

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Documents

Ophites

Philosophumena ou
Réfutation de toutes les Hérésies

HIPPOLYTE DE ROME

(entre 225 et 233 P.C.)

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Livre V

1- Voici ce que contient le cinquième livre de la Réfutation de toutes les hérésies :

2- Doctrine des Naassènes qui s’intitulent gnostiques (savants). Ces doctrines ne sont autres que celles des anciens philosophes de la Grèce et des initiés aux mystères. Tel est le point de départ de ces hérésies.

3- Croyances des Pérates : ce n’est pas des Saintes écritures qu’ils ont tiré leurs dogmes, mais de l’astrologie.

4- Enseignement des Séthiens : ce n’est qu’un bizarre amalgame de doctrines dérobées aux sages de la Grèce, Musée, Linus et Orphée.

5- Idées de Justin : ce n’est pas des Saintes Écritures qu’il a tiré sa doctrine, mais des récits fabuleux de l’historien Hérodote [15].

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I- LES NAASSÈNES

Au reste le temps nous presse d’aborder le sujet proposé ; nous allons donc commencer par ceux qui ont osé célébrer le Serpent, cause de l’erreur, dans un langage inspiré par lui.

Les prêtres et chefs de cette doctrine furent ceux qu’on appela d’abord les Naassènes, du mot hébreu naas, qui signifie serpent. Plus tard, ils s’intitulèrent eux-mêmes gnostiques (savants), prétendant seuls connaître les profondeurs (des choses) [16]. Ils se divisèrent en un grand nombre de sectes, qui ne forment, au fond, qu’une seule hérésie : car, sous des formules diverses, c’est toujours la même doctrine qu’ils exposent, ainsi qu’on le verra par la suite de cet ouvrage [17].

Comme principe de l’univers, les Naassènes honorent, ce sont leurs propres expressions, un homme et un fils d’homme. Cet homme est androgyne et ils l’appellent Adamas. On a composé en son honneur des hymnes nombreux et variés. Ces hymnes, pour n’en citer qu’un court exemple, sont conçus à peu près de la manière suivante : “De toi le père et par toi la mère, ces deux noms immortels, ces procréateurs des éons [18], ô citoyen du ciel, homme glorieux”.


III- LES SÉTHIENS

19. – Voyons donc ce que disent les Séthiens [19].

Les principes, d’après le Séthien, ont pour essences la lumière et les ténèbres. Au milieu est un souffle pur. Ce souffle, placé entre les ténèbres, qui sont en bas, et la lumière, qui est en haut, n’est pas un souffle comme un coup de vent ou comme une brise légère qu’on peut sentir ; mais c’est comme un parfum exhalé par un onguent ou un encens savamment composé, c’est une force odoriférante subtile, dont la pénétration est inimaginable et au-dessus de toute expression. La lumière, comme je l’ai dit, est en haut, les ténèbres en bas, et le souffle entre les deux. La lumière, comme les rayons du soleil, fait naturellement descendre ses traits sur les ténèbres qui sont au-dessous d’elle, et de son côté le souffle, qui occupe le milieu, répand en tous sens sa bonne odeur, comme nous voyons l’encens, jeté dans le feu, répandre en tous sens ses parfums. Puisque telle est la puissance des trois principes, la puissance de la lumière et celle du souffle se trouvent à la fois dans les ténèbres situées au-dessous.

Les ténèbres sont une eau redoutable ; la lumière et le souffle y ont été attirés et y ont pris la nature de cet élément. Les ténèbres ne sont pas dépourvues d’intelligence ; elles sont au contraire douées d’une prudence consommée, et elles savent que, si la lumière leur était enlevée, elles demeureraient solitaires, obscures, sans éclat, sans forces, impuissantes, faibles. Aussi mettent-elles en œuvre tous les ressorts de leur prudence et de leur intelligence pour retenir par force en elles-mêmes l’éclat et l’étincelle de la lumière avec la bonne odeur du souffle. Le visage de l’homme nous offre une image de ces choses dans la pupille de l’œil, obscure à cause des liquides sous-jacents, mais illuminée par un πνευμα (souffle ou esprit). Comme les ténèbres aspirent à la clarté, pour avoir l’étincelle à leur service et voir, ainsi la lumière et le souffle aspirent à recouvrer les forces qui leur sont propres ; elles ont hâte de les retirer de l’eau inférieure, ténébreuse et redoutable dans laquelle elles sont mélangées et de les reprendre avec elles.

