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Résurrection

de l’Occident

 

Démonstration de notre
DROIT HISTORIQUE au Comm-Anar [1]

 

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Signature Freddy Malot – juillet 2006

 

Éditions de l’Évidence – 2010

2 montée de la Rochette, 69 300 Caluire

Sommaire

Résurrection de l’Occident

(version juillet 2006)

 

La Maladie Secrète de l’Occident

I- Société du 3ème Âge

A- LE DRAME DU MONDE LIBRE

1- DIEU

Notes

Dieu Moderne

Moi Absolu

2- CRÉATION

Annexes

Redéfinir “l’Homme” et “l’Histoire” ?

Orthodoxie Générale

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La Maladie Secrète
de l’Occident

L’Occident est malade, et il règne sur le Monde. C’est tout le problème.

Faut-il préciser que c’est de la maladie de l’Occident Civilisé qu’il s’agit ; et point du tout du Pithécanthrope tailleur de galets d’il y a 250 000 ans, ni du Celte forgeur de fer de 750 A.C. ? Hélas, oui ! Car qui nous donne aujourd’hui une définition de la Civilisation faisant autorité ? Quant à la maladie de cet Occident, elle est absolument niée par ceux qui prétendent le représenter ; tandis que la Masse populaire, qui en ressent affreusement les effets, en ignore totalement la nature.

• Commençons par déclarer péremptoirement ceci : l’Occident Civilisé date très précisément dumiracle grec”, autrement dit de la parution des Hellènes, du surgissement de l’Hellade à Sparte et Athènes. Ceci se produisit autour de 650 A.C., et l’événement représenta un véritable séisme historique. En vérité, il est facile de confirmer cette origine, mais c’est une autre affaire d’en comprendre la vraie signification.

• Ensuite, il convient de rappeler que bien des fois notre Occident tomba gravement malade depuis sa naissance : il y eut la débâcle de la Grèce, puis la confusion des Alexandrins, la chute de Rome, celle de Byzance, et la ruine du Saint Empire au 14ème siècle. Méditer ces expériences n’est-il pas de première nécessité ?

•••

Que se passa-t-il lors de ces défis que nous eûmes à relever ?

C’est simple. À tout coup, nous vîmes l’Occident en venir à faire un retour complet sur lui-même, et déclarer bravement : OÙ EN EST l’Homme dans l’Histoire ? Surprise ! Cette seule remise à plat de “l’Homme dans l’Histoire” suffit pour rétablir l’Occident, et à le rendre même plus vigoureux et rayonnant que jamais.

Le fait est éclatant, et nous concerne de très près, quand nous vîmes le bout du tunnel de la Guerre de Cent Ans en 1475, surmontant du même coup la dure épreuve de la ruine du système Pape-Empereur. C’est alors que, grâce à l’Humanisme et au Protestantisme, l’Occident allait conquérir l’insigne privilège dans l’humanité civilisée : celui d’ouvrir la carrière aux Temps Modernes, et obtenir le titre de “Monde Libre” par excellence. En effet, la marche triomphale de l’Occident Moderne commençait, menant tout d’une traite jusqu’à la Révolution Française, et la proclamation de ses Grands Principes qui ont ébloui le monde.

Et après cela, plus rien ? Si ! Les Grands Principes abstraits de 1789 font à présent belle figure au musée de l’Occident Civilisé, tandis que celui-ci se retrouve concrètement malade comme jamais ! Pourtant, depuis bientôt deux siècles, on ne se fit pas faute, bien des fois et en tous sens, de recourir à l’ancienne formule : “OÙ EN EST l’Homme dans l’Histoire”. Rien n’y fit. On ne put, au contraire, empêcher notre Occident de s’enfoncer toujours plus dans les Ténèbres, et n’user de sa supériorité acquise que pour entraîner le Malheur du monde.

•••

Fort heureusement, “quand le vase est trop plein, il faut qu’il déborde !” Nous y sommes. Totalement désillusionnés, nous voilà disposés à regarder la réalité en face. Et le commencement de la sagesse – rien de plus – donne le syllogisme suivant :

MAJEURE – C’est bien à présent l’Occident Moderne, le système occidental parvenu à sa Perfection finale, qui se découvre dans un état pathologique. Ceci veut dire simplement que toute l’histoire de l’Occident – de A à Z – se trouve cette fois remise en question ; et que la maladie secrète de l’Occident actuel ne fait qu’un avec la Chute de l’Occident tout court, avec la ruine de la Civilisation en tant que telle.

MINEURE – Or, la vieille interrogation : “OÙ EN EST” l’Homme dans l’Histoire n’était autrefois salvatrice que dans la mesure où l’Occident avait à se développer, à se parfaire. Nous ne devons pas nous étonner que la recette devienne tout à fait inopérante une fois la civilisation arrivée à son Terme : c’est désormais son fondement, ce qu’elle présupposait aveuglément, qui s’écroule et doit être révisé.

CONCLUSION – Quel est le Préjugé, ce qu’on ne soupçonnait pas comme pouvant faire problème, dans l’ancien “Sésame, ouvre-toi”, dans cette clef des difficultés tant que l’Occident se trouvait en expansion ? Ce sont les deux motsl’Homme et l’Histoire” ! Donc, le piège de la vieille formule saute, mais à condition que nous abandonnions complètement la préoccupation du “OÙ EN EST”, pour ne plus nous attacher qu’à redéfinir de fond en comble les deux notions d’Homme et d’Histoire.

Résumons. Une question toute nouvelle se pose à nous : non plus “Où En Est” l’Homme dans l’Histoire, mais “QUE SONT” et l’Homme et l’Histoire ? Quelle est la vraie signification de ces deux mots, totalement ignorée de nos pères ? Répondre à cette question consiste ni plus ni moins à nous donner l’armement théorique fondamental, préalable et nécessaire, permettant de tourner la page de la Chute de l’Occident Civilisé. La Résurrection de l’Occident est à ce prix. Il est à prévoir que si on y parvient – et il le faut bien ! – le salut de l’Occident changera la face du monde, comme jamais on ne le vit de mémoire d’homme…

•••

Se poser enfin la bonne question : “QUE SONT” en vérité l’Homme et l’Histoire, indique immédiatement deux choses :

- d’abord, que nous vivons les derniers instants de la Chute de l’Occident ;

- ensuite, que les deux notions sont solidaires : à toute version du mot Histoire correspond un type d’Homme particulier, et réciproquement.

Ceci dit, il y a comme un saut dans l’inconnu à vouloir redéfinir l’Homme et l’Histoire. N’est-ce pas un peu fou ? À l’inverse, y aurait-il 36 versions possibles de ces deux mots ? En réalité, tous les doutes s’évaporent en s’y prenant posément.

1- Une première version se propose immédiatement à notre analyse : c’est la définition de l’Homme et l’Histoire cultivée par la Civilisation, par notre Occident du temps où il était bien portant, resplendissant de santé.

À ce propos, une curiosité vient à l’esprit : notre Occident, né du “miracle grec”, n’a cessé de nous entretenir d’Hérodote, en le qualifiant de “Père de l’Histoire” [2]. Une question se pose aussitôt : n’y eut-il pas d’histoire avant Hérodote ? Ses propres “Enquêtes”, qui traitent abondamment de l’Égypte, la Perse, etc., prouvent le contraire. Mais alors, faut-il admettre une histoire sans historiens ? Et à quel type d’Homme cet état social pouvait-il correspondre ?

