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Le Déisme

L’origine, la racine, de ce spiritualisme Moderne, ce fut la Crise finale du christianisme Papal-Impérial, Latin-Gothique, en 1340. Cette crise donna lieu à la levée des premiers Communeux”, précurseurs de la Nation, suivie de leur massacre de 1355 à 1380 : Étienne Marcel à Paris, Jacques d’Artevelde à Gand, Cola di Rienzo à Rome, John Ball à Londres. Alors commença la Nuit féodale-païenne dominante, marquée par la “Guerre de Cent Ans” et la Peste Noire.

Mais la Résistance était inévitable ! Toute la question était de ne pas perdre Duns Scot (1305), le “Kant” du catholicisme latin, et de trouver Luther (1520), le “St Paul” du déisme moderne. C’est un long purgatoire qu’il fallut vivre pour effectuer cette soudure, mais une première pierre fut posée à l’issue des défaites des Communeux par Jean WYCLIFFE (1375). Alors s’ouvrit un Schisme de 40 ans, avec deux papes païens (trois à la fin !), l’un anglais et l’autre français…

Durant quelques 150 ans, la résistance à la barbarie gothique fut animée par une théologie panthéiste et une morale utopiste allant dans tous les sens. Parmi les mystiques, il y eut aussi bien les “Spirituels” franciscains disciples de Pierre-Jean d’Olivi, que les “Amis de Dieu” dominicains disciples de Maître Eckart. Parmi les politiques, on eut aussi bien l’ultra-franciscain Michel Césène, que l’ultra-thomiste Thomas Bradwardines. Se mêlèrent à cette effervescence les bien connus Guillaume d’Occam, Marsile de Padoue, l’anti-pape Nicolas V et l’anti-empereur Louis de Bavière… Depuis 650 ans… on ne nous a pas encore donné un tableau clair de cette grossesse qui donna l’Europe Moderne !

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Dans le problème qui nous occupe : la position des Hébreux dans l’histoire, le point fondamental est le suivant : pour la religion Moderne, le judaïsme fut le dernier de ses soucis !

“Les apparences sont trompeuses”, dit-on ; et Marx y insiste en déclarant : “La vérité est paradoxale”. Ne nous laissons pas égarer donc par le fait que la première phase du Déisme moderne fut représentée par l’Évangélisme (Luther – 1520, Cranmer – 1534, Calvin – 1541, Fauste Socin – 1590), lequel s’occupe énormément de l’Ancien Testament. En fait, ce qui prime dès ce moment, c’est la publication universelle des Écritures en langues vernaculaires et la répudiation universelle du sacrement de l’Ordre. On a oublié quel séisme représentaient ces deux choses : plus de Bible “réservée” aux Prêtres, et plus de Prêtres “étrangers” aux simples fidèles ! Avec cela, Dieu cesse de fait d’être Père pour devenir Auteur, et le Fils prend un nouvel aspect : comme Verbe éternel, il se fait “hyperstase” de l’Un divin au lieu de “l’hypostase” qui faisait de Dieu un “composé” des “trois Personnes” [1] ; et comme Incarnation du Logos, il est plus le type des Saints de l’humanité qu’un individu exclusif.

Bref, même en Occident où le Mosaïsme spiritualisé en était venu à être directement associé à la Religion, avec le Catholicisme et l’Islam, l’Europe occidentale du Nord (puis l’Union Américaine) parvient à s’émanciper de ce lien grâce au Déisme, tout comme l’Hellénisme antique y était étranger !

Mais il y a une grande différence entre la base de la Religion en Occident et son sommet (entre le dieu Maître et le dieu Auteur). Les fidèles de Zeus avaient spiritualisé leur propre passé primitif-matérialiste, celui recensé dans l’Iliade ; il fallait bien commencer ainsi. Mais tous les peuples civilisés ont un passé primitif, et peu importe au fond pour la Religion quelle est cette Tradition primitive, puisqu’il s’agit dans tous les cas d’un Matérialisme directement contraire au Spiritualisme, dont on va faire une caution de la foi “originelle”. Le seul critère de sélection qui sera exigé, parmi la multitude des Traditions Matérialistes, pour en faire un support formel de la Religion, est qu’elle ait au moins côtoyé les formes les plus développées du matérialisme primitif, qu’elle soit assez élaborée pour convenir à l’usage recherché. En Occident, la marque de l’Égypte ou de la Chaldée remplissait cette condition au départ. (Hérodote dit ouvertement que la Grèce fut redevable à l’Égypte en matière de Religion).

Avec le Déisme moderne, ce sont toutes les Traditions primitives qui sont accueillies indifféremment et ensemble comme soubassement spiritualisé du culte de “l’Être des êtres”. On voit immédiatement que le Mosaïsme deviendra quantité négligeable, mêlé au Védisme, au Taoïsme archaïque, à l’Avesta et, pourquoi pas, à Wotan, à Taranis (Celtes), à Amaterasu (Japon) et tutti quanti… (Les occultistes d’après 1850 se feront de cela un fonds de commerce de prédilection (cf. Édouard Shuré et compagnie), la laïcité donnant carte blanche à tous ces amuseurs en même temps que la carte d’électeur à leurs clients. Tolérance ! Neutralité ! Hugo interroge les esprits frappeurs, et Napoléon-le-Petit consulte M. Home, son médium attitré.)

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On date la Renaissance de 1450. C’est qu’on voit poindre alors un immense changement, donnant son sens moderne à ce qu’on appelle depuis lors EUROPE :

• La Russie de Moscou, celle des “Ivans” délivrés des Mongols, apparaît sur la scène. Et ceci coïncide avec l’affirmation de la “3ème Rome” Orthodoxe, tandis que les derniers débris de Byzance sont réduits en poussière par la chute de Constantinople (1453), après une agonie de 200 ans des “empereurs” de comédie, les Paléologues ne régnant plus que sur… la peste !