De la première rencontre des trois principes a résulté une grande idée [20], (œuvre) d’un grand sceau [21] : c’est le ciel et la terre [22]. Or la forme du ciel et de la terre ressemble à peu près à un ventre de femme grosse, avec le nombril au milieu. Veut-on voir de ses yeux cette forme : on n’a, dit le Séthien, qu’à examiner avec soin le ventre de n’importe quel être vivant, quand il porte ; on y découvrira l’empreinte du ciel et de la terre, et de tout ce qui est placé immuablement au milieu.

Ce vent, qui souffle avec véhémence et impétuosité, ressemble au serpent par son sifflement. C’est donc par le vent, c’est-à-dire par le serpent, qu’a commencé tout d’abord la génération, de la manière que nous avons indiquée, toutes choses ayant reçu en même temps le principe de la génération. Quand donc, dit le Séthien, la lumière et le souffle ont été reçus dans cette matière désordonnée, impure et sujette à une foule de maux, alors le serpent, le vent des ténèbres, le premier-né des eaux, y pénètre et engendre l’homme. Le serpent est la seule forme qu’aime et que connaisse la matrice impure [23]. Le Verbe parfait de la lumière d’en haut a donc pris la forme monstrueuse du serpent pour pénétrer dans la matrice impure, en la trompant par l’apparence de cette bête ; son but était de rompre les liens qui enserraient l’esprit parfait (ό τέλειος νους), engendré dans l’impureté de la matrice par le premier-né de l’eau, (c’est-à-dire) par le serpent, le vent, la bête [24]. Telle est, dit le Séthien, la forme de l’esclave (cf. Philippiens, II, 7) ; et telle est la nécessité qui a obligé le Verbe de Dieu à descendre dans le ventre d’une vierge. Mais, ajoute-t-il, il ne suffit pas que l’homme parfait, le Verbe, ait pénétré dans le ventre d’une vierge et apaisé les douleurs qui régnaient dans ces ténèbres ; car, après avoir pénétré dans les honteux mystères du ventre, il s’est lavé et a bu la coupe d’eau vive jaillissante, que doit absolument boire quiconque veut se dépouiller de la forme servile et se revêtir d’un vêtement céleste.

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[Voyez aussi l’article “SERPENT” du Dictionnaire des Symboles (p. 867).

Ravages Occultistes ! Le plus long article du Dictionnaire des Symboles !

Voyez la haine de la Civilisation !]






[1] Communisme-Anarchisme.

[2] (Le fondement en question, présupposé aveuglément).

[3] Selon Aristote, c’est avec Anaxagore que la Philosophie Première “sort de l’enfance”.

Et Thomas d’Aquin renchérira disant : “Seul des Anciens, Anaxagore est parvenu à la Vérité”.

[4] C’est ce qu’il “contemple”, éternellement, se complaisant dans cette certitude.

[5] وَاحِد.

[6] Les Lumières et le Déisme Moderne brandissent le drapeau de la Tolérance contre le Fanatisme. On comprend que le spiritualisme Pur s’illusionna ainsi lui-même. Il n’empêche qu’historiquement ce n’est que la Sainte Intolérance religieuse portée à son comble. Les ennemis OPHITES de 1789 disent : “On promet le Bonheur, et on s’offre la Terreur”. Et on nous étend l’imprécation bien sûr au Bolchevisme !

Notre Église est à l’aise, sait de quoi il retourne !!

Ainsi éventâmes-nous Martigues, les communistes “l’espace d’un matin”.

[7] La revanche Matérialiste RÉELLE contre le Spiritualisme, non seulement sera toute autre que l’ancien Non-être (même trafiqué), mais encore autre que le Matérialisme Primitif !

[8] C’est bien pourquoi ils la font remonter à Adam, malheureusement fautif ensuite, etc.

Ensuite, on embrouille tout : c’est Noé, c’est Abraham (St Paul/Galates), c’est Moïse, c’est J.C., c’est Mahomet, c’est Luther, etc.… qui “retrouvent” la Foi. Mais ça ne marche pas avec l’HISTOIRE. D’ailleurs EUX-MÊMES renoncent au rigoureux “rétablissement de toutes choses”, puisque le Paradis Terrestre est tout à fait abandonné, exclu, et c’est un Céleste, complètement opposé au 1er qui est seul admis. (Seuls les Témoins de Jéhovah, ou mieux les Juifs seraient conséquents.)