2- Du fait même de la curiosité que nous venons de dénoter, nous serons directement renvoyés à une deuxième version de l’Homme et l’Histoire : celle qui devait nécessairement être en vigueur durant ce que l’Occident ne sut jamais que recouvrir du nom de “Préhistoire”. En ce monde qualifié seulement de manière négative il y eut, nous dit-on, des “Peuples sans Histoire” ; mais conquérants du Feu, ayant parcouru les âges de la Pierre et des Métaux. Nous eûmes ainsi chez nous, les Celtes et les Germains, les Pélasges et les Latins, les Phéniciens et les Étrusques, les Slaves et les Normands…

Caractériser précisément cette seconde version de l’Homme et l’Histoire ne fera pas du tout que remuer des cendres, loin de là ! Notons que la Civilisation se trouva obligée de s’avouer en quelque sorte débitrice de ces “Primitifs” qui l’ont précédée ; mais c’était en confessant implicitement son incompréhension à ce sujet, et donc qu’elle se comprenait mal elle-même ! Hérodote donne le spectacle de cette étrange ambiguïté. Il dit d’abord : “les noms des dieux grecs nous viennent des Barbares, et surtout de l’Égypte” ; et ensuite : “les coutumes et lois de l’Égypte sont contraires à celles du reste du monde” [a] [3].

•••

Ce qui précède dicte le Plan que nous allons observer :

PREMIÈRE PARTIE

L’examen des deux versions de l’Homme et l’Histoire qui ont marqué l’humanité vivante du passé établira la nécessité présente d’une “Société du 3ème Âge”, à propos de laquelle il restera à s’interroger.

DEUXIÈME PARTIE

La leçon tirée de l’ensemble réel de notre passé social, vivant et néanmoins révolu, permettra alors de caractériser précisément la “vraie” définition de l’Homme et l’Histoire, et la société qui lui convient : “la République du Comm-Anar”, Communisme-Anarchisme correspondant à l’avènement de la 3ème espèce de la Race humaine.

________

I
SOCIÉTÉ du
3ème ÂGE

Tournons-nous vers le passé social complet,
pour y prendre sur le fait
l’histoire de l’Histoire
et l’humanisation de l’Homme.

________

A- LE DRAME DU
MONDE LIBRE

La conception de l’Homme et l’Histoire qui fut celle de l’Occident Civilisé est censée nous être familière. C’est justement pourquoi ce sera la pire que nous aurons à rencontrer. En effet, elle n’est pas du tout aussi évidente qu’elle le paraît, mais comporte deux aspects qui doivent être soigneusement distingués :

• D’un côté, elle est incontestablement JUSTIFIÉE HISTORIQUEMENT, et donc à jamais très Précieuse. Il suffit de rappeler qu’elle coïncide avec l’épopée de l’Occident Civilisé, à qui elle fit mériter le beau nom de “Monde Libre”.

• D’un autre côté, elle est assurément BORNÉE HISTORIQUEMENT, et donc définitivement très Partiale. Il suffit de prêter attention au fait que l’Occident Civilisé eut une Origine bien précise : le “miracle grec” ; et qu’il eut de même un Terme bien défini : la “Grande Révolution” de 1789.

Comment concilier le fait que la définition Occidentale-Civilisée de l’Homme et l’Histoire, fut tout à la fois très-Précieuse et très-Partiale ? C’est toute la question du “Drame du Monde Libre” que nous serons amenés à découvrir.

Marchons à cette découverte, en observant le Plan suivant :

1- Dieu ;

2- La Création ;

3- Le Drame.

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1- DIEU

Ce n’est pas pour rien qu’il faut commencer par Dieu : il occupe la première place durant toute l’histoire Civilisée. D’ailleurs, tout au long de ces 25 siècles, vit-on jamais s’établir une société athée ? Comment aborder cette question si importante de Dieu ?

Historiquement, la chose est claire : Dieu est le nom que la civilisation donna à la Réalité, à la Réalité avec majuscule, c’est-à-dire réelle et vraie sans restriction aucune. Mais en quoi cette manière civilisée de rendre compte de la Réalité fut-elle tout à la fois très-Précieuse et très-Partiale ? Deux choses sont à considérer à ce sujet :

• Du début à la fin, la civilisation conserva la même position : la Réalité en tant que telle s’identifie à Dieu parce qu’elle consiste en l’Esprit Absolu, cette Substance “simple et immuable” comme dirent les théologiens. Ainsi, ce qui n’est pas Dieu ne peut être que de-Dieu, participer de Dieu, et ne mérite le nom d’“être” que dans la mesure où il est marqué d’esprit Relatif. Il en va de cette façon pour le Monde “et tout ce qu’il contient”, affecté de changements et de différences. Tel est donc le Dogme de la civilisation.

• Ceci dit, l’idée que la Civilisation se fit de l’Esprit Absolu a une histoire, et cet aspect de la question a une importance capitale. L’histoire de la civilisation peut même se résumer dans le processus de Purification de l’idée d’Esprit Absolu : de sa forme Simple à sa forme Pure. C’est ici qu’il faut souligner le fait suivant : l’Occident Civilisé seul parcourut le cycle complet de la civilisation ; par suite lui seul élabora la forme Pure de l’Esprit Absolu [b].

Voyons de plus près ces deux points : l’Esprit Absolu permanent, et l’évolution de sa forme Simple à sa forme Pure.

•••

• Que fut l’avènement de l’Occident Civilisé ? Le “miracle grec” consista avant tout dans la proclamation fondatrice du règne de Dieu, sous le nom de Zeus-Lumière Suprême (car tel est le sens du mot ZÈVS).

Quel tournant historique immense ! Pensons qu’à partir de l’adoration déclarée de Zèvs, l’humanité se trouva irréversiblement partagée en “grecs et barbares”. C’était inévitable ; puisque Zèvs se donnait vainqueur des Titans et débrouilleur du Chaos auquel se substitue le Cosmos. Dès lors, le Maître de l’Olympe se veut “Père des dieux et des hommes”, de tous les hommes, “barbares” inclus.

• Que verrons-nous à l’achèvement de l’Occident Civilisé, 25 siècles plus tard, avec la Révolution Française (1789-1805) ? Les Constituants, le 26 août 1789, ne purent faire autrement que de placer la Déclaration des “droits naturels” de l’homme “sous les auspices de l’Être Suprême”. Et que dit, une génération plus tard, le philosophe Hegel ? Ceci : “La Révolution Française fut un magnifique lever de soleil. Un enthousiasme de l’Esprit divin fit frissonner l’Univers. On crut assister pour la première fois à la réconciliation du Créateur avec sa Création” (Philosophie de l’Histoire – 1822-1831).

On peut se demander ce qu’est devenue à ce moment la vieille démarcation entre “grecs et barbares”. On n’en a pas fini avec elle ! Seulement les barbares anti-civilisés d’antan ont changé de nom : on les voit maintenant comme d’attendrissants bébés civilisés, les “peuples à l’état de nature”, candidats dociles à l’assimilation religieuse (Voyage de Bougainville – 1771).

• Il faut donc bien s’en convaincre : de son périgée à son apogée, l’Occident Civilisé exalte le Droit Divin, il affirme que l’Esprit Absolu préside sans partage au Monde.