• Ce sont les Ottomans les grands vainqueurs des “empereurs” grecs. Mehmet II “Fâtih” (le Conquérant) ouvre la domination du Grand-Turc sur tout le Moyen-Orient, contrôlant les cinq mers : Méditerranée orientale, Mer Noire, Caspienne, Mer Rouge et Mer d’Oman.

• L’Europe de l’Ouest, parallèlement, s’élance vers la sortie du tunnel de la Nuit Féodale. Ce sont les dernières convulsions du système Pape-Empereur. L’ébullition des zones d’influence de ces deux Puissances – “l’Italie” et “l’Allemagne” – donnera le branle, mais c’est la constitution des deux grandes Nations Modernes – la France et l’Angleterre – qui donnera le coup de grâce.

- D’abord, chacune règle ses problèmes internes : en 1461, le roi anglais Édouard IV écrase le parti féodal de Marguerite d’Anjou (la Rose Blanche d’York élimine la Rose Rouge de Lancastre) ; et en 1465 le roi français Louis XI écrase la Ligue féodale du “Bien Public” (cf. Révélation Réaliste, F. Malot, Éditions de l’Évidence).

- Ensuite, Français et Anglais tournent la page de la honteuse “Guerre de Cent Ans” (Traité de Picquigny, dit “Trêve Marchande”) [2] : 1475. Cette transaction historique, modèle de diplomatie mêlant l’audace et la prudence, suffirait à rendre Louis XI immortel.

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À partir du tournant Moderne qui va de Louis XI (1475) à Luther (1520), c’est l’époque de l’épanouissement complet de la Civilisation Spiritualiste qui commence, époque où l’Europe occidentale du nord eut le privilège de rayonner sur toute la planète par sa foi et sa raison, par sa politique et son économie, par sa mystique et son art.

Les Hébreux, dans ce “nouveau monde”… qui s’étend aussitôt à l’Amérique, n’offrent plus aucun intérêt, et ne seront un souci que dans son entourage relevant d’un âge dépassé : les “empires” Turc (l’Afrique du Nord en fait partie), Russe, Espagnol et Autrichien, que le mouvement Moderne enveloppera inéluctablement dans son tourbillon (la Perse et la Chine aussi !). C’est ainsi que, quand viendra la Révolution Française, les Juifs qui n’ont pas Déserté les communautés pour se “prostituer” dans l’Assimilation ; ou bien se sont retranchés dans la Mystique messianique des disciples de LOURIA (1560), le Ha-Ari (le Lion. Ari veut dire Lion et est aussi l’acronyme de Divin Rabbi Isaac) ; ou bien se sont fait Marranes, juifs secrets “convertis” au Catholicisme ou à l’Islam (Marranes = “mangeurs de” COCHON, en espagnol = conversos) ; ou bien sont restés Orthodoxes, et alors désignés partout comme MASHINIM, c’est-à-dire Délateurs professionnels de leurs congénères (le mot entra dans l’espagnol : Malsinar = délateur)…

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Dans le Monde mené par l’Europe Moderne Déiste, le sol s’échappe tout à fait sous les pieds des adeptes de la vieille Tradition Matérialiste, privés de tout refuge Communautaire-Parental sérieux d’un côté ; et la référence judéo-religieuse catholique-musulmane renvoyée au musée médiéval d’autre part. Aussi l’Europe dirigeante accorde-t-elle “royalement” la Liberté aux juifs.

Je donne quelques exemples au hasard :

1655 : La République de Cromwell impose la tolérance de fait aux juifs.

En 1649, Johann Cartwright et son fils Ebenezer avaient lancé une pétition pour abolir la loi (de 1290 !) qui bannissait les juifs d’Angleterre.

En 1655, Cromwell discute avec Manassé ben Israël (originaire d’Amsterdam) sur les signes de la venue du Messie. La même année, avec le même Manassé, des juristes, théologiens et marchands réunis à Whitehall, Cromwell étudie le problème du Retour des juifs dans l’État. Cette année, le pays étant en guerre avec l’Espagne, les Marranes de Londres déclarent leur origine pour ne pas être traités en sujets ennemis et voir leurs biens confisqués.

En 1656, on permet aux juifs un cimetière et un lieu de culte ; ils édifient une synagogue et font venir un rabbin de Hambourg.

1698 : Dix ans après la révolution Maçonnique anglaise, Guillaume III d’Orange adopte l’Édit de “suppression du blasphème”, et donc la liberté religieuse complète pour les juifs.

Sous le même roi “hollandais”, on avait déjà fixé à douze le nombre de courtiers juifs autorisés à la Bourse.

1807 : L’empereur Napoléon parachève la “citoyenneté” accordée aux Juifs en septembre 1791, en établissant un nouveau Sanhédrin qui parlera au nom de tous les juifs d’Europe continentale (le Sanhédrin né avec les Hasmonéens – 165 A.C. – était aboli depuis le temps de Théodose – 400 P.C. – époque où avaient été supprimés le Patriarcat juif et la fonction de Nassi (Prince d’Israël) !). (cf. Documents : J. D. Sintzheim, et Napoléon et le Grand Sanhédrin)

Qui aurait imaginé alors qu’il y aurait à parler d’un quelconque “problème juif” ? ! ! Encore un problème d’Histoire, avec ses surprises…

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[1] Bref, Dieu n’est plus “trois Personnes en une Substance”, mais une Personne en trois Expressions.

[2] Cf. COMMYNES : Mémoires. (Picquigny est près d’Amiens.)







Avertissement :

Nous vous rappelons que nous vivons en pays occupé :

"Les murs ont des oreilles...".