Et puis quand tout est réuni pour en arriver sur le seuil, en 1789, tout s’écroule, et le sol JUIF s’accroche à leurs pieds. L’Histoire est impitoyable…

[9] Temps = Moitié de l’Histoire. Ce n’est évidemment pas du point de vue de la durée. C’est qualitativement : l’autre “moitié” est la MÉMOIRE matérialiste. (La Mémoire ne fait que déclarer l’Humanité MOYEN de l’ESPACE, tandis que le Temps déclarait la Nature MOYEN de l’Humanité.)

[10] Le Mystère est terrible :

- Dieu est cet “objet” de leur foi parce que seul SUJET au sens absolu.

- Et l’Homme, “fils de Dieu” parce que Personne (âme), doit reconnaître que pour Dieu l’Humanité n’est qu’un OBJET, “créature” au même titre que la poussière en définitive.

[11] Les “conceptions” de cet homme ne sont qu’une conséquence ; c’est l’homme en question qu’il faut admettre ou pas dans l’Humanité.

[12] Maintenant, nous échappons à l’écueil “téléologique” de la Double Négation d’Engels, ce pourquoi Staline l’abandonne (mais ça ne règle rien, “rigidifie” seulement le Marxisme).

[13] On s’incline devant eux, devant la Préhistoire. On ne les AIDE PAS.

[14]      • C’est le premier pas qui “coûte” ! Très sérieusement !

• Car il y a le mouvement inverse, du “Nouveau Matérialisme” ; ce qui met en route une “convergence”.

[15] Les quatre systèmes qu’Hippolyte réunit dans ce livre V appartiennent au même groupe ; ils ont en commun plusieurs traits, dont trois méritent particulièrement d’être signalés : 1° ils supposent trois principes et, en conséquence, divisent l’univers en trois parties et les hommes en trois catégories ; 2° ils font jouer au serpent un rôle plus ou moins important ; 3° ils prêchent tous l’ascétisme. Le fond de ces quatre systèmes est le même, les différences ne sont qu’à la surface (cf. de Faye, Gnostiques et gnosticisme, 2ème éd., pp. 189-216).

[16] Les Naassènes ne nous sont connus que par les Philosophumena ; aucun auteur ancien, sauf Hippolyte, ne fait mention de cette secte ; il semble qu’Hippolyte lui-même n’en soupçonnait pas l’existence au moment où, vingt ou trente ans avant les Philosophumena, il composait son σύνταγμα. Le nom de Naassènes, dérivé du mot hébreu naas, serpent, semble être un sobriquet injurieux décerné à ces hérétiques par leurs ennemis. Le nom qu’ils se donnaient à eux-mêmes est celui de gnostiques (savants). Bien que Naassènes et Ophites (naas = όφις = serpent) soient des termes identiques, Hippolyte les distingue très nettement, puisqu’il consacre ici aux Naassènes une longue notice, tandis que, au livre VIII, 20, il déclare les Ophites trop insignifiants pour mériter l’honneur d’une réfutation ; le terme d’Ophites ne se rencontre que cette seule fois dans les Philosophumena. Les Ophites proprement dits adoraient le serpent. Les Naassènes ne l’adoraient pas, bien qu’Hippolyte, à un endroit (V, 9), les en accuse, mais ils lui faisaient jouer dans leur système un certain rôle, ce qui permettait aux gens mal informés ou malintentionnés de les confondre avec les véritables Ophites (cf. de Faye, Gnostiques et gnosticisme, p. 369-370).

Sur les Ophites, cf. Irénée, l. I, ch. XXX ; Origène, contre Celse, l. VI, ch. XXVIII et suiv. ; Épiphane, Panarion, XXXVII ; Théodoret, Haereticarum fabularum compendium, l. I, ch. XIV. Mais il ne faut pas oublier que ces Ophites ne sont pas les Naassènes des Philosophumena.

[17] La notice sur les Naassènes est la plus confuse de toutes celles des Philosophumena. Pour la composer, Hippolyte s’est servi d’au moins deux documents différents. Il ne nous donne pas les titres des ouvrages naassènes qu’il utilise. Il les analyse et quelquefois les cite plus ou moins textuellement sans nous avertir qu’il passe de l’un à l’autre. À tout moment reviennent les mots φησί ou φασί. Quand Hippolyte emploie φησί (dit-il), c’est qu’il cite l’un des écrits naassènes qu’il a sous les yeux ; quand il emploie φασί (disent-ils), c’est qu’il se réfère ou bien à plusieurs écrits à la fois ou à des renseignements oraux.