Faut-il river leur clou à quelques revêches ? Précisons que Hegel, dans son envolée sur la Révolution Française, tient à se référer à l’Athènes d’Hérodote, qui fut aussi celle du philosophe Anaxagore, dont il cite la sentence suivante : “C’est la Raison Suprême (le NOŨS) qui gouverne le Monde”. Que feront d’ailleurs les Chrétiens, à mi-chemin entre Anciens et Modernes ? L’Évangile “grec” de Saint Jean, si décisif, s’ouvre par cette parole : “Au commencement était le Logos (le Verbe) ; tout fut fait par Lui, et en Lui était la Lumière des hommes” [4]. L’affaire est jugée sans appel : la Raison Suprême des Jupitériens, le Verbe des Chrétiens et l’Être Suprême des Théistes de 1789 se font étroitement écho.

•••

Examiner ensuite l’Esprit Absolu, allant de sa forme Simple à sa forme Pure, nous amène à mettre sur le tapis la formule habituelle : Dieu Créa le monde à partir du Néant. Qu’entend-on ici par “Créer” et par “Néant” ? Un flou artistique est entretenu par les Païens concernant ces deux mots, alors que tout le problème de “l’histoire de Dieu” [c] porte sur ce point !

CRÉER

Sans nous y attarder ici, il est assez facile de vérifier que les Anciens, les Médiévaux et les Modernes n’ont pas vu les choses de la même manière : le Dieu antique FORME le monde ; le Dieu médiéval l’ENGENDRE ; et seul le Dieu Moderne le CRÉE ni plus ni moins.

NÉANT

Le problème du Néant est lié très étroitement à l’affaire, puisqu’on doit toujours annoncer que la Création est faite, produite, etc., “à partir” du Néant. On remarque tout de suit que Néant ne se donne que par opposition à Être (comme Rien par opposition à Quelque Chose), que ce n’est qu’une non-définition. Or, ce “négatif de Dieu” a une histoire très précise, ce qui a pour contrecoup de nous éclairer très précisément sur le niveau de purification de l’Esprit Absolu où on se trouve.

• Le Maître antique s’oppose à la forme la plus Simple possible du Néant : c’est l’INFORME (l’A-morphe) ; d’où Zeus défini par Aristote comme “Forme des formes”. L’Informe est un autre nom du Chaos originel ; et le Bien Formé (Eu-morphe), le Cosmos, est la Création.

À la version quasi-sensible du Néant en tant qu’Informe, correspond une Trinité divine qui semble une vraie Famille dont les membres sont “extériorisés”, avec une personnalité paraissant autonome. Ex. : Zeus – Athéna – Hermès.

• Le Père médiéval s’oppose à un Néant qui devient “mixte”, “équivoque” : extérieur à la divinité par un côté et intérieur d’un autre côté ; ce n’est plus l’Informe et pas encore le Néant pur. On dit le Néant OUDÉN en grec = “peu de chose” ; et NIHIL en latin = “pas un brin”, “pas un pouce”. C’est le RIEN, ou “Chose” prise au sens vague [d].

À la forme ambiguë du Néant en tant que Rien, correspond une Trinité divine qui reste une Famille, mais intérieure à Dieu. On dit “trois Personnes en une Substance”.

N’oublions pas que la “Persona” latine veut dire personnage, un rôle, un masque de théâtre. D’où : Père – Fils – Esprit [5].

• L’Auteur moderne est l’Esprit Absolu conséquent, qui s’oppose à un Néant totalement intérieur à Lui-même, le NÉANT tout court, “en soi et pour soi”. C’est pourquoi il Crée au sens fort, au sens Absolu.

À la forme achevée du Néant des modernes correspond une Trinité toute intérieure : Dieu est sans ambages Sujet Absolu [6], et on ne tolère plus de parler de Trinité qu’à propos des Facultés ou Fonctions de l’Âme Absolue qu’est ce Moi. Ainsi, chez Kant nous avons (chez Dieu Créateur) : Législateur (Saint) – Gouvernant (Bienveillant) – Juge (Intègre).

•••

Leçon à tirer du Perfectionnement historique avéré de l’idée d’Esprit Absolu auquel procéda l’Occident Civilisé.

• Pourquoi aux stades pré-Modernes de la Civilisation, alors que Dieu est déjà “en principe” aux commandes, a-t-on une manière hésitante, inconséquente, d’avancer le mot Créer, ne le distinguant pas clairement des mots Produire et Faire ?

C’est en définitive, qu’on a encore une Civilisation d’abord très faible, puis encore vulnérable sur la planète : tant par ses dimensions que par sa puissance intérieure. En un mot, on a une civilisation plus ou moins RURALE en elle-même, et avec un environnement “barbare” à redouter [7].

• La Civilisation rurale ou semi-rurale ne peut pas différencier nettement, d’une part Être et Exister, d’autre part Néant et Non-être. Il en va de même pour les notions d’Éternel et Sempiternel, d’Immense et Illimité. En fait, la civilisation rurale veut un monde Circonscrit spatialement avant tout, ou bien Borné temporellement avant tout.

• Alors, qu’est ce “négatif de Dieu”, le Néant plus ou moins conséquent, ce sans quoi l’Esprit Absolu ne peut se définir ? On voit bien qu’il s’agit de la MATIÈRE, et du statut que doit lui donner la religion. Quand on arrive au Néant tout court des Modernes, on dit clairement : l’Esprit Absolu est ce qui est totalement exempt de Matière ; celle-ci est pur Néant en Dieu, tandis qu’elle est pur Non-être (“privation” d’être) dans la Création ; ce qui fait que cette Grande Créature – toute Perpétuelle et Illimitée qu’elle soit désormais – est fondamentalement et irrémédiablement toute autre que le Créateur. Découvrir que le Néant de Dieu est tout bonnement un autre nom de la Matière, c’est parvenir à l’intelligence du grand Mystère de la Religion. Il fallait que l’Église Réaliste vienne pour établir ce point [e].

•••

Nous pouvons maintenant développer ce que veut dire Dieu sous sa forme Pure, dans la religion Parfaite de l’Occident Moderne ; y compris ce qu’il a alors “dans la tête” en Lui-même, “avant” toute velléité de Créateur.

 

Dieu sous sa forme Pure

 

1- Voici ce que devient le mot “Dieu”, sans cesse sur les lèvres de l’Humanité Civilisée, sous la forme achevée et indépassable de la Religion (après 1760) :

• C’est l’ESPRIT Absolu, à l’égard de qui la Matière est pur Néant (les mots Esprit et Néant étant pris dans le sens le plus radical, conséquent).

L’Esprit ainsi posé est la Substance propre de Dieu. C’est pourquoi Dieu seul mérite le nom d’Être sans réserve aucune, avec majuscule.

• Quel est l’Avoir tout à fait spécial de cet Être ? Autrement dit, quelle Forme peut-on attacher à cette Substance ?

C’est l’ÉTERNITÉ. Ni l’Immortalité, ni même la Perpétuité, mais l’Éternité [8]. Dieu A l’Éternité en exclusivité distinctive. Dire Dieu, c’est dire “l’Éternel”. Osons une image : l’Esprit est le nom de Dieu ; l’Éternel est son prénom.

Quelle est la caractéristique de ce Temps Absolu qu’est l’Éternité ? Elle est un Instant Immobile.

• Enfin, quel est le Faire qui unit la Substance et la Forme de Dieu ; ou bien : quelle est l’Existence qui unit son Être et son Avoir. (Rappelons que notre existence est ce qu’on fait de notre être). Le Faire, ou l’Existence de Dieu est sa “vie” en tant que RAISON absolue. Bref, c’est l’activité “concrète” de l’Esprit, et ce dont se nourrit l’Éternité.