Hippolyte n’est d’ailleurs pas seul responsable de la confusion qui règne dans cette notice. Car il sait très bien exposer clairement une doctrine claire par elle-même. La confusion est imputable en grande partie aux écrits naassènes qu’il utilise comme sources. Les auteurs de ces écrits sont, comme on va le voir, des symbolistes et des syncrétistes à outrance. Ils entassent pêle-mêle tous les symboles possibles et vont chercher, dans les mythes des religions les plus diverses, des rapprochements bizarres et inattendus avec leur propre doctrine. Peut-être même le système naassénien n’est-il qu’une adaptation chrétienne d’une gnose païenne, comme Reitzenstein a tenté de le démontrer avec beaucoup d’ingéniosité dans son Poimandrès, Leipzig, 1904, p. 81 et suiv.

[18] “éons” (du grec aiôn : temps) : esprits émanés de l’intelligence éternelle. Les éons étaient des êtres intermédiaires entre Dieu et le monde matériel. (note de l’édition)

[19] Les Séthiens tirent leur nom du patriarche Seth. Comment et pourquoi ? C’est ce que nous ne distinguons pas clairement. Peut-être est-ce tout simplement parce que le principal de leurs écrits, celui qui contenait tous les secrets de la secte, était intitulé : Paraphrase de Seth (v. plus bas, 22, p. 194). L’auteur de ce livre élevait sans doute la prétention de rattacher son enseignement à des traditions remontant à l’antique patriarche.

Cette Paraphrase de Seth est probablement la source principale où Hippolyte a puisé pour composer sa notice. Mais ce n’est pas la seule ; du moins les répétitions et quelques incohérences qu’on rencontre dans l’exposé de la doctrine séthienne paraissent bien prouver qu’Hippolyte a utilisé plusieurs documents différents.

Comme les Naassènes, les Pérates et Justin, les Séthiens enseignent que l’univers a trois principes, των όλων είναι τρεϊς άρχάς. Ces trois principes sont la lumière en haut, les ténèbres, en bas, et, entre les deux, le πνευμα, à la fois souffle, parfum, esprit. Les ténèbres sont une eau redoutable, τό δέ σκότος ϋδωρ έστί φοδερόν. Comme le soleil projette ses rayons sur la terre, de même la lumière laisse tomber d’en haut dans les ténèbres quelques-unes de ses étincelles et le souffle un peu de son parfum. La lumière et le souffle veulent reprendre leurs éléments respectifs perdus dans les ténèbres, mais celles-ci les retiennent de force à leur service. De là, la lutte entre la lumière et le souffle d’une part et les ténèbres de l’autre. De là, l’intervention d’un Sauveur qui vient délivrer les éléments des deux mondes supérieurs captifs dans le monde de la matière. [Toute la Kabbale est là !!…]

[20] Idées, ίδέαι, a ici le sens de formes, types.

[21] Le sceau se dit σφραγίς et l’empreinte τύπος. Cependant σφραγίς a parfois aussi le sens d’empreinte.

[22] La création des êtres est l’effet d’une rencontre, d’un choc. Le sceau (σφραγίς) laisse une empreinte (τύπος, ίδέα) sur l’objet qu’il frappe, par exemple sur la cire. De même, les trois principes de l’univers ou leurs puissances respectives, en se rencontrant, produisent des empreintes. Ces empreintes sont les êtres créés. De la première rencontre, du premier choc des trois grands principes est né le monde visible, c’est-à-dire le ciel et la terre. Et les innombrables puissances qui dépendent de ces trois principes, en se rencontrant les unes les autres, ont causé des multitudes d’empreintes, qui sont les divers êtres vivants.

L’auteur Séthien est tout imagination. Il ne conçoit rien qu’en images, et ces images sont pour lui des réalités. Elles sont frappantes et pleines de vie, mais souvent grossières et choquantes, comme ici, où il prête au monde matériel la forme d’une μήτρα, mot qui, sous sa plume, signifie tantôt matrice, tantôt ventre d’une femme enceinte.

[23] Allusion plutôt obscène.

[24] Les Séthiens distinguent deux Serpents, un mauvais et un bon. Le mauvais, qualifié de vent des ténèbres, de premier-né des eaux, c’est le Démiurge ; le bon Serpent, c’est le Sauveur, le Verbe parfait de la lumière d’en haut. Il n’a revêtu la forme maudite du serpent que pour défaire l’œuvre du Démiurge ; celui-ci a emprisonné dans un corps, pour en faire le νους de l’homme, les éléments du monde supérieur ; le Sauveur vient pour délivrer de ses liens le νους captif et le ramener au ciel.







Avertissement :

Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".