2- Mais alors se pose la question suivante : qu’est-ce que Dieu peut bien “raisonner”, et ceci “avant” toute Création [9] ? Il reste que raisonner, c’est toujours “idéer”. Qu’en est-il donc de l’idéation en Dieu ?

•••

Le mot “Dieu”, nous le savons, recouvre trois “Attributs” : Esprit-Éternité-Raison.

1- D’abord, comment nommer l’Unité des trois, qui est telle que chacun des trois la comprend toute ? Cette unité est Âme absolue, autrement dit Sujet absolu, ou encore MOI ABSOLU. Attention ! C’est encore peu de dire que Dieu est “Un” à ce titre. Juger de Dieu, même analogiquement, selon la Quantité est infantilisme. En Dieu, l’Unité mathématique est “néant” au regard de son Identité logique, “qualitative”. C’est seulement ceci admis, qu’une juste compréhension de l’Acte “unique” de la Raison divine, qui “meuble” son Instant Immobile, est possible.

2- Il va de soi que la Raison divine “produit” une Idée “unique”. Mais encore ?

• Dans la raison humaine, la Conscience se trouve toujours “derrière” les opérations mentales, armée du Premier Principe “évident-indémontrable” d’Identité-Unité. À son tour, la Réflexion n’a lieu que dans le cadre de l’opposition Sujet-Objet, les idées elles-mêmes n’étant que des “objets mentaux” (êtres de raison), et successifs-multiples. Enfin, le fruit du travail mental se réduit à des vérités relatives, victorieuses de l’erreur.

• En Dieu, l’Acte de la Raison “confond” Conscience-Réflexion-Vérité. La Spontanéité absolue de l’Esprit divin constitue la Conscience. L’Idée divine est l’affirmation que le Sujet divin est son propre Objet. Le “contenu” de cette Idée consiste tout bonnement dans leJEdu Moi de Dieu. Enfin, le fruit de ce “travail” mental est simplement la Vérité de toutes vérités possibles et imaginables, la Vérité absolue étrangère à toute erreur.

Au total, on rejoint la vieille formule d’Aristote (purifiée) : “Dieu est Pensée qui Se pense”.

•••

Conclusion :

Nous pouvons dire avoir pris Dieu sur le fait : Il est L’INTELLECTUEL ABSOLU. Ce sera pour cela l’Être absolument “Libre” que la Civilisation pose nécessairement, comme la Réalité-même qui préside au Monde Libre des hommes.

Qu’on n’aille pas dire que Dieu en Lui-même pousse la Contemplation à un degré insensé, et qu’un tel Dieu Oisif (DEUS OTIOSUS) fait sourire. Ce serait faire bon marché du fait que c’est au “JE” de Dieu que la civilisation dût la Création ! Ne s’est-il pas montré en cette circonstance “affairé” (NEG-OTIOSUS) au degré suprême [10] ?...

L’Occident Civilisé, lui, prit la chose au sérieux, et avouait hautement que le travail mental des enfants de Dieu était gouverné par le couple Foi-Raison. Qu’on fasse la fine bouche laïque ou non à ce sujet, on doit reconnaître au moins que notre Occident savait alors ce que signifiaient rigueur et cohérence intellectuelles.

________

Notes

a- Les Jean-Foutre

Mettre au jour le vrai sens à donner aux mots Homme et Histoire est une affaire grave et pressante. Il s’agit d’une œuvre intellectuelle de salut public. En veut-on une confirmation ?

Une des coqueluches de notre société de Mort, le sieur Benjamin Constant (1767-1830) nous la donne en déclarant ceci : “Le passage de l’état Sauvage à l’État Social est une ÉNIGME” (Notons qu’il identifie Social et Civilisé). Pourquoi ces Jean-foutre font-ils des livres ?

b- Dieu et la Technique

Il serait bon que nos Ingénieurs aient en tête le lien intime qu’il y a entre l’idée Moderne de Dieu et la Technique Moderne. Le moteur à vapeur, qui se met au point de 1615 à 1824 (200 ans), commence avec le protestant normand Salomon de Caus (1576-1625), pour s’achever avec l’Anglais Stephenson (1781-1848).

c- “Histoire de Dieu”

Pourquoi des guillemets ? Parce que Dieu n’a pas d’histoire ; c’est l’idée que les civilisés s’en font qui est historique. Quand ils parviennent à son expression PURE, c’est Lui vraiment qu’ils découvrent, tel qu’il était constamment de son côté.

Ne pas confondre cette question avec une autre très différente : Dieu est historique, question qui se pose en SORTANT de la civilisation. C’est-à-dire : Dieu n’est que la “moitié” de la Réalité découverte.

d- “N’ayez pas peur”

Des chrétiens (ou qui se croient tels) peuvent être choqués par notre analyse. Mais l’histoire est l’histoire ! Le christianisme existe depuis presque 1900 ans. La Bible occidentale fut achevée il y a 1600 ans (Vulgate de Saint Jérôme : 404 P.C.). Dans cette Bible, il y a toujours l’Ancien Testament, qui commence par la Genèse. Les deux premiers versets de la Genèse, lus dans l’esprit juif, disent ceci :

“Au début, Grand-Génie (’Élohîm) suscita nos ciels et notre sol [11]. Car alors, ils n’étaient pas : le Sol solide était aride et nu (Tohu-wa-Bohu), et c’était Nuit sur la face de l’Abîme liquide (Tehôm), que couvait l’Haleine gazeuse de Grand-Génie (’Élohîm)” (Genèse 1 : 1-2) [12].

Évidemment, les chrétiens firent une lecture spiritualiste de ce texte. Mais à moins d’effacer ces deux versets, ils ne peuvent nier que la “création” se fit en présence de Quelque Chose ! Pas question de Néant Pur.

Ajoutons ceci ; le Lexique Scholastique dit à l’article Vide : “Le Vide existait avant la Création du monde, et il existe maintenant au-dessus des cieux”. Quel est donc ce Vide qu’on n’ose pas dire Néant ? Le Lexique poursuit en donnant une définition du “Vide entassé” (VACUUM COACERVATUM) : “C’est un vide Sensible et Notable, celui qui existerait si Dieu venait à détruire tous les corps d’un grand espace”. Voilà ce qui a cours au Vatican en matière de Néant [13].

e- Pièges de la Matière

1- Tout d’abord, la Matière n’est pas du tout diabolisée par le Spiritualisme. Ce que combat impitoyablement le Spiritualisme, c’est toute dérive menant à “réifier” la Matière, à la substantialiser, à l’absolutiser ; ce qui reviendrait à détrôner l’Esprit Absolu, et donc à ruiner la Civilisation. D’où, chez les Grecs, la guerre inexpiable contre les Titans, qui montèrent à l’assaut de l’Olympe, en vue de rétablir le règne d’Ouranos, “antérieur” [14] à celui de Zeus, et même à celui de Cronos. C’est la même chose en ce qui concerne les Chrétiens vis-à-vis de Satan (et aussi des Manichéens voulant deux dieux : celui de la Matière “avec” celui de l’Esprit).

Mais dans la limite où le règne sans partage de l’Esprit Absolu est reconnu, la Matière est tout à fait admise. On ne peut même pas dire qu’elle est tolérée, car il ne s’agit plus du tout de la Matière sombre et sauvage, anti-civilisée, des Titans et de Satan. C’est à une Matière transfigurée selon l’Esprit, recyclée, qu’on a affaire, la Matière domestiquée que réclame fortement la civilisation. La Création est faite pour l’Humanité (humanité raisonnable), qui a pour mission d’exercer son hégémonie relative sur la Nature. Dans la Nature (Ici-bas et Au-delà), la Matière se présente comme Non-être [15]. La grande différence c’est qu’en Dieu la Matière est Non-être ABSOLU, c’est-à-dire Néant. Toujours est-il que même en Dieu la Matière a une place sous ce nom Néant, ce “négatif” sans lequel l’Esprit Absolu ne peut se définir précisément. D’ailleurs, le péril des Titans et de Satan ne se comprendrait pas autrement.

Dans la Scholastique, on faisait état de 5 Universaux (ou Prédicables) : le Genre et l’Espèce, la Différence et le PROPRE, puis l’Accident. C’étaient les Attributs universels des êtres. Exemple du PROPRE : raisonner est le propre de l’Homme : il n’y a que lui qui en est capable, même s’il déraisonne parfois (c’est le Propre le plus rigoureux, “du 4ème mode”). On peut dire que la Matière, sous le nom de Néant, est un tel Propre total chez Dieu : impossible de parler de Lui sans l’évoquer. La Scholastique a une autre manière de dire la chose : en Dieu, la Matière est un “Accident Métaphysique” ; le Néant est chez lui comme le Rire chez l’Homme. J’imagine bien Dieu créant dans un rire… plutôt que par déraison.

2- Un autre point peut être fermement établi : la Matière et la Nature sont catégoriquement spiritualisées dans la civilisation pré-Moderne, rurale ou semi-rurale. C’est une erreur complète et dangereuse d’y voir une “concession” quelconque au Matérialisme, sous prétexte d’Informe ou de Rien posés comme “à côté” de Dieu. Il est vrai que la Création, vue par son côté matériel, celui de la Nature, était dite un Grand Vivant du temps de Zeus, alors qu’elle devint une Grande Machine (l’horloge de Voltaire) du temps de l’Être Suprême.

Mais l’aspect “vivant” ne doit pas nous égarer : c’était en Principe sinon en Fait proscrire absolument le Matérialisme. Cette manière Simple de poser l’hégémonie de l’Esprit Absolu fut en réalité la plus héroïque ; sur cette lancée, déboucher sur le Grand Horloger fut des plus faciles en comparaison ; même s’il y a loin de la coupe aux lèvres, comme le montre le long et pénible chemin qui conduisit depuis Méton (433 A.C.) jusqu’à Newton (1686 P.C.).

Les Grecs voyaient Zeus et son Panthéon régner dans un milieu constitué d’ÉTHER, cette surmatière “subtile”, invisible, convenant aux Immortels [16]. C’est cette matière “astrale” du monde supérieur qui commande la matière première de notre monde à nous, “sous la Lune” : matière “sensible” parce que ne se présentant jamais que sous des “mélanges” des Quatre Éléments (Feu-Air-Eau-Terre), et donc donnant lieu à des corps “corruptibles”. Ainsi était assurée la spiritualisation de la Nature, non pas malgré mais grâce aux vertus et “âmes” admises en elle.

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Dieu Moderne

Dieu Moderne

Moi Absolu

Moi Absolu

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2- CRÉATION

Venons-en à la question du Monde, de l’Univers. Comment l’Occident civilisé envisagea-t-il la chose ?

Historiquement, c’est clair : le Monde reçoit de la Civilisation le nom de Création. C’est logique. Le Monde ne peut être que De-Dieu, c’est sa Grande Créature. Qui ne sait, d’ailleurs, que Dieu doit toute sa publicité à son titre de Créateur ? Ainsi, la proclamation de l’existence de la Création ne fait qu’un avec la Révélation de l’existence de Dieu.

Deux choses sont à considérer à ce sujet :

• Du début à la fin, la Civilisation conserva la même position : conçue véridiquement, la Création n’est autre que le domaine général de l’Esprit Relatif. Autrement dit : d’une part, il est légitime d’affirmer que le Monde tient toute sa consistance et sa cohérence au fait qu’il est DIVIN ; d’autre part, la Création n’en reste pas moins absolument DÉPENDANTE de l’Esprit Absolu.

• Ceci dit, l’idée que l’Humanité civilisée se fit de la Création a une histoire, et cet aspect de la question a une importance capitale. L’histoire de la civilisation peut même se résumer dans le processus de Purification de l’idée de l’Esprit Relatif, exactement parallèle à celle de l’Esprit Absolu : de sa forme Simple à sa forme Pure.

C’est ici qu’il faut souligner le fait suivant : l’Occident seul parcouru le cycle complet de la Civilisation ; par suite lui seul élabora la forme Pure de la Création.

Voyons de plus près ces deux points : la Création Permanente, puis le changement de cette dernière de sa forme Simple à sa forme Pure.

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PERMANENCE

• Que fut l’avènement de la Civilisation occidentale ? Les Grecs, en même temps qu’ils proclament le règne de Zeus affirment le caractère Divin du Monde, le découvrant comme Création. Le stoïcien Cléanthe donnera une expression grandiose de ce fait dans son Hymne à Zeus : “Oui, nous les hommes, sommes de la race de Dieu. C’est parce que nous seuls dans la Création sommes doués de Parole sonore (Parole = Logos = Raison)” [17]. Empressons-nous de noter que c’est dans l’Humanité, au sein de la Création, qu’éclate le caractère Divin du Monde. Pourquoi ? Parce que les hommes, dotés d’une âme, sont pourvus de Raison Relative.

Quel tournant historique immense ! Pensons qu’à partir du moment où l’Humanité endosse le simple privilège qui consiste à dévoiler que le Monde dans son ensemble est de-Dieu, la Création va se donner irréversiblement comme un Tout polarisé, la combinaison “Humanité et Nature”. C’était inévitable ; puisque le signe distinctif de la Dépendance de la Création vis-à-vis de son Créateur, c’est que le domaine de l’Esprit Relatif est empreint de MATIÈRE.

• Que verrons-nous à l’achèvement de la civilisation occidentale, au sommet des Temps Modernes ? En 1762, Jean-Jacques Rousseau, sous le nom du “Vicaire Savoyard”, dit : “Il n’est rien de meilleur, après Dieu, que l’Humanité. Moi, homme, par ma Raison, je suis placé au premier rang dans l’ordre des êtres que Dieu gouverne. Oui, l’Homme est le Roi de la Nature” (Émile – IV).

On peut se demander ce qu’est devenue, à ce moment la vieille polarisation de la Création, se donnant comme “Humanité et Nature”. On n’en a pas fini avec elle ! Seulement, ce même rapport au sein de la Création s’est beaucoup modifié. Il n’est, pour le sentir, que de comparer deux grands Naturalistes séparés par 21 siècles : Aristote (384-322 A.C.) et Buffon (1707-1788 P.C.). Aristote écrivait : “La matière est comme la femelle qui désire le mâle pour enfanter, comme le Laid qui aspire au Beau (Physique – I). Le Travail rationnel imite les œuvres spontanées de la Nature, et complète ce qu’elle ne peut achever (Parties des Animaux – I)”. Buffon déclare : “L’Humanité ne connaît pas encore assez l’étendue de sa puissance sur la Nature. L’Homme peut fixer la température de la Terre au point qui lui convient et, commandant ainsi à l’énergie de la Nature, il peut détruire tout ce qui lui nuit et faire éclore tout ce qui l’avantage (Époque de la Nature – 1778)”.

• Il faut donc bien s’en convaincre : de son périgée à son apogée, la Création étant affirmée, l’Occident exalta le Droit Naturel qu’a l’Humanité d’y présider sans partage, en qualité de Vicaire du Créateur.

Faut-il river le clou à quelques revêches ? Précisons que Buffon, dès 1749, revendique hardiment sa parenté avec Aristote, qu’il loue pour “sa tournure d’esprit philosophique” dans la science naturelle, et qu’il félicite d’avoir suivi dans sa description des animaux “un plan de comparaison élevé dans lequel l’homme sert de modèle” (Discours sur la manière d’étudier et traiter l’Histoire Naturelle). Que feront d’ailleurs les Chrétiens, à mi-chemin entre Anciens et Modernes ? Saint Paul, se trouvant à Athènes “debout au milieu de l’Aréopage”, rappelle précisément les paroles de Cléanthe [18], antérieures de 335 ans, et s’écrit : “Vos Poètes Inspirés l’ont bien dit : nous sommes de la race de Dieu” (Actes, 17 : 28). L’affaire est donc jugée sans appel : aussi bien au temps du Maître des vivants, puis du Père des créatures, et enfin de l’Auteur des êtres, le Monde ne cesse d’être posé comme Création.

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CHANGEMENT


Annexes

Redéfinir
“l’Homme” et “l’Histoire” ?

Oui, il faut le faire ; résolument et vite.

Mais nous dira-t-on, s’il y a manière et manière de définir ces deux mots, pourquoi ces manières ne seraient-elles pas innombrables, et par suite toutes contingentes, provisoires, également contestables ? Cette objection est celle du relativisme sceptique, qui triomphe dans la “philosophie de l’Absurde” d’Albert Camus. Comment y répondre ? Nous professons la haine de l’Absurde, et sommes amants de la Vérité. La prétendue “philosophie” de l’absurde n’est qu’une déclaration de guerre contre toute philosophie, une théorie criminelle mise au service d’une société de Mort. Ceci dit, tout est dit ; et la morale de l’histoire tient en peu de mots : le pied-noir colonialiste Camus a bien mérité son prix Nobel.

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Comment aborder sérieusement notre problème ? Reprenons.

• Oui, il y a manière et manière de définir l’Homme et l’Histoire. Autrement nous ne serions pas dans le cas d’avoir à en découvrir une nouvelle version.

• Mais sait-on exactement de quoi on parle quand on fait allusion à des versions du passé qui ne peuvent plus nous convenir ? D’abord, en nous en tenant au contexte “philosophique”, nous savons que la Vérité devait proscrire absolument l’Absurde ; qu’il y avait donc une philosophie VIVANTE à laquelle s’opposait une philosophie MORBIDE. Tertullien (160-240), génial docteur du christianisme et juriste consommé, opposa la foi vivante à l’hérésie morbide en invoquant la “prescription” de cette dernière, c’est-à-dire sa disqualification dans le procès théologique, le rejet total de sa cause. Il déclare : “Le Diable, lui aussi, baptise ceux qui croient en lui, et promet que l’expiation des fautes sortira de son bain !” Ainsi parlait la milice du Christ ! Grave conclusion en ce qui nous concerne : c’est l’Homme et l’Histoire selon la Foi Vivante qui ne nous conviennent plus…

• Poursuivons. Nous ne pouvons mettre dans le même sac l’Homme et l’Histoire selon la Foi Vivante et selon la “foi” Morbide, et réprouver absolument la première version comme la seconde. C’est ici qu’il faut répéter avec Saint Matthieu (5 : 17) : “Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la Loi et les Prophètes ; je suis venu non les abolir, mais les accomplir”. Ainsi, la forme Vivante de l’Homme et de l’Histoire que prônait la Philosophie (ou Théologie) devait être relativement “vraie”, et cette part de vrai doit se retrouver dans la définition que nous recherchons.

• Comment comprendre que l’idée de l’Homme et l’Histoire selon la “Vraie Foi” était “relativement vraie” ? Encore une fois, il s’agit de se rapporter à ce dont il s’agit concrètement. L’idée théologique de l’Homme et l’Histoire était celle “selon Dieu”, c’est-à-dire selon l’Esprit Absolu. Il faut donc que la formule que nous recherchons se réfère à une Réalité Ultime qui admet l’Esprit Absolu en son sein.

• Poursuivons. Si la vision spiritualiste de l’Homme et l’Histoire comporte un aspect “impérissable”, vrai GÉNÉRALEMENT, quelles que soient les manières vivantes de les penser, il faut qu’elle soit plus qu’“à moitié” vraie. Mais encore ? Examinons de plus près l’Esprit Absolu qui présidait à l’Homme et l’Histoire spiritualistes. Dieu ne se présentait tel, quant à sa Substance, que par opposition à la Matière Absolue, qu’il déclarait Néant, Rien chez lui. Quel était donc ce “négatif” dont Dieu s’avouait grevé ? Dès qu’on le reconnaissait comme l’Auteur nécessaire du Monde, on disait : “Dieu créa À PARTIR DU NÉANT”, pour bien marquer la Transcendance du Créateur relativement à sa Création, et que même les âmes des hommes et son Église (terrestre et céleste, visible et invisible) ne sont que “créatures”, quasiment Rien, quasiment Matière relativement à Lui. N’empêche que, dès que la Création est admise, le Néant de Dieu acquiert un sens insidieusement “positif”. Car pouvons-nous penser Dieu sérieusement sans le penser Créateur, ce qui va jusqu’à lui rapporter nos corps (corruptibles et glorieux) et la Nature (de ce monde et de l’autre), cet écran déclaré qui préserve sa Transcendance ? Évidemment non. Sans créatures pour l’adorer, Dieu est – quant à nous en tout cas – “comme s’il n’était pas”. Tout se passe donc, dans la Réalité absolue et relative régie par l’Esprit, de la manière suivante : la Matière est évoquée nécessairement en Dieu Lui-même ; mais, chassée par la porte sous le nom de Néant, elle revient en force par la fenêtre dès qu’il s’agit de Dieu Pour-nous, Créateur, quoique sous le nom de Non-être, et alors véritable “tunique de Nessus” de la Création. Qu’on ne prenne pas cette analyse pour une condamnation de la Foi ! C’est au contraire l’intelligence intime de son Mystère. Tertullien dit : “Je crois parce que c’est absurde” (“La Chair du Christ”). Nous disons : c’est en “tolérant” la Matière (Néant et Non-être) que l’Esprit Absolu fut orthodoxe : vivant, “plus qu’à moitié vrai” et, par suite “impérissable”, ayant sa place dans la Réalité de notre Église.

• Poursuivons. La vision de la Réalité selon l’Esprit Absolu, vivante parce que “tolérant” son contraire la Matière Absolue, désigne elle-même la seconde vision “à moitié vraie” qu’il lui revenait de “nier”, et dont nous ne pouvons donc pas nous satisfaire non plus : la vision Matérialiste première, vivante elle aussi et impérissable de même, parce qu’elle “tolérait” l’Esprit. Conclusion : les “manières et manières” de concevoir l’Homme et l’Histoire dans le passé ne furent qu’au nombre de DEUX, et il ne pouvait en être autrement. Plus que deux moitiés, c’est déjà beaucoup pour faire un !

• Poursuivons. La définition de l’Homme et l’Histoire dont nous avons besoin doit être vivante et, à ce titre, partager quelque chose de commun généralement avec les deux précédentes. Sous cet angle, elle ne peut même que se “réduire” à la combinaison des “deux moitiés” précédentes concernant la Réalité de référence, de sorte que cette Troisième version est nécessairement aussi la “dernière” possible. Il ne peut être question, cependant, ni de Dualisme ni de Panthéisme, ni d’Éclectisme ni de Monisme dogmatique, toutes fausses solutions n’allant pas au-delà de l’hérésie spiritualiste, occupant l’espace entre l’Orthodoxie et la philosophie de l’Absurde (relativisme sceptique – nihilisme). Nous exposerons plus loin ce patrimoine commun, indifférencié, “général abstrait”, des trois versions.

[Note : exemple Scientiste de Monisme Dogmatique, celui de Ernest HAECKEL (1834-1919). On ne se souvient pas quel “monstre sacré” fut ce bonhomme, encore mentionné dans les “Grands Savants” du Quid ! C’est que les intégristes de la Libre-Pensée n’osent plus en faire état ! Mais “les racines occultistes du nazisme” (1985) se régalent du personnage. Celui-ci fit paraître “Le Monisme, profession de fois d’un naturaliste” en 1892. Apôtre du Social-Darwinisme, il fonde la “Ligue Moniste” en 1906. Le Dictionnaire Philosophique de Moscou lui fait encore l’honneur d’un article en 1939 ! Notre darwinien à tout crin finit par professer le “Panpsychisme”. Selon lui la religion, faisant de l’Être Suprême un Sujet Absolu, “rabaisse Dieu à être un vertébré à l’état gazeux”. L’âme humaine ? “L’âme est un ensemble de vibrations du plasma des cellules ganglionnaires”.]

• Poursuivons. Quelle était la démarche commune du Matérialisme et du Spiritualisme, sur le plan de la Logique ? La Matière d’un côté et l’Esprit de l’autre se voulurent chacun “exclusif”, tout en concédant leur contraire marginalement. Cette attitude commune est celle de l’HÉGÉMONIE. La relation d’Hégémonie – de contenu inverse dans les deux cas – a marqué toute l’histoire passée de l’humanité. Elle n’était ni Absolutiste, ni Manichéenne. Mais c’est le SEUL type de “contradiction” ignoré totalement par les “dialecticiens” !

• Poursuivons. Notre Troisième version de la Réalité, par le fait même qu’elle est Matérialiste-Spiritualiste, rompt totalement avec la perspective Hégémoniste. C’est le RAPPORT Matière-Esprit qui se donne désormais comme Réalité. Et il y a Rapport dans la mesure où il est possible et légitime de “dédoubler” ainsi la Réalité. Seulement ce dédoublement autorisé est Nominal, parce que Réellement Matière “et” Esprit se combinent jusqu’à se confondre, c’est-à-dire s’Identifier. Notre théorie, le Réalisme, qui “dépasse” Matérialisme et Spiritualisme, tient Matière et Esprit comme les “deux faces d’une même médaille”, la Réalité Vraie.

• Poursuivons. Matérialisme et Spiritualisme étaient vrais relativement ; le Réalisme est vrai absolument. Notre théorie a ainsi quelque chose de général en commun avec les conceptions antérieures, mais encore plus une particularité distinctive qui la rend inédite et incomparable, tout à fait Vraie. Précisons encore la chose. Les autres n’étaient vraies qu’autant qu’elles participaient du Réalisme, ce qu’il leur était absolument impossible de soupçonner, prisonnières qu’elles étaient du Préjugé exclusiviste (Mythique ou Dogmatique), et s’ignorant comme conceptions étroitement historiques. Quelle est donc leur part de vrai qui fait que le Réalisme – cependant “vrai de vrai” – n’est pas plus vrai qu’elles ? C’est que toutes les trois répondent de manière vivante aux conditions historiques qui leur sont contemporaines ! C’est ainsi que “l’homme est l’homme” et “l’histoire est l’histoire”. Le Réalisme, lui, SAIT qu’il est historique ; d’un côté, c’est peu de chose (la Réalité reste ce quelle est), mais cela change tout quand même (ce n’est pas rien de voir la Réalité telle qu’elle est !). Ainsi pouvons-nous retourner la parole de Matthieu. Comme judéo-chrétien, il pouvait dire : “je viens accomplir et non pas abolir” l’annonce du Messie. Mais cette vérité juive, les juifs n’en voulurent pas ! Quant aux chrétiens, leur lecture spiritualiste de la promesse matérialiste fit qu’ils vinrent non pas accomplir mais bel et bien abolir la Torah et les Nebîîm (prophètes), sans pouvoir ni vouloir l’admettre, étant étrangers à l’historisme par leur nature même.

• Poursuivons. Le Réalisme étant absolument original et neuf en théorie, tout comme l’est l’Historisme en pratique qui en est indissociable, se doit de juger ensemble les anciennes conceptions Matérialiste et Spiritualiste comme prisonnières du Préjugé substantialiste en théorie, et Préhistoriques en pratique. Ainsi, tout en sachant que nous aurons de durs combats à livrer, non seulement contre le Paganisme intégral actuellement dominant, mais aussi contre le Préjugé préhistorique, nous sommes armés pour déjouer les amalgames qui se présenteront entre les deux choses, et ce n’est que marginalement et à contrecœur que nous userons de la parole de Luc (14 : 23) : “Forçons-les d’entrer” dans le Réalisme.

• Concluons. Le Réalisme étant vu “sans pareil”, et les conceptions antérieures comme “préhistoriques”, Matérialisme et Spiritualisme nous apparaissent sous un jour tout nouveau : ils furent MOINS qu’“à moitié vrais” ! Illustrons ceci par un schéma.

 

Redéfinir l’Homme et l’Histoire

 

I1 et II1 soulignent la part strictement exclusiviste du Matérialisme et du Spiritualisme, sous l’Hégémonie desquelles l’histoire permet cependant l’existence de deux sociétés vivantes.

I2 et II2 figurent la part “contraire” que chacun des systèmes “concède” à l’autre : la frange spiritualiste du Matérialisme, et la frange matérialiste du Spiritualisme.

Ce que le Réalisme “fusionne”, ce n’est pas ce qui est saillant historiquement dans chacun des systèmes, mais ce qu’il croit seulement “tolérer” du système contraire ! C’est ce qui fait du Réalisme un authentique Matérialisme-Spiritualisme, mais en même temps tout autre chose que ce qu’ils furent historiquement.

Signature Freddy Malot – mai 2006

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Orthodoxie Générale

(cf. Tableau “Redéfinir l’homme et l’histoire”).

Le Réalisme se prouve invinciblement par la voie de l’Enquête historique précise et rigoureuse. Mais on peut prendre un raccourci, celui de sa genèse Logique conséquente. (Hélas, cette “méthode” ne vaut au fond que quand on a déjà la réponse historique !).

En procédant ainsi, exposer l’Orthodoxie Générale est le point de départ, le 1er “moment” logique. On caractérise ici le “minimum” commun des trois conceptions possibles de la Réalité dans une société Vivante, tolérables justement par la Réalité. Ce 1er moment logique est le plus pauvre, le plus superficiel, précisément parce que trop fondamentalement commun. En vérité, on se fiche ici de l’Histoire ; la justification historique propre de chacun des systèmes est effacée, et l’ordre de leur succession ne compte pas.

•••

Voici la genèse Logique complète du Réalisme : au début il est complètement comparable aux deux autres systèmes (Matérialisme et Spiritualisme), et à la fin il est complètement inédit, “anéantit” les autres et dit : faut l’Église !

1-

Matérialisme et Spiritualisme furent “également” vivants chacun de leur côté. Les signes propres sous lesquels ils se sont affirmés séparément (I1 et II1) se sont montrés “également” valables (ex. : Rê = Être Suprême !). On a donc le droit de dire que I1 et II1 sont deux “moitiés” ÉGALES de la Réalité de l’Église, laquelle sera obligatoirement vivante tout simplement en procédant à leur “addition” Logique, c’est-à-dire : I1 + II1 est la “même” chose que I1 = II1. En fait, c’est l’Identité Logique !

2-a

En réalité, Matérialisme et Spiritualisme ne furent vivants qu’en limitant leur prétention à la seule Hégémonie de leur principe, en concédant un statut marginal (accessoire, accidentel-nécessaire) au principe contraire. Chaque système était donc PLUS qu’une “moitié” de la Réalité, chacun était effectivement I1 + I2 et II1 + II2. À ce titre, notre Réalisme est : I total + II total ; il prétend désormais avoir une supériorité QUANTITATIVE sur les deux autres systèmes, tandis que ceux-ci, empiétant l’un sur l’autre, se montrent “concurrents” entre eux.

2-b

Le Réalisme se découvre à présent comme incluant sans problème, avec I1 et II1, ce qui marque précisément le côté inconciliable des deux autres systèmes ; pareillement I2 et II2. Il affirme donc sa supériorité QUALITATIVE. Mais les deux autres systèmes gardent droit de cité. I et II sont seulement jugés maintenant comme MOINS que la Réalité de l’Église.

3-

Enfin, le Réalisme affirme son caractère historique conscient et sa nature totalement inédite (neuve, incomparable absolument). Il dit : “dans la mesure où” on peut le rattacher au passé, il est fusion exclusive des “contraires” que chacun des vieux systèmes tolérait à contrecœur, sans I1 et II1. Or cela va aussitôt plus loin : tout seul, le Réalisme est le seul Vrai ; dire qu’il est I2 + II2 n’a qu’une portée NOMINALE, de dédoublement permis a posteriori. Ce n’est que son propre Rapport sans pareil qu’on dédouble. Les vieux systèmes sont périmés, valent ensemble ZÉRO pour le présent et, s’ils avaient un côté vivant, c’est qu’ils participaient, eux, du Réalisme sans le savoir. Les vieux systèmes, à l’égard du Réalisme sont Rien ; et le Réalisme est I2 + II2 au sens de I2 = II2, en tant que Matière et Esprit se confondent, s’identifient absolument dans la Réalité Vraie. Ceci dit, la portée Nominale du dédoublement reste très utile : c’est par là que l’Église éclaire le Front, qui tient I2 et II2 comme une complémentarité RÉELLE… dans le meilleur des cas (car ils tiennent, au départ, à la “réalité” de tout I et II) !

•••

Voilà la gymnastique “hégélienne” d’autrefois… cf. “Critique de la Raison Dialectique” de Sartre. Ce n’est pas que du vent, mais faut pas en abuser. Quel usage possible ? Seulement de “schème régulateur” suspensif pour la recherche, l’enquête (hypothèse-type) ; et moyen de contrôle des résultats. Bref, “double négation” (avec double moment médian) bien entendue, soumise à la science du Neuf sans aucune réserve (bien différent du grain de blé de Hegel et Engels).

Signature Freddy Malot – mai 2006

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[1] Communisme-Anarchisme.

[2] Hérodote, hellène illustre s’il en est, connut la “pointe” – AKMÈ – de son activité au milieu du 5ème siècle A.C., au fameux “siècle de Périclès”.

[3] Les notes a, b, c, etc. se trouvent à la fin du texte. (Note de l’Édition)

[4] C’est cette page de Saint Jean que les Francs-maçons tinrent ouverte sur leur autel (1720).

[5] Le cas du St Esprit met l’accent sur le pur “rôle” de cette “personne” : on ne le figure dans la “famille” que comme une Colombe. Hermès n’avait d’ailes qu’aux pieds !

[6] D’où les malentendus et faux débats à propos des “Unitariens”.

[7] Pensons à nos “invasions” du 5ème siècle ; que le dernier Lombard ne tombe qu’en 774 (Charlemagne ; du temps du lien avec l’Islam) ; aux Mongols répandus depuis Gengis Khan – 1205 ; et que le Turc Tamerlan ne disparaît qu’en 1375. Plus tard, plus aucun “Attila” ne se montrera.

[8] Quand on pense que nos curés et pasteurs nous promettent encore la “vie ÉTERNELLE” ! D’ailleurs, ils prennent soin de ne pas préciser si ils ont en tête celle du Paradis ou celle de l’Enfer. Et ils ne se montrent pas du tout empressés d’en jouir, se feraient plutôt tuer (?!) pour que ne soit pas porté atteinte au Système actuel païen-barbare, avec ou sans eux.

[9] Il vaut mieux dire “indépendamment” de toute Création, puisque l’Éternité est par définition étrangère aux notions d’avant et d’après des hommes civilisés.

[10] Remarquons le lien de ce mot avec Négoce. Qui de plus affairé qu’un marchand ?

Précision. En grec, on dit Oisif : SCHOLÉ (σχολή). D’où scolaire = SCHOLA. Parce que Oisif veut aussi dire ÉTUDE, cette occupation étant caractéristique du Maître délivré des tâches manuelles, et non pas de l’Esclave. Historisme !

[11] BARA’, qu’on nous traduit par Créer, veut dire en hébreu : faire naître, arriver, se montrer, susciter.

[12] Ici, pas d’Élément-FEU, primordial chez les Spiritualistes : ce qui prime sur Terre-Eau, c’est AIR.

[13] On trouve des caractéristiques également “mixtes” dans la “fin du monde” selon la République Chrétienne – cf. Saint Thomas en regard d’Aristote par exemple.

[14] “antérieur” : pourquoi les guillemets ? Parce que ce temps sur le seuil du Temps est dogmatique, hors toute Chronologie (C’est comme Adam “avant” la Chute chez les Chrétiens).

Cette question du Temps qui doit SORTIR de l’Éternité, mais ne peut en aucune façon en être un “morceau” est à la racine des grandes hérésies inverses d’Arius et d’Apollinaire. Cela se sophistique ensuite avec Nestorius et Eutychès. Augustin : “Il faut des hérésies”. Puissant !

[15] Dans la mesure où l’Humanité se présente comme Non-néant du fait des âmes dont les personnes sont dotées. D’un autre côté, les Personnes ont un Corps, et les Âmes sont créées, si bien que le croyant ne doit jamais oublier que “tout” est Non-être relativement à Dieu.

[16] Attention à ce mot : l’Au-delà normal des humains est encore tout autre chose chez les Anciens : au Tartare ou aux Iles Fortunées, les hommes ne sont “pas autant” immortels que les dieux.

[17] Nous sommes alors, vers 285 A.C., à l’âge Classique des Alexandrins, à l’époque d’Euclide.

[18] Reprises vers 250 A.C. par l’astronome ARATOS dans son poème des “Phénomènes”.







Avertissement :

Